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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 22:27

Les peuples palestinien et israélien aspirent à la paix

 

La politique israélienne ne permettant pas aux négociations avec les palestiniens d’aboutir, il est légitime que la demande de création d’un Etat palestinien soit présentée dans le cadre de l’ONU. Cela contribuera à relancer les négociations et cela va dans le sens de la volonté des deux peuples, palestinien et israélien, qui aspirent à vivre dans la dignité et la liberté.

 

Voici les prises de position d’élus du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC).

Jean-Pierre Chevènement (sénateur du Territoire de Belfort, 19 septembre) : La France doit dire oui à la création d’un Etat palestinien souverain

On ne peut se réfugier sans hypocrisie derrière l’exigence d’une négociation entre Israël et l’Autorité palestinienne pour s’opposer à la demande de celle-ci de voir reconnue par l’ONU un Etat palestinien souverain. C’est faire comme si la poursuite de la colonisation de la Cisjordanie par Israël n’avait pas empêché jusqu’ici toute négociation sérieuse.

Le changement de cap du Président Obama, signe de son affaiblissement intérieur, ne saurait être un argument valable pour amener la France à renoncer à la position qui a été celle de tous les Présidents de la République jusqu’à Nicolas Sarkozy : la reconnaissance d’un Etat palestinien à côté d’Israël avec, bien évidement les garanties de sécurité que cela implique.
La France compromettrait son influence dans le monde arabe mais aussi dans le reste du monde en adoptant le « deux poids deux mesures ». Il ne peut y avoir d’exception au droit de chaque peuple à disposer de lui-même.

 

Christian Hutin (député du Nord, 20 septembre) :

 

Aujourd’hui, le statu quo n’est plus possible au Proche-Orient. La situation actuelle entre Israël et la Palestine est lourde de menaces. L’Autorité palestinienne a l’intention de demander aux Nations unies, réunies à partir du 13 septembre 2011 en 66ème assemblée générale, son admission comme Etat. La France va donc être appelée à se prononcer. Elle doit répondre positivement et sans ambiguïté à cette demande légitime. Il faut reconnaître un Etat palestinien viable et souverain aux côtés de l’Etat d’Israël dont le droit à l’existence et à la sécurité doit être pleinement reconnu et garanti.

Il est temps que la Palestine se constitue en Etat, au nom du droit à l’autodétermination des peuples. En s’appuyant notamment sur les résolutions 181 (1947), 242 (1967) et 338 (1973). En réalité depuis l’assassinat d’Itzak Rabin le 4 novembre 1995, par un extrémiste israëlien , le processus dit « de paix » ne fonctionne plus. La colonisation des terres palestiniennes par Israël, la perpétuation d’un terrorisme palestinien, ont empêché la confiance nécessaire à son application.
 
Il est donc temps de mettre fin à l’incertitude et au déni de droit. La reconnaissance d’un Etat palestinien est de nature à provoquer un réajustement diplomatique  et politique salutaire. Il ne faut pas désespérer le peuple palestinien du droit et de la communauté internationale. Cette reconnaissance n’a bien sûr de sens que si elle conforte le droit et la paix. Le peuple palestinien a droit à son Etat, un Etat inscrit dans les limites antérieures au conflit de 1967. Israël a droit à une reconnaissance entière et à sa sécurité.

Les modalités des ajustements que supposent la mise en œuvre de cette reconnaissance croisée, portant sur les échanges éventuels de territoires et de populations ainsi que sur le statut de Jérusalem, ne peuvent être le fruit que d’une négociation postérieure entre les deux Etats. La reconnaissance de la Palestine comme Etat souverain membre des Nations unies est la meilleure réponse qui peut être apportée au mouvement pour la démocratie apparu dans le monde arabe et en Israël ces derniers mois.

  

MRC national 005 TClaude Nicolet (conseiller régional Nord-Pas-de-Calais) : Avec l'arrêt du processus de paix, le statu quo n'est plus possible (La Voix du Nord, 24 septembre, Olivier Berger). Claude Nicolet, adjoint MRC aux relations internationales à Dunkerque et historien de formation, est président du Réseau de coopération décentralisée pour la Palestine depuis 2004. Fort d'une dizaine de visites à Gaza City (jumelée avec Dunkerque depuis 1996 à l'initiative de Michel Delebarre), il déchiffre le bras de fer palestinien entrepris à l'ONU...

 

-Comment analysez-vous le discours d'hier de Mahmoud Abbas ?

 « Son discours a été classique mais efficace, ne manquant pas d'émotion ni d'ironie quand il félicite le Sud-Soudan d'être devenu le 193e membre de l'ONU la semaine dernière. Il a été grave en dénonçant la colonisation et l'attitude du gouvernement israélien. Il n'avait pas de raison de se retenir. Il sait le veto américain et son discours était également destiné à tous les Palestiniens. Il fallait montrer une stature et il n'a pas reculé devant les pressions internationales. Il n'a pas cédé mais il n'avait pas le choix. Il a mis la communauté internationale face à elle-même et gagné une espèce de stature morale. »

  

- Pourquoi a-t-il soudain décidé de faire une demande d'adhésion à l'ONU ?

« Avec l'arrêt du processus de paix, le statu quo n'est plus possible au Proche-Orient. Mahmoud Abbas est politiquement coincé, d'une part à cause d'un gouvernement israélien qui s'est radicalisé sur la question des colonies, et d'autre part, parce qu'il est dans une impasse au niveau de sa politique intérieure malgré l'accord entre le Hamas et le Fatah. Il essaye de tracer une ligne politique, de reprendre la main. Il a perdu beaucoup de crédibilité, y compris devant les Palestiniens. »

  

- Que peut gagner la Palestine avec ce défi ?

« Cette bataille diplomatique acharnée pour dissuader les Palestiniens démontre qu'il y a quelques petits enjeux derrière tout cela. Passer d'un statut de territoire occupé à un État occupé n'aurait rien d'anodin. Si la Palestine ne peut adhérer mais devient observateur non membre (comme le préconise la France), elle ne pourra pas voter mais aura accès à tous les droits, les textes, les traités, les organismes comme l'UNICEF... Par exemple, elle se bat pour le classement de la vieille ville d'Hébron au patrimoine mondial de l'UNESCO. Aujourd'hui, c'est impossible car son État n'existe pas. Or Hébron est un lieu de crispation très fort avec une petite colonie juive qui cristallise le conflit. Il y a de vrais enjeux. Si l'entité Autorité palestinienne devient un vrai État avec un gouvernement, des ministres, la considération ne sera plus la même. Le domaine symbolique, ça compte en politique. »

  

- Pourquoi la France ne pousse-t-elle pas à l'adhésion ?

« La France est coincée par la position européenne qui fabrique de l'impuissance. L'Allemagne, de par son histoire, soutient Israël... »

 

- Comment sortir de cette crise diplomatique ?

« La procédure d'adhésion peut durer des semaines. Je crois à la puissance des idées, aux peuples acteurs de l'histoire. Les opinions publiques, épuisées des deux côtés, doivent rentrer dans le jeu. À long terme, il n'y a qu'une seule perspective puisque personne ne veut d'un État binational : deux États souverains vivant en paix avec des garanties de sécurité pour l'un et pour l'autre, basées sur le droit international. Géographiquement, il faut revenir aux frontières antérieures à la guerre de 1967. Il est presque déjà trop tard avec les colonies. La Palestine est un peu une peau de léopard parcellisée. Il y aura des ajustements à négocier entre eux, des échanges de territoires à effectuer. Pour l'instant, il n'y a plus aucune confiance entre les gouvernements israélien et palestinien. Mais les deux peuples aspirent à vivre tranquillement, dans la dignité et libres. »

 

Cet article est le 29ème paru sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.

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