Le mouvement d’en bas contre les réformes libérales
Le Comité National Contre la Privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le Service Public Postal a publié les résultats de la « votation citoyenne » qui s’est déroulée du 28 septembre au 3 octobre dans plus de 10 000 points de vote.
• Une consultation simple mais réalisée avec sérieux par plus de 30 000 bénévoles et élus,
• De nombreuses consultations organisées spontanément, dans les entreprises, les établissements publics,
• Dans plusieurs milliers de communes de la plus petite à la plus grande.
Votation citoyenne le 30 septembre devant le bureau de poste de Saint-Berthevin
Voir Saint-Berthevin (Mayenne) : Poste close dans le but de mieux accueillir
Il a été compté et validé plus de deux millions de votes, la quasi-totalité étant pour le non à la transformation du statut d’établissement public en société anonyme.
Voici la déclaration publiée ce 5 octobre à Paris par le Comité national :
Ce qui vient d’avoir lieu avec cette consultation est énorme.
• A cette heure 2 123 717 personnes, résultats comptabilisés et validés pas les comités locaux et départementaux se sont rendues aux urnes pour donner leur avis dans une dizaine de milliers de points de vote.
• Le résultat du vote est sans appel. Plus de 90% des électeurs disent NON au changement de statut de la Poste et à l’ouverture de son capital et donc à sa privatisation.
Cette initiative inédite, à l’échelle du pays, témoigne de l’attachement profond de la population au service public de la Poste qui au-delà de son rôle économique joue un rôle de lien social indispensable et irremplaçable.
• Le comité national remercie les 2 millions de votants et tient à saluer les milliers de bénévoles qui se sont mobilisés pour assurer l’immense succès de cette votation. Ils ont réalisé quelque chose d’incroyable.
• Ce succès est aussi le résultat de l’unité des 62 organisations syndicales, politiques et associatives. Ce rassemblement historique réalisé autour de la défense du service public a démontré sa force et sa légitimité.
• Cette unité au sein du comité national et des comités locaux doit se poursuivre. La mobilisation conjuguée des postiers, des usagers et des élus conditionne la mise en échec du projet gouvernemental.
Le président de la République et son gouvernement doivent entendre ce verdict sans appel et renoncer définitivement à cette loi.
• La Poste appartient à toutes et à tous, aucune modification du statut de la poste ne peut se faire sans l’organisation d’un référendum.
• Forte de ce succès, la mobilisation se poursuit pour l’organisation d’un véritable débat public pour l’amélioration et le développement du service public.
Le comité national appelle les comités locaux à :
• rencontrer immédiatement les sénateurs et les députés de leur département et circonscription pour exiger du gouvernement le retrait du projet de loi,
• prendre des initiatives en direction des préfectures pour communiquer les résultats de la votation.
Le comité national demande à être reçu par le Président de la République ainsi que par les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale.
Le comité national met immédiatement en débat dans les comités locaux avec la population les suites à donner à la votation : forum citoyen, journée nationale de manifestations, nouvelle votation et il fera connaître dans les jours qui viennent les initiatives nationales qu’il compte prendre contre la privatisation et pour la défense du service public.
Les 62 organisations signataires de l’appel pour La Poste :
CFTC Postes et Télécommunications ; Confédération CFTC ; Fédération des Activités Postales et des Télécommunications CGT ; CGT Finances ; CGT Banque de France ; Confédération CGT ; Confédération Nationale du Travail CNT- PTT ; Confédération Paysanne ; FO Communication ; FNEM FO Fédération nationale de l’énergie et des mines Force Ouvrière ;Confédération FO ; SUD Crédit Foncier ; Fédération SUD PTT ; FSU Fédération Syndicale Unitaire ; SUD Caisses d’Epargne ; Union Syndicale SOLIDAIRES ; Fédération CNT-PTT ACU (Association des communistes unitaires) ; Alter Ecolo ; Alternative Libertaire ; ANECR Association Nationale des Elus Communistes et Républicains ; CAP 21 Citoyenneté, Action, Participation pour le 21ème siècle ; Club Gauche Avenir ; CNCU Coordination Nationale des Collectifs Unitaires pour une Alternative au Libéralisme ; Debout la République ; Fédération des élu/es Verts et Ecologistes ; La Fédération pour une alternative sociale et écologique ; Fédération Nationale des Elus Socialistes Républicains ; Gauche Unitaire ; GUE/NGL Composante française du groupe de la Gauche Unie européenne/Gauche verte Nordique ; Les Alternatifs ; Les Objecteurs de Croissance ; Les Verts ; Mouvement de la Jeunesse Communiste ; Mouvement des Jeunes Socialistes ; MRC Mouvement Républicain et Citoyen ; NPA Nouveau Parti Anticapitaliste ; PCF Parti Communiste Français ; Parti Communiste Ouvrier Français ; Parti de Gauche ; PRG Parti Radical de Gauche ; PS Parti Socialiste ; République et Socialisme ; Action Consommation ; AFOC Association Force Ouvrière des Consommateurs ; AITEC Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs ; Amis de la Confédération paysanne ; AC Agir contre le Chômage ; APEIS Association Pour l’Emploi, l’Information, et la Solidarité ; ATTAC ; CNR Conseil National de la Résistance ; Convergence des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics ; DAL Droit au Logement ; Fondation Copernic ; INDECOSA CGT ; IPAM Initiatives pour un Autre Monde ; Jeunes Laïques et Solidaires ; Jeunes Radicaux de Gauche ; Marches Européennes ; M’PEP Mouvement politique d’éducation populaire ; Réseau Européen des Missions Publiques ; Résistance Sociale ; UFAL Union des Familles Laïques ; UNEF Union nationale des Etudiants de France ; UNRPA Union Nationale des Retraités et Personnes Agées.
Le président de la République a le pouvoir d’organiser un référendum sur le statut de La Poste
Le président Sarkozy avait refusé, en 2008, d’organiser un référendum pour ratifier le traité européen de Lisbonne (il avait opté pour la voie parlementaire). Concernant le statut public de La Poste, son projet de passer à un statut privé justifierait pleinement que le peuple français se prononce par un référendum, car il s’agit d’un bien commun.
Or, le président veut que le projet de loi soit voté par le Parlement avant que le texte sur le référendum d’initiative populaire, prévu par la réforme des institutions, soit adopté par ce même Parlement.
Face à un pouvoir politique qui refuse le débat démocratique et l’expression populaire par référendum, la démarche des 62 organisations constitue l’amorce d’un mouvement populaire de grande envergure qui est nécessaire pour restaurer une République vivante en France.
L’initiative de Michel Vauzelle est intéressante en ce sens (voir, sur ce blog Services publics : Michel Vauzelle propose de les constitutionnaliser - 20 mai 2009).
Voir les articles parus ce 5 octobre sur le site du quotidien Le Monde : Succès populaire de la "votation" sur La Poste et l’éditorial Franchise postale.
Voir aussi sur le site du quotidien Libération : Statut de la Poste: le carton de la votation.
Nicolas Galépidès, membre du Comité national contre la privatisation de La Poste, a répondu aux questions (voir La Poste: «Nous continuerons à consulter la population»).
Il est clair que le succès de cette votation citoyenne est un encouragement pour les forces de progrès.
Voir La gauche boostée par la consultation sur la Poste.
Cet article est le 24ème paru sur ce blog dans la catégorie Services publics