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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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24 juin 2020 3 24 /06 /juin /2020 15:31

 

Anticiper l’après Covid-19

 

Le laboratoire d'idées Urgence Transformation Agricole et Alimentaire (UTAA) a publié le 22 juin 2020 la seconde partie des réflexions liées à la crise sanitaire et aux enseignements à en tirer au niveau de notre système alimentaire, sous le titre "Covid-19 : dès maintenant, préparer l'après-crise", par Barthélémy Chenaux, agronome, et Romain Dureau, agroéconomiste.

Rappel sur le site de UTAA :
- (1ère partie) Covid-19 : dans l’urgence, garantir l’approvisionnement alimentaire

- Romain Dureau (Marianne, 30 mars 2020) : « La crise du coronavirus est le grain de sable qui bloque l’agriculture mondialisée »


 

Cette seconde partie sera présentée en 4 articles successifs sous le titre global :

Covid-19 : analyser les fragilités de notre système alimentaire


 

Ici, le quatrième : Anticiper l’après Covid-19

 

L’intrication des économies à l’échelle planétaire est désormais telle un réseau de chemin de fer : une crise peut en cacher une autre.

En effet, au niveau mondial, la récolte 2020 de céréales devrait être la « la deuxième plus grosse récolte jamais enregistrée » d’après le CIC, avec un total de 2170 millions de tonnes. La baisse de la production de maïs est visiblement moins importante que prévue, et est largement compensée par la hausse de la production de blé et d’orge.

D’après la FAO, cette hausse de l’offre en céréales devrait être compensée par une hausse de leur utilisation, ce qui assurerait la stabilité des marchés internationaux. Toutefois, le risque existe que cette moisson record se traduise par une baisse du cours des céréales au niveau mondial. Si une telle baisse des prix internationaux était effective, les producteurs européens et français seraient négativement impactés, car la production européenne de céréales est, quant à elle, annoncée en baisse par le Coceral.

En mars 2020, la récolte européenne de blé était estimée à 136,5 millions de tonnes, soit 9,2 millions de tonnes de moins qu’en 2019. Ceci est dû, notamment, aux évènements climatiques ayant impacté les cultures (pluies excessives retardant les semis, sécheresse, canicule, gel). Les déficits hydriques des premiers mois de l’année 2020 risquent d’être la cause d’une baisse significative des rendements européens (FAO). En France, si la pluviométrie du mois de juin 2020 est suffisante, les rendements devraient pouvoir se maintenir à bon niveau. Pour l’instant, les précipitations de mai et juin 2020 semblent avoir redonné de l’élan aux cultures céréalières françaises.

Ainsi, si ces tendances se confirment, l’Union Européenne devrait dès à présent anticiper le risque d’une baisse des cours mondiaux des céréales, notamment par la mise en œuvre d’un prix minimum à l’importation, ceci afin de maintenir le prix des céréales à un niveau stable. Sinon, les agriculteurs européens se retrouveront dans la même situation qu’en 2016, avec des conditions climatiques défavorables au printemps avaient fait chuter les rendements céréales d’environ 30%, dans le contexte d’une production record et de stocks importants au niveau mondial.

Sans des mesures de régulation des marchés, l’Union Européenne sera contrainte, une fois encore, de gérer une crise agricole à courte vue en débloquant des fonds publics d’aide conjoncturelle.

Conclusion provisoire

Si une telle pandémie ne pouvait être prédite avec précision, il est toutefois remarquable que ses conséquences sur notre système alimentaire sont exacerbées par des fragilités internes à ce système, c’est-à-dire des fragilités structurelles. Ces fragilités sont, depuis deux décennies au moins régulièrement mises au jour par des crises sectorielles : flambée des prix en 2007, crises de l’élevage 2015-2016 et crise des céréales en 2016.

Une première analyse nous permet de nous rendre compte que cette crise sanitaire peut en cacher d’autres, notamment des crises liées au dérèglement climatique. Nous avons souffert, face à cette pandémie, d’un manque d’anticipation des responsables politiques. Apprenons de cette erreur. Nous devrons rapidement tirer les conséquences de cette crise sanitaire devenue crise globale, notamment dans l’objectif majeur de sécuriser notre système alimentaire face aux risques financiers, économiques et écologiques croissants.

Ces réflexions feront l’objet de la troisième partie de cette note.


 

Cet article est le 3162 ème sur le blog MRC 53 -  le 461ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Les fragilités du système alimentaire français vues par UTAA - partie 4
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