Le MRC doit devenir le parti de la gauche républicaine
Depuis notre précédent congrès, en juin 2015, la vie politique française a été chamboulée.
- L’année 2017 a vu le néolibéralisme - assumé et décomplexé - accéder au sommet de l’État en France. Les inégalités sociales sont accentuées, des libertés sont menacées. Les conditions du vouloir vivre ensemble n’existent pas sur l’ensemble du territoire national.
- La social-démocratie s’est écroulée, mettant fin au cycle d’Epinay, c’est-à-dire l’influence du Parti socialiste refondé en 1971 lors du congrès d’Epinay-sur-Seine, avec l’active participation du courant politique animé par Jean-Pierre Chevènement, dont nous sommes les héritiers. La gauche de gouvernement s’est dévoyée dans l’accompagnement des politiques néolibérales, imposées par les directives européennes.
Le monde est en crise. L’Union européenne est en crise. La France est en crise. Ce sont tous les fondamentaux qu’il faut repenser - à commencer par le politique, la République, la Nation - en y associant le peuple français.
Que peut faire notre Mouvement Républicain et Citoyen pour contribuer à ce renouveau de la pensée politique, que nous voulons en étroite relation avec les attentes populaires ?
Depuis sa fondation en 2003, le MRC n’a jamais organisé de Congrès aussi important que celui de 2018, car c’est son existence même qui est en question.
Pour mener à bien la stratégie de refondation républicaine de la gauche que nous avons adoptée en 2015, deux voies se dessinent :
- La voie vers laquelle nous engage la direction sortante avec la motion 1 (elle l’a fait voter majoritairement par le Conseil national le 14 octobre). C’est la création, début 2019, d’une formation politique nouvelle, à parité avec les anciens membres du courant de gauche du Parti socialiste « L’Union & l’Espoir », constitué autour d’Emmanuel Maurel et de Marie-Noëlle Lienemann. Le MRC survivrait jusqu’au congrès 2020, qui devrait décider de son devenir, soit la disparition définitive, soit son maintien en vie sous la forme, par exemple, d’un club de réflexion politique.
- L’autre voie que nous proposons avec la motion 3, c’est de conduire à son terme la mutation du MRC, engagée depuis notre congrès de juin 2015, en visant à lui donner les caractéristiques d’un parti politique de plein exercice et en recherchant les alliances avec d’autres composantes de la gauche républicaine. Et d’abord avec les amis d’Emmanuel Maurel.
Nous proposons d’associer politiquement le MRC au parti qu’ils vont mettre en place, sous la forme d’une fédération pouvant accueillir d’autres partis dans le cadre de l’alternative républicaine, écologiste et socialiste qu’a évoquée Emmanuel Maurel quand il a annoncé son départ du PS. On ne peut exclure, à terme, une fusion de ces partis fédérés mais cela nous semble prématuré d’en décider en si peu de temps.
A noter que la voie proposée par la motion 2, dont le premier signataire est Christian Hutin, député du Nord, ne se situe pas dans la perspective de refondation républicaine de la gauche, mais plutôt dans l’optique de porter les valeurs et l’héritage des républicains de gauche venant de divers horizons, de la tradition communiste jusqu’au gaullisme.
Voici le texte que nous avons présenté au Conseil national le 14 octobre.
Que voulons-nous dire, qui soit différent de ce que disent les deux autres motions ?
Nous nous plaçons dans la perspective de créer les conditions d’une alternative républicaine de gauche aux politiques néolibérales mises en œuvre depuis les années 1990 en France. C’est dans cette perspective que notre Mouvement a clairement opté pour un ancrage à gauche lors de notre précédent congrès en juin 2015.
Une telle alternative républicaine de gauche n’est possible qu’en s’alliant avec celles et ceux qui veulent en finir avec le néolibéralisme, cette idéologie implacable qui met en œuvre la société de marché et la soumission du politique aux intérêts des marchés financiers.
(…) Voir la suite : Projet de motion Sorin-Maupouet au prochain congrès MRC 2018
Par ailleurs, nous proposons la contribution intitulée « Rassembler, dynamiser, continuer le MRC pour agir et peser : un impératif pour la refondation républicaine de la gauche ». D’autres signatures se sont jointes aux nôtres, montrant l’intérêt de notre démarche.
Voir la contribution Sorin-Maupouet.
Premiers signataires : Michel Sorin (53, SN), Serge Maupouet (17, CN), Alain Laurent (87), Gérard Beillard (53), Ricardo Mella (17)
Cet article est le 3103 ème sur le blog MRC 53 - le 240ème dans la catégorie MRC national