Il a manqué une pression publique sur le Front de gauche
De nombreux membres du Conseil national du MRC étaient dépités, hier soir, après une journée de débats intéressants sur la question de la participation du MRC au Front de gauche initié par le PCF et le PG en vue des élections européennes (voir sur ce blog Européennes : le MRC rompt les négociations avec le Front de gauche - 22 mars 2009).
Fallait-il aller aussi loin dans l’élaboration d’un texte commun, sachant que les partenaires étaient multiples, divers et fuyants ? Ce n’est pas sûr. Une confrontation politique dès le début des discussions, portant sur l’essentiel, et testant la volonté réelle des partenaires potentiels, aurait été une meilleure démarche.
Il a manqué la pression publique sur les négociations, qui aurait pu contribuer à responsabiliser les acteurs de ces difficiles tractations. Le fait est que cela se termine mal. Nous sommes nombreux à ne pas être satisfaits du dénouement, tel qu’il nous a été présenté au Conseil national et quasi imposé par Jean-Pierre Chevènement et Jean-Luc Laurent.
Lors de mon intervention en matinée (voir un futur article sur ce blog), j’avais demandé que le Conseil national, après avoir pris acte de l’état des négociations, prenne position sur les quelques points-clés, conditionnant notre participation au Front de gauche. C’était à Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon de prendre la responsabilité de nous accueillir dans leur maison commune ou de nous en refuser l’accès.
D’autres intervenants ont repris cette idée, mais le président de notre Mouvement ne l’a pas retenue dans son projet de résolution, soumis au vote. Des militants de Paris et du Rhône ont rédigé un texte reprenant cette proposition et m’ont demandé (par l'intermédiaire de Christine Meyer) de le présenter, ce que j’ai accepté. Tout cela était fort improvisé.
La rédaction, que j’ai transmise au secrétariat national, est la suivante :
A l’issue du débat portant sur les élections européennes, Jean-Pierre Chevènement a présenté un projet de résolution, qui a été amendé à l’initiative de plusieurs membres du Conseil national.
Pour sa part, Michel Sorin s’est fait le porte-parole des membres du Conseil national qui, comme lui, sans remettre en cause le travail des négociateurs MRC, considèrent que la négociation n’est pas allée à son terme.
De leur point de vue, le Conseil national doit alerter le Front de gauche sur l’irrecevabilité pour le MRC du texte émanant des négociations, en précisant les points qui font problème. Si des réponses positives n’étaient pas apportées, les organisations partenaires du Front de gauche prendraient la responsabilité de la rupture des négociations.
Avant de lire le texte qui suit, Michel Sorin a tenu à souligner que la crise, avec les licenciements et la détresse sociale qu’elle véhicule, impose au MRC d’infléchir sa position dans les discussions avec les partis de gauche.
Texte rédigé par plusieurs membres du Conseil national et présenté par Michel Sorin
Le Conseil national du Mouvement Républicain et Citoyen rappelle la pertinence de son projet républicain pour contrecarrer la mondialisation libérale, réorienter profondément la construction européenne et changer de politique en France. Ce projet est validé par la crise terrible de la mondialisation libérale, qui appelle à un sursaut de la puissance publique, adossée à la citoyenneté. Il faut donner une suite au NON du 29 mai 2005 et aux mobilisations sociales en cours.
C’est l’avenir de toute la gauche politique qui est en jeu.
Le Front de gauche,
- s’il traduit politiquement cette souveraineté populaire qui s’exprime dans la rue,
- s’il réaffirme le rôle de l’Etat-Nation dans la mise en œuvre de la souveraineté nationale,
- s’il reprend le discours fort d’une croissance économique permettant de sauver notre tissu industriel,
peut être un moment de mobilisation des militants, des électeurs de gauche, et, en ce sens, une étape vers la reconstruction d’un large parti de gauche.
Sur ces bases, le MRC souhaite que le Front de gauche offre une perspective politique, un espoir aux citoyennes et aux citoyens. Mais il constate que les négociations entre le MRC et le Front de gauche achoppent sur des questions essentielles pour l’identité républicaine du MRC. En conséquence, il alerte les organisations du Front de gauche sur la lourde responsabilité qu’elles prendraient en fermant, de fait, la porte aux républicains du MRC.
Cet article est le 17ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.