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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 20:47

Un Etat inexistant et des institutions internationales discréditées

 

Haïti, victime d’un séisme le 12 janvier 2010, faisant près de 300 000 morts (voir Séisme Haïti : l'histoire de ce pays peut l'aider à construire son avenir - 20 janvier 2010) ne s’est pas remis de cette catastrophe. Un an plus tard, ce pays vit encore sous les décombres. Pour comprendre, il faut bien connaître L'histoire d'Haïti (Jean Matouk, Rue89, 15 janvier 2010).

 

L’ancienne « perle des Antilles » qui enrichissait la France mérite qu’on lui accorde notre attention.

La proposition de Régis Debray était de faire Haïti "pupille de l'humanité" (Le Monde, 19 janvier 2010). Le porte-parole du comité indépendant de réflexion et de propositions sur les relations France-Haïti écrivait :

(…) Ne serait-ce pas à la France, concernant Haïti, de prendre l'initiative ? Non pas parce qu'Haïti, très ancienne colonie française, a fait la fortune de Nantes et de Bordeaux. Ni même parce que ce pays paria lui a versé en francs-or, chaque année et pendant plus d'un demi-siècle, jusqu'en 1883, des indemnités destinées aux anciens propriétaires d'esclaves.
Nous ne sommes pas dans une logique de dette et de réparation, tournée vers le passé, sans fondements juridiques sérieux. Il s
'agirait ici d'une logique d'avenir, tournée vers l'entrecroisement des intérêts bien compris et un sens partagé des responsabilités morales.
Après tout, la République n
'a-t-elle pas (encore) en 2010 le mot "fraternité" inscrit sur ses frontons ? Et ne trouve-t-on pas (encore) dans nos grimoires ces mots étranges d'un certain et bien oublié général, nommé de Gaulle : "Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde"

 

Les critiques pleuvent sur les conditions dans lesquelles s’est engagée la reconstruction.

Voir Haïti : Tenez vos promesses ! (Le Monde, point de vue de Médecins du monde, 7 décembre 2010). Les Haïtiens ne survivent que grâce à l'aide extérieure mais la reconstruction promise, et tant attendue, est en panne.

L'imposture des Nations unies en Haïti (Le Monde, point de vue de Jean-Philippe Belleau, 31 décembre 2010). Rien ne semble ressortir du milliard de dollars consommé chaque année par la mission onusienne pour la paix en Haïti, si ce n'est un discours d'autolégitimation et d'autosatisfaction (…).

Les Nations unies ne sont pas, et de loin, les seuls responsables ; mais, à l'heure du bilan, force est de conclure que la solution est ailleurs. Qui croît donc qu'il peut y avoir une quelconque sortie de la pauvreté extrême, du naufrage, sans Etat, sans institutions, sans infrastructures ? Il manque la plus importante des infrastructures, un Etat. Depuis cinquante ans, celui-ci a constamment et consciemment été détruit par les gouvernants haïtiens eux-mêmes comme par une aide internationale soumise aux idéologies du jour et à sa propre incompétence. Le premier des droits de l'homme ne serait-il pas le droit d'avoir un Etat ?

  

Un chanteur canadien d’origine haïtienne, Luck Mervil, veut réaliser son projet de construction de villages.

Voir Modifié, le projet Vilaj Vilaj fait son chemin (Le Devoir, 12 janvier).

«Il ne nous manque que de l’argent», a-t-il lancé hier. Le projet de l'organisme Vilaj Vilaj de construire sept villages en Haïti fait son chemin. Et le comédien et chanteur Luck Mervil, qui l'a créé, annonçait hier qu'ils allaient en commencer le prototype dès le mois de février, dans la région de Paillant, pas très loin de Port-au Prince.
Vilaj Vilaj a pour but de construire des villages sur un territoire à ce jour à peu près inhabité en Haïti. Celui de la région de Paillant pourrait d'abord abriter quelque 5000 personnes, mais on n'
exclut pas que sa population puisse un jour atteindre quelque 25 000 personnes.

Les villages conçus par Vilaj Vilaj sont prévus pour posséder de l'électricité, de l'eau potable, bien sûr, mais aussi des écoles et des centres de santé. Pour ce qui est de la gestion des écoles, il faudra cependant s'assurer de la coopération du gouvernement en place, rappelle Luck Mervil. L'éclairage utilisé permettrait de produire un éclairage de 100 watts avec seulement 4 watts. Le ciment antisismique utilisé est pour sa part conçu par Patrick Paultre, un Haïtien d'origine enseignant à l'
Université de Sherbrooke.
Le projet prévoit également un programme de formation des citoyens pour qu'ils participent eux-mêmes à l'élaboration de leur village, qui sera géré comme une coopérative. Ses habitants paieront un loyer pour résider dans leur maison, mais une partie de ce loyer sera accumulée pour que les habitants touchent un bénéfice en cas de hausse du prix de leur maison. On préférera utiliser des matériaux locaux plutôt que de les importer, pour favoriser ainsi la création d'
emplois.
«Il ne nous manque que de l'argent», lançait hier Luck Mervil au moment de lancer son projet, tout en énumérant la longue liste des entreprises et des institutions qui ont déjà poussé à la roue pour assurer la bonne marche du projet, d'Air Canada à la Fondation Paul-Gérin-Lajoie, en passant par Vidéotron et l'Université de Sherbrooke. L'organisme Vilaj Vilaj prévoit aussi exporter son expertise dans différents pays du monde, dont l'Afrique du Sud.

Le projet de la Fondation Vilaj Vilaj, selon Luck Mervil, son président et fondateur

La Fondation Vilaj Vilaj s’inscrit dans la perspective d’un renouvellement des pratiques de coopération internationale visant la lutte contre la pauvreté. L’initiative a été en gestation depuis plusieurs années, mais elle a trouvé une raison d’être logique après le séisme du 12 janvier 2010 qui, en quelques secondes, a provoqué d’innombrables pertes de vies humaines et la destruction d’une partie importante du cadre bâti.

La Fondation travaille à élaborer et exécuter des programmes de construction de villages à travers le monde. La Fondation a choisi de commencer son premier projet en Haïti à cause de l’urgence et de la précarité qui sévit dans ce pays suite au séisme.

Notre intervention vise à intégrer des actions simultanées au niveau du développement économique, social et culturel. Notre axe principal d’intervention est l’habitation par la création, de villages modernes et de quartiers intégrant les techniques et les technologies les plus récentes en matière de construction. L’initiative vise ainsi l’amélioration du cadre et des conditions de vie des personnes en situation de pauvreté dans les pays en voie de développement.

Ce projet vise essentiellement la décentralisation et la déconcentration des centres urbains qui demeurent l’une des préoccupations majeures en Haïti depuis le séisme.

Ce projet se réalisera dans la localité de Paillant (département des Nippes). La sélection du site est le résultat d’un processus basé principalement sur certains critères de base. Le premier critère de sélection est scientifique: répertorier les différentes régions du territoire haïtien dans lesquels les risques sismiques, d’inondations et de catastrophes écologiques sont les plus faibles. Aussi, s’y ajoute la proximité aux infrastructures, qui seront importantes pour favoriser le développement économique, social et environnemental.

Ce projet est le résultat d’une démarche démocratique issue de des consultations publiques auprès des communautés locales. Le projet prévoit la construction d’un premier village visant à accommoder une population d’environ 5 000 personnes, tout en y créant une dynamique sociale et économique viable. La construction du village provoquera des activités de formation intensive dans plusieurs domaines. Des concepts d’agroforesterie et tout un ensemble de considérations écologiques et environnementales seront priorisées et pratiquées. Le village sera autosuffisant en termes d’infrastructures, d’énergie et de ressources. La pratique des notions de participation citoyenne et de gouvernance démocratique y sera encouragée. Le village doit fournir à ses occupants la capacité de travailler, de s’éduquer, d’élever leurs enfants, de se soigner, de se nourrir et de se divertir tout en participant activement à l’évolution de leur communauté.

Cet article est le 15ème paru sur ce blog dans la catégorie Amérique.

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