Une occasion manquée de débattre de l’Europe
Ségolène Royal n’a pas saisi l’opportunité de se distinguer du président de la République sur la ratification du traité de Lisbonne, ce qui lui aurait permis de s’extraire, par là même, de l’incapacité du PS à combattre la droite.
Elle voudrait imiter François Mitterrand mais ne semble pas avoir son sens stratégique. C’est une occasion manquée.
Le MRC 53 avait soutenu loyalement sa candidature après l’accord MRC-PS du 9 décembre 2006. Nous sommes sans regrets aujourd’hui, mais sans illusions sur les orientations politiques de celle qui vise à conquérir le PS et à le « moderniser », c’est-à-dire, le rendre compatible avec les conceptions de François Bayrou et avec les options des autres partis sociaux démocrates européens.
Gérard Beillard a voulu exprimer ses regrets en écrivant ces quelques mots, adressés à l’ancienne candidate à l’élection présidentielle.
Chère Madame,
Comme citoyen, concernant le traité de Lisbonne, je suis surpris que vous n’ayez pas pris position pour un référendum.
Pendant la campagne présidentielle, je vous ai soutenue, comme l’a fait le MRC en Mayenne.
J’aurais cru, après cette campagne et tant de procès d’intention à votre égard par votre propre parti, et, bien sûr, par la droite, que vous auriez saisi l’occasion de vous prononcer pour le oui au traité, mais par la voie référendaire, en évitant ainsi de passer par-dessus les concitoyens, d’autant plus que vous êtes une servante de la démocratie participative, que j’approuve.
Je pense que c’était l’opportunité de vous démarquer des « éléphants » du PS, ainsi que de la droite, et de rester fidèle à la campagne que vous avez menée.
Je souhaite que vous me répondiez sur ce sujet, qui me préoccupe beaucoup.
Recevez, chère Madame, mes salutations distinguées.
Gérard Beillard