Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 20:37

Citoyens, réagissons avant d’être complètement cuits !

 

Dans un précédent article sur ce blog, je rapportais le constat d’un vif mécontentement des ouvriers et des paysans français vis-à-vis de leurs élites qui les représentent « en hauts lieux » (voir La base ouvrière et paysanne est très remontée contre les dirigeants - 24 septembre 2009).

 

Gérard Beillard habite à Saint-Berthevin (comme moi), travaille à temps partiel en tant qu’ouvrier dans une entreprise textile de Laval, et milite au MRC 53. Il a tenu à mettre sur le papier son propre mécontentement à l’égard des dirigeants de notre pays.

 

L’évolution du social est comparée à la grenouille qui se trouve dans une marmite d’eau de plus en plus chaude. En ne réagissant pas quand elle a les moyens de s’extirper de la marmite, elle met sa vie en danger.

 

Gérard Beillard a publié des articles sur ce blog (voir Santé et sécu sociale et Les retraites). Voici son texte.

 

Le social, oublié en ce début du 21ème siècle

 

Ce qui préoccupe les politiciens et les économistes, c’est, bien sûr, la crise économique et écologique. Certes, ce sont deux sujets à ne pas négliger, mais dans lesquels le social n’est pas pris en compte. On ne fait que parler du chaos de l’économique, mais depuis le tsunami bancaire et financier, peu de choses ont changé, hélas ! De manière laconique, on peut dire : peu de changement de pratique.

 

Les intentions généreuses et les ébauches de remise en ordre de la finance mondiale montrent cruellement leurs limites. Les pouvoirs politiques ne font que du saupoudrage. Ils ne remettent en rien en cause la philosophie spéculative financière, la rentabilité à tout prix. Par manque de conviction, ils ne proposent pas un autre modèle de société, reposant sur la valeur du travail, l’humanisme, avant les spéculations outrancières. Et, donc, tout se fera comme avant.

 

Initier un contrôle des paradis fiscaux en levant une partie du secret bancaire, c’est bien, mais il faut aller plus loin, du côté des fonds spéculatifs, qui n’ont jamais été aussi importants. Car, au-delà de quelques dividendes politiques, à la suite du battage médiatique bien organisé autour de symboles accrocheurs, qu’en reste-t-il de concret ? Rien n’a changé. On continue comme si rien ne s’était passé.

 

Dans Ouest-France (24 septembre 2009), Paul Burel l’explique très bien. Certes, relever que la Suisse entr’ouvre ses coffres, cela peut paraître spectaculaire. Cela n’empêche en rien la très grande majorité des paradis fiscaux anglo-saxons et asiatiques de continuer, derrière des sociétés écrans, à laisser proliférer l’argent sale des mafias, à l’abri des regards et, surtout, des sanctions. Pourtant, s’y attaquer permettrait de renflouer les caisses de l’Etat et, donc, de promouvoir un social digne de ce nom.

 

Les citoyens, en France, en Europe et dans le monde, devraient regarder en face la réalité spéculative financière qui n’a pas changé. La finance a plié sous la contrainte des Etats, mais elle ne s’est pas soumise et reste en parfait état de marche, preuve que les gouvernements n’ont pas été assez loin dans leur demande de comptes et réparations. La City de Londres et Wall Street à New York, les gardiens emblématiques du temple, sont là pour en témoigner, sans aucune crainte et avec une arrogance bien vite retrouvée. Le capitalisme s’est, soit disant, amendé mais il ne s’est pas profondément réformé.

 

Pourtant, il existe un recours pour contraindre cette idéologie de pensée et faire fonctionner autrement l’économie de marché. Cela suppose des femmes et des hommes qui ne ferment pas les yeux, qui aient le courage de changer les données. Pour démontrer qu’il peut exister un autre modèle de société plus humaniste, sans que ce soit utopique de le dire, il faut le vouloir.

 

Bien sûr, cela ne sera pas facile de corriger l’idéologie financiarisée extravagante passant au-dessus des lois, mais ne rien faire conduirait une nouvelle fois à la catastrophe sur les plans économique, social, écologique, en un mot, humaniste !

 

Voir tous ces pans industriels qui ferment pour satisfaire les actionnaires qui, depuis longtemps, prennent une marge de plus en plus importante sur le capital, est inacceptable. Ils investissent à court terme, sans se préoccuper des conséquences, les délocalisations à répétition. Autant de richesses qui manquent pour résoudre le problème social, défi que nous devons avoir l’ambition de relever.

 

Comment ne pas s’interroger sur le silence et la passivité des syndicats et partis politiques de gauche à propos du social ! Retrouver une solidarité nationale respectueuse de chacun est indispensable. On ne peut accepter que le gouvernement remette en question notre système de protection sociale qui a le mérite d’atténuer les dégâts, en cas de crise économique, comme cela se passe actuellement et ce n’est pas fini.

 

En France, nous avons un gouvernement qui dénonce le capitalisme spéculatif dans le monde, mais qui se garde bien de s’y attaquer au niveau national. Au contraire, il met en avant la crise pour détricoter le système social que nos aînés ont mis en place pour le bien de tous :

 

-          Remise en cause des retraites, allongées à 70 ans, sans prendre en compte la pénibilité de certains métiers. On oublie souvent qu’un ouvrier vit 7 à 8 ans de moins, en moyenne, que certaines autres catégories. On oublie que les actionnaires ne sont pas seuls à apporter leur contribution dans l’économie. Les ouvriers, le monde du travail, sont tout aussi indispensables.

 

-          Remise en cause de la sécurité sociale, de manière hypocrite, par le gouvernement, à tel point que l’on peut se demander s’il ne souhaite pas la voir disparaître au profit des compagnies privées et des mutuelles, intéressées pour se partager le gâteau et spéculer sur le dos des malades, accidentés…

 

Ceux qui ont une pathologie assez lourde seraient exclus d’office par certains contrats, ce qui est déjà le cas, je peux en témoigner en prenant mon cas personnel, mais je ne suis pas le seul. Je n’ai pu souscrire un contrat d’assurance, ayant été exclus à cause d’une maladie antérieure à la demande. Beaucoup de concitoyens ne s’imaginent pas l’humanisme des assurances !...

 

Concernant les accidents de la route, peu sont déclarés à la Sécurité sociale par les assurés eux-mêmes, par ignorance le plus souvent. L’argent reste dans les comptes des compagnies d’assurances. Elles oublient de recommander à leurs clients de faire cette démarche, ce qui est un manque à gagner pour la sécu (parmi beaucoup d’autres, dont je parlerai par ailleurs). On nous cache la vérité, mais les concitoyens ne sont pas dupes.

 

L’histoire de la grenouille dans la marmite

 

Pour terminer, je ne résiste pas à l’envie de raconter cette petite histoire, cruellement vraie, de la grenouille. Imaginez une marmite remplie d’eau froide, dans laquelle nage tranquillement une grenouille.

 

Le feu étant allumé sous la marmite, l’eau chauffe doucement. La température montant doucement, la grenouille ne s’aperçoit de rien. Quand l’eau devient tiède, la grenouille trouve cela plutôt agréable. Quand l’eau est chaude, elle commence à trouver cela désagréable mais, affaiblie, elle ne fait rien. C’est ainsi que, la température continuant à monter, la grenouille va passer de vie à trépas.

 

Si cette même grenouille avait été plongée directement dans l’eau chaude, elle aurait donné le coup de patte qui l’aurait éjectée de la marmite.

 

D’expérience, on sait que, lorsqu’un changement s'effectue suffisamment lentement, il a tendance à échapper à la conscience, ne suscitant aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte.

 

C’est un peu ce qui se passe dans notre société depuis quelque temps : nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons. Ce qui nous aurait horrifiés il y a 5 ou 10 ans, a été peu à peu banalisé, ne nous dérangeant que mollement ou nous laissant indifférents, ce qui est le cas de la plupart des gens.

 

Dans ces conditions, la retraite à 70 ans (sans tenir compte de la pénibilité du travail), la prison à partir de 12 ans, le travail généralisé le dimanche, la chasse aux immigrés, la destruction du service public, le désengagement de l’Etat concernant la Sécurité sociale … on s’habitue !

 

Sommes-nous déjà cuits ?...

 

Cet article est le 59ème paru sur ce blog dans la catégorie Travail Economie.

Partager cet article
Repost0

commentaires

O
<br /> Excellent texte que celui que je viens de parcourir.J'aimerais le diffuser mais comment l'imprimer à partir de mon ordinateur?<br /> Merci :jr ne suis pas une pro en informatique!!<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> Gérard pourra réagir de son côté à ce commentaire sympa de Christine.<br /> <br /> Sur le détricotage, je puis témoigner qu'il n'y a pas eu copiage... (le texte de Gérard m'ayant été transmis hier). Mais, j'ai repris ce terme dans le titre de l'article sans avoir vu le tien, que<br /> je viens de lire.<br /> <br /> Le détricotage de l'école publique n'est pas sans rapport avec celui du système social. Ton article (cliquez ici) est très intéressant.<br /> <br /> A bientôt, Christine, j'espère que tu te plais dans ton nouveau cadre de vie professionnelle.<br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> Bel article, et belle révolte, Gérard ! Et je m'amuse que nous ayons posté presque en même temps sur nos blogs respectifs (pour toi celui de Michel) un article parlant de détricotage...<br /> <br /> <br />
Répondre