Le président Sarkozy à la reconquête des ouvriers
Le président de la République était en déplacement, ce 23 juillet, à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, pour confirmer son volontarisme à l’égard des Chantiers navals, qui subissent depuis un an de fortes baisses de commandes, à l’origine d’un chômage technique important et d’un plan de départs volontaires (2280 salariés actuellement et autant chez les sous-traitants). Voir Les chantiers navals de Saint-Nazaire au ralenti (France-info, 21 juillet).
J’ai visité récemment ce site industriel remarquable (voir Les anciens Conseillers régionaux ont visité Nantes et Saint-Nazaire - 12 juin 2010
Voir Visites des Chantiers navals de Saint-Nazaire).
Les Chantiers de Saint-Nazaire, un des plus anciens chantiers navals d’Europe, s’étendent sur plus de 100 hectares en bordure de Loire. La construction navale est implantée à Saint-Nazaire depuis près d’un siècle et demi, c’est ici que sont nés les paquebots de légende, comme Ile de France (1927), Normandie (1935), France (1962) …et plus récemment le Queen Mary 2.
Voir L´entreprise - STX Europe AS qui a succédé aux Chantiers de l'Atlantique
Et Saint-Nazaire : L'Etat « fournira sa garantie » au projet de MSC (Mer et Marine, 18 février 2010)
La visite du président Sarkozy était annonciatrice de bonnes nouvelles pour les Chantiers navals.
Voir A Saint-Nazaire, Sarkozy promet deux navires pour la Russie (Le Monde, 23 juillet).
A Saint-Nazaire, Sarkozy vante son volontarisme industriel aux frais du contribuable (Le Monde, Arnaud Leparmentier, 23 juillet). Extrait.
(…) STX, c'est le colbertisme à la française, la marque de fabrique de Nicolas Sarkozy, qui a fait d'Alstom et ses filiales le symbole de son activisme. L'aventure STX se résume en trois étapes : prise de participation de l'Etat à hauteur de 33 % fin 2008 ; mise en chantier anticipée d'un bateau de projection et de contrôle (BPC), le Dixmude, pour la marine nationale dans le cadre du plan de relance de 2009 ; intervention de l'Etat et de ses banquiers pour faciliter la commande d'un navire par un armateur italien, qui a été signée juste avant la visite de M. Sarkozy.
Ainsi, l'Etat intervient partout : il paie pour recapitaliser l'entreprise, il achète ses navires pour la marine nationale, il garantit financièrement la commande d'un client étranger.
Là n'est pas l'essentiel pour M. Sarkozy, qui refuse tout abandon du secteur : "On n'est plus un grand pays si on ne sait pas fabriquer des trains, des avions, des voitures des bateaux."
"ON A CONNU PIRE"
Il n'empêche qu'il faut essayer de s'affranchir de l'Etat français. La Libye a commandé un navire de croisière, tandis que M. Sarkozy s'est estimé en mesure d'annoncer que deux autres Mistral seraient construits. "Avec nos amis russes, vous allez fabriquer les deux BPC. Le contrat, on est en train de le négocier, mais la décision de le faire, elle, est certaine…Vous avez trois à cinq bateaux en perspective. On a connu pire, a déclaré M. Sarkozy. Cela veut dire qu'on est sorti de la crise des chantiers." L'enjeu est de préparer l'avenir. " Il faut des décennies pour acquérir votre savoir-faire. Mais en quelques mois, tout peut être mis par terre ", a estimé M. Sarkozy.
Le président de la République a demandé l'embauche de jeunes et expliqué devant l'actionnaire coréen de STX qu'il refuserait toute délocalisation et transfert de technologie. Enfin, il a prôné des synergies avec DCNS pour se développer dans l'éolien en mer (…).
Cet article est le 25ème paru sur ce blog dans la catégorie Régions info ouest.