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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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28 décembre 2008 7 28 /12 /décembre /2008 15:08

L’ancien maire voudrait baisser les impôts !

 

La situation financière difficile de la mairie de Laval a contraint la nouvelle municipalité à décider une hausse drastique des taux d’imposition fiscale en 2009 (+ 26%). L’adjoint aux finances, Jean-Christophe Boyer, rappelle la nécessité de « maîtriser les dépenses de fonctionnement, limiter les charges courantes et augmenter les impôts » (Ouest-France, 9 décembre 2008).

 

Certes, pendant la campagne électorale, Guillaume Garot s’était engagé à ne pas augmenter les taux, mais, pour redresser les finances de la ville (85 millions d’euros de dette), il a dû changer d’avis (voir Audit financier de Laval : Garot (PS) et d'Aubert (UMP) face à face -  30 septembre 2008).

 

Lors de la séance du Conseil municipal, le 8 décembre, l’ancien maire, François d’Aubert, n’a pas hésité à déclarer « Cette hausse de la fiscalité est un contresens. Vous prenez cinq millions d’euros dans la poche des Lavallois. Et tout le monde paie, riche ou modeste. Il faudrait plutôt baisser les impôts ».

Il fallait le faire ! Sa ligne de défense signifie qu’il mise sur le rejet par les contribuables de la purge administrée par la nouvelle municipalité.

Sur son blog (voir dépouilles et reliques, 23 décembre), ». le syndicat FO des municipaux de Laval ironise sur la vente de ce qu’il appelle « Les dépouilles du Système d'Aubert mises en vente". 

Le problème des emprunts à risques mobilise de nombreuses collectivités locales, dont Laval. Le quotidien Ouest-France a traité cette question dans son édition du 26 décembre (Guillaume Le Du et Jacques Sayagh).

      La Ville de Laval et le CHU de Nantes renégocient avec leurs banques. L'État a identifié ces collectivités comme ayant un ou plusieurs emprunts à risques.

(…) « À Laval, la Ville, lourdement endettée (86 millions d'euros de dettes), a renégocié d'arrache-pied avec ses banques. L'encours de la dette en produits structurés est passé de 40 millions, en mars, à 25 millions au 8 décembre.

L'opération sauvetage n'est pas terminée.
« Nous surveillons tous les jours les taux de change », explique Jean-Christophe Boyer, l'adjoint aux finances de Laval. La Ville a en effet quelques prêts indexés notamment sur le cours franc suisse/euro. Et ces prêts ne sont pas plafonnés. Les taux pourraient monter jusqu'à 12 % voire plus ! »

 

Sur cette question des emprunts à risques, un conseiller municipal de Clichy (92), délégué aux nouvelles technologies, a publié sur son blog, le 4 novembre 2008, des informations aidant à mieux comprendre le problème.

 

CE QUE JE CROIS : Emprunts toxiques, le poison des Maires

 

Combien de villes ou de départements ont-ils goûté aux prêts dits «toxiques» ? Et se retrouvent avec des échéances insupportables. Tous ne le crient pas sur les toits. Bien embêtés de s’être fait ainsi piéger. Telle cette petite ville (24 000 habitants) du Sud-Ouest, occupée à renégocier ses prêts. Pour d’autres, comme Tulle, Saint-Etienne, Laval ou Chartres… la facture est parfois si lourde ou si encombrante que le débat a été porté sur la place publique, en espérant que cela aide à trouver une solution.

A l’origine du désastre, les montages sophistiqués de banques, comme Dexia (ex-Crédit local de France), la Caisse d’Epargne-Natixis, le Crédit agricole ou encore Fortis. Au lieu d’emprunts tranquilles à taux fixes, les banques se sont mises à inventer des formules proches, à bien des égards, des crédits subprimes qui conduisent à la faillite des millions de ménages américains. Ce sont les produits structurés. Au début, le taux est avantageux, mais il peut vite déraper à cause de formules d’indexations sophistiquées.

 

«Ces formules sont une sorte de pari, explique un ancien de Dexia. Elles jouent sur des anticipations divergentes, par exemple, l’évolution du yen comparé au franc suisse, ou encore sur le différentiel entre le loyer de l’argent à court terme et à long terme.» Cela s’appelle «jouer sur la pente de la courbe des taux». Et cette pente se fait toboggan.

Volatils. 

Il ne s’agissait pas pour les édiles de miser comme au casino, mais de décrocher des conditions de prêts extrêmement compétitives par rapport à des emprunts classiques. Ce fut vérifié pour une majorité d’entre eux. Tout au moins à court terme. En tout cas, tant que le pari fait à un moment donné ne se retourne pas subitement. Mais les indices sont devenus aujourd’hui si volatils que les prêts sont devenus risqués.

 

Selon une étude de l’agence d’évaluation Fitch Ratings, publiée l’été dernier, entre 30 et 35 milliards d’euros, soit un quart environ des emprunts des collectivités locales (sur un volume d’environ 120 à 130 milliards d’euros) seraient toxiques. Néanmoins pour certaines villes, ces produits structurés peuvent atteindre jusqu’à 50 % de la dette, a évalué Fitch Ratings. Les collectivités territoriales sont assises ainsi sur une petite bombe, sans que l’on puisse encore évaluer les dégâts de la déflagration. Pour Michel Klopfer, conseiller en finances locales, «la moitié de ces prêts sont dangereux, parce qu’ils ne sont bordés par aucun plafond». Et les taux pourraient grimper jusqu’à 15 ou 20 %. Un autre cabinet, Finances locales, évalue entre 10 et 15 % l’encours vraiment risqué des collectivités.

«Brebis galeuses».

A l’Association des départements de France (ADF), on ne connaît pas de conseils généraux aussi «plantés» que la Seine-Saint-Denis. Une affirmation que d’autres mettent en doute. «Il ne faudrait pas croire qu’il n’y a que quelques brebis galeuses !» lance un observateur.

 

A l’Association des maires de France (AMF), même retenue sur l’impact des dérives à la subprime. Jacques Pélissard, son président, raconte que chez lui, à Lons-le-Saunier (Jura), il a failli croquer aux produits structurés : «On me proposait un taux de 1,9 %, contre 3,95 % pour un crédit classique.» Cruel dilemme, explique Pélissard, soulagé d’avoir choisi «la sécurité». Philippe Laurent, maire de Sceaux (Hauts-de-Seine) et vice-président de l’AMF, minore le danger des crédits exotiques. «J’en ai un et son taux n’augmente pas !» Et il ne pèse, assure-t-il, que «2 à 3 %» de son endettement. Il connaît des maires heureux, dont le taux du prêt est calé sur le franc suisse et «c’est tout bénéfice pour eux !» Comme on le résume à l’AMF, «il faut être honnête, les communes ont été plutôt gagnantes !»

Jusqu’à quand ? En Italie, s’endetter en prenant des risques est interdit depuis 2003 en raison d’un cadre réglementaire très strict, sur le point d’être durci. Mais à l’ADF, c’est moins les prêts exotiques que le budget à venir qui inquiète. Tout autant que la finalisation des budgets pour 2008. D’ici quelques semaines, vont débuter les séances de renégociation des collectivités locales avec les banquiers. Et les «financeurs», après avoir tant courtisé les communes, montrent beaucoup moins d’empressement. Ou alors, explique le chef du service finances de l’ADF, «elles répondent avec des taux exorbitants !»

  Cet article est le 6ème sur ce blog dans la catégorie La droite en Mayenne.

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