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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 20:38

Un homme libre, une œuvre monumentale, un art populaire

 

A la fin des années 1960, mes parents habitaient à Cossé-le-Vivien (sud-ouest de la Mayenne, entre Laval et Craon, à la limite entre le Maine et l’Anjou), rue de la Frénouse. Ils venaient de laisser la ferme du Grand-Vergeau (située sur la commune de Cosmes) à ma sœur et à mon beau-frère.

 

Ils savaient bien peu de choses de Robert Tatin et de son épouse Lise, qui avaient commencé en 1962 - en achetant un terrain sur le site de la Frénouse, à Cossé-le-Vivien, route de Cosmes - l’aventure du musée Robert Tatin. Et moi, pas plus à cette époque.

 

Je m’y suis intéressé depuis, notamment quand nous recevions des groupes venant des villes jumelées avec Saint-Berthevin et il est arrivé que Lise nous fasse l’honneur d’être notre guide lors de la visite du musée. La clarté et la précision de ses interventions, son humour aussi, ont contribué à établir une forme d’amitié entre nous, qui s’est manifestée à plusieurs reprises ces dernières années quand Lise TATIN a accepté de me recevoir et de commenter la vie de Robert Tatin et leur aventure commune, depuis leur installation à la Frénouse, en 1962, jusqu’au décès de Robert le 16 décembre 1983.

 

Le 1er janvier 2012, j’ai publié sur ce blog un premier article : Le musée Robert Tatin à Cossé-le-Vivien est une oeuvre à part entière.

 

L’idée de ce second article est née hier quand j’ai lu la page 3 de La Lettre du Céas - voir Centre d'étude et d'action sociale de la Mayenne (CÉAS). Voici ce texte.

 

« Robert Tatin, ni brut, ni naïf… Lui-même ! »

 

En janvier 2012, la revue régionale 303 consacre son 119ème numéro à l’art brut et propose deux articles « mayennais », dont l’un sur le musée Robert-Tatin à Cossé-le-Vivien.

 

Bruno Godivier, auteur du texte et directeur du musée, n’établit pas de lien direct entre l’art de Robert Tatin et l’art brut, ni même l’art naïf. Il définit d’ailleurs, dès le titre de son article, l’artiste mayennais comme « un artiste hors dogmes ». Alors, « l’étrange musée », comme l’appela a posteriori » son créateur, ne serait-il simplement lié qu’à lui-même ?

 

En Mayenne, on connaît de Robert Tatin le monumental musée qu’il a laissé à Cossé-le-Vivien ; son parcours est plus méconnu. Après une double formation artistique (Beaux-Arts et Ecole des arts appliqués) puis artisanale (charpentier), il a d’abord été un artisan aux multiples compétences, prospère, ce qui lui a permis de voyager. Il devient par la suite un artiste polyvalent (peinture, céramique, sculpture). Alors que beaucoup d’artistes aiment se considérer comme des artisans, lui se déclare alors « oeuvrier ».

 

Si « l’étrange musée » de la Frénouse, pour lequel il est connu en Mayenne, semble être un véritable travail d’oeuvrier, c’est aussi celui d’un voyageur. Au-delà du fait d’avoir fréquenté de grands artistes français de son temps, tels qu’André Breton, Jacques Prévert ou Jean Cocteau, il a voyagé dans différentes parties du monde et a côtoyé, par exemple, les bâtisseurs de Brasilia à la fin des années 1950. Ses voyages ont eu une influence sur son œuvre, y compris sur les matériaux utilisés et la manière de façonner ses sculptures (voile de mortier de ciment armé).

 

Dans la continuité de ses multiples formations, Robert Tatin est aussi resté un apprenti permanent, explorant de nouvelles techniques, de nouvelles cultures, revisitant des traditions anciennes… Si son art est « savant, incroyablement structuré et précis, aux références culturelles profondes », l’artiste s’est « investi avec ténacité dans la création d’un art populaire ». Il conseillait à un ami en 1959 : « Tu n’as qu’à peindre ce que tu aimes toi-même […] et peu à peu tu deviendras peintre »

L’art naïf, ou brut, ne serait donc que de « fausses pistes » pour comprendre cet art au travers duquel Robert Tatin, malgré toutes ses connaissances, ou peut-être grâce à elles, fait preuve d’un recul nécessaire à la création d’une œuvre libre, « fruit d’une conscience éveillée de soi ».

 

Vous pouvez retrouver le Numéro 119 – ART BRUT OUTSIDER MODESTE de la revue 303 et Consulter l'extrait en pdf

 

Cet article est le 8ème paru sur ce blog dans la catégorie Culture langue histoire

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