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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 21:12

La crise obscurcit l’horizon de l’euro et de l’Europe

 

L’Union européenne est bâtie sur les sables mouvants du capitalisme financier mondialisé. Cette construction idéologique est menacée à partir du moment où le socle néolibéral est appelé à s’effondrer. Depuis un an, tout est fait pour continuer comme avant la crise financière, mais c’est irréel. Les cours de Bourse remontent pour faire croire que la crise est derrière nous. Mais, ce n’est pas vrai. La crise économique est devant nous.

 

Nous allons devoir faire face à des changements dans notre mode de vie, qui nécessiteront un encadrement politique d’un type nouveau, profondément démocratique ou à caractère autoritaire, selon les représentants que nous aurons au sommet de l’Etat.

 

Les péripéties de la ratification du Traité européen de Lisbonne semblent dérisoires, compte tenu des nuages qui obscurcissent l’horizon économique et financier de l’euro et de l’Europe.

 

Après le second vote irlandais, positif cette fois, le 2 octobre (voir l’analyse de Pascal Riché, Rue89, 4 octobre, Pourquoi l'Irlande a finalement dit oui au Traité européen), la voie est dégagée pour la ratification.

 

Le président de la République allemande, Horst Köhler, a signé les "documents" le 23 septembre, le parlement ayant approuvé la loi exigée par le tribunal constitutionnel de Karlsruhe lui accordant des droits supplémentaires (droits d’être informé et d’émettre des avis lors des négociations européennes - arrêt du 30 juin 2009). Voir, à ce sujet, Traité de Lisbonne : la leçon allemande de démocratie européenne - 4 juillet 2009.

 

Il ne reste plus que l’accord des présidents polonais et tchèque à obtenir. Le président polonais, Lech Kaczynski, qui voulait attendre le résultat du second référendum irlandais, a fait savoir qu’il signera prochainement. Les réticences se limitent à Vaclav Klaus, président de la République tchèque, qui, aux dernières nouvelles (Le Monde, 8 octobre), "souhaite ajouter une note en bas de page de deux phrases", selon le président en exercice de l'UE, le premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt. La marge de manœuvre du président « eurosceptique » est réduite, le parlement tchèque ayant voté la ratification.

 

Le traité de Lisbonne va, donc, être mis en œuvre. Pour l’essentiel, c’est le traité constitutionnel européen (TCE), qui avait été rejeté par les peuples français et néerlandais les 29 mai et 1er juin 2005.

 

Voir le texte publié par ATTAC le 3 octobre :

 

Le résultat est clair : le vote « oui » au Traité de Lisbonne s'est exprimé à une large majorité. Mais il n'efface pas le déni démocratique qui a été institué, avec la décision de faire revoter des citoyens irlandais qui ont « mal » voté en juin 2008. Cela après qu'en France et aux Pays-Bas, les gouvernements aient décidé d'entériner le vote sur le Traité de Lisbonne par un vote parlementaire, par peur que leurs citoyens ne revotent « non » sur un traité jumeau du Traité constitutionnel européen.

Tous les moyens ont été mis en œuvre pour tenter de faire changer d’avis les Irlandais. A commencer par les moyens de communication, à coup de campagnes largement financées par les grandes entreprises comme Ryanair et Intel, qui ont donné des sommes énormes pour la cause du « oui ». Des engagements ont été pris par le gouvernement irlandais et le Conseil européen, mais uniquement à destination du « non » de droite nationaliste : nomination d'un commissaire irlandais, possibilité de poursuivre un dumping fiscal en Irlande, maintien de l'interdiction d'avorter,... Par contre, rien pour le « non » de gauche, qui se bat notamment contre une Europe du libre-échange, pour un nivellement vers le haut des droits sociaux et contre la militarisation inscrite dans le traité. Pourtant, ce « non » de gauche avait eu un rôle important, bien plus que ce qui a pu être rapporté dans les médias.


Le résultat de ce référendum n'est pas un « oui » à la forme et à l'orientation que revêt aujourd'hui l'Union européenne. C'est un « oui » obtenu par la peur et l'insécurité provoquées par la gravité de la crise. Il ne pourra conforter pour l'instant que la voie néolibérale dans laquelle est engagée l'Union européenne.

 

La crise économique aurait dû pousser cette Union à une réaction politique d'ampleur, pour mettre au pas la finance et remettre le social et l'écologie au premier plan. Au lieu de cela, elle reste empêtrée dans le carcan de ses traités et de son idéologie néolibérale. C'est pourquoi nous continuerons à dénoncer, au-delà des traités, les politiques et directives qui poursuivent ce projet mortifère, et nous poursuivrons notre travail unitaire pour proposer des alternatives concrètes pour une autre Europe, solidaire, écologique et démocratique.

 

Ouest-France (3 octobre) préfère insister sur Les points forts du traité de Lisbonne .

 

Signé le 13 décembre 2007 dans la capitale portugaise, ce traité est censé mieux faire fonctionner l'Union européenne. Vingt-quatre des vingt-sept pays de l'Union l'ont déjà ratifié. Parmi ses principales dispositions:

Une présidence stable : le président du Conseil européen (l'organe des dirigeants de l'Union) sera désigné pour deux ans et demi (un mandat renouvelable une fois). La rotation semestrielle continuera pour la présidence des conseils des ministres autres que ceux des Affaires étrangères. Le président coordonnera les travaux du Conseil européen et pourra représenter l'Union à l'étranger. Le vice-président sera le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité.

Un nouveau système de vote : il se veut plus clair et équitable. Une décision à la majorité qualifiée sera prise si elle obtient le soutien de 55 % des États (quinze sur vingt-sept aujourd'hui) représentant 65 % de la population de l'Union. Ce qui donne plus de poids aux pays fortement peuplés. Mais l'application de ce système a été différée à 2014, voire 2017 après un compromis avec la Pologne.

Un Parlement renforcé : le traité confère au Parlement européen, seule institution de l'Union élue par les citoyens, de vrais pouvoirs de codécision avec les États. Les domaines concernés sont l'agriculture, la pêche, les affaires de police et justice. L'influence du Parlement sur les choix des futurs présidents de la Commission sera plus grande. Le droit de regard des parlements nationaux dans

 

Pendant ce temps, l’horizon de l’euro et de l’Europe s’obscurcit. Le quotidien La Tribune (Isabelle Croizat, 8 octobre) montre que la Banque Centrale Européenne n’en mène pas large.

Les commentaires de la BCE très attendus sur l'euro

Pour la première fois depuis 2000, la Banque centrale européenne se fait ouvertement du souci pour l'euro. À l'époque, il était tombé à son plancher historique face au dollar pour ne plus valoir que 0,8230. Aujourd'hui, c'est sa reprise, qui s'est récemment accélérée face au billet vert, qui pose problème. Car elle menace le fragile redémarrage économique de la zone euro qui s'effectue dans le désordre, de façon asymétrique, alors que les seize de la zone avaient plongé dans la récession avec un bel ensemble.

Il est tout à fait improbable que, cette fois, la BCE intervienne sur le marché des changes pour tenter d'affaiblir la monnaie unique, comme elle l'avait fait à la fin du siècle dernier pour le soutenir. Il faudrait pour cela que les mouvements de change deviennent plus désordonnés et que le dollar se rapproche précipitamment du record de faiblesse atteint le 15 juillet 2008, à 1,6038 pour 1 euro, alors que son point bas récent se situait juste au-dessus de 1,48. Mais elle intervient verbalement (…).


Cet article est le 25ème paru sur ce blog dans la catégorie Traité de Lisbonne 2007-08-09

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