Un choix d’avenir pour Belfort face à un sortant ex-MRC
C’est peut-être une surprise à Belfort (voir France Bleu, 15 novembre 2013 : Municipales Belfort : un candidat surprise pour le MRC), mais pas pour moi car j’ai vu Bastien, originaire de Belfort, se réinstaller dans cette ville après avoir travaillé au contact de Jean-Luc Laurent dans le Val-de-Marne. Il était candidat à la candidature MRC aux élections législatives dans le Territoire de Belfort en 2012 mais devancé par le maire de Belfort, lui-même successeur de JP Chevènement dans cette fonction. Etienne Butzbach n’avait pas été élu député et, en rupture avec le MRC, s’était ensuite engagé avec le PS, au grand dam du sénateur du Territoire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement.
Bastien Faudot a été élu par les militants MRC de Belfort pour conduire une liste aux élections municipales de mars 2014. Voir l’article paru le 27 novembre 2013, signé Bastien Faudot, candidat du MRC à Belfort: « Jamais la ville n'a été socialiste.
Il aura 35 ans en mars, quelques jours seulement avant le premier tour des élections municipales. Bastien Faudot a été choisi par les militants du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) pour mener la liste chevènementiste à Belfort. La tête de liste initiale, Christian Proust, a jeté l’éponge, craignant « l’échec de la gauche ». Bastien Faudot, qui travaille au SMTC présidé par… Christian Proust, entend « renouer avec le fil d’une histoire interrompue avec le départ d’Etienne Butzbach (élu sous l’étiquette MRC) au PS », certain que « les Belfortains savent ce qu’ils doivent » à Jean-Pierre Chevènement et Christian Proust. Interview.
Que va faire un trentenaire comme vous dans la pétaudière politique belfortaine ?
« On peut retourner la question. Je parle souvent de guerre des mémoires. Dans ce contexte national et local difficile, et la donne n’est pas simple non plus de l’autre côté de l’échiquier politique, il faut renouer avec le fil d’une histoire interrompue avec le départ d’Etienne Butzbach au PS. L’attaque n’est pas personnelle, mais concerne la signification politique de ce départ ».
Justement, le MRC a perdu la ville de Belfort, son fief historique, avec le ralliement du maire sortant Etienne Butzbach au PS. Quelles sont les ambitions de votre parti pour ces municipales ?
« Reconquérir la ville. Nous ne sommes pas dans une logique d’étiquette. C’est le projet républicain qui nous tient à cœur. Nous avons fait des propositions au PS, conscients du risque considérable de partir divisés. Mais l’on ne peut pas succomber en permanence à l’argument d’autorité selon lequel le PS doit conduire la liste. Belfort a une histoire particulière. Jamais la ville n’a été socialiste. Ce n’est pas un hasard de la carte électorale. Belfort a une double tradition, industrielle et militaire, ce qui peut sembler contradictoire. Le MRC fait la synthèse entre le patriotisme républicain et le souci de la justice sociale. »
Vous envisagez donc de devenir le prochain maire ?
« Bien sûr, sinon je n’irai pas. L’enjeu dépasse d’ailleurs les municipales. Il faut reprendre l’initiative. Je parle souvent des 4R: renouvellement des personnels et des pratiques politiques, face à un système qui verrouille le débat et l’absence totale de la génération des moins de 50 ans; rupture avec la ligne sociale-libérale du PS qui a des conséquences directes sur le fonctionnement des collectivités; rassemblement, tel que l’a toujours fait Jean-Pierre Chevènement, des communistes aux gaullistes; républicain, car les partis politiques sont confrontés à une défiance généralisée. Un tiers de notre liste sera composée de membres de la société civile et du monde économique. »
Écartez-vous toute alliance avec le PS ? Avec d’autres partis ?
« Pour le PS, l’affaire est réglée. Nous ne ferons pas d’accord avec le PS. Nous souhaitons une liste d’ouverture républicaine. Nous l’avons fait savoir à plusieurs partenaires potentiels, un certain nombre d’organisations politiques. Nous discutons avec plusieurs politiques locaux, des Verts ou du Front de Gauche. Pour l’instant le Front de Gauche semble plutôt vouloir constituer sa propre liste. J’espère pouvoir les convaincre de la nécessité politique de l’union. »
Le risque n’est-il pas de mener la campagne de trop pour le MRC ?
« Je ne propose pas aux militants, aux sympathisants, de livrer un dernier combat. Si on l’aborde comme le premier, je suis sûr qu’il y en aura beaucoup d’autres. Les Belfortains connaissent le capital politique légué par Jean-Pierre Chevènement. Sans lui, sans Christian Proust, il n’y aurait pas la gare TGV ou les Eurockéennes par exemple. Les Belfortains savent à qui ils doivent tout cela. Ils sont attachés au MRC. »
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Cet article est le 25ème paru sur ce blog dans la catégorie Municipales et intercommunalité