Pour une relance concertée des économies mondiales
Le secrétariat national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), le 7 janvier, a adopté un texte qui servira de base aux discussions avec les partis de gauche, en vue des élections européennes du 7 juin 2009.
Voir Elections européennes : le MRC a adopté un texte, base de discussion - 10 janvier 2009. Lire aussi les commentaires (j’y apporte des précisions en réponse à des internautes).
Ce texte est fondamental. Il constitue le socle de la refondation républicaine de la gauche. Sa première partie, composée de la présentation générale et du rôle de l’Europe face à la crise, a été mise en ligne sur ce blog [voir Texte de base adopté par le MRC le 7 janvier pour les européennes (1) - 11 janvier 2009].
Voici la seconde partie, qui décrit la façon de procéder au niveau international pour relancer les économies et réorienter les activités des grandes institutions mondiales (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale, Organisation Mondiale du Commerce).
POSITION DU MRC POUR LES ELECTIONS EUROPEENNES DE JUIN 2009
2) Pour une régulation mondiale
La crise actuelle n’est pas seulement la conséquence de l’énorme bulle financière provoquée aux Etats Unis par le capitalisme spéculatif dans les subprimes. Elle touche aujourd’hui toute l’économie et, de récession en récession, débouche sur une dépression mondiale aux conséquences catastrophiques.
Cette crise résulte du fait que depuis des décades, les Etats-Unis vivent au-dessus de leurs moyens en captant l’épargne mondiale pour financer leur économie à hauteur de 80%. C’est cette dépendance qui a poussé les USA à une fuite en avant pour contrôler les ressources pétrolières et gazières mondiales.
C’est cela aussi qui explique l’importance de leur budget militaire, entièrement financé par les emprunts étrangers et qui recouvre à lui seul plus de la moitié des budgets de la défense dans le monde. D’où aussi leurs dérives expéditionnaires en Irak et en Afghanistan, où ils sont aujourd’hui enlisés.
Cette période semble toucher à sa fin. Mais le destin du monde reste lié à l’Amérique. Les Etats-Unis ne peuvent rétablir seuls leurs équilibres. L’aide du reste du monde est indispensable, si l’on veut éviter une récession planétaire et une déflation salariale mondiale.
Cette aide doit se traduire par une relance coordonnée des principales économies mondiales, surtout celles des pays excédentaires dans leur épargne comme dans leur commerce (Chine, Allemagne, Japon, Pétromonarchies du Golfe). D’où la nécessité d’organiser un véritable « New Deal » mondial.
Pour être durable, cette relance implique aussi des Institutions mondiales qui fonctionnent au service d’un développement économique, financier et social humain soucieux de l’environnement.
Sur les Institutions internationales, nous devons lutter pour :
Démocratiser le FMI, qui doit redevenir un organe de soutien aux pays en difficulté et de contrôle du système monétaire international, notamment en oeuvrant à une parité ordonnée des grandes monnaies ; il doit également revoir sa politique de gestion de la dette et proclamer un moratoire pour celles des pays les plus pauvres.
L’utilisation à large échelle, dans le contexte actuel de crise mondiale, des Droits de tirage spéciaux (DTS) doit être encouragée. Nous devons rechercher la modification des quotes-parts au sein du FMI, pour faire place aux pays émergents et mettre fin à une situation où, profitant de leur minorité de blocage, les Etats-Unis orientent selon leurs seuls intérêts la politique de cette institution.
Refonder les activités de la Banque mondiale, la décentraliser, en faire, non un organisme caritatif inefficace comme elle l’est devenue, mais une véritable organisation d’aide au développement économique dont le but est de favoriser la participation citoyenne des peuples et la formation d’Etats démocratiques de droit.
Réformer l’OMC afin qu’elle ne soit plus le cénacle du seul libre-échangisme mondialisé et pour qu’elle devienne effectivement ce qu’elle aurait dû être dès sa création : un lieu de réglementation de l’activité commerciale pour une concurrence loyale, notamment en introduisant une clause sociale et environnementale dans les échanges.
En Europe, il est désormais clair, étant donné le mouvement accéléré des délocalisations vers les pays à bas coûts, qu’il faut revenir à la préférence communautaire, donc proposer un retour, pour certains secteurs, et dans le cadre d’une conception équilibrée des échanges, au tarif extérieur commun. Il faut une Europe de la protection du modèle social européen.
Agir sur ces institutions internationales, c’est nous donner les moyens de créer un nouveau modèle de développement. (…)
Cet article est le 5ème sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.