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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 22:54

La France est ingouvernable sans changement de politique

 

Le spectacle télévisé présenté par France 2, hier soir, a été vu par cinq millions de personnes. Cela signifie qu’il y a une forte attente dans le pays à l’égard des socialistes, qui innovent avec cette sélection de leur candidat ou candidate à l’élection présidentielle. Toutefois, je crains qu’il y ait une déception au vu des insuffisances du projet socialiste pour faire face à la crise.

Voir l’article précédent Crise financière : trois années passées sans s'attaquer aux causes - 15 septembre 2011.

Avant-hier, il y avait une initiative intéressante dans une salle de l’Assemblée nationale. Voici ce qu’en a dit Coralie Delaume sur son blog (14 septembre).

 

Crise : des présidentiables au chevet de l'euro

 

Ils sont quatre, réunis en cette matinée du 14 septembre dans une salle de travail de l’Assemblée nationale. Quatre hommes politiques de tous horizons, rassemblés à l’appel de l’association « Manifeste pour un débat sur le libre-échange » afin d’examiner les ressorts de cette crise économique et financière qui n’en finit plus de secouer l’Europe.

 

Aux côtés du radical François Loos, ancien ministre, figurent trois candidats à l’élection présidentielle de 2012 que rien, a priori, ne devait conduire à se rapprocher. Et pour cause : venus d’horizons différents, ils ont également adopté des stratégies fort dissemblables. L’un, Arnaud Montebourg, est membre d’un grand parti, où il essaye de faire entendre sa petite musique démondialisatrice, en se portant candidat aux primaires. L’autre, Jean-Pierre Chevènement, a quitté ce même parti socialiste il y a fort longtemps. Il envisage aujourd’hui une « candidature pédagogique », dans le but de « faire bouger les lignes ». Le troisième, Nicolas Dupont-Aignan, tourna le dos à l’UMP en 2007, pour ne pas écorner ses convictions gaullistes. Il portera en 2012 les couleurs de son mouvement, Debout la République.

 

Le colloque débute par une mise en bouche : quelques exposés d’économistes tels Jean-Claude Werrebrouck, Jean-Luc Gréau, ou Hervé Juvin. Ils commentent un sondage IFOP réalisé à la demande de l’association organisatrice. Cette enquête, d’abord menée en France, puis prolongée en Allemagne, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni, offre un verdict inattendu : les européens sont protectionnistes. A l’exception des Anglais, plus de 70 % des sondés sont favorables à l’augmentation des droits de douane aux frontières de l’Europe. Ce chiffre atteint même 80% du panel français.

 

Ce sondage traduit les inquiétudes de très nombreux européens quant aux effets de la mondialisation marchande. Mais lorsqu’interviennent à leur tour les trois présidentiables, c’est d’abord sur le terrain de la globalisation financière qu’ils se placent. En effet, cependant que les marchés s’affolent et que tous les regards convergent vers la Grèce, un diagnostic s’impose : nous traversons actuellement une crise de la dette, qui est également une crise de l’euro. Car cette monnaie dramatiquement surévaluée ruine notre compétitivité, affecte nos exportations et favorise les délocalisations. Sur ce point, Chevènement met en garde : « pas plus que l’arbre ne doit cacher la forêt, la question de la Grèce ne doit occulter le problème de l’euro ».

 

Pour sauver l’euro, Arnaud Montebourg s’est déjà prononcé pour une « monétisation de la dette » : il est favorable au rachat, par la Banque Centrale Européenne, de titres de dette des pays en grande difficulté. Une monétisation massive aurait notamment pour effet de dissuader la spéculation. Mais il semble désormais bien difficile d’aller au-delà des rachats de dette espagnole et italienne réalisés cet été par la BCE. Les allemands y sont globalement défavorables, et le seuil de tolérance de certains de leurs responsables semble désormais atteint. En témoigne la récente démission du chef économiste allemand de la Banque centrale, Jürgen Stark. Déjà en février, un autre allemand, Axel Weber, avait décidé de renoncer au remplacement de Jean-Claude Trichet, pour lequel il était pressenti.

 

Faute de solution, la monnaie européenne serait-elle donc vouée à disparaître, alors que se murmure l’hypothèse d’une sortie de la Grèce, qui ne manquerait pas d’entraîner à sa suite d’autres pays en quête d’oxygène, tels le Portugal, l’Irlande ou l’Espagne ?

 

Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan l’entendent d’une autre oreille. Car si la création de l’euro fut à leurs yeux une erreur, celui-ci existe bel et bien, et il serait très incertain politiquement de prôner l’abandon de ce que d’aucuns considèrent comme la réalisation majeure de l’Union européenne. L’un et l’autre se rejoignent donc pour défendre la mutation de l’euro en monnaie commune. Au lieu d’imposer un carcan à des pays économiquement très hétérogènes, cet euro adapté constituerait ce que Chevènement appelle « un toit européen commun », autrement dit « une devise européenne constituée d'un panier de monnaies nationales qui pourraient fluctuer dans certaines marges négociées ». Et Dupont-Aignan d’ajouter non sans audace qu’une telle mue de l’euro, loin de conduire à des sorties intempestives de l’eurozone permettrait à des pays non membres…d’y entrer !

 

Réunis aux côtés d’économistes de toutes obédiences, des candidats de droite et de gauche à l’élection suprême mettent un instant de côté leurs divergences, et parviennent à faire surgir des points d’accord inattendus. Quand d’autres, au sein d’une même famille politique, et parfois d’un même parti, s’invectivent pour des vétilles, il serait regrettable qu’ils ne soient pas entendus.

 

A l’heure où fleurissent des rumeurs concernant le rachat d’une partie de la dette italienne par l’empire du Milieu, il serait saumâtre que, pour ne pas avoir à écouter la supplique de la « conjuration des hétérodoxes », nous préférions nous vendre à la Chine.

Voir aussi Lorsque Jacques Sapir propose "la démondialisation (Coralie Delaume, 6 septembre)

 

Université d'été MRC 2011 063 TChevènement, l’homme de l’autre politique

 

On remarque, selon le compte rendu que fait Coralie de cette réunion, que les positions de Chevènement et de Dupont-Aignan sont assez proches sur l’euro. Bien sûr, la question de leur rapprochement en vue d’une candidature commune, républicaine, est posée.

Mais la réponse n’est pas si simple car les conditions ne sont pas réunies (pas encore) pour une politique d’union nationale autour d’un projet de redressement de la France, comme c’était le cas après la seconde guerre mondiale. Un fait est certain : la France n’est plus gouvernable sans changement de politique, notamment européenne.

 

Jean-Pierre Chevènement s’est donné jusqu’à la fin de l’automne pour confirmer, ou non, sa candidature à l’élection présidentielle. D’ici là, les choses se seront décantées au PS et, peut-être, aussi du côté de l’euro.

 

En attendant, il continue de s’exprimer dans la presse (voir Crise bancaire et mondialisation : Chevènement invité par les médias - 12 septembre 2011).

 

"La crise est politique parce que l'euro est une monnaie politique qui visait à forcer le fédéralisme" : Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France Info mardi 13 septembre 2011

 

"Si les autres candidats de gauche n'ont pas des propositions qui nous permettent de sortir de l'impasse, ce sera un devoir de me présenter" : Jean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk Orange Le Figaro, mardi 13 septembre 2011. Il répondait aux questions de Judith Waintraub.

 

"Il faut sécuriser les classes populaires: cette question est au cœur d'une politique de gauche" : Jean-Pierre Chevènement était l'invité de la matinale de France Culture, mercredi 14 septembre 2011.

 

"Les papes de la monnaie unique sont devant leurs responsabilités" : Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Patrick Simonin sur TV5 Monde, mercredi 14 septembre 2011. 

Cet article est le 144ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT
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