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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 22:25

 

Le gouvernement ne peut plus cacher la réalité

Nous ne sommes pas en récession, mais cela y ressemble. Les licenciements économiques (+ 5%), les jeunes (+ 4%), ont fait passer la barre des deux millions de chômeurs de catégorie 1, en octobre (+ 2,4%, + 46900).

Voici le tableau qu’on pouvait voir sur le site de Marianne le 27 novembre, signé Sylvain Lapoix.

Plus de deux millions de chômeurs en France en octobre!

 

42200 chômeurs de plus ? 45000 ? Les chiffres officiels sont bien pires : selon la Dares , le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 46900 en octobre, soit +2,4% par rapport au mois précédent. Sur l’année, l’augmentation aura été de +4,4% portant le nombre de chômeurs de catégorie 1 au delà de la barre symbolique des deux millions, à 2 004 500. En septembre, la hausse avait été de 8000 chômeurs, cinq fois moins. Plus de doute possible : la crise devient sociale.

Les moins de 25 ans durement frappés


Parmi les populations concernées, les jeunes de moins de 25 ans sont les plus frappés avec +4,3% de chômeurs sur le mois et +8,3% sur l’année. Les 25-59 ans sont 2,1% de plus en octobre à chercher un emploi (+3,5% sur l’année) et les plus de 60 ans 1,2% (+4,1% sur l’année).

En cause : licenciements économiques, fins de CDD et de contrats d’intérim


Les motifs du chômage sont très clairement marqués par la crise économique. Les fins de contrat d’intérim explosent de 11,5%,
alors qu’elles avaient décru de 1,5% en septembre . Au deuxième rang, les licenciements économiques, qui avait baissé de 2,6% en septembre, bondissent de 5,5%. Les non renouvellements de CDD mettent au chômage 2,7% de personnes en plus.

La tentative (ratée) de préparer l’opinion


Envoyés successivement au charbon, Eric Woerth et Laurent Wauquiez avaient bien tenté de donner un signal pour éviter la surprise.
Le premier avait insisté sur le fait que les heures supplémentaires n’empêcheraient pas la crise économique de générer du chômage. Le second avait avancé la fourchette , alors pessimiste, de 40 à 50.000 chômeurs de plus, annonçant une hausse plus importante qu’en août (+2,2%), et censée amorcer une année de hausse.

Difficile pour Christine Lagarde de brandir un de ses fameux euphémismes :
les 0,14% de croissance au troisième trimestre dont elle s’était félicitée n’ont pas empêché le recul de 5,5% des offres d’emplois à l’ANPE, sous les 300.000, totalisant 9,9% de baisse sur l’année. La récession «technique» n'est pas là mais le recul social la précède.

OCDE et Insee, les prochains chiffres qui vont faire mal


La ministre de l’Economie n’est pas au bout de ses peines :
elle qui s’agaçait déjà en juin dernier du « pessimisme » de l’Insee devra réagir jeudi 4 décembre à la publication du taux de chômage en France. Selon l’OCDE, il pourrait atteindre les 7,5% (contre 7,2% en septembre) et continuer de croître jusqu’en 2010 avec un pic à 8,7%. L’organisme table sur une homogénéisation du profil des demandeurs d’emplois , ne se concentrant plus sur les jeunes : du fait du ralentissement de la consommation et de la crise de confiance dans les entreprises, la croissance devrait freiner et l’emploi piler avec elle.

En attendant, fidèle à elle-même,
Christine Lagarde s’accroche aux réformes Sarkozy contre le chômage : création du Pôle emploi, augmentation de 100.000 du nombre de contrats aidés en 2009 et extension aux bassins d’emploi en difficulté du contrat de transition professionnel. Seul oubli dans le communiqué de Bercy: le total de 2 millions de demandeurs d’emploi, psychologiquement trop violent, peut-être. Tant qu’il y a de l’espoir…


Les associations de chômeurs en alerte rouge

 

Attention danger !" En lançant, jeudi 13 novembre, une campagne d'information sous ce titre, le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) cherche à mettre en garde les demandeurs d'emploi sur l'application de la loi du 1er août 2008 "relative aux droits et devoirs des demandeurs d'emploi", dont l'un des objectifs est de diminuer le nombre d'offres d'emplois non pourvues (…).

La suite de cet article paru le 14 novembre sur le site du Monde : Chômage : les associations dénoncent le nouveau dispositif, "machine à radiation"

 

La déflation menace l’économie

 

Je reçois gratuitement les courriels d’information sur les matières premières (www.publications-agora.fr). Ils contiennent des analyses et des prospectives intéressantes.

Voici un extrait de la publication parue le 28 novembre signée Isabelle Mouilleseaux.

 

 (…) Nous entrons dans un cercle vicieux

Si nous consommons moins, l'activité ralentit. Les entreprises doivent donc produire moins pour éviter d'accumuler des montagnes de stocks. Les fermetures d'usines et le chômage partiel font leur apparition. Les plans de licenciements commencent à tomber... C'est autant de demande potentielle en moins, car un chômeur consomme moins qu'un actif ! Le cercle vicieux est activé...

 

La valeur réelle de la dette augmente

La déflation va poser un autre souci majeur à l'économie mondiale : la valeur réelle des dettes augmente (contrairement à l'inflation qui allège la dette). Or jamais le monde ne s'est autant endetté que ces dernières années. Toutes les opérations financières ont été réalisées avec un endettement massif pour maximiser les retours sur investissement. Et les individus se sont aisément endettés pour acheter l'immobilier au prix fort et satisfaire leurs frénésies de consommation. Non seulement les actifs achetés au prix fort perdent leur valeur, mais en plus la valeur réelle de la dette qui a servi à les acheter s'accroît !

 

Pris en étau !

A votre avis : que font les individus et les entreprises (banques incluses) arrivés à ce stade ? Ils vendent leurs actifs pour rembourser leurs dettes. Et que se passe-t-il lorsque beaucoup d'actifs arrivent sur le marché alors qu'il n'y a pas d'acheteurs ? La valeur des actifs fond. C'est sans doute l'effet le plus dramatique d'une déflation : la valeur réelle de la dette augmente alors que celle des actifs diminue...

 

Tomber en déflation ? Rien de plus simple...

En revanche, en sortir est un terrible challenge. 20 ans que le Japon s'escrime à sortir de sa déflation... Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. La déflation commence à s'installer. Lentement mais sûrement. Elle n'est pas encore là, comme ce fut le cas dans les années 30. Voilà pourquoi il va falloir se battre. A coups de centaines de milliards de dollars.

 

Comment sortir de ce bourbier ?

Cela coûtera horriblement cher, il va falloir injecter des centaines de milliards dans le système bancaire, les marchés et l'économie. Si vous êtes excédé de voir des centaines de milliards d'argent public injectés dans le "système", mieux vaut vous y habituer rapidement. Nous sommes probablement très loin du compte.

Cet article est le 30ème paru sur ce blog dans la catégorie Travail Economie

 

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commentaires

S
Merci, Serge, pour ce commentaire très concret caractérisant la politique économique du gouvernement Sarkozy-Fillon. Il faut une gauche crédible qui propose une politique alternative. Alors, les citoyens s'intéresseront à nouveau à la politique.
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S
Un gros travail de synthèse a été ici réalisé. Il montre bien le décalage entre les paroles médiatiques du gouvernement, et la réalité concrète du terrain. Les prestidigitateurs ne pourront plus longtemps répéter leur numéro, car leurs artifices sont percés. Déjà, on entend bien - en prêtant l'oreille à ce que disent les gens - que les paroles ne sont plus prises que pour ce qu'elles sont. Cela conduit, une nouvelle fois, à décridibiliser l'Etat, alors qu'il n'en a pas besoin : gageons que les populistes sauront, hélas, à nouveau en tirer parti. Constatons, donc, que toute l'orientation économique mise en place par l'équipe gouvernementale depuis 2007 est prise à contre-pied. Les allègements fiscaux pour la minorité la plus riche, le bouclier fiscal démontrent au jour le jour leur ineptie et leur inefficacité. La possibilité d'effectuer des heures supplémentaire tombe à l'eau : soit il n'y plus assez de travail, soit ces heures servent à ne plus embaucher d'intérimaires. Aucun effet sur la croissance ! En outre, les milliards promis pour sauver la grande finance ont fait voler en éclat la théorie de l'Etat en faillite : car personne ne peut plus entendre que les caisses sont si vides puisqu'on continue encore à y puiser. En fait, le gouvernement a restreint les rentrées financières en exonérant les plus riches de l'effort de solidarité nationale, et maintenant il a dramatiquement besoin de cet argent dont il ne dispose pas ! Il va nécessairement être réduit à faire le contraire de ce qu'il avait promis : il avait promis de réduire le déficit budgétaire, or ses propres choix vont le conduire à le creuser ! Le président et le gouvernement se sont tendus à eux-mêmes un piège et ils sont tombés dedans. Mais, le plus grave, c'est que le peuple tout entier va payer la facture : aujourd'hui, par le chômage, demain par les dettes accrues qu'il faudra bien finir par rembourser. La droite, en tout cas, ne pourra plus dire qu'elle ne creuse pas les déficits lorsquelle est au pouvoir ... on voit bien aujourd'hui que c'est ce qu'elle est en train de faire ! Et, ce n'est pas la première fois, pour qui n'a pas la mémoire courte ... Hélas, tout ceci conduit encore à reporter, pour demain, sur les jeunes générations le fardeau d'une dette qui sera accrue, tout en leur promettant, dès aujourd'hui des années très difficiles sur le "marché" du travail.
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