Réorienter les aides vers les éleveurs et gérer les volumes de lait
La page Agriculture de Ouest-France, ce 24 octobre, s’ouvre sur les appels de la Confédération paysanne et de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli) afin de « sauver l’élevage ». Voir La filière agroalimentaire malmenée par la flambée du prix des céréales - 6 octobre 2012
La Confédération paysanne diffuse ce tract aux éleveurs. Voir Sauvons l'élevage : des aides justes, pas juste des aides ...
UN PROJET POUR LES PAYSANS
La Confédération Paysanne se bat pour redonner aux éleveurs des perspectives, pour maintenir les éleveurs en place et favoriser l’installation de jeunes. Un enjeu vital pour l’avenir des zones d’élevage, comme le Massif Central ! Une politique de l’élevage : assurer le revenu des éleveurs
Le maintien de l’élevage est essentiel au développement des territoires ruraux, et plus encore de certaines zones défavorisées. La concentration rapide des élevages est préjudiciable à l’emploi en milieu rural. Pour la Confédération paysanne :
- le revenu des éleveurs doit d’abord être assuré par des prix, fixés en fonction des coûts de production réels, plus que par des primes ;
- la relocalisation de la production est préférable à une politique centrée sur l’exportation, ce qui suppose un renouvellement des éleveurs et le maintien d’outils de transformation (ex. : abattoirs de proximité) ;
- les élevages de petite ou moyenne taille doivent être soutenus en tant que tels et non exclus (comme dans le cas de la prime Jeunes Bovins) ;
- les systèmes herbagers et autonomes doivent être protégés et soutenus ;
- les normes actuelles ou à venir tout comme les contraintes administratives accentuent la concentration et la disparition des élevages.
Pour une PAC réformée et plus favorable aux éleveurs :
La prochaine réforme de la PAC doit reconnaître les spécificités des élevages et des territoires concernés (zones de montagne, zones défavorisées…). La Confédération paysanne demande :
- une redistribution des aides PAC, réorientées vers les éleveurs à travers les Primes au maintien des troupeaux ruminants (PMTR) et basées sur l’emploi ;
- un positionnement clair de l’UE en faveur de la souveraineté alimentaire européenne et de la régulation des marchés;
- un soutien spécifique et renforcé pour les zones défavorisées, comme l’Indemnité Compensatoire de Handicaps Naturels (ICHN) ;
- un appui à l’évolution vers des systèmes de production plus autonomes, notamment à travers un « plan protéines ».
- une réforme profonde des critères et du système de contrôle des élevages et de la conditionnalité des aides ; avec dans un premier temps, un moratoire immédiat sur les contrôles conditionnalité, notamment dans les élevages petits ruminants.
Prix des matières premières : les éleveurs ne doivent pas payer la note
La flambée des matières premières (céréales, soja) pénalise les éleveurs, déjà fragilisés ; elle accentue par ailleurs les risques de crises alimentaires à l’échelle mondiale. Pour la Confédération paysanne :
- l’agriculture et l’alimentation ne peuvent être soumises à un marché libéral et doivent sortir de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ;
- les aliments de 1ère nécessité comme les céréales ne doivent pas faire l’objet de spéculations, en particulier sur les marchés à terme ;
- les aides doivent être redistribuées en direction des éleveurs. Dans l’attente, il faut taxer les céréales à l’exportation au-delà d’un certain seuil, pour arrêter l'augmentation des prix ;
- il faut arrêter le soutien aux agrocarburants.
