L’épanouissement personnel au service de l’intérêt général
Lors du congrès MRC, à Paris (voir Tout sur le Congrès du Mouvement Républicain et Citoyen des 26 et 27 juin 2010), nous avons voté à l’unanimité pour l’adoption d’un Programme de Salut public, en même temps que sur la motion d’orientation pour les deux ans à venir (voir Congrès MRC 2010 Paris : motion d'orientation adoptée à l'unanimité).
Le programme de Salut public qui est proposé vise à redonner à toutes les femmes et à tous les hommes épris de progrès un objectif concret, réaliste, fondé sur les valeurs républicaines.
Ces valeurs n’appartiennent pas qu’au passé : la nostalgie n’est pas de mise. Elles sont modernes et forment un socle efficace sur lequel prendre appui pour lutter contre l’atomisation et l’anonie de nos sociétés. Elles sont le carburant qui permet à notre pays de conserver une influence sur notre avenir commun. Elles sont universelles, c’est-à-dire qu’elles peuvent parler et parlent effectivement à tous les peuples.
Ce texte se décompose en deux :
- l’exposé des motifs (voir Congrès MRC 2010 à Paris : pourquoi un Programme de Salut public),
- 40 priorités réparties en 4 grandes parties :
- la première : voir Orientations du congrès MRC 2010 : un nouveau pacte pour l'Europe
- la seconde : voir Orientations du congrès MRC 2010 : des règles au niveau international
- la troisième : voir Orientations du congrès MRC 2010 : une République laïque et sociale
- la quatrième, que voici :
IMAGINER UN NOUVEAU MODELE DE DEVELOPPEMENT
Parier sur la valeur du travail, sur l’intelligence et sur les savoir-faire est ce qui permettra à la France de rester dans le peloton de tête des nations industrialisées et ce qui permettra à tous les français de prendre leur part à la réussite collective. En misant sur les ressorts de la société salariale, nous prendrons les moyens du développement. Le développement durable, c’est à la fois miser sur les ressources humaines et sortir d’un mode de développement prédateur des ressources rares.
31 - Les jeunes, atout du développement économique, social et culturel
La qualité de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes est mauvaise en France, situation dont on ne sortira qu’en misant sur le dynamisme de la jeunesse, plutôt que sur la charité à son égard. Il est nécessaire de « reconnaître la valeur de la jeunesse », par un service civique et par l’accès à la formation, à l’emploi, au logement, à la santé et à la mobilité. La démocratisation de l’enseignement supérieur exige effort sur l’orientation, la qualité de l’enseignement, une revalorisation des bourses, une rémunération contre engagement de servir la collectivité.
32 - Un véritable statut affirmant la valeur du travail
Plutôt que la multiplication des statuts de salariés, il faut rechercher quelles règles simples peuvent structurer le droit du travail et mettre en place une véritable sécurité sociale professionnelle, en lieu et place de la multiplication des indemnisations individuelles de préjudices. En même temps, il est temps de réévaluer les revenus du travail par rapport à ceux du capital, par une véritable politique des revenus favorable au travail. Sur les retraites, il faut garantir le système par répartition et élargir l’assiette des cotisations aux revenus financiers, augmenter l’emploi des jeunes et des séniors, prendre en compte la pénibilité selon les métiers, relever les petites pensions et lier la durée des cotisations aux écarts d’espérance de vie.
33 - La recherche et la culture, facteurs de croissance et de développement
Il nous appartient d’identifier les quelques secteurs d’avenir sur lesquels l’effort d’investissement (grand emprunt) doit porter, en commençant par l’énergie et l’environnement, mais aussi la francophonie ou les mathématiques. Un effort de réinvestissement est nécessaire à long terme, financé par l’emprunt et associant laboratoires publics et privés. Le soutien à la culture doit toucher toutes les formes et expressions artistiques, sans favoriser un art officiel. L’enseignement artistique et le statut des professionnels de la culture sont essentiels.
34 - L’industrie, objectif d’action des forces sociales organisées
Il est nécessaire de développer une appropriation sociale des conditions de la politique industrielle, en en faisant un des domaines d’intervention de l’Etat, mais aussi des régions et un des objets de négociation sociale et du contrôle des représentants des salariés sur les décisions stratégiques des entreprises, une des modalités du lien entre les laboratoires et les entreprises. Un grand ministère de l’innovation associant la recherche à l’industrie doit s’articuler sur les pôles de compétitivité les plus dynamiques. Les exigences du développement durable doivent y être totalement intégrées et non comme un objectif à part. Les fonds salariaux sont un des objectifs qui peuvent contribuer au lien entre les salariés et leurs industries. Des fonds d’épargne populaire à pilotage public peuvent financer l’industrie sur notre territoire. Il faut en outre favoriser les coopératives et les mutuelles.
35 - Une limite au retour sur investissement des actionnaires
La rémunération excessive des actionnaires internationaux est un obstacle à la rentabilité des entreprises. Il pourrait être envisagé de fixer une « marge actionnariale limite autorisée », sanctionnée par une taxation très forte des profits distribués sous quelque forme que ce soit au delà de ce plafond considéré comme raisonnable, et qui abonderait un fonds public anti-OPA d’une part, et un fonds de financement de la protection sociale d’autre part.
36 - La nationalisation, instrument au service de la politique industrielle :
L’Etat est légitime pour intervenir, voire nationaliser quand une industrie est nécessaire à la communauté nationale (tel groupe industriel hier, telle banque aujourd’hui), en précisant quelle est la doctrine de l’intervention publique, les critères de sa gestion et ses moyens de contrôle. Le développement d’un véritable fonds souverain d’industrialisation sera un moyen pour lui donner de nouvelles marges de manoeuvre.
37 - La construction de logements répondant aux besoins
C’est un effort de construction public et privé sur plusieurs décennies qu’il faut promouvoir, notamment en Ile-de-France et dans certaines agglomérations tout en utilisant mieux le parc existant dans la plupart des villes. Une grande politique foncière doit être mise en place pour le rendre possible. Il faut associer à la quantité la qualité des relations sociales et la mise en oeuvre d’économies d’énergie, organiser le mélange des générations et des groupes sociaux et lutter contre la spéculation foncière et immobilière.
38 - Un système de soins alliant efficacité, égalité d’accès et qualité
Notre système actuel passe pour un bon compromis, mais il est menacé : désertification de certaines zones en offre de soins, marchandisation accompagnée pour les acteurs d’objectifs de rentabilité, imitation du modèle américain dans la réforme hospitalière. Les solutions sont à trouver dans l’implantation de maisons médicales, la refondation du rôle premier de l’hôpital public (notamment de proximité dans les zones défavorisées), la valorisation du médecin généraliste, des bourses pour financer les études avec engagement de pratiquer dans les régions défavorisées, une politique publique du médicament, la diversification des modes de rémunération des professionnels comprenant une part à l’acte et une part liée à des missions de service public, l’augmentation raisonnable du nombre des médecins et l’accès à de nouvelles missions des personnels paramédicaux plus nombreux et mieux formés.
39 - Une politique familiale fondée sur l’égalité entre hommes et femmes
La fécondité est plus forte en France que dans d’autres pays européens. Une des raisons en est que la France a depuis longtemps à la fois une politique familiale et une politique d’égalité professionnelle des hommes et des femmes même si beaucoup reste à faire. Il y a encore du travail pour la petite enfance, notamment en confortant l’école maternelle. Mais c’est dans cette veine qu’il nous faut poursuivre, parce que ces deux objectifs ne peuvent être atteints qu’ensemble. Choisir d’avoir des enfants est un acte volontaire qui implique que le droit à la contraception et, à défaut, à l’avortement soit par ailleurs fermement défendu.
40 - Des réseaux numériques tournés vers le progrès de chacun et l’accès de tous
Le politique doit développer une vision de la régulation et de la promotion de l’Internet et des réseaux numériques dans une perspective à la fois économique, sociale et culturelle (logiciels libres, garanties du commerce électronique, régulation des sites, droits d’auteurs mutualisés, réduction de la fracture numérique, sanction de la cybercriminalité, etc.).
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Cet article est le 67ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.