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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 10:55

Poussée de la pauvreté et des inégalités en Allemagne

 

Manif-Antilles-Laval-003-T.jpgL’ancien professeur d’allemand du Lycée Ambroise Paré, à Laval, excelle dans la mise à disposition d’informations précises sur l’Allemagne.

Ce qu’il a voulu faire en créant ce site : Mes Allemagnes : présentation :

Depuis un demi-siècle (eh oui...), l'Allemagne est pour moi une passion. Une passion que j'ai essayé de faire partager à mes élèves au cours de ma vie professionnelle. Une passion qui remonte à l'époque où j'étais moi-même lycéen. Une passion que je dois à un enseignant exceptionnel, Monsieur Chabert, que j'ai eu la chance d'avoir comme professeur d'allemand pendant toute ma scolarité secondaire à Brest. C'était dans les années 1960.

A l'époque, dans ma famille, comme dans beaucoup de familles françaises, on associait encore le mot "Allemagne" et le mot "Occupation". Mais, bien qu'élevé dans l'admiration de la Résistance et la haine du nazisme, bien qu'horrifié par les récits sur la déportation, je tombai immédiatement amoureux de la langue allemande. Fils de militants communistes, je considérais cependant l'Allemagne de l'ouest avec une certaine méfiance. Elle m'apparaissait comme un pays encore entaché par le passé nazi et comme le fer de lance du camp capitaliste face à une autre Allemagne, la République démocratique allemande, incarnation de l'antifascisme et du socialisme en construction sur le sol allemand. Je tombai donc également amoureux de la RDA, symbole tout à la fois de la langue et de la culture allemandes et de mon idéal politique. Et pendant quelques années je considérai la RDA comme ma "seconde patrie"...

Dès le départ, il y eut donc pour moi au moins deux Allemagnes. Je découvris plus tard qu'il y avait d'autres Allemagnes encore : celle du Nord, celle du Sud, celle du Rhin, celle de la mer du Nord et celle de la Baltique, celles des différents dialectes, celle des interdictions professionnelles et celle des militants écologistes, celle de l'humanisme de Weimar et, tout à côté, celle de l'horreur absolue, à Buchenwald....

Ce site se propose de faire partager ma passion pour l'Allemagne, pour "mes" Allemagnes. Il sera mis à jour régulièrement. Chacun, germaniste confirmé(e) ou personne simplement intéressée par les réalités politiques, sociales, économiques, culturelles, linguistiques allemandes, devrait pouvoir y trouver quelque intérêt. Il ne vise ni à l'exhaustivité, ni à la froide objectivité : le "mes" est aussi la revendication d'une approche personnelle. On comprendra donc, après avoir lu ce qui précède, que la RDA et l'actuelle Allemagne de l'est y tiennent une place non négligeable, tant il est vrai que près de vingt ans après la "réunification", il existe de fait encore au moins deux Allemagnes...

 

Le 4 juillet 2010, j’avais évoqué ce site : Allemagne : sur son site, Jacques Omnès évoque la vie dans ce pays. C’était au moment de l’élection du président de la République fédérale.

 

Le président élu par les parlementaires allemands est dans une situation peu confortable ces temps-ci. Jacques explique pourquoi dans l’éditorial daté du 7 janvier 2012. Par ailleurs, la vision de l’Allemagne qui ressort de cet édito diffère de ce qu’on entend le plus souvent. Elle prend en compte la pauvreté et les inégalités sociales croissantes, l’évolution du pouvoir d’achat des salaires, qui n’ont rien d’enviable par rapport à ce que nous connaissons en France.

Mes Allemagnes

Le mois de janvier est traditionnellement le mois des voeux. L'occasion de souhaiter aux membres de la famille, aux amis, aux voisins, aux collègues une "bonne année", dont on espère qu'elle apportera à chacun la santé et une vie un peu plus heureuse. Une vie plus heureuse qui, depuis quelques mois, semble se confondre pour certains hommes politiques français avec le "modèle allemand", qui représenterait l'avenir radieux vers lequel devrait tendre notre pays. Il est donc opportun de rappeler quelques données de la situation économique, sociale et politique en Allemagne qui viennent à tout le moins nuancer ce tableau idyllique

Si l'on en croit les statistiques officielles, la situation de l'emploi en Allemagne devrait nous faire pâlir d'envie. Avec un taux moyen de 7,1 % en 2011, le taux de chômage allemand est à son plus bas niveau depuis 1990. Il s'établissait à 6,6 % en décembre dernier. Mais ces chiffres sont sujets à caution, car un artifice fait sortir de la statistique de nombreux chômeurs de plus de 58 ans. En fait 9 millions d'Allemands seraient des précaires.

En ce qui concerne le pouvoir d'achat des salaires, il n'aurait progressé que de 1,2 % entre 2008 et 2011 (3,7 % en France). Les salaires bruts réels, donc corrigés de l'inflation, ont connu au troisième trimestre 2011 leur plus faible hausse en glissement annuel depuis fin 2009. Entre le troisième trimestre 2010 et le troisième trimestre 2011, les salaires réels n'ont augmenté que de 0,6%. C'est le pourcentage le plus faible depuis le quatrième trimestre 2009. Et encore ne s'agit-il là que de moyennes. Les salaires réels ont baissé dans la fonction publique, mais aussi dans les banques, l'hôtellerie et le commerce. Sans oublier que 2,5 millions d'Allemands travaillent pour moins de 5 euros de l'heure !

En fait, on assiste depuis le début des années 2000 à une forte poussée de la pauvreté. Entre 2005 et 2010, le pourcentage de pauvres est passé de  12,2 % à 15,6 %. Et les inégalités se sont creusées : au cours de la même période, le ratio entre le revenu des 20 % les plus riches et celui des 20 % les plus pauvres est passé de 3,8 à 4,5. En 2010, 19,2 % des Berlinois étaient menacés de pauvreté contre 17 % en 2006. Fait plus grave encore : depuis 2001, les plus pauvres ont perdu 2 ans d'espérance de vie (75,5 ans contre 77,5, il y a dix ans).

Et, pendant ce temps, le président fédéral Christian Wulff s'accroche à son poste. Au moment où j'écris cet éditorial, il refuse de démissionner, malgré la sombre affaire de crédits un peu trop avantageux dont il a bénéficié, malgré ses mensonges, malgré ses tentatives d'intimidation à l'égard de la presse pour étouffer l'affaire. Et il a, à l'heure ou j'écris, le soutien de Mme Merkel. On le voit, l'appât du gain, le goût du luxe, l'exploitation de positions de pouvoir pour des intérêts personnels, ne sont pas le propre de certains membres de la classe politique française. Rien d'étonnant à cela. Car des deux côtés du Rhin, c'est le même système, qui, avec quelques nuances, domine, au profit d'une minorité, la vie politique, économique et sociale.
Si "convergence" il doit y avoir entre la France et l
'Allemagne, ce n'est pas sur ces bases qu'elle doit se réaliser mais, au contraire, en prenant en compte les intérêts de la masse de la population de nos deux pays, donc en combattant ensemble les inégalités et l'exploitation dont elles sont victimes. Alors seulement il pourra peut-être y avoir une vie plus heureuse pour nos deux peuples.

Cet article est le 47ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne

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