Le PS préoccupé par la démarche de l’ex-candidate
Il y a bien deux courants principaux actuellement au sein du PS : les pro-Royal et les anti-Royal. A croire que les divergences fondamentales entre Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn sont provisoirement effacées. Attendons pour y voir plus clair. Voici la mise au point adressée par Ségolène Royal à la suite de ses déclarations télévisées. A lire sur http://www.desirsdavenir.org/index.php. Message de Ségolène Royal à propos de ses récentes déclarations sur les 35h et le SMIC à 1500 euros. "J'observe toutes les polémiques qui tournent autour de mes récentes déclarations sur les 35 heures ou le SMIC à 1500 Euros. Ces déclarations ne sont pourtant pas nouvelles. Elles n'ont pas été faites de manière unilatérale, mais lors d'une émission politique en réponse aux questions d'un journaliste. Par ailleurs, l’éditorialiste de Libération n’est pas tendre avec les dirigeants du PS. Sous le titre « Obsession », Renaud DELY signe ce jour cet édito lu sur www.liberation.fr « Tout s'agite pour que rien ne bouge. Comme prévu. Le Parti socialiste a désormais une certaine expérience de la défaite. Il sait comment supporter les gueules de bois de lendemains de débâcle. Il lui suffit de se conformer à un sage précepte : on ne change pas une équipe qui perd. Rue de Solferino, on sort les sacs de sable, on replâtre, et on ferme portes et fenêtres. Subitement, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, et tout ce que la savane socialiste compte d'éléphants blessés trouvent bien des qualités à François Hollande. Assez pour le conforter dans son fauteuil chancelant au moins un an de plus, le temps d'écarter l'usurpatrice gazelle. Comme si la principale menace qui pèse sur l'avenir de la gauche était Ségolène Royal... Quant à l'entourage du premier secrétaire, il phosphore sur une nouvelle trouvaille : en finir avec ces adhésions à 20 euros qui ont dopé les effectifs du PS au point d'y attirer de naïfs supporteurs enivrés par les sondages ! Et pourquoi pas bâtir un parti de masse ? C'est connu, le parti se renforce en s'épurant, et en remontant les prix. On comprend que le PS rechigne à se donner à Ségolène Royal dont les audaces se transforment, la défaite consommée, en gaffes, bévues et boulettes. Etrangère à son propre parti, elle le dénigre tout en espérant le conquérir. Délicate manoeuvre. En fait, c'est le même processus qu'en 2002 qui se met en branle : à peine la raclée encaissée, les ténors du PS se bousculent pour gagner le droit d'aller récolter la prochaine. La gauche doit se débarrasser de ces arrière-pensées qui lui tiennent lieu de pensée. Pour engager, et surtout crédibiliser, la rénovation dont il a tant besoin, le PS devrait commencer par mettre à l'écart, temporairement, ses présidentiables et s'offrir une direction collégiale débarrassée de l'obsession de 2012. L'inquiétant, c'est que certains des jeunes lions qui rêvent d'assumer cette mission n'ont qu'une hâte : devenir eux-mêmes des éléphants pour charger, le jour venu, sur l'Elysée ».
Ma conception de la politique, c'est de répondre clairement, sans détour, aux questions qui me sont posées. C'est ma liberté de parole et j'entends l'utiliser tant que ces questions, ces débats portent sur des sujets de fond. Je ne me suis jamais livrée et ne me livrerai pas davantage aujourd’hui à des attaques personnelles. Je souhaiterai que cette règle s'applique à tous. Et que le débat dont nous avons besoin porte exclusivement sur le fond.
Les observations que j'ai faites sur le Smic ou sur les 35 heures sont des exemples parmi d'autres du bilan idéologique qu'il nous faut dresser pour aborder la rénovation. D'ailleurs, les syndicats étaient eux mêmes très réservés sur ces 2 mesures qui doivent faire l'objet d'une négociation avec eux dans un cadre plus large sur le pouvoir d'achat, les salaires et l'emploi tel que prévu dans le projet socialiste et dans le pacte présidentiel (Conférence nationale sur la croissance, les salaires, et l'emploi).
La gauche doit être capable de mettre en cause ses dogmes et les formules toutes faites sans que cela ne suscite, immédiatement, des polémiques peu propices au débat".