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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 17:33

 

Fabius et Emmanuelli parlent de crise politique

 

Quel contraste entre les USA et la France, hier 20 janvier ! La concorde nationale à Washington (voir, sur ce blog Barack Obama, un président qui ouvre aux USA de nouveaux horizons), la discorde parlementaire à Paris.

 

Une situation prérévolutionnaire en France, les députés de gauche ayant osé chanter la Marseillaise à l’Assemblée nationale, ce qui ne s’était jamais vu depuis 1947 ! Il faut dire que les amis du président de la République, de façon plus ou moins habile, sont les vecteurs d’une politique de plus en plus contraignante pour les libertés publiques et démocratiques, ce que notre pays n’avait pas connu depuis 1945.

 

Il est clair que la nouvelle direction du PS est plus combative que l’ancienne. Pour contrer l’offensive de la droite, la gauche a mis en avant ses hommes d’expérience : Jean-Marc Ayrault, président du groupe Socialiste, Radical et Citoyen (SRC) et les deux anciens présidents de l’Assemblée nationale, Laurent Fabius et Henri Emmanuelli (voir la vidéo du Figaro, ce 21 janvier).

 

Le droit d’amendement est protégé par la Constitution de la République française. Le projet de loi organique, qui est présenté au Parlement à la suite de l’adoption (à deux voix de majorité, dont les radicaux de gauche, qui s’en mordent les doigts maintenant) de la réforme constitutionnelle contient dans son article 13 une remise en cause de ce droit d’amendement.   

 

Le souci de compromis de Jean-Marc Ayrault ayant été repoussé sans ménagement par le président de l’Assemblée nationale, les députés de gauche ont quitté l’hémicycle, en chantant La Marseillaise.

 

Voir l’article paru ce jour sur le site de Rue89 (Pascal Riché) :

 

La Marseillaise dans l'hémicycle : où est le scandale ?


Pendant qu'aux Etats-Unis Barack et Michelle Omaba dansaient dans une ambiance de concorde nationale, en France, les députés socialistes exprimaient leur colère en annonçant le boycott des questions d'actualité de mercredi et en chantant La Marseillaise à l'intérieur de l'hémicycle.


A l'intérieur de l'hémicycle ? Les radios, ce mercredi matin, exprimaient un choc: "Du jamais vu depuis 1947 !" "On a atteint les limites de l'inacceptable", fulminait le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, qui parlait de "scandale". Et le chroniqueur d'Europe 1, Claude Askolovitch, accusait Arnaud Montebourg, ce nouveau Robespierre, d'"outrance" pour avoir dénoncé une "poutinisation" du pouvoir sarkozyste.


Cet incident de séance était-il scandaleux ? Qu'on en juge: mardi soir, sans crier gare, le président de la commission des Lois, l'UMP Jean-Luc Warsmann, propose d'abréger l'examen d'un article capital du texte qui encadre le droit d'amendement (l'article 13 qui limite le temps de parole, par groupe parlementaire, pour chaque débat important). Or tous les élus PS inscrits ne se sont pas encore exprimés.


Le débat est pourtant d'importance: la majorité entend lutter contre l'obstruction parlementaire, mais le PS s'oppose à la fixation d'un "temps guillotine". Le sujet, touchant à l'un des rouages de la démocratie, ne vaut-il pas une discussion approfondie? Il vaudrait mieux encore: un consensus gauche-droite.


Plusieurs élus socialistes se regroupent alors au pied du perchoir et crient : "Démocratie ! Démocratie!" Ils entonnent La Marseillaise et demandent la démission du président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer. Jean-Marc Ayrault annonce que le groupe socialiste, qu'il préside, ne participera pas à la séance des questions au gouvernement du lendemain.
(Voir la vidéo publiée par le groupe socialiste)


Le contraste avec ce qui se passe au même moment de l'autre côté de l'Atlantique ne peut être plus grand. Mais qu'on imagine une situation symétrique au Congrès américain: un des deux partis essaierait, une fois le jour tombé, de boucler abruptement une réforme portant sur des droits de l'opposition... Personne ne se scandaliserait si cette dernière se mettait à ruer dans les brancards.

Les "scandaleux" chanteurs de mardi n'étaient pas des factieux: ce qu'ils exprimaient, par leur coup de sang, c'est avant tout leur attachement à la démocratie.


La Marseillaise à l'Assemblée, c'est certes "du jamais vu" depuis 1947. Mais le fait que l'opposition socialiste se réveille et se montre plus combative peut aussi être considéré comme une évolution plutôt rassurante pour la vie politique, à l'heure où Nicolas Sarkozy affirme qu'il
"écoute sans tenir compte" et qu'il diabolise avec gourmandise l'extrême gauche pour mieux éclipser son opposition parlementaire.

 

Cet article est le 20ème sur ce blog dans la catégorie République Parlement.

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