Donner du sens à la politique et de la force à la République Le PS organise ce soir un forum participatif au Centre de rencontres de Saint-Berthevin (voir sur ce blog l’article paru hier). Cette réunion est ouverte à toutes celles et ceux qui veulent « contribuer à enrichir le projet socialiste et bâtir avec Ségolène Royal le projet présidentiel ». Il est écrit « Venez exprimez, vos attentes, vos idées, vos propositions… TOUT sera transmis à Ségolène Royal ». Cette formulation me convient. J’ai beaucoup de choses à dire, mais il faut aller à l’essentiel. Je n’aime pas la façon dont s’est engagée la campagne présidentielle. La tendance n’est pas bonne pour la candidate que je soutiens (depuis que le MRC a ratifié l’accord politique et électoral passé avec le PS au niveau national). Je pense qu’elle a eu raison de vouloir débattre avec les citoyens avant de présenter officiellement ses propositions. Mais, en sortant des sentiers battus, elle prend le risque de l’innovation dans notre « démocratie surveillée », selon l’expression retenue par Jean-Pierre Chevènement sur son blog, hier soir, commentant les mésaventures du Président actuel dans ses relations avec la presse (voir www.chevenement.fr ). « La démocratie surveillée dans laquelle nous sommes entrés ne tolère plus que le babil inconsistant dicté par la bien-pensance. Malheur à ceux qui, comme Jacques Chirac ou Ségolène Royal, ont gardé un peu de spontanéité ! Ca ne pardonne pas aux yeux des bien-pensants. Mais si c'était ce que le peuple attendait ? Une démocratie en liberté... ». Une démocratie en liberté De fait, le peuple français vit mal l’évolution de notre société. C’est pourquoi il exprime son insatisfaction quand il est consulté. Ce fut le cas le 29 mai 2005. Il a dit non. Ce non était un refus. Le 22 avril, puis le 6 mai, il aspire à un vrai choix, pas comme en 2002 (le second tour était aussi un refus, après un premier tour qui exprimait l’embarras du choix). Dans les conditions de l’élection présidentielle, où le premier tour est décisif pour le résultat du second tour et pour les élections législatives qui suivront en juin, comment notre candidate doit-elle mener sa campagne ? A mon avis, elle doit marquer clairement sa différence en faisant comprendre aux français qu’avec elle, la France ira vers « une démocratie en liberté », dans laquelle les libertés individuelles seront réelles et les dirigeants, à tous les niveaux, seront réellement au service du peuple, de l’intérêt général, de la société dans son ensemble. Une nouvelle organisation des pouvoirs publics C’est d’abord un état d’esprit qui doit venir d’en haut, donc de la présidence de la République, mais c’est aussi une organisation des pouvoirs publics, donc des institutions, qu’il faudra reconsidérer avec le souci de faire vivre la démocratie et la citoyenneté. Des institutions républicaines rééquilibrées afin que les différents pouvoirs jouent pleinement leur rôle dans la liberté de chacun, c’est-à-dire de manière séparée (les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire, mais aussi médiatique). La future présidente de la république devra partager les responsabilités exécutives avec le gouvernement. Elle doit donc dire, dès maintenant, comment elle a l’intention d’exercer le pouvoir, en veillant au bon fonctionnement de l’ensemble, au respect des principes et des valeurs de la République. En étant à l’écoute des citoyens, ceux-ci étant les décideurs en dernier ressort. Mais aussi en les informant de la réalité de la situation du pays et des rapports de force avec les institutions européennes et mondiales. Celles-ci sont actuellement beaucoup trop soumises, et dans la plus grande discrétion, aux influences des représentants de la finance mondialisée. C’est cela qui doit changer. Le rôle de la France et de l’Europe dans la mondialisation La candidate Ségolène Royal doit affirmer ce qu’elle fera à la présidence de la République, ses grandes options pour la France et, surtout, les initiatives qu’elle prendra pour réorienter la construction européenne dans le respect de la démocratie et dans la recherche de l’efficacité politique. L’enjeu essentiel se situe dans le rôle que doivent jouer l’Europe et les nations européennes dans la mondialisation, afin que les peuples aient confiance dans leurs représentants politiques.