Construire un projet d'avenir pour la France, pour relever la République
Depuis bientôt un an, le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) est engagé au sein de la Fédération de la Gauche républicaine, pour bâtir un projet d’avenir pour les Français.
Son Conseil national a décidé de réunir un congrès samedi 1er avril 2023. Voir Congrès national du 1er avril 2023
Une motion d'orientation est proposée au débat avec les adhérents avant le vote du congrès national. En voici la 2ème partie (défis du travail, de l'écologie populaire et de la croissance).
MOTION D’ORIENTATION PRÉSENTÉE PAR LE CONSEIL NATIONAL
POUR LA FRANCE, RELEVER LA RÉPUBLIQUE !
Construire un projet d’avenir
(...)
La gauche fait face à cinq défis majeurs.
Le défi du travail
Sur le plan social, la revalorisation du travail par une hausse des salaires et des pensions de retraite est indispensable, associée également à une taxation du profit de la « main invisible » des marchés plutôt que de la main d’œuvre et à une baisse des impôts de production. L’objectif, c’est de donner davantage de pouvoir d’achat aux travailleurs tout en donnant à l’État les moyens d’investir dans les biens communs pour notre avenir. Les bouleversements qu’a connus le monde du travail ces deux dernières années avec la pandémie interrogent aussi une nouvelle organisation du travail. À l’éternel « travailler plus pour gagner plus », nous opposons une nouvelle répartition et le respect dû au travail qui permette notamment l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.
Nous nous opposons à la réforme des retraites voulue par le gouvernement, qui est injuste et répond à des injonctions européennes dont l'objectif est l'augmentation de la durée de cotisation et le recul des âges de départ en retraite. La retraite par répartition issue du pacte social du CNR doit être maintenue car elle garantit une retraite pour tous.
Refaire de la France un pays où l’on produit, où le travail collectif, en entreprise, n’est pas considéré comme indigne ou archaïque, où l’intelligence du geste est reconnue, nécessite un vrai élan national et une mobilisation politique des gouvernements à venir et sur le long terme.
Le défi de l’écologie populaire
Notre planète brûle, au sens littéral du terme, et les pyromanes du libéralisme économique entretiennent le foyer. L’écologie ne doit plus être un sport de riches.
La conversion écologique, trop souvent appliquée à coups d’injonctions auxquelles seuls les plus favorisés peuvent se conformer, entraîne des dynamiques profondément inégalitaires et nourrit un sentiment de déclassement social. La crise énergétique nous oblige par ailleurs à agir pour assurer l'indépendance énergétique de notre pays. Pour faire face aux bouleversements climatiques, il est nécessaire de construire une écologie populaire qui s’appuie sur la recherche, le progrès scientifique et technique. Cette écologie populaire a pour objectif la sortie du tout pétrole et passe par un investissement dans la production électrique d’origine nucléaire, qui permet de produire une énergie pilotable et à bas coût pour les industries et les ménages et qui ne dégage pas de CO2. Cela passe également par des diminution d'utilisation des énergies carbonées (charbon, fioul, gaz) dans l’habitat (meilleure isolation, nouveaux matériaux, lutte contre la précarité énergétique, etc.) et dans les transports (ferroviaire, mobilité à l’hydrogène, développement des transports en commun, etc.) grâce à ces investissements.
C’est aussi le rôle de l’État de préparer les transitions à venir : l’alimentation et l’agriculture, l’énergie et l’industrie sont des secteurs d’intérêt général qu’un Commissariat au Plan efficace et volontaire doit planifier. EDF, fleuron national, doit redevenir l’ensemblier de l’électricité nationale et être à 100 % dans le giron de l’État.
La France possède par ailleurs le deuxième domaine maritime mondial. Si l’État s’est engagé à ne pas puiser dans les ressources des grands fonds, il ne mise pas suffisamment sur l’économie bleue (houlienne, hydrolienne, etc.), se contentant des projets éoliens hauturiers et côtiers dont la production est très aléatoire.
Le défi de la croissance
La croissance n’est pas un gros mot, c’est une nécessité. L’économie française ne sera forte que si elle se réindustrialise, particulièrement dans les zones rurales, en relocalisant la production de biens dans des conditions environnementales et sociales dignes et en développant le savoir-faire français dans les secteurs des hautes technologies pour notre futur.
Les nouvelles technologies du secteur de la santé et la pharmacie, l’énergie et la gestion des ressources, le numérique, les transports seront les piliers du renouveau industriel du siècle qui s’ouvre.
La croissance sera aussi possible en passant d’une politique de l’offre à une politique de la demande. Il est temps que la gauche assume son interventionnisme en matière de politique économique, contre le capitalisme prédatif et la financiarisation qui délocalisent et broient les classes moyennes et populaires.
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