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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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1 mars 2007 4 01 /03 /mars /2007 16:33

 

La gauche a besoin du courant républicain civique

 

Sur www.chevenement.fr , Jean-Pierre Chevènement a répondu hier à ceux qui lui reprochent son excès de gentillesse à l’égard de Lionel Jospin, lequel aurait posé comme condition à son entrée dans l’équipe du pacte présidentiel le fait que le président d’honneur du MRC n’y figure pas. Il affirme n’éprouver aucun ressentiment à l’égard de Lionel Jospin et ne pas avoir « avalé son chapeau » qu’il porte parfois sur sa tête… Voici un extrait de l’article du 28 février sur son blog.  

« Ma réponse sera simple : j'ai demandé à Ségolène Royal d'être chargé de la « coordination des interventions thématiques » et rien de plus, ce qu'elle m'a accordé. Je pense ainsi à me rendre utile. Dans la phase actuelle, il m'a semblé que le message de la candidate était la chose la plus importante et il me semble naturel de mettre mon expérience à son service. J'aimerais qu'il en aille de même pour tous les autres.

C'est pourquoi la création de « l'équipe du pacte présidentiel », composée de treize dirigeants socialistes, me paraît une bonne chose, en ce qu'elle clôt la phase de tensions internes au PS, liée à la désignation du candidat le 16 novembre dernier. Il aura fallu trois mois pour convaincre les concurrents malheureux de Ségolène Royal de se mobiliser. L'essentiel est qu'ils se mobilisent, y compris Lionel Jospin.

 Que celui-ci ait mis comme condition de sa participation le fait de ne pas s'y trouver avec moi, témoigne d'une fixation malheureuse de sa part et d'une incapacité persistante à analyser les causes de son échec. Le fait que seulement 11% des ouvriers aient voté pour lui le 21 avril 2002 devrait le faire réfléchir davantage.

Qu'on le veuille ou non, la gauche plurielle (1997-2002) appartient à l'Histoire et non à la comédie de boulevard ou au spectacle de grand guignol. Il peut être tentant de transformer les problèmes politiques en problèmes moraux : cette approche moralisante des problèmes politiques permet peut-être de préserver un certain capital narcissique. Elle ne permet pas de comprendre la société ni le sens des évènements.

 De longue date, Lionel Jospin et moi-même avons eu des désaccords : sur le tournant libéral de 1983, sur la guerre du Golfe, sur l'Europe, qu'il s'agisse du traité de Maastricht ou de la Constitution européenne, sur le voile, la Corse, c'est-à-dire sur la conception républicaine de la nation. Cela ne m'a pas empêché de chercher avec lui, de 1995 à 2000, le dépassement positif de ces divergences, ce qui n'a malheureusement pas été possible. Je laisse aux historiens le soin de définir les responsabilités. Quand on n'analyse pas les causes d'un échec on est condamné à le reproduire.

 Heureusement Ségolène Royal a clairement situé l'enjeu : la reconquête des couches populaires et de dépassement du clivage du « oui » et du « non », par le redressement économique de la construction européenne.

L'échec du 21 avril 2002 n'a pas été seulement l'échec de Lionel Jospin, il a été aussi le mien, celui de l'affirmation d'un courant républicain civique dont l'absence manque cruellement à la gauche depuis deux décennies. Non que mon score ait été déshonorant (5,34 % des voix, plus de 1,5 millions d'électeurs). Faut-il rappeler que Bayrou, avec l'UDF derrière lui, a réuni 6,8 % des voix en 2002 ? Mais je suis bien obligé de constater que le maintien de ce courant républicain civique, lancé avec le Ceres, puis « Socialisme et République », puis le Mouvement des Citoyens, le Pôle Républicain, et enfin le Mouvement Républicain et Citoyen, s'est révélé une entreprise difficile même si, sur la longue durée, nous avons pu marquer des points (Irak, Corse, laïcité, Constitution européenne, etc.).

Nous continuons le combat avec Ségolène Royal qui a évidemment besoin d'autres soutiens mais qui a aussi besoin du nôtre, non seulement pour réaliser le dépassement du « oui » et du « non » au projet de Constitution européenne le 29 mai 2005, mais aussi pour qu'en tous domaines la référence aux valeurs républicaines se traduise dans les actes.

C'est en pleine lucidité que j'ai choisi de privilégier, derrière Ségolène Royal, l'union et le rassemblement sur la ligne politique de
l'accord MRC-PS du 9 décembre 2006 plutôt que d'entretenir des polémiques inopportunes. La seule priorité est aujourd'hui de faire élire Ségolène Royal. Après, on verra. Pour le moment, mon chapeau, vous le constaterez à l'occasion, reste bien vissé sur ma tête ».

 « Question d’info » rediffusée…

 Par ailleurs, je ne suis sans doute pas seul à avoir constaté que Jean-Pierre Chevènement a été particulièrement tonique hier soir dans l’émission télévisée « Questions d’info » sur La Chaîne Parlementaire.

 A noter que cette émission sera rediffusée le 2 mars de 15h à 15h45, le 3 mars de 12h15 à 13h et le 4 mars de 0h15 à 1h.

 La question Bayrou lui a, bien sûr, été posée. Sur son blog, le 26 février, il s’était exprimé ainsi.   

  A propos de Bayrou…

 « Seule Ségolène Royal déclare vouloir dépasser le clivage du « oui » et du « non » par une réorientation économique de la construction européenne. Sarkozy entend clairement faire voter par le Parlement, dès l'été 2007, les dispositions institutionnelles qui figuraient dans la première partie du projet de Constitution européenne, alors que Ségolène Royal s'est engagée à consulter le peuple par référendum sur un éventuel traité purement institutionnel. Des trois, François Bayrou me paraît le « oui-ouiste » le moins repenti.

 Son succès actuel dans les sondages provient moins de l'originalité de son programme (le mien, en 2002, visait clairement le redressement de l'Europe, en particulier par une réforme des statuts de la Banque Centrale). Ce succès sondagier se fonde sur la double réticence de l'électorat à l'égard des deux partis dominants. Il traduit plus un rejet qu'un projet. Il est voué à s'effriter au fur et à mesure que son absence de différence ressortira davantage et que le « vote utile » pour une gauche de changement ou pour une droite s'affichant de plus en plus clairement comme telle, progressera dans les esprits ».

 Puis, le 27 février, toujours sur www.chevenement.fr  :

 « M. Bayrou ne parle jamais des délocalisations industrielles. C'est un signe, non ? En revanche, il propose d'inscrire l'équilibre des finances publiques dans la Constitution. C'est ce que demande, comme par hasard, la Présidente du MEDEF, Mme Parisot.
Il y a un mauvais usage des Constitutions : celui qui consiste à y inscrire les politiques à suivre et non pas seulement les règles du jeu. On l'a vu avec le projet de « Constitution européenne ». On connaît la suite. M. Bayrou veut remettre ça » !
 

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