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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 21:27

Première source d’énergie de l’économie mondiale en 2020

 

Le charbon est, de loin, la source d’énergie la plus polluante (gaz à effet de serre) et dangereuse pour la santé - voir Les dangers du charbon (Bernard Durand, 16 novembre 2011, Sauvons le Climat) - et, pourtant, elle est en passe de devenir la principale énergie utilisée dans le monde.

 

On peut supposer que c’est avec l’espoir d’impliquer davantage la Pologne (championne du charbon) dans les actions contre le changement climatique que le choix s’est porté sur Varsovie pour accueillir la Conférence internationale sur le climat en 2013, avant Paris en 2015.

Cette Conférence a vu l’opposition entre les nations qui ont contribué à la pollution atmosphérique (les USA, en tête) et celles qui ne veulent pas s’interdire de le faire maintenant (notamment la Chine). Voir Climat : les ONG claquent la porte(Le Monde, 21 novembre 2013). Extrait. « Cet accord, qui doit entrer en vigueur en 2020, se veut le plus ambitieux jamais obtenu sur le changement climatique : universel, légalement contraignant, il devrait réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement à 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Pour l'heure, les émissions sont à la hausse et mettent le monde sur la trajectoire d'un réchauffement de près de 4°C ».

Rappel : Evolution du climat : les experts du GIEC renforcent leur diagnostic - 5 oct. 2013 

 

Depuis une vingtaine d’années, des recherches ont été conduites sur le captage du gaz carbonique (CO2) des industries polluantes pour le stocker dans le sous-sol. Le quotidien Ouest-France a posé la question des résultats de ces travaux. Voici des extraits de l’article daté du 13 novembre 2013, intitulé « Le stockage du CO2 a du mal à faire son trou ».

Entretien de Serge Poirot avec Isabelle Czernichowski, géologue au Bureau de recherche géologique et minière.

La recherche a beaucoup progressé, mais le développement de cette technologie butte sur des limites financières. Pourtant, elle est considérée comme indispensable pour freiner le changement climatique.

 

Où en est le stockage du gaz carbonique (CO2) ?

Après vingt ans de recherche, on est à un moment charnière. En 1993, un premier projet de recherche européen avait pour but d’évaluer la faisabilité du captage du CO2 des industries pour le stocker dans le sous-sol afin de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Depuis, il y a eu de nombreux développements dans le monde. Maintenant, on a besoin d’expériences de terrain - de recherche et de taille industrielle - pour pouvoir préparer un développement commercial, à partir de 2020-2025 (…).

 

Quelles sont les perspectives ?

Dans tous les scénarios de lutte contre le changement climatique, on a besoin du stockage du CO2. Cela pourrait permettre d’éviter 17 % des émissions mondiales, soit presque autant que la part des énergies renouvelables. Mais il faudrait mille sites comme Sleipner (en Norvège). La capacité de stockage du sous-sol le permet : elle est estimée à au moins 2 000 milliards de tonnes alors que les émissions de CO2 humaines sont de 30 milliards par an. Mais pour que les industriels gros émetteurs - centrales électriques à charbon, cimenterie, sidérurgie… - aient intérêt à investir, il faudrait des contraintes réglementaires ou un marché du carbone plus fort. Il y a un problème de volonté politique.

 

Le rédacteur en chef de la publication Edito Matières Premières (publications AGORA), pécialiste des matières premières et des pays émergents a une connaissance approfondie de l'ensemble de la chaîne industrielle des matières premières - des pays producteurs aux marchés de consommation. Voici ce qu’il a écrit le 20 novembre 2013.

Le charbon "propre" est-il un mirage ?

 

Peut-on être écologiste et défendre le charbon ? Greenpeace s’est chargé de répondre à cette question cette semaine par la négative en occupant le toit du ministère polonais de l’Economie, à Varsovie, pour dénoncer son mix énergétique trop dépendant du charbon. Le choix de Varsovie n’était pas le fruit du hasard. La ville polonaise s’est prêtée au jeu du grand écart en accueillant en même temps deux manifestations autour de thèmes diamétralement opposés. La première était la conférence mondiale sur le climat des Nations unies, dix-neuvième du nom. Ouverte dans l’anonymat général, du moins en France, ce grand raout des acteurs de l’écologie lancera un cycle de deux ans pendant lequel seront étudiés les différents moyens de limiter l’augmentation de degrés Celsius de la température du globe. Pendant plusieurs jours s’est tenue une autre conférence qui a rassemblé ceux qui tiennent justement entre leurs mains la solution pour limiter ce réchauffement, puisque Varsovie a accueilli le sommet international du charbon.

 

Le charbon, une énergie paria

Il y a peu de temps, le charbon était encore présenté par les mouvements verts comme une énergie que l’on pouvait maîtriser. Bien entendu, le charbon est la plus polluante des énergies fossiles. La combustion d’une tonne équivalent pétrole (tep) de charbon rejette 1 123 kilos de CO2. Mais les technologies de capture du CO2 ont longtemps été présentées comme la clef pour rendre cette énergie inoffensive pour le climat. Tout était question d’investissement et de R&D. L’enthousiasme est aujourd’hui quelque peu retombé. Les technologies de captage/stockage du CO2 (CSC) peinent à percer, et l’emprise du charbon sur le mix énergétique mondial continue de s’étendre. Le charbon propre n’est peut-être pas la meilleure énergie pour lutter contre le réchauffement climatique du fait de son prix.

 

Un coût extrêmement élevé

Voici une publication qui donnera un argument de plus aux défenseurs des énergies vertes. Selon un rapport de la Banque mondiale publié le 18 novembre dernier, le réchauffement climatique coûterait 200 milliards de dollars par an. Toutefois, il semble encore que le coût des technologies de captation de carbone soit tout aussi ruineux. Aux 200 milliards de la Banque mondiale, l’Agence Internationale de l’Energie oppose le chiffre de 900 milliards de dollars. C’est le coût global estimé de la séquestration géologique des émissions mondiales d’ici 2050. Bien que ce chiffre représente une dépense de 24 milliards par an, le calcul de l’AIE pointe bien le principal du problème des technologies CSC, son prix.

Effectivement, les projets qui ont été lancés ces dernières années se sont révélés particulièrement peu rentables. Le Wall Street Journal s’est fait l’écho en octobre dernier du désastre de la centrale au charbon propre de Kemper aux Etats-Unis. Ce projet de centrale doit capter 65% des émissions de CO2 pour une puissance de 582 MW. Alors qu’aucun électron n’a encore été produit, les coûts ont déjà augmenté de plus de 50%. Le projet a englouti 4,7 milliards de dollars, contre 2,9 prévus au départ. Comme le décrit Michael Haggarty, analyste chez Moody’s Investors Service, Kemper “fait fuir les gens”.

Plus généralement, les études menées ne laissent pas un grand espoir aux défenseurs du charbon propre. Selon les calculs de Philippe Le Moal, professionnel du commerce des certificats d’économie d’énergie (CEE), le surcoût du MWh produit à partir du charbon vert oscille entre 40 et 60% au regard de l’exemple allemand. En 2009, c’est le Centre International de recherche sur l’environnement et le développement (CIRED) qui a conclu que le coût de production d’énergie augmentait de 25 à 50% avec un système de CSC. Le problème, c’est que si les technologies de CSC stagnent, l’utilisation du charbon elle décolle.

 

Le charbon, première énergie au monde en 2020

Dans le monde, le charbon représente 40% de la production d’électricité. En Chine et en Inde, cette proportion atteint respectivement 70% et 80%. Or malgré l’importance prise ces dernières années des thématiques environnementales en Chine, la consommation continue de progresser. La consommation de charbon hors OCDE a augmenté de 8,4% en 2011, principalement du fait de Pékin. La progression est si forte que selon le cabinet Wood Mackenzie, le charbon devrait en 2020 devenir la première source d’énergie de l’économie mondiale. Pour inverser cette tendance, les décideurs se sont attaqués à son principal atout face aux autres énergies, son coût. Comme le souligne un article de ParisTech Review, selon le C2ES (Centre de recherche indépendant sur le climat et l’énergie), “un dollar de charbon permet de produire autant d’énergie que 6 dollars de pétrole ou de gaz naturel”.

Pourtant, les gouvernements ont essayé de renchérir le coût du charbon en obligeant les industriels à payer pour sa facture “environnementale”. C’était l’idée de la création d’un marché du CO2. Malheureusement, les cours de la tonne de CO2 en Europe se sont effondrés depuis plusieurs années, passant au-dessus des 30 euros lors de son pic de 2006 à moins de 5 euros actuellement.

 

Qui saura verdir le mix énergétique ?

Tout espoir n’est pourtant pas perdu. Si la consommation chinoise est effectivement en pleine progression, Pékin vient de créer à son tour son propre marché du CO2. Son bon fonctionnement pourrait permettre au minimum de contrôler les émissions de CO2 de l’empire du Milieu. Il n’en demeure pas moins qu’à l’avenir il est peu probable que le charbon soit sévèrement concurrencé par les énergies renouvelables, ne serait-ce que pour une simple question de performance. Toutefois, le charbon est en train de perdre du terrain face à une autre énergie fossile, du moins aux Etats-Unis : le gaz.

Le développement des gaz de schiste a effectivement fait reculer la consommation de charbon américaine, alors même que son industrie montait en puissance depuis 2000. Moins efficace que la technologie CSC, la fracturation hydraulique est pour l’instant le moyen le plus rapide et le plus économique de réduire les émissions de CO2 (…).

 

Cet article est le 82ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat énergies environnement

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