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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 21:47

Les militants socialistes étaient présents sur le terrain

 

Il y a 40 ans, le 4 mai 1973, nous étions 12 à Saint-Berthevin - près de Laval, en Mayenne - réunis chez Michelle et Daniel Legay ce soir-là afin de créer une nouvelle section du Parti socialiste.

 

Cette date avait été choisie en fonction de la disponibilité de Francis Bour, ancien directeur de cabinet du ministre Robert Buron (Wikipédia). Celui-ci était décédé le 28 avril 1973 et sa sépulture avait eu lieu à Villaines-la-Juhel le 3 mai, en présence de François Mitterrand. Francis Bour était adhérent du PS depuis le congrès d’Epinay-sur-Seine, en 1971, comme Robert Buron (Céas53), auteur du discours de clôture de ce congrès qui a profondément marqué l’histoire du socialisme en France.

Le 18 mars 1971, Robert Buron participe à Paris à un grand meeting d'union de la gauche avec les dirigeants du PCF et du Parti socialiste. Il lance un appel aux chrétiens à rallier la gauche. Robert Buron participe au congrès d'Épinay du Parti socialiste en 1971. Sa motion Vie nouvelle- Objectif 72 recueille 1,5 % des suffrages. Il est maire de Laval de 1971 à sa mort en 1973 (Wikipédia).

 

Michelle Legay, conseillère municipale de Saint-Berthevin depuis 1971, élue dans l’équipe du maire (centre droit), Bernard Le Godais, souhaitait bénéficier des réflexions d’une section PS et amorcer une opposition municipale. C’est, à sa demande, que j’ai été élu secrétaire de section, après m’être engagé à habiter Saint-Berthevin, ce qui fut fait rapidement.

 

La section PS de Saint-Berthevin a travaillé sur les questions de politique nationale mais aussi municipale. Le dimanche 26 octobre 1975, elle organisait un déplacement en car à Hérouville-Saint-Clair (Calvados), près de Caen, afin d’étudier l’action d’une municipalité socialiste (majorité d’union de la gauche depuis 1971). En 1976, elle soutenait la lutte des travailleurs de l’entreprise Gruau et préparait une liste en vue des élections municipales de mars 1977. C’était une première pour la gauche à Saint-Berthevin. La liste d’union de la gauche (PS-PCF) était arrivée en 3ème position mais c’était une bonne façon de marquer son territoire électoral.

 

Au niveau national, les élections législatives en 1978 étaient gagnables par la gauche mais finalement perdues en raison de divisions, à l’initiative du Parti communiste. Il fallut attendre 1981 pour voir la gauche réussir à l’élection présidentielle, à la 3ème tentative (après 1965 et 1974) de François Mitterrand (Wikipédia), alors qu’il n’était plus très jeune (64 ans).

(…) À force d'opiniâtreté et grâce à son habileté de stratège, il a néanmoins réussi à s'imposer comme chef de file de la gauche non communiste. D'abord en s'affirmant comme principal opposant au général De Gaulle en 1965. Ensuite, en prenant le contrôle du Parti socialiste, au cours du congrès d'Épinay en 1971, en s'appuyant à la fois sur l'aile droite (motion Mauroy/Gaston Defferre) et l'aile gauche (motion Chevènement) du parti. L'année suivante, l'Union de la gauche, stratégie poursuivie par Mitterrand depuis le début des années 1960, se concrétise avec l'adoption d'un programme commun de gouvernement par le Parti socialiste, le Parti communiste français, et le Mouvement des radicaux de gauche, portant notamment sur les nationalisations, la réduction du temps de travail et le désarmement nucléaire (…)

Malgré la défaite sur le fil de François Mitterrand à l'élection présidentielle en 1974, la dynamique électorale du PS est bien enclenchée dans les années 1970 (…). La rupture entre les deux partis est consommée lors de la renégociation du programme commun en 1977 (…).

 

J’ai vécu l’élection présidentielle en tant que mandataire départemental de François Mitterrand. Depuis le congrès de Metz, en 1979, étant à la tête du courant CERES (Chevènement), majoritaire en Mayenne en alliance avec le courant Mitterrand (les motions Mauroy et Rocard étant minoritaires, ensemble), j’étais responsable départemental et cela durera jusqu’au congrès de Bourg-en-Bresse, en 1983.

 

Résultats. Voir Élection présidentielle française de 1981 - Wikipédia

(…) Mitterrand a obtenu 51,76 % des voix exprimées, choisi par 15 708 602 électeurs, soit 1 065 956 de plus que son adversaire, et 8 202 302 de mieux que son résultat du premier tour, quand Valéry Giscard d'Estaing n'a rallié que 6 419 874 nouveaux électeurs. Par rapport au second tour de 1974, le score du candidat socialiste s'est amélioré de 2 736 658 votes. Le taux d'abstention (14,13 %) a été faible : par rapport au premier tour, 1 733 470 électeurs supplémentaires se sont déplacés. Les votes blancs et nuls ont doublé entre les deux tours. François Mitterrand a avant tout bénéficié d'un bon report de voix : 92 % des communistes, 53 % des écologistes, et 18 % des gaullistes selon la Sofres. François Mitterrand a remporté la majorité dans 65 départements de la France métropolitaine ; il en a conquis 25 de plus qu'en 1974. Les différences catégorielles entre l'électorat de Mitterrand et celui de Giscard d'Estaing ne sont pas très marquées. On peut néanmoins noter que, en moyenne, l'électeur de gauche est légèrement plus masculin, jeune et salarié que l'électeur moyen de droite  (…).

 

Commentaires 30 ans après

 

10 mai 1981 : les leçons d'une victoire (Le Monde, Jean-Noël Jeanneney, 7 mai 2011)

 

Dans un article qui aurait pu porter le titre d'un de ses livres, Leçon d'histoire pour une gauche au pouvoir, le président du conseil scientifique de l'Institut François-Mitterrand explique pourquoi, selon lui, le premier secrétaire du Parti socialiste l'a emporté en 1981 : la "maîtrise des rythmes", d'abord, autrement dit "l'art de réinjecter de la lenteur dans la vie publique". L'homme qui voulait "donner du temps au temps", rappelle l'historien, savait "créer lui-même l'événement sans se le laisser imposer". Il s'est déclaré tardivement candidat (le 8 novembre 1980), puis a fait une campagne courte. Bref, il ne s'est pas épuisé, et a su éviter d'épuiser l'opinion. Les souvenirs de Jean Glavany à propos de la campagne de 1981, racontés quelques pages plus loin, vont dans le même sens - et rappellent au passage quelques éléments de bon sens sur l'usage des sondages en période électorale.

Aux autres ingrédients de la victoire - un ancrage résolument à gauche et une capacité à "faire confiance aux vertus de sa propre pédagogie", au risque de prendre l'opinion à revers (ce qui fut le cas à propos de la peine de mort) -, Jean-Noël Jeanneney ajoute une autre réflexion, elle plutôt inspirée par les échecs postérieurs à 1981 : les socialistes, selon lui, auraient dû constituer à l'époque où ils étaient dans l'opposition une sorte de "contre-gouvernement", à la manière des Britanniques. Gage d'efficacité pour les lendemains de victoire, il s'agit, dit-il, d'un besoin "impérieux" aujourd'hui.

 

10 mai 1981, triste anniversaire  (Le Monde Diplomatique, Serge Halimi, 10 mai 2011)  

(…) En définitive, la question n’est pas tant de savoir, trente ans après, si les socialistes ont « échoué » ou s’ils ont « réussi ». Ils ont échoué sur le front de l’emploi et sur celui de l’égalité sociale. Ils ont réussi sur ceux de l’inflation et des taux de profit. Le problème, c’est qu’on attendait d’eux qu’ils livrent la première bataille, pas qu’ils remportent la seconde.

 

La refondation socialiste en France passe par une profonde réorientation de l’Europe

 

Ayant vu de près comment le PS s’est éloigné des idées qui l’avaient amené aux responsabilités en 1981 - Mitterrand a délaissé le socialisme pour se réfugier dans la perspective européenne - et comment les peuples ont perdu la main dans cette Europe néolibérale dépourvue de sens et de cap, je suis persuadé qu’une politique de gauche n’est possible en France qu’en imposant à l’Europe une remise à plat de son identité dévoyée, en insufflant le retour de la démocratie et le respect des souverainetés nationales.

Voir Les socialistes, les altermondialistes et les autres (Gaël Brustier, Edition Bruno Leprince, 2008 - commentaires de Samir Amin, Le Monde Diplomatique, décembre 2008)

Ce livre, qui analyse les raisons de l’abandon d’un projet socialiste en France, met d’emblée en cause l’adoption d’une « idéologie européaniste ». Conçue pour rendre le socialisme illégitime, voire illégal, cette idéologie de substitution annihile tout espoir social. De surcroît, plus l’Europe sera capitaliste, moins son capitalisme sera européen. L’atlantisme, indissociable de l’européanisme, ruine toute perspective internationaliste des travailleurs et des peuples.

La refondation socialiste en France passe donc par la déconstruction de l’Europe. Il n’y a plus en France de parti des ouvriers et des employés (60 % de la nation) depuis que le Parti socialiste (PS) a choisi de ne s’adresser qu’aux classes moyennes. En contrepoint des thèses d’Antonio Negri, l’auteur invite les contre-pouvoirs à envisager l’exercice du pouvoir. Il propose une géopolitique alternative à l’euro-atlantisme fondée sur le rapprochement entre Paris, Berlin et Moscou, renforcée par des alliances avec les peuples d’Amérique latine. Peut-être pourrait-il prolonger l’axe de libération de la tutelle de Washington jusqu’à Pékin, et celle des alliances anti-impérialistes en direction des pays d’Asie et d’Afrique.

 

Voir Europe à refonder : Michel Sorin propose de créer des groupes CiViQ - 30 avril 2013

 

Cet article est le 137ème paru sur ce blog dans la catégorie Gauche France

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