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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 21:56

L’enjeu, c’est le maintien d’une agriculture familiale

 

La grève du lait en Europe était strictement professionnelle. Le combat des producteurs de lait (voir sur ce blog Bruxelles : Pascal Massol et l'APLI estiment avoir marqué des points - 7 octobre 2009) s’ouvre désormais sur les autres productions agricoles et sur la société. Il prend une dimension sociale, car il est perçu comme un enjeu de société. C’est la survie d’une agriculture familiale dans toute l’Europe qui est en jeu dans les négociations européennes qui ont lieu à Bruxelles ou à Luxembourg.

 

Les responsabilités des institutions européennes sont lourdes dans le virage libéral qui a été pris dans les années 1990 et, plus encore, lors de la réforme de la Politique Agricole Commune en 2003. La gestion des quotas laitiers par la Commission européenne est calamiteuse, purement idéologique.

 

La Commissaire européenne à l’agriculture, Mme Fischer Boel, bat les records à cet égard, refusant d’agir pour faire baisser les volumes produits (le surplus de production est limité à 3%). Par contre, elle n’hésite pas à demander aux Etats membres de lui accorder des compétences accrues pour réagir aux aléas du marché (voir un article paru le 9 octobre sur le site de La Libre Belgique Lalibre.be - Lait: La Commission UE veut plus de compétences).

 

De nombreux élus politiques mettent en cause la gestion européenne du dossier laitier. Ainsi, le président de la Région Basse Normandie, Laurent Beauvais, défend l’exploitation familiale, ou de taille moyenne, la seule à même de pouvoir permettre le développement d’une agriculture diversifiée et respectueuse du territoire.

Voici ce que Laurent Beauvais écrivait, le 10 octobre, sur son blog, sous le titre Dialogue de sourds à Bruxelles :

Je viens de passer 48 h à Bruxelles comme je m'efforce de le faire une fois par trimestre pour faire le tour des dossiers bas-normands qui ont une dimension fortement européenne. A l'agenda pour ce déplacement : la recherche, la politique régionale (les fonds Feder se consomment mal en Basse-Normandie !) et l'agriculture avec la question laitière.
J'ai ainsi été reçu par Jean Claude DEMARTY, Directeur général de l'agriculture, désigné, après la rencontre ratée des ministres de l'agriculture du 5 octobre dernier, comme chef du groupe d'experts qui doit faire des propositions en juin prochain ( ! ) sur la question des prix du lait.


Dialogue de sourds !

En effet j'ai découvert un haut fonctionnaire complètement fermé aux analyses qui sont faites sur le terrain à propos de la disparition attendue des quotas. Il considère que les pays membres ne reviendront pas sur la décision prise en 2003 de supprimer ce qui avait été crée en 1984.
J'ai présenté les initiatives prises en région et ai rappelé une  revendication immédiate des producteurs : le gel de l'augmentation des libérations des quotas de 1%. Sur cette question il réaffirme que la commissaire danoise, qui termine son mandat, s'y oppose totalement. Il m' a dit qu 'il fallait être moderne, me faisant ainsi comprendre que vouloir défendre un modèle d'exploitation familiale était ringard !

Je me suis heurté à un mur
. Le travail des experts européens est de proposer une nouvelle régulation que l'on définit en ce moment par "contractualisation" et qui est rejetée massivement.

Je suis très inquiet sur la suite des évènements
. On a compris que la FNSEA voulait reprendre la main en organisant des manifestations à sa mode (finie la grève, à l'assaut des préfectures !) et en privilégiant la revendication du très court terme ("l'année blanche " et des aides comme à l'ancienne !),  misant moins sur le long terme (il m'apparaît que le syndicat majoritaire est favorable à la "contractualisation" ? C'est à préciser).

Le Ministre Le Maire tarde à répondre à la demande RV que les 3 Présidents des Région Pays de la Loire, Bretagne et Basse-Normandie, avons faite.


Pour sa part, Pascal Massol et ses amis de l’APLI ont publié un communiqué le 8 octobre sur le site de l’APLI (voir
ASSOCIATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE LAITS INDEPENDANTS est ...)

 

Les actions et la mobilisation générées par l’APLI et l’EMB ont modifié le calendrier de l’ensemble de la filière laitière Française et Européenne. Aujourd’hui, après seulement 6 mois de gestation et quelques semaines d’existence, un bilan s’impose.

 

·         La régulation de production comme arme de maintien du prix est acquise par les élus Européens.

·         Les moyens d‘analyse et de construction ont été instaurés dans la foulée.

·         L’acquisition qu’une interprofession rénovée et plurielle est nécessaire.

·         La contractualisation a disparu du vocabulaire et n’apparaît plus comme l’unique alternative à la crise laitière.

·         La notion de rémunération du travail n’est plus taboue.

·         Tous les cours des produits laitiers sont en hausse. Ces augmentations ne peuvent être répercutées aux producteurs sous couvert, du dernier contrat en vigueur, signé le 3 juin.

·         L’argument de la non valorisation d’une partie de la production, n’est plus recevable. Par voie de conséquence, la flexibilité n’a plus de raison d’être appliquée.

·         La baisse de prix annoncée par les industriels en fin d’année, n’est plus d’actualité.

·         La détresse des éleveurs et l’urgence d’un plan de sauvetage sont reconnues.

·         L’incapacité chronique de Mme Fischer Boel est confirmée.

 

L’APLI se félicite du travail d’écoute, de compréhension, de mobilisation et d’engagement du Ministre de l’agriculture, Monsieur Bruno Le Maire, ainsi que de l’appui d’une majorité d’élus, toutes tendances confondues.

 

L’APLI apporte donc son soutien total et ferme, à Bruno Le Maire, dans la poursuite de ses démarches et s’engage à ne juger son action qu’après propositions concrètes. L’APLI rappelle toutefois qu’en cas de déception ou de manipulation, la réaction de ses adhérents sera proportionnelle au calme et à la rigueur dont l’association a fait preuve jusqu’à ce jour.

 

Association transversale et spécialisée, l’APLI a conscience que toutes les filières agricoles sont touchées par la crise, mais surtout par des années d’immobilisme et de rejet des réalités de terrain.

L’association s’associe au désarroi de tous les agriculteurs, quelque soit la production, et remercie ceux qui les soutiennent dans leur lutte pour un lait équitable. Mais fidèle à sa ligne de conduite, respectant les biens et les personnes, l’APLI ne participera à aucun mouvement de revendication, visant à déranger les consommateurs.

 

Conforté dans ses positions par les acquis obtenus en quelques jours, l’APLI rappelle la méthode qui a généré son succès :

. Se prendre en main individuellement pour des solutions collectives.

. Respecter autrui pour être respecté.

. Etre objectif dans l’analyse et créatif dans les propositions.

. Rester positif, déterminé et droit.


 

Pascal Massol et les producteurs de l'APLI à Bruxelles le 5 octobre, en compagnie de l'eurodéputé José Bové

Cet article est le 138ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC
.

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