Modifier la Constitution pour y retirer la référence au traité de Lisbonne
En présentant son projet le 24 septembre à Malakoff, Bastien Faudot est entré dans la seconde phase de sa campagne - commencée le 7 février 2016 - en vue de l'élection présidentielle, dont le premier tour aura lieu le 23 avril 2017. Il est le candidat du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC).
Voir le texte (DISCOURS DE MALAKOFF) et la vidéo du discours de Malakoff
Dans son introduction, le candidat a précisé ceci :
La France, notre Nation, est indissociablement un modèle politique, culturel et social. Ce modèle est aujourd’hui percuté par les dérèglements du monde auxquels il est temps d’apporter une réponse. Cette réponse a une dimension défensive car nous avons un patrimoine commun à préserver, une identité collective qui repose très largement sur l’idéal républicain. Cette réponse doit aussi être offensive. J’invite les citoyens à se rassembler pour penser, imaginer et promouvoir une République qui parle au monde, mais une République qui ne renonce pas à elle-même.
Le projet que j’entends présenter aux Français repose sur cinq piliers, cinq orientations majeures pour aborder les temps qui viennent. Ces piliers incarnent la gauche républicaine que nous représentons : notre ambition, notre belle ambition, c’est la reconquête de la souveraineté populaire et nationale pour réussir la transformation sociale !
Concernant le premier pilier, voir Projet présidentiel de Bastien FAUDOT : la démocratie, premier pilier
Concernant le deuxième pilier, l'Europe, voici ce qu'il a dit.
L’Europe taille unique – celle de la monnaie unique, du budget unique et des frontières uniques, mène le continent au désastre. Cette Europe unique procède de la stratégie de l’intégration forcée pour imposer le modèle fédéral. Mais il y a un petit caillou dans la chaussure : les peuples n’en veulent pas. L’inexorable montée du Front National, le Brexit, le mouvement 5 étoiles en Italie, les succès de l’AfD en Allemagne et des mouvements d’extrême droite en Autriche ou aux Pays-Bas ne suffisent-ils pas à nos dirigeants pour qu’ils retrouvent la vue ?
Pour sauver l’Europe aujourd’hui, il faut la délivrer du fédéralisme rampant qui est vécu comme un système disciplinaire. Je propose donc de défédéraliser l’Europe pour bâtir une grande coopérative des Nations et des peuples.
Je propose d’affranchir la France de la tutelle des traités européens en modifiant le titre XV de la Constitution pour y retirer toute référence au traité de Lisbonne.Un traité rejeté par les Français n’a rien à faire dans notre constitution !
Je propose de reconquérir notre souveraineté monétaire en sortant de l’Union économique et monétaire et en nationalisant l’euro. Il n’y a aucun endroit dans le monde où l’on pense qu’il est pertinent de transférer le pouvoir monétaire à une instance supranationale qui n’a de comptes à rendre ni aux Etats, ni aux peuples !
La monnaie unique n’est pas une simple devise inoffensive et pratique qui nous permettrait de traverser les frontières sans tracas. C’est un système de gouvernement qui piétine les démocraties – nous l’avons vu en Grèce l’an dernier. C’est une monnaie qui installe la stagnation à perpétuité et laisse se développer le cancer du chômage de masse.
Il n’y aura pas de croissance et de redressement productif avec une monnaie surévaluée, obsédée par l’inflation et indépendante des décisions politiques. L’alternative est simple : ce sera le progrès social ou la monnaie unique ! Ce sera l’emploi ou la monnaie unique ! Ce sera la démocratie ou la monnaie unique ! Que les libéraux continuent de la défendre, cela me paraît parfaitement logique, mais la gauche est désormais sommée de choisir, sauf à continuer de mentir à son électorat.
Je sais que l’orientation de la nationalisation de l’euro fait grincer les dents de celles et ceux qui voyaient dans la monnaie unique le symbole du rapprochement des peuples. Mais ils doivent se rendre à l’évidence : tous les économistes disent que l’euro produit de la divergence, et à terme, l’éclatement entre les nations européennes. C’est le sens du réquisitoire que vient de publier le prix noble d’économie Joseph Stiglitz.
L’euro, dans son format actuel, n’est pas viable. Ceux qui partagent avec moi ce diagnostic doivent donc conclure avec moi qu’il est beaucoup plus sage d’organiser la sortie plutôt que de la subir ultérieurement dans les pires conditions. Et l’organiser, cela veut dire nationaliser l’euro.
Défédéraliser l’Europe exige ensuite de reconquérir notre souveraineté budgétaire. Je propose de nous affranchir des politiques d’austérité, de dénoncer unilatéralement le pacte budgétaire européen. La discipline des 3 % est une règle qui plombe notre économie, appauvrit nos territoires et détruit nos services publics. Le Parlement français doit retrouver sa liberté pour voter le budget de la Nation, c’est à dire programmer les dépenses qui traduisent les priorités politiques.
Parce qu’il n’y a pas de politique sans territoire politique, la France doit retrouver enfin le contrôle de ses frontières, notamment pour trouver des solutions pérennes à la crise migratoire. Le contrôle de nos frontières n’est pas un gros mot. Cela veut dire simplement que nous devons exercer un contrôle sur les entrées et les sorties pour appliquer une politique migratoire qui est la condition pour réussir l’intégration.
De fait, nous sommes à l’extrémité de l’espace Schengen : d’un côté nous ne contrôlons pas les entrées à Lesbos ou à Lampedusa et de l’autre côté, les Anglais appliquent leur politique migratoire sur notre sol, au point d’y financer la construction d’un mur ! La jungle de Calais résulte de cette situation. Il faudra donc dénoncer les accords du Touquet et faire comprendre à nos amis anglais qu’ils doivent traiter les demandeurs d’asile chez eux.
Enfin, défédéraliser l’Europe implique de supprimer la Commission européenne, ce super-gouvernement qui n’est responsable devant rien ni personne. Bruxelles est devenue la secte du Temple solaire : 28 gourous nous guident droit vers le suicide collectif !
L’Europe que j’appelle de mes voeux, c’est l’Europe du commun, l’Europe des projets mis en commun. Je propose de développer les projets de coopération scientifiques, industriels, culturels avec ceux de nos partenaires qui le souhaitent. On ne peut plus attendre l’improbable unanimité de sommets qui accouchent d’une souris ! L’unanimité nous conduit toujours à des logiques de plus petit dénominateur commun qui ne font pas une ambition pour l’Europe. Je préfère l’Europe de la preuve à l’Europe des déclarations. Airbus, Erasmus, Ariane sont nés d’initiatives légères et consenties, et c’est pour cela qu’ils réussissent.
Cet article est le 2930ème paru sur le blog MRC 53 - le 154ème catégorie Gauche France