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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 15:30

La souveraineté nationale, principe de base pour rebondir

 

MRC national 002A l’occasion du tricentenaire de la naissance du philosophe Jean-Jacques Rousseau, Jean-Pierre Chevènement est intervenu lors du colloque du GIPRI (Institut international de recherche pour la paix) à Genève le 27 avril 2012.

Voici des extraits de son intervention, dont l’intégralité est reproduite sur son blog.

Rousseau, précurseur du fondamental: éclairages pour une république moderne

(…) Venons-en, une fois prises les précautions épistémologiques nécessaires à une bonne compréhension de la pensée de Rousseau, si vaste et apparemment si contrastée, à l’actualité - ou à l’inactualité - de celle-ci confrontée aux grands mouvements de notre époque :

• la mondialisation et le sens de la République dans la mondialisation ;
• l’Europe et les difficultés de la construction européenne ;
• l’universalisme enfin, à travers ses plus récentes moutures, ce qu’on a appelé « le droit de l’hommisme » et le « droit », voire le « devoir d’ingérence »
(…).

 

Que dirait Rousseau aujourd’hui des effets sociaux de la dérégulation ? Un capitalisme financier prédateur et spéculatif a façonné un monde déséquilibré et inégal qui court après des règles dont l’abolition a produit la crise dans laquelle il se débat. Rousseau gémissait sur « l’infortune des peuples écrasés par une poignée d’oppresseurs ». Ce n’est pas s’avancer beaucoup de dire que son aspiration à l’égalité « sans laquelle la liberté ne peut subsister »(Contrat social) et à l’existence morale à laquelle la citoyenneté fait accéder l’homme, serait profondément heurtée par le spectacle des inégalités croissantes, de la démission civique et du primat de l’économique sur le politique, qui caractérisent les sociétés régies par le principe dit de « l’acquisition de la valeur par l’actionnaire ».

Pour réhabiliter le politique, il faudrait restaurer le citoyen. Mais celui-ci se désespère de voir partout bafoués les principes de la souveraineté sans laquelle il ne peut rien et n’est même pas citoyen. Nous voilà « au rouet » comme disait Montaigne …

Cette défaite de la République a été aussi et d’abord une défaite de la France. Dans l’Europe de 1983, les marges de manœuvre, pour elle, étaient infiniment plus grandes qu’elles ne le sont devenues aujourd’hui, dans un monde entièrement dominé par le capitalisme et les marchés financiers, ouvert aux concurrences les plus inégales, et dans une Europe germanocentrée, où elle peine à remplir son rôle de médiateur naturel entre les pays du Nord de notre continent et ceux du Sud
(…).

La messe est-elle dite ? L’Histoire est-elle finie ? N’y a-t-il pas dans le principe de la souveraineté nationale le ressort d’un éventuel rebond ? La crise du néolibéralisme ne peut-elle faire renaître l’exigence républicaine ? L’Humanité a besoin de repères. Ceux que fournit la République sont pour les hommes d’aujourd’hui des repères plus sûrs que la confiance intéressée ou naïve dans la « main invisible » de marchés devenus fous. C’est ce qu’il faudra démontrer
(…).

 

Rousseau ne prohibait pas la guerre. Ce qui l’intéressait c’était à l’intérieur du droit de la guerre, la manière dont on peut la circonscrire et la réglementer, s’agissant notamment du traitement des prisonniers et de la protection des civils.
Nous pouvons, en nous inspirant de Rousseau, concevoir une diplomatie républicaine
, à la fois respectueuse des souverainetés nationales et soucieuse d’instaurer une règle collective, visant à redonner tout son sens au concept de souveraineté. Celle-ci ne peut s’accomplir qu’au service du bien commun.
Rousseau nous enseigne ainsi la distance entre le réel et l’universel mais aussi la manière de nous en accommoder. Ce génial théoricien de la souveraineté rappelle aussi aux hommes qui savent le lire qu’ils ne sont pas des dieux.

 

Voir aussi Jean-Jacques Rousseau pour penser le XXIe siècle

PENSER LA REPUBLIQUE, LA GUERRE ET LA PAIX. Sur les traces de Jean-Jacques Rousseau

 

Jean-Pierre Chevènement le coeur à l'ouvrage (Le souverainisme à l’épreuve de la mondialisation)

 

Cet article est le 156ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT

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