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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 22:53

 

L’Europe doit s’inspirer du système canadien

 

Depuis l’effondrement des revenus des producteurs de lait européens, les interrogations se multiplient sur la politique agricole commune (PAC), privée de ses moyens de régulation, afin de laisser libre cours au marché. L’idéologie libérale continue d’inspirer la Commission européenne, même si l’arrivée du nouveau Commissaire, Dacian Ciolos, amorce une inflexion significative*.

 

Après avoir présenté, hier, les réflexions de scientifiques sur la crise laitière (voir Crise laitière : l'analyse de M Cassez et A Trouvé (Monde Diplomatique) - 10 avril 2010), voici celles d’un producteur, Erwin Schöpges, président du MIG, groupe de défense des producteurs de lait en Belgique, l’un des fondateurs de l’EMB (European Milkboard) et, à coup sûr, l’une des personnalités les plus influentes, au niveau européen, dans le mouvement de la grève du lait en 2009.

 

Erwin Schöpges a accordé un entretien le 25 mars à Karel Vereycken pour « Nouvelle Solidarité » sur la Crise laitière (en voici un extrait)

 

NS : Comment voyez-vous la nouvelle Politique agricole commune (PAC) qui se prépare ?

ES : Au niveau laitier, l’essentiel, c’est de sortir du système des primes. Pour l’instant, les producteurs survivent grâce aux subventions. Ce dont on a besoin, c’est d’un prix sur le marché qui nous permette de vivre et qui couvre nos coûts de production. Il ne s’agit donc plus de produire pour 20 centimes d’euro le litre de lait, puis de toucher les subventions pour essayer de survivre.

Pour arriver à cela, l’EMB a développé un concept que nous avons présenté au Groupe de haut niveau, qui est semblable au système canadien. Nous voulons créer un Office du lait, en quelque sorte un observatoire où les producteurs sont présents pour déterminer un prix juste qui couvre les coûts.

On nous rétorque alors qu’il y a trop de différences entre pays. C’est inexact et je suis sûr qu’entre producteurs, nous allons réussir à fixer un prix pour tous car les coûts sont identiques en Hollande, en Allemagne, en Autriche et en France. Les producteurs doivent donc y siéger.

Deuxièmement, il faut la présence des responsables politiques pour garantir qu’on puisse créer le cadre permettant que cela se passe correctement.

Tertio, il faut la présence des consommateurs, pour faire en sorte que nous ne fixions pas un prix qui leur serait inaccessible.

Ces trois composantes sont essentielles. Pour que cela marche, il faut que chaque exploitation dispose non pas d’un quota, mais d’un droit de produire par exploitation. Si les fermes perdent leur droit de produire sur leur exploitation, leur ferme ne vaut plus rien. Si tu as 70 à 80% des terres qui ne t’appartiennent pas et si tu n’as pas le droit de produire, on peut te mettre à la porte et te remplacer par un autre.

Si la nouvelle PAC s’oriente vers ce système, on peut envisager de mettre fin à une agriculture qui ne survit que grâce aux subventions. Nous ne voulons plus produire ici en Europe des produits bon marché qui ruinent les petits producteurs africains, comme cela se passe actuellement. Par contre, pour les gens qui produisent dans des régions défavorisées, qu’ils reçoivent des soutiens, c’est légitime, ils en ont besoin. 

* Voir les déclarations de Dacian Ciolos, commissaire européen à l’Agriculture (Entretien Euronews, 9 avril 2010) et l’entretien accordé à Alexandre Counis (Les Echos, 25 février 2010) :

Dacian Ciolos : "L'agriculture européenne n'est pas vouée au déclin"

 

Cet article est le 178ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

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