Clarifier les positions socialistes sur le fond est un préalable
L’organisation, le 7 juillet, à Marcoussis, d’un séminaire de réflexion sur les grands choix de société était le signe que le PS n’était pas mort, puisqu’il bougeait encore… Voir l’article paru le 7 juillet sur le site du quotidien Le Monde Le PS en séminaire pour jeter les bases d'"un projet de société").
Pour Martine Aubry, les habitants de ce qu'elle appelle la "maison commune" de la gauche doivent garder en ligne de mire la prochaine élection présidentielle, dans trois ans. "Notre objectif est de participer à l'élaboration d'un projet commun de la gauche en 2012, mais aussi de mettre en œuvre une stratégie politique électorale commune pour l'emporter. Nous pensons que la 'maison commune' doit accueillir tous les citoyens qui se reconnaissent dans cette démarche de changement", écrit-elle.
La société française semble mûre pour un examen de conscience, en vue de changements politiques profonds.
A cet égard, les titres choisis par le quotidien l’Humanité ce soir sont significatifs :
- L’aspiration à l’égalité revient en force
- FÊTE DE L’HUMANITÉ : JEAN JAURÈS EN VEDETTE
Pourtant, un autre titre exprime des réserves vis-à-vis de l’initiative du PS « LE PS PEINE À IMPOSER SON LEADERSHIP. Malmenés aux européennes, les socialistes échouent à convaincre leurs partenaires de reconduire des alliances sans choix clairs ».
Il faut lire attentivement cette dernière phrase. « Des alliances sans choix clairs », bien sûr, les partis de gauche les refusent, car ils ont déjà donné.
Mais, après Marcoussis, le PS n’est-il pas engagé dans un mouvement de révision profonde de ses idées, sachant que le cycle du congrès d’Epinay-sur-Seine est épuisé depuis longtemps ? L’affirmer est prématuré, car, en préalable, le PS doit préciser sa pensée, afin de montrer sa volonté de sortir de sa torpeur intellectuelle.
La gauche française s'endort dans les bras de l'Europe (Gaël Brustier, Marianne, 12 juillet). Gaël, qui était secrétaire national MRC, pose les bonnes questions. La gauche française s’est dissoute dans la social-démocratie européenne. Elle peut en sortir par le haut en dépassant le clivage entre la première et la deuxième gauche.
"L'appel d'Aubry au rassemblement sent le double jeu", estime Mélenchon (Le Monde, 11 juillet). Cette réaction est logique, venant de Jean-Luc Mélenchon, dont la stratégie repose sur le postulat que le PS ne peut choisir d’autre voie que le libéralisme, ce qui a conduit le Parti de Gauche (PG) à rechercher une alliance avec le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).
L'offre d'Aubry ne convainc ni Mélenchon, ni le PRG (Nouvel Observateur, 12 juillet), pas plus que Les Verts et Europe Ecologie, engagés avec Cohn-Bendit dans une stratégie de différenciation écologiste au premier tour des scrutins, dans l’espoir de supplanter le PS partout où c’est possible.
L’initiative de Martine Aubry suscite des réactions qui étaient prévisibles (voir PS, entre écologistes-démocrates et gauche radicale, cherche alliés - 5 juillet 2009). Cela conforte le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), qui soutient les initiatives de Gauche Avenir (voir Forum sur l'Etat de la gauche) et de Robert Hue (Le MRC s'associe à l'appel à un « pacte unitaire de progrès »).
Cet article est le 109ème paru sur ce blog dans la catégorie Gauche refondation.