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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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11 novembre 2006 6 11 /11 /novembre /2006 22:57

 

L’évolution prévisible de la production et des échanges de produits agroalimentaires dans le monde

 

En relisant l’intervention de Guy Paillotin, ancien président de l’INRA, lors du colloque de la fondation Res Publica le 26 juin 2006 (voir l’article mis en ligne le 27 septembre dernier sur ce blog), j’ai vu une référence au livre de Michel Griffon, « Nourrir la planète ».

 Je me suis mis sur la piste du site de l’auteur, où j’ai trouvé un excellent texte rendant compte d’une de ses conférences, en septembre 2003, sur le thème

 « Evolution des échanges agricoles et alimentaires mondiaux : quels problèmes en perspective ? ».

 Michel Griffon est ingénieur agronome et économiste, un chercheur qui croit dans un développement durable, écologique, plus productif et équitable pour les producteurs.

 Il est persuadé que « l’alimentation restera l’un des grands moteurs des échanges internationaux ». Dans 40 ans, il y aura sur la planète trois milliards d’habitants supplémentaires. Comment seront-ils nourris ?

 Il a examiné les ressources dont dispose chaque grande région du monde (surface disponible, eau, main-d’œuvre, capital, technologies, infrastructures…), puis le fonctionnement des marchés. Ensuite, il a intégré la variable du changement climatique. Cela lui a permis de poser les équations possibles à l’échelle des Etats et des continents.

 Trois questions :

 - Qui devra et pourra importer des produits agroalimentaires ?

 - Qui pourra augmenter sa production agricole pour nourrir les siens ?

 - Lesquels développeront une vocation exportatrice ?

 L’agriculture aura fort à faire à nourrir la planète, tout en gérant les grands problèmes écologiques (effet de serre, diversité biologique) et en produisant de l’énergie. La question du commerce international doit être traitée dans ce contexte. Actuellement, sur les 1300 millions de producteurs agricoles actifs dans le monde, 600 millions ne s’alimentent pas suffisamment. Il faudrait d’abord régler ce problème avant de nourrir les trois milliards d’humains supplémentaires.

 Quelle sera la physionomie du marché mondial à l’horizon 2050 ?

 - Le continent asiatique aura absorbé la moitié des trois milliards d’habitants supplémentaires. La Chine, même si elle irrigue en masse, devra importer des viandes et des grains pour les productions animales. L’Inde, qui a peu de nouvelles terres disponibles, a décidé de produire en priorité du riz et du blé. Elle importera des huiles et des aliments pour ses productions animales.

 - En Afrique, la production alimentaire augmente moins vite que la population. Comment pourra-t-elle combler ses déficits alimentaires en produisant avantage ?

 - L’Amérique latine est peu peuplée et dispose d’immenses ressources (surfaces, eau, climat, main-d’œuvre, technologies, capitaux, infrastructures, marchés). Le Brésil et l’Argentine ont la possibilité de produire des aliments en grande quantité et à des prix compétitifs pour exporter sur le marché mondial.

 - Les USA ont atteint leurs limites (agrandissement, productivité). Leurs coûts de production seront toujours nettement plus élevés que ceux du Brésil.

 - L’Australie, le Canada et les autres pays du groupe de Cairns ont d’immenses exploitations (rendements et coûts de production faibles) et disposent de capitaux en abondance et d’infrastructures. Ils sont exportateurs et concurrents du Brésil et de l’Argentine, qui font aussi partie du groupe de Cairns (1986, en Australie, 17 pays).

 - L’Europe orientale, notamment les plaines d’Ukraine et de Russie, dispose d’un potentiel (grandes surfaces, main-d’œuvre, techniques) qui pourrait être valorisé s’il était irrigué par des capitaux et du savoir-faire ouest-européen.

 - Le Maghreb et le Moyen-Orient ont un climat défavorable et manquent d’eau. Ils devront importer pour survivre.

 En résumé, à horizon de 30 à 40 ans

 - L’Asie sera l’atelier du monde pour les produits manufacturés et les services. Elle importera des quantités importantes de blé, maïs, soja pour l’alimentation animale et, peut-être, des viandes. Le Moyen-Orient et le Maghreb seront de grands importateurs (blé, alimentation animale, viandes).

 - Qui approvisionnera ces marchés ?

 L’Europe de l’ouest et les USA ne seront pas compétitifs. Les pays du groupe de Cairns et, surtout, le Brésil, probablement l’Europe de l’est (les plaines d’Ukraine et de Russie) seront les grands gagnants.

 Le changement climatique risque de pénaliser les USA et l’Europe de l’ouest, ce qui sera, à leur niveau, un handicap supplémentaire.

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