C’est la gauche dans son ensemble qui doit gagner
Jean-Luc Mélenchon doit mettre son talent au service de la gauche, afin qu’elle réussisse, rassemblée. La voir divisée, comme c’est le cas actuellement, désespère son électorat potentiel. Cela fait le jeu de la droite et de l’extrême droite.
En 2010, j’avais comparé les deux personnalités politiques que sont Mélenchon et Chevènement. J’ai connu les deux mais en étant, depuis 40 ans, très proche du second (sauf entre 1993 et 2001 - j’étais resté au PS, ne l’ayant pas suivi au Mouvement des Citoyens). A aucun moment, je ne les ai vus alliés. Chacun met d’abord l’accent sur ce qui les sépare.
- Quand j’ai rencontré Jean-Luc Mélenchon, le 23 octobre 2008, à Laval - où il était venu soutenir Hervé Eon, le porteur de la pancarte « casse-toi, pov’ con », poursuivi en justice pour offense au chef de l’Etat - ses premiers mots étaient pour souligner son désaccord avec Jean-Pierre Chevènement. Il m’avait, ensuite, confié le caractère imminent de son départ du PS.
- J’ai aussi le souvenir, après l’élection présidentielle de 2002, sur les ondes de France Inter, des déclarations fracassantes de Mélenchon, appelant au dépassement de la conception républicaine de Chevènement, et ne craignant pas d’affirmer que celui-ci avait fait son temps. J’en avais été meurtri.
En fait, s’ils sont tous les deux républicains de gauche, ils ne le sont pas de la même façon. Voir Chevènement et Mélenchon : deux républicains, vus par Michel Sorin - 22 avril 2010.
Ce qui importe, au-delà de leurs différences, c’est leur contribution à la réussite de la gauche.
L’un et l’autre ont fait savoir qu’ils accepteraient d’être premier ministre, si Hollande le leur demandait.
Voir Chevènement accepterait de conduire un gouvernement de salut public - 27 avril 2013 et Mélenchon : « Si Hollande me propose d'être Premier ministre, j’y vais immédiatement » (RMC, 3 mai 2013).
L’un et l’autre se réfèrent à Jean Jaurès (voir Jean-Pierre Fourré a raconté Jean Jaurès à Saint-Berthevin le 2 février - 13 février 2012). Mais est-ce le même Jaurès ?
Jean-Paul Damaggio aime bien Mélenchon, ce qui ne l’a pas empêché d’effectuer une analyse critique de ses déclarations. Voir, sur le blog « La Sociale » : Mélenchon aime citer Jaurès (9 mai 2013).
(…) Aujourd’hui Mélenchon et le Parti de Gauche aiment parsemer leurs discours et leurs textes de citations de Jaurès. C’est ainsi que Mélenchon a terminé son intervention du 5 mai 2013 par ce socialiste célèbre. Ceci m’incite à écrire cet article qui ne va pas me faire des amis car, quand on a la chance d’avoir un tribun qui relance l’espoir démocratique, il vaut mieux l’encenser. Je me contente d’avancer quelques faits; donc merci de juger les faits et non d’inventer des intentions…
Mélenchon et le culte du chef (…)
Mélenchon au-dessus des partis (…)
Mélenchon et l’ancrage politique (…)
Mélenchon et l’analyse du capitalisme actuel (…)
Mélenchon et la Sixième République (…)
Conclusion : Nous avons beaucoup à apprendre des combats de Jaurès, de sa méthode, de sa fermeté, de sa clarté mais pas à des fins utilitaires. Et j’ose espérer que Mélenchon lui-même a beaucoup à apprendre des uns et des autres et autant de ses laudateurs que de ses critiques. La révolution qu’il appelle de ses vœux ne sortira pas de sa tête, mais d’un mouvement social avec lequel nous devons chercher à construire notre propre conscience pour avancer pas à pas dans la lutte des classes.
Cet article est le 138ème paru sur ce blog dans la catégorie Gauche France