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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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16 janvier 2023 1 16 /01 /janvier /2023 22:59

 

POUR LE RETRAIT DU PROJET MACRON-BORNE

 

Le 19 janvier 2023, Le monde du travail lance la mobilisation contre la réforme des retraites.

 

Le journal en ligne ReSPUBLICA, du RÉSEAU DE LA GAUCHE RÉPUBLICAINE, LAÏQUE, ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE, a publié, le 15 janvier, un article de son éditorialiste, Evariste (Bernard Teper) appelant à manifester le 19 janvier contre Le projet de réforme/régression de notre système de retraite par répartition présenté fallacieusement comme un moyen de le « sauver ». L’une des principales exigences gouvernementales concerne le recul de l’âge de départ à 64 ans — avant d’aller plus loin ?  – avec pour argument majeur de s’aligner sur d’autres pays de l’Union européenne. L’autre exigence concerne l’accélération du passage à 43 annuités (pour le nombre de trimestres cotisés à valider) déjà décidé lors de la contre-réforme Hollande-Ayrault-Touraine.
 

19 JANVIER : POUR LE RETRAIT DU PROJET MACRON-BORNE SUR LES RETRAITES

ReSPUBLICA soutient le mouvement d’opposition à de telles orientations régressives

Nous saluons l’unanimité du front syndical qui faisait défaut depuis longtemps, même si nous ne nous illusionnons pas sur la durée de cette unité. Certains syndicats seront sans doute prompts à quitter le navire et à accepter non les compromis, mais les compromissions. Dans un rapport de force, il est légitime de chercher des compromis avantageux pour toutes les parties, mais pas les compromissions qui reviennent à céder sur l’essentiel et notamment sur les intérêts des salariés et des travailleurs.

Car la question des retraites concerne la société dans son ensemble. Il est ainsi nécessaire de ne pas la déconnecter des autres sujets tels que la question des salaires dont les augmentations permettraient de pérenniser l’équilibre de toutes les branches de la Sécurité sociale. L’égalité des salaires entre hommes et femmes serait également positive, ainsi que la lutte pour l’emploi — la liste est loin d’être exhaustive. Le fond de notre pensée est qu’il ne faut pas oublier voire opposer tous ces sujets.

La remise en cause de la situation actuelle avec le recul de 62 ans à 64 ans compromet également l’apport bénévole et décisif des retraités dans de nombreuses fonctions dont l’implication dans le fonctionnement du monde associatif sportif, culturel et de solidarité.

La disparition de cet apport bénévole et son transfert vers un financement public ou autre coûteraient à la société l’équivalent de 10 à 11 milliards d’euros. L’économie réelle ne serait donc pas au rendez-vous avec, en plus, à la clé une désorganisation de la société et un délitement mortifère des liens, amplifiant l’atomisation. On ne sait que trop que cette atomisation est du pain bénit pour le système économique ultralibéral qui, pour durer, doit éviter les convergences et le sentiment d’appartenance à un même peuple uni dans la conscience de l’intérêt général.

Par ailleurs, les difficultés à recruter dans certains secteurs ne se trouveront pas résolues, car un retraité ne pourra occuper un poste de boulanger, de couvreur, de travailleur dans les champs ou vergers, de plombier, de carreleur, de carrossier…

L’argument de l’allongement de l’espérance de vie est également fallacieux pour justifier le recul de l’âge de départ, pour deux raisons :

  • D’abord, ce qui est à prendre en compte en priorité est l’espérance de vie en bonne santé, qui stagne voire diminue,

  • Deuxièmement, l’espérance de vie ne progresse plus beaucoup.

     

De plus, la retraite n’est pas qu’un problème comptable, c’est aussi une question de dignité : il faut que chacun et chacune puisse bénéficier d’un certain nombre d’années en bon état de santé pour réaliser les projets personnels qui ont été repoussés en raison de manque de temps tant qu’on était en activité. La question de la qualité de vie au travail se pose également.

Quant à l’aspect comptable, il est souvent omis de préciser qu’un actif aujourd’hui produit beaucoup plus qu’un actif d’il y a quelques décennies. Cette productivité supplémentaire n’a ni servi à investir dans l’industrie, ni à augmenter les salaires, ni à améliorer les services publics, ni à assurer dans de bonnes conditions les départs en retraite, ni à diminuer les inégalités sociales. Elle a servi d’une part à abonder, en grande partie, les dividendes des grands actionnaires et corrélativement a fait chuter le taux de remplacement (ratio du montant de la pension sur le dernier salaire en activité) moyen des retraites. On est passé d’un taux de remplacement de 71 % à 50,3 % et le Conseil d’orientation des retraites (COR) prévoit pour 2070 un taux de remplacement nettement inférieur à 40 %.

Une réforme injuste, déséquilibrée et récessive

Ce report du départ de l’âge de départ à la retraite et l’accélération du rythme pour arriver à 43 trimestres en 2027 concernant les trimestres exigés pour une pension à taux plein signifient de fait une diminution du montant de la pension pour nombre de personnes et notamment dans les couches populaires et pour les femmes, car celles-ci ont souvent des carrières en pointillé et déjà, en moyenne, partent plus tard à la retraite que les hommes.

A cela il faut ajouter la situation des travailleurs et travailleuses dont la pénibilité n’est pas reconnue, de celles et ceux qui ont commencé tôt, de celles et ceux qui abordent la retraite sans emploi…

 

Contrairement aux affirmations de la Première ministre, les propositions du gouvernement sont dans la droite ligne de toutes les réformes/régressions de ces dernières décennies, qui ont eu pour seul but, tout en baissant le montant des prestations issues de la répartition, d’ouvrir le financement des retraites — comme de la santé, de l’éducation… — au marché des financements privés pour satisfaire l’appétit jamais rassasié des actionnaires et spéculateurs en tout genre.
 

Redisons que le projet actuel ne répond à aucune urgence comptable et que la volonté gouvernementale relève simplement de son acharnement à pratiquer la lutte des classes au détriment des CSP –.

Lire ce texte sur le site de ReSPUBLICA.

Cliquer sur ce lien pour lire et signer la pétition

 

Cet article est le 3198 ème sur le blog MRC 53 - le 63ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

Le 18 octobre 2022, à Laval (Mayenne), l'inter-syndicale manifestait pour les salaires.

Le 18 octobre 2022, à Laval (Mayenne), l'inter-syndicale manifestait pour les salaires.

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