La France doit se ressaisir et rejeter l’imposture néolibérale
Les perturbations liées à la grève des cheminots - principalement les conducteurs, aiguilleurs et contrôleurs de la SNCF - sont la conséquence de décisions erronées des représentants de la France au sein de l’Union européenne depuis deux décennies. L’ouverture à la concurrence a été faite dans l’optique de baisser les rémunérations salariales des cheminots et de démanteler la SNCF. Voir Wikipédia : Ouverture à la concurrence du transport ferroviaire en France. Nos représentants n’auraient pas dû l’accepter.
Résister à l’imposture néolibérale est salutaire et, au-delà des perturbations occasionnées par la grève au quotidien, l’intérêt profond du pays est de rejeter l’alignement de la France sur la norme européenne qui vise à contrarier les services publics et favoriser l’entrée des entreprises privées dans tous les rouages de la société.
Les cheminots résistants luttent pour la rénovation et le renforcement du service public ferroviaire. Ils ont raison car c’est la seule façon de faire face aux exigences de notre temps, à commencer par la question du changement climatique et la protection de l’environnement.
Voir (14 mars 2018) LE SERVICE PUBLIC : Une idée moderne, révolutionnaire ! et (20 mars 2018) Le MRC pour la défense de tous nos services publics !.
Pendant des décennies nous nous sommes enorgueillis de posséder parmi les services publics les plus performants du continent et au delà, nous nous sommes vantés des succès de nos grandes maisons : SNCF, EDF, Air-France, ou encore PTT. Puis les gouvernements successifs ont peu à peu cédé aux chimères de la privatisation, qui pour satisfaire aux demandes de l’OMC, qui pour satisfaire aux exigences de la commission européenne qui répète comme un mantra son dogme de l’ouverture à la concurrence.
Aujourd’hui c’est la SNCF qu’il faudrait « mettre au pas » en transformant l’établissement public en société anonyme, en fermant davantage de lignes non rentables, en enterrant le statut des cheminots... Et d’oublier volontairement que le bilan général de ces privatisations, qu’il s’agisse d’exemples étrangers ou d’un recul critique sur nos propres expériences, varie entre « catastrophique » et « franchement médiocre », pour les salariés de ces entreprises comme pour les usagers de ces services.
Une entreprise ou un établissement public n’a pas vocation à dégager du profit mais à remplir une mission d’intérêt général essentielle à la cohésion d’un peuple et d’une Nation : assurer l’égal accès de tous les citoyens à des biens ou services considérés comme primordiaux et ce à un prix raisonnable. Cela concerne, entre autre, l’électricité, l’eau, la santé, le logement et évidemment la mobilité !
Le Mouvement Républicain et Citoyen, attaché à nos services publics qui œuvrent tous les jours pour le bien commun, appelle à participer aux marches qui se tiendront jeudi 22 mars et celles qui suivront. Défendre la SNCF contre son délitement programmé, c'est défendre tous les autres services publics qui seront, sans aucun doute, les prochaines victimes de ces attaques purement idéologiques.
Face à cette offensive libérale, le rassemblement des citoyens pour des services publics de qualité et l'union de toutes les forces, tant politiques que syndicales, est la condition sine qua non à la mise en échec de cette réforme.
Arguments en faveur de la réforme ferroviaire
- Les premières annonces gouvernementales (vie-publique, 26 février 2018) : Réforme de la SNCF : les annonces du gouvernement suite au rapport Spinetta
- Le parti majoritaire (2 mars 2018) : Réforme ferroviaire | La République En Marche
- Un nouveau pacte ferroviaire (Premier ministre, 20 mars 2018) : Réforme ferroviaire 2018 : questions, enjeux et décryptages
Arguments contre la réforme ferroviaire
- Jean-Michel Naulot, 2 avril 2018 : SNCF: pourra-t-on maintenir le service public?
- Nolwenn Weiler, 3/04/18 : Comment la dette de la SNCF enrichit les marchés financiers
- Vincent Ortiz, 4 avril 2018 : La guerre psychologique des médias contre les grévistes
Extrait (Le Vent Se Lève). De nombreuses grèves ont éclaté ces dernières semaines dans plusieurs secteurs : le transport, mais aussi l’aviation, la santé, l’énergie, – auxquelles il faut ajouter les mobilisations étudiantes. Au premier abord, leurs revendications sont diverses et variées : les grèves de la SNCF et des salariés d’EDF sont une protestation contre les projets de privatisation de leur secteur ; les infirmiers réclament une augmentation des moyens alloués aux hôpitaux ; les salariés d’Air France revendiquent quant à eux une hausse de leurs salaires, gelés depuis 2011. En réalité, toutes ces grèves sont en dernière instance une réaction, directe ou indirecte, au programme d’austérité budgétaire et de libéralisation du monde du travail mis en place par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Les économies budgétaires, les projets de privatisation, le gel des salaires, découlent mécaniquement de cet agenda politique dont il ne faut pas sous-estimer la cohérence. Il est celui que réclament les grandes fortunes françaises – et européennes. Celles-ci trouvent tout leur intérêt dans le gel des salaires, qui permet de maximiser leurs profits – toute hausse de salaire correspondant, jusqu’à preuve du contraire, à une baisse des profits – et dans les privatisations, qui leur permettront de faire main basse sur des biens étatiques. Cette politique a un nom : le néolibéralisme, et un agent : l’Union Européenne.
Cet article est le 3066 ème sur le blog MRC 53 - le 149ème dans la catégorie France et Europe