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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 20:20

Les grèves sélectives vont perturber l’activité du pays

 

Ce mouvement populaire ne ressemble à aucun autre en France et ailleurs. Il vise à reconquérir le pouvoir dont l’a dépossédé la nouvelle classe dominante, qui est au service du capitalisme financier mondialisé. Et, pour cela, le peuple n’a pas le choix : il faut faire plier Sarkozy, qui veut imposer l’ordre néolibéral en France. Au vu des manifestants ce jour, il  est clair que la détermination est bien là.

 

Le système de retraites est d’inspiration sociale, à l’opposé de l’ordre néolibéral. En s’attaquant à cette conquête de la Libération, issue du programme du Conseil national de la Résistance, le président s’attaque au cœur de ce qui fait le consensus national (la solidarité sociale). Les jeunes n’ont pas besoin d’avoir 18 ans pour comprendre ce que cela signifie pour leur avenir. Ils constatent, comme Hakim El Karoui (Contre Info, 14 octobre) que « Notre société ressemble de plus en plus à celle de l’Ancien Régime »

« Notre société ressemble effectivement de plus en plus à celle de l’Ancien régime avec une base très large, une petite élite et une masse assez importante de personnes - des avocats, des médecins à honoraires libres, des professionnels des loisirs... - qui travaillent pour la petite élite au sommet. Le reste de la société est entraînée vers les emplois de service peu qualifiés payés 40 % de moins que les emplois industriels. » Hakim El Karoui est membre du Conseil scientifique de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, et ancien conseiller de Jean-Pierre Raffarin.   Lire... »

 

Le grand intérêt des manifestations est le plaisir qu’on éprouve à se rencontrer pour discuter. Après les lycéens, hier (voir Retraites : défilé des lycéens, à Laval et ailleurs, contre le projet de loi - 15 octobre 2010), c’était, ce samedi 16 octobre, à Laval, une manifestation familiale et populaire rassemblant plus de 5000 personnes derrière la banderole unitaire des organisations syndicales mayennaises.

 

Par rapport au rassemblement précédent (voir Retraites : la plus forte journée de mobilisation dans l'ensemble du pays - 12 octobre 2010), il y avait beaucoup de nouveaux (le but était de permettre à ceux qui n’étaient pas disponibles mardi de participer le samedi), chacun se demandant comment ce sera possible de faire céder Sarkozy.

 

 

L’adoption probable du projet de loi par le Parlement (vote par le Sénat mercredi, puis recherche d’accord entre les deux assemblées) va coïncider, début novembre, avec la préparation du G20. Le président a l’intention de changer de gouvernement durant cette période. Cela ferait très mauvais effet sur le plan international s’il y avait des perturbations entravant l’activité économique du pays, d’autant plus que ses ambitions de président du G20 - à partir du 12 novembre, pour un an - sont grandes (réforme du système monétaire international, du marché des matières premières et de la gouvernance mondiale).

Et, pourtant, ces perturbations sont probables sur des points sensibles touchant l’Etat et les grands groupes économiques. L’épreuve de force aura lieu autour du 10 novembre, si l’union des organisations syndicales tient jusque-là.

Ce qui va se jouer maintenant, c’est l’avenir du projet de loi réformant les retraites (son retrait ou non), mais aussi le contenu des orientations que la gauche proposera en 2012 (sur des bases de gauche, vraiment républicaines, ou pas).

 

Lu dans la presse

Retraites. Aubry appelle Sarkozy à suspendre le débat (Ouest-France, 15 octobre)

Manifestations : l'opéra Bastille encerclé par les CRS (Rue89, 16 octobre). Extrait.

Les points de blocage

Trains, avions et ports devraient à nouveau être fortement perturbés par les arrêts de travail des salariés. Mais le point sensible, qui gêne le plus le gouvernement, est la situation des raffineries et dépôts de carburant désormais touchés par la contestation.

Ce samedi matin, en marge d'une visite au salon de l'automobile, la ministre de l'Economie a appelé les automobilistes à « ne pas paniquer ». Dix des douze raffineries françaises sont arrêtées. Christine Lagarde : « Je suis sûre que le dialogue social intelligent aidant, on arrivera à des situations de déblocage et non pas de blocage. » Sur Europe 1, le secrétaire général de la CGT a assuré que la pénurie d'essence n'est pas « l'objectif » du mouvement, mais que « dès lors que les salariés arrêtent de travailler là où ils sont, cela a un impact sur la vie économique et sociale. Une grève a comme conséquence (…) de perturber la vie quotidienne ».

Pour Bernard Thibault : « La participation et l'engagement sont bien plus importants que bien d'autres conflits auxquels on fait référence par comparaison ces derniers jours, je pense à 2003, à 1995. » Le rapport de force va donc encore une fois se compter dans la rue, par l'ampleur de la mobilisation.

La popularité du mouvement

La journée va aussi être à haut risque pour les protagonistes, sur le front de la bataille de l'opinion. L'arrivée des lycéens dans le conflit cette semaine renforce la volatilité du mouvement, avec des cortèges et rassemblements qui ne sont pas aussi maîtrisés que ceux des syndicats. Les policiers le savent : la moindre bavure, comme à Montreuil où un lycéen a été blessé par un tir de flashball, peut faire basculer l'opinion. Tout comme les exactions dont peuvent se rendre coupable jeunes et moins jeunes, ne contribuent pas à améliorer l'image d'un mouvement jusque là soutenu par une large majorité des Français.5

La réaction du gouvernement

Après une semaine en demi-teinte pour le gouvernement, l'exécutif va tenter de reprendre l'initiative avec plusieurs interventions prévues dimanche. Le ministre du Travail, Eric Woerth, sera notamment l'invité de l'émission politique de France Inter. François Fillon va aussi monter au créneau, dimanche soir sur TF1, pour défendre le projet de réforme. Le Premier ministre aura fort à faire, à environ un mois d'un vaste remaniement ministériel qui le donne partant de Matignon.  

Cet article est le 41ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

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