Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

2 janvier 2016 6 02 /01 /janvier /2016 23:42

 

Cette Europe ira de plus en plus mal parce que sur des bases supranationales

 

Le 16 décembre 2015, nous avons assisté à la première Rencontre organisée par République Moderne à l'Assemblée nationale sur le thème « Souveraineté et Europe ». Voir, à ce sujet, les deux articles publiés sur le blog du MRC 53 concernant cet évènement :

- (30 déc. 2015) : Jean-Pierre Chevènement, séparé du MRC, préside République Moderne

- (31 déc. 2015 : Souveraineté et Europe : Chevènement a relancé République Moderne

 

Coralie Delaume* intervenait après JP Chevènement, Alain Supiot, Stéphane Rozès, Jacques Mézard, Pierre-Alain Muet et Régis Debray. Marie-Françoise Bechtel était la maîtresse de cérémonie, sous la présidence de Jean-Pierre Chevènement, président-fondateur de République Moderne.

 

* Voir (28 avril 2014) Entretien avec Coralie Delaume sur l'Europe

  Voir aussi (29 mars 2014) Europe, les Etats désunis : premier livre, réussi, de Coralie Delaume

et (26 janvier 2015) Table ronde MRC le 20 sept. 2014 à Caen : Europe, lever les tabous

 

Voici l'essentiel de son intervention le 16 décembre 2015.

 

Au premier tour des élections régionales 2015, le vote FN a été un vote de classe. Les employés et ouvriers, les moins diplômés (sans le baccalauréat), les plus exposés aux effets délétères de la mondialisation, forment les principaux bataillons de cet électorat. Il ne faut pas y voir une pulsion fascisante mais une demande de démocratie.

L'Union européenne est une structure de surplomb qui enferme l'action dans des structures contraignantes. La démocratie n'est pas possible dans ce système, si l'on n'en change pas.

Les votes négatifs de 2005 sont changés en votes positifs en 2008 en France. Ailleurs (Irlande), on fait revoter les peuples.

Par contre, au Danemark, on respecte le vote des citoyens. Tout récemment, un référendum posant la question d'accroître l'intégration dans l'UE (davantage de coopération) a vu une bonne participation au scrutin (72%) et un vote NON (53%).

En Grèce, ce qui s'est passé entre janvier et juillet 2015 (Syriza au pouvoir) est édifiant.

- Le président Juncker de la Commission européenne a affirmé « Il ne peut y avoir de démocratie contre les traités européens ».

- La Banque Centrale Européenne a montré qu'elle pouvait faire sortir un pays de sa propre monnaie s'il n'accepte pas les conditions de l'UE. Il suffit de couper les financements des banques grecques.

Le gouvernement grec a décidé d'organiser un référendum, suite au harcèlement sur Tsipras.

La BCE a fait pression pour sidérer la population, ce qui n'a pas empêché les grecs de voter largement NON. Et le plus incroyable, c'est que la victoire du NON s'est transformée en OUI, le premier ministre, devant le constat de l'affaiblissement des banques de son pays, ayant fini par signer le mémorandum refusé par son peuple.

Ainsi, la preuve a été faite que, dans les conditions d'exercice du pouvoir par les institutions européennes, il ne peut y avoir de choix contre les traités européens. La Grèce a changé de gouvernement afin de mettre en œuvre les décisions européennes.

On observe que les trois institutions indépendantes (Commission, BCE, Cour de justice) européennes se renforcent entre elles. Exemple : le sauvetage de l'euro par la BCE. Celle-ci fait une politique monétaire accommodante, hétérodoxe, pour parvenir à ses fins. Des plaignants allemands ont saisi le tribunal de Karlsruhe contre la BCE, laquelle a demandé à la Cour de justice de Luxembourg de se prononcer. Elle a validé la politique monétaire de la BCE.

Il s'agit de décisions très politiques, que personne ne conteste. Cela vient du fait que les traités ont été ratifiés par les Etats. On peut parler de castration volontaire. Les Etats se sont volontairement rendu impuissants, acceptant des renoncements majeurs. La démocratie est court-circuitée dans les faits, ce qui provoque une frustration chez les citoyens.

Tout va continuer puisque la politique monétaire a été transférée au niveau européen et que la monnaie n'est pas adossée à une institution politique. Pour faire face aux divergences des économies, liées à l'euro, des instruments ont été mis en place (Merkel-Sarkozy) et deux paquets législatifs (two packs et six packs) ont été votés par le Parlement européen, ayant pour effet d'augmenter le pouvoir de la Commission européenne en matière de supervision des budgets des Etats membres, avec sanctions possibles.

Les Etats n'ont plus de pouvoir sur la monnaie et ils en ont moins sur leurs budgets. Ils en viennent à jouer sur le coût du travail pour gagner en compétitivité. Toute réorientation de l'Europe est devenue peu probable.

En conclusion, l'économie et la démocratie s'effondrent parce que l'Europe a été construite sur le mode supranational et non sur le mode international de coopération entre les nations.

Désormais, l'attention doit être portée en priorité sur la zone euro, qui évoluera mal, ce qui mettra en jeu l'existence même de l'euro.

Cet article est le 208ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT

Coralie Delaume, le 20 septembre 2014 à Caen, lors de l'université de rentrée du MRC

Coralie Delaume, le 20 septembre 2014 à Caen, lors de l'université de rentrée du MRC

Partager cet article
Repost0

commentaires