Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 22:51

Le mode de production industriel capitaliste dans une impasse

 

Les gestionnaires du marché du porc, côté producteurs, tirent le signal d’alarme. Avec la hausse, en partie spéculative, du prix des céréales, le prix moyen de l’aliment est passé de 180 euros la tonne à 200, voire 210-220 euros. Le surcoût du prix de revient du kilo de porc produit était évalué à 16 centimes, il y a un mois, par Fortuné Le Calvé, naisseur et engraisseur de porcs dans le Morbihan, président du Comité régional porcin de Bretagne (il représente 8 000 éleveurs bretons, 56% de la production de porc en France). Selon ce représentant des groupements de producteurs de porcs, 30% des producteurs ne gagnent rien depuis 2006 (L'AVENIR AGRICOLE, 20 août, Christian Evon).

 

Selon le même hebdomadaire d’informations générales et agricoles - dont je recommande la lecture – dans son édition du 17 septembre, un fabricant d’aliments a voulu faire un geste de solidarité envers les producteurs de porcs en n’installant pas son stand au SPACE de Rennes. Alain Oger observe que les producteurs ont perdu 12 centimes par kilo de porc durant les 7 dernières années. Actuellement, les fabricants d’aliments soutiennent la filière financièrement. Mais ils vont devoir répercuter 30 euros par tonne d’aliment. Beaucoup de producteurs ne vont pas pouvoir faire face. 20% sont déjà endettés à plus de 110%. Le désarroi est énorme. Il y a besoin d’une augmentation de 15% du prix de la viande. Comment faire ? Le brassard noir des fabricants d’aliments ne suffira pas à trouver la solution.

 

Il est loin le temps où la filière porcine bretonne se sentait capable d’affronter avec succès le libéralisme.

Maryline Chesnel (Apli, Manche) m’a transmis un article de presse, non daté (il a une quinzaine d’années), dans lequel les bretons, par l’intermédiaire de Robert Kérisit, dirigeant de l’Institut technique du porc, considèrent que leur filière est suffisamment compétitive pour affronter la concurrence des autres bassins de production. Ils n’avaient pas prévu qu’une crise d’une telle gravité puisse survenir un jour.

 

Voici ce qu’en pense Marc Reybaud - il travaillait avec Robert Kérisit quand il était responsable porcs à l’Etablissement de l’Elevage de la Mayenne (j’ai fait mon mémoire de fin d’études ENSAR sous sa direction, sur le thème de la gestion technique des troupeaux de truies) :

 

(…) J'avais eu l'occasion de discuter avec Robert K du fait qu'en Europe la concentration de la production porcine se ferait dans 2 régions : Pays Bas et Bretagne, car l'environnement (recherche, vulgarisation, coopératives, usines aliments, filières) donnait un réel avantage compétitif d'autant plus que les autres régions n'avaient pas eu le dynamisme pour investir, s'organiser et conquérir ce marché. Cette position de Robert K était bien la traduction d'une réalité ; actuellement le fait nouveau est la concurrence de l'Allemagne qui semble revenir dans la course grâce à une politique nationale de soutien. 

Les éleveurs qui n'ont pas pu suivre et intégrer les progrès techniques, qui n'ont pas été dans un environnement favorable dans le passé ou qui n'ont pas eu un accès à du capital pour investir, ont été systématiquement éliminés, cette situation est à mon avis toujours d'actualité. 

Il y a eu 2 types de productivité : l'amélioration de la productivité de l'animal par le progrès zootechnique/génétique et la mécanisation qui a augmenté la productivité du travail.

La maîtrise zootechnique (homogénéisation des animaux par la génétique permettant une alimentation standardisée, la maîtrise sanitaire et des bâtiments grâce à l'homogénéisation des animaux et aux progrès de nos connaissances) a entraîné une amélioration des performances zootechniques mais aussi une concentration de la production tant au niveau des élevages que des régions. Cette évolution a conduit à une production capitalistique avec pour conséquence une substitution massive du capital au travail.  

Remarque : le progrès zootechnique, donc l'amélioration des performances animales aurait pu se développer dans des élevages artisanaux basés sur moins de capital mais plus de travail, de formation et de compétence.

Mon développement est valable pour les volailles et le porc, il est moins vrai en production laitière ou viande bovine car l'amélioration génétique est difficile:1 vache = 0,8 veau par an (le tri est limité) ; 1truie = 20 porcelets par an (le tri est efficace.)

 

Cet article est le 199ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

Partager cet article
Repost0

commentaires