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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 14:23

 

En fait, Michel Rocard est un libéral à l’américaine

 Les réactions ont été nombreuses à l’appel de Michel Rocard en faveur d’un accord avec Bayrou. Jean-Pierre Chevènement s’est exprimé hier sur son blog  (www.chevenement.fr) en rappelant  les vraies différences entre les projets de Ségolène Royal et de François Bayrou. De son côté, Michel Rocard a précisé sa pensée lors d’un débat organisé ce matin par Le Monde. fr (www.lemonde.fr). Voici des citations de l’un et de l’autre à ce sujet.

 JP Chevènement : « La petite différence qui échappe à Michel Rocard »

 « Michel Rocard est fidèle à lui-même en réclamant une alliance, dès avant le premier tour, entre sociaux-démocrates et démocrates-sociaux.

Il entonnait déjà des odes au marché dans les années soixante-dix, alors que les conditions de la mondialisation libérale se mettaient en place. Il fut le chantre du social-libéralisme, avant que celui-ci ne creuse un abîme entre la gauche et les couches populaires. Toujours à contretemps, Michel Rocard confond l'élection présidentielle avec une discussion programmatique, telle qu'il s'en noue quelquefois entre les deux tours d'une élection municipale.

L'erreur de Michel Rocard s'énonce simplement : sur le fond, il ne voit plus de différence substantielle entre François Bayrou et lui-même. Et cela est vrai : sur l'Europe pour ne prendre qu'un seul exemple. Il oublie qu'il y a peut-être dix à douze millions d'électeurs qui, eux, font la différence et ne voteraient pas Bayrou dans l'hypothèse surréaliste qui sous-tend son appel. Celui-ci pourrait passer pour perfide, s'il n'était d'abord inepte.

 Seule Ségolène Royal a inscrit son programme dans le dépassement du clivage entre le « oui » et le « non », pour une Europe économiquement, monétairement et socialement redressée. C'est cette petite différence qui échappe à Michel Rocard. C'est elle qui fera la décision ».

 Michel Rocard : "Mon appel aura seulement servi à préparer les esprits"

 L’ancien premier ministre tient à marquer sa différence avec le candidat de l’UDF.

 Michel Rocard : « Dans ce que propose M. Bayrou, ce qui me paraît le plus inacceptable est le mode de scrutin proportionnel pour les élections législatives. Dans l'état actuel de la méfiance entre l'électorat et les élus, rompre le lien que crée le scrutin uninominal me paraît très dangereux, et beaucoup de pays qui se sont livrés à la proportionnelle intégrale y ont risqué l'éclatement. C'est vrai de la Belgique, de l'Italie, d'Israël, de la Pologne et de bien d'autres. Et puis surtout, je regrette de n'entendre pratiquement jamais François Bayrou parler de la dérive actuelle du capitalisme, qui me paraît être le problème le plus grave de notre temps, mais c'est de ma part une analyse de socialiste à l'évidence ». 

Puis Michel Rocard affirme sa profession de foi libérale à l’américaine. On comprend mieux pourquoi il a du mal à se faire comprendre en France.

Michel Rocard : « Quant à ce qu'est un libéral, vous mélangez tout. Notre but à nous, socialistes, est d'assurer une société plus libre, y compris par rapport à la pauvreté, mais la liberté suppose des règles. La liberté sans règles, c'est la jungle, et les vrais libéraux – comme d'ailleurs l'était Jaurès – se sont toujours battus pour que les libertés, y compris économiques, s'exercent dans des règles équitables et efficaces. C'est cela le sens de notre combat aujourd'hui. N'oubliez jamais qu'aux Etats-Unis, c'est la gauche qu'on appelle libérale. Eux n'ont pas laissé dériver le sens de ce mot. Le souvenir du Goulag est trop proche, et ceux qui se disent anti-libéraux me font peur ». 

 Enfin, Michel Rocard admet l’échec de son appel pour une alliance dès le premier tour avec Bayrou. Il conclut ainsi :

  Michel Rocard: « La non-réponse positive à mon appel avant le premier tour ne m'étonne pas. Mon appel aura seulement servi à préparer les esprits. Au second tour, le choix sera entre la préservation doctrinale ou l'alliance avec des forces différentes, et donc un changement d'habitudes culturelles. On verra bien. Ma seule ambition est de convaincre tout un chacun que l'éventuelle élection de Nicolas Sarkozy est un vrai danger pour la France ».

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