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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 23:00

L‘Afrique sahélienne est en état de légitime défense

 

Mes souvenirs du Mali - de Mopti et de Bamako, notamment - datent de 1969. C’était dans le cadre d’un voyage organisé par mes camarades étudiants de la 118ème promotion de l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Rennes (aujourd’hui Agrocampus). Un voyage d’un mois, en juillet-août 1969, partant du port de Marseille avec l’Ancerville, l’arrivée à Dakar puis l’accueil formidable au Mali et, enfin, la Côte-d’Ivoire et Abidjan, puis retour vers Marseille. Je pense à mes camarades maliens, que je salue, Daoule Diallo Ba, Modibo Diakite, Vincent Dembele et Moctar Toure.

 

 

Une guerre inévitable

 

C’était prévisible et programmé. Cette guerre au Mali était inévitable. Les combattants djihadistes s’étaient installés dans le nord sahélien du Mali. Ils ont voulu opérer par surprise en lançant une offensive visant à déstabiliser l’ensemble du Mali, pensant que les alliés du Mali n’étaient pas prêts à réagir. Mais la France a réagi au quart de tour et il le fallait. Sinon, Bamako courait le risque de tomber en quelques jours.

 

Le nord du Mali était devenu une région difficilement contrôlable, minée par les mouvements rebelles et terroristes. A travers une carte animée, "Le Monde" vous propose un décryptage de la situation géopolitique de ce territoire, désormais terrain de guerre de l'armée française.

Voir Le Monde, 18 janvier 2013 : Vidéo : la carte du Mali décryptée. Et aussi :

 

France Info (19 janvier 2013) : Pourquoi la France est-elle partie faire la guerre au Mali ?

Pascal Riché (Rue89, 12 janvier 2013) : Pourquoi la France entre en guerre au Mali

 

"L'enjeu n'est pas pour nous de conquérir un territoire, d'accroître notre influence ou de chercher je ne sais quel intérêt commercial ou économique, ce temps là est fini. En revanche notre pays, parce que c'est la France, doit venir en aide à un pays. Ce pays ami est l'un des plus pauvres du monde et il est victime depuis trop de mois, pour ne pas dire d'années, de ce terrorisme qui prend maintenant des formes de plus en plus redoutables", a-t-il poursuivi, répétant que "la France n'est pas seule". (François Hollande, Le Monde, 19 janvier 2013)

 

Le Mali, un Etat fragilisé, voire en déliquescence

 

Le Mali n’avait pas réussi à enclencher une trajectoire positive. Derrière une façade démocratique, la corruption politique était généralisée. Voir cet article, qui le disait à demi-mot : Dans le Mali démocrate, la jeunesse doute de l'avenir (Le Figaro, Thierry Oberlé, 28 mai 2010)

 

Le point de vue de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense*

Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat, lors du débat sur l'intervention française au Mali, mercredi 16 janvier 2013. Voir Vite et fort

 

(…) Certes la guerre est toujours haïssable, mais il est des guerres inévitables. Celle-là l’est, car elle répond à un souci de légitime défense non seulement de la part du Mali, mais aussi des pays d’Afrique sahélienne, y compris l’Algérie, et des pays européens clairement visés comme le nôtre par les menaces d’Aqmi .

Certes une solution politique partielle avec les groupes rejetant le terrorisme, eût été préférable, pour isoler les groupes terroristes et rétablir à moindre frais l’intégrité territoriale du Mali ce qui implique un modus vivendi durable entre les populations du Nord et du Sud du pays. Une telle perspective n’aurait pas dispensé, en tout état de cause, de réduire les éléments terroristes dans leurs repaires du Nord-Mali. Mais le choix d’Ansar El dine, groupe touareg fondamentaliste, et de son chef Lyad ag Ghali de rompre toute négociation avec le MNLA et de se joindre aux groupes terroristes que sont Aqmi et le Mudjao, pour menacer Bamako et mettre à bas la République et l’Etat du Mali, ont rendu caduque une telle perspective.

Il n’était tout simplement pas possible de laisser se constituer sur les décombres de la République malienne un sanctuaire du terrorisme au cœur de l’Afrique.

La réactivité exceptionnelle des forces armées françaises doit être saluée et hommage rendu à nos soldats tombés dans l’accomplissement de leur devoir, au service de la France.

On mesure à l’occasion de ces évènements l’intérêt des forces françaises pré-positionnées et l’erreur d’appréciation, que j’avais signalée lors de l’adoption du « Livre blanc », qui consistait à ne vouloir conserver qu’une seule base en Afrique de l’Ouest. Heureusement il restait encore quelques forces disponibles à Dakar, à Ndjamena et en Côte d’Ivoire
(…).

Au moment où le Président de la République, François Hollande, vient de déclarer, à Alger, le 20 décembre 2012, devant les deux chambres du Parlement algérien, vouloir « ouvrir une nouvelle page dans les relations entre la France et l’Algérie », il ne faudrait pas que ceux qui ne sont pas encore résolus à tourner la page, empêchent, par myopie, la construction au Sahel avec tous les pays riverains d’un espace pacifique et stable, durablement purgé du terrorisme. Celui-ci n’apporterait que malheur à la population de ces régions.

Nous comptons sur le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, sous l’autorité du Président de la République, pour bâtir un avenir partagé entre la France, l’Algérie et les pays africains amis. Cette vision politique est nécessaire pour résoudre les immenses problèmes qui se posent aujourd’hui à cette région, à commencer par celui de sa sécurité. Nous faisons confiance au gouvernement et à vous particulièrement, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, pour mettre en œuvre les médiations nécessaires, tisser les alliances, coordonner l’effort. Certes, c’est une tâche gigantesque mais le soutien du pays tout entier ne vous fera pas défaut si cet effort lui est convenablement expliqué dans toutes ses dimensions, comme nous n’en doutons pas vous concernant, et comme nous y encourageons l’ensemble du gouvernement.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Sonia Mabrouk sur Public Sénat, le 16 janvier 2013.

"La France ne doit pas subordonner son calendrier à des aides qui viendront peut-être trop tard"

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, le 17 janvier 2003.

"Rien n'est possible concernant le Mali sans le concours de l'Algérie"

 

* Au Sénat, l’ancien ministre de la Défense est l’interlocuteur direct du gouvernement concernant cette guerre au Mali.

 

Cet article est le 24ème paru sur ce blog dans la catégorie Afrique.

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