Un pouvoir dirigiste et autoritaire, un capitalisme d’Etat
Pas de changement d’orientation politique mais un changement d’hommes à la tête du PCC, qui devrait maintenir la même méthode collective de gouvernement du pays. C’est ce qui est attendu du renouvellement des instances du Parti communiste, là où est le pouvoir en Chine. On peut s’attendre à ce qu’il y ait une certaine forme de déconcentration du pouvoir en associant davantage la population localement, afin d’améliorer l’efficacité du système de prise de décisions.
La Chine , un pays hors normes
C’est le pays le plus peuplé au monde -1,3 milliards d’habitants-, mais c’est surtout la nouvelle superpuissance économique du XXI° siècle. La Chine, hier introvertie et trop occupée à suivre son Grand Timonier Mao Zedong dans ses fuites en avant révolutionnaires, a épousé depuis trois décennies la mondialisation et le capitalisme le plus dérégulé. Résultat, avec une croissance à deux chiffres, la Chine s’est hissée au deuxième rang des économies mondiales, sorti des centaines de millions d’habitants de la pauvreté, et développé des entreprises qui comptent désormais parmi les plus grandes au monde.
Mais le décollage de l’économie chinoise n’a pas eu l’effet positif que certains espéraient sur le système politique : la Chine reste immuablement contrôlée par le parti communiste chinois (PCC), converti au capitalisme d’Etat et au libéralisme social le plus sauvage, sans laisser d’espace pour un quelconque pluralisme. Plus de vingt ans après la répression de la place Tiananmen en 1989, l’autoritarisme du pouvoir chinois s’applique à tous ceux qui contestent son autorité absolue, à l’image du prix Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo, emprisonné pour avoir écrit la Charte 08 réclamant la démocratie, de l’artiste contestataire Ai Weiwei détenu trois mois en 2011, des internautes qui ont créé un espace de liberté sur le web et sont régulièrement soumis à la censure, ou encore des minorités ethniques du Tibet ou du Xinjiang.
La Chine est à la veille d’un important changement politique, puisque l’équipe dirigeante actuelle, avec la fin prévue du double mandat du président Hu Jintao et du premier ministre Wen Jiabao, qui seront respectivement remplacés par le vice-président Xi Jinping et, vraisemblablement, par l’ascension de Li Keqiang comme chef du gouvernement. Cette transition marque un changement de génération, pas nécessairement un changement d’orientation politique (…).
Dans un article publié le 8 novembre 2012 par Rue89, il insiste sur la personnalité du nouveau dirigeant, Xi Jinping : « Fils d’un héros de la Révolution de Mao, marié à une star de la chanson, Xi Jinping a vécu parmi les paysans et a une fille qui étudie à Harvard. Portrait ».
Pour sa part, le site du quotidien Le Monde a ouvert ses colonnes le 9 novembre 2012 à Stéphanie Balme, chercheuse à Sciences Politiques Paris et au Centre d'études et de recherches internationales (CERI).
Voir Chine : "Hu Jintao quitte le pouvoir sans avoir fait les réformes"
Rappel : La Chine se développe à l'ouest (minerais, constructions, transports) - 19 juillet 2012
Cet article est le 18ème sur ce blog dans la catégorie Asie.