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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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Articles RÉCents

20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 14:42

 

Opter résolument pour la solidarité et la cohérence

 

Gérard Beillard milite au MRC en Mayenne. Il s’intéresse tout particulièrement aux questions de la protection sociale - santé et retraite - et du logement, mais aussi à tout ce qui concerne les conditions et la législation du travail (il est ouvrier dans une entreprise textile à Laval). MRC-53-180210-002-T.jpg


Gérard Beillard
ici, à droite, au côté de Georges Minzière, trésorier du MRC 53

 


Il m’a remis trois textes sur la sécurité sociale, les retraites et le logement social. Celui sur les retraites a été publié hier sur ce blog. Voici celui sur la sécurité sociale. L’article précédent date du 3 mars 2009 : Gérard Beillard (MRC 53) : la protection sociale est un droit humain.

 

Le social part en lambeaux en France

 

La sécurité sociale, les retraites, sont méthodiquement fragmentées, année après année, par un capitalisme installé au-dessus des peuples et obtenant ce qu’il veut des gouvernements. Concernant l’assurance maladie, cela a commencé sous les gouvernements Barre (1976-1981). Le gouvernement Balladur (1993-1995) s’est attaqué aux pensions de retraite. Le gouvernement Jospin, ensuite, a continué, hélas !

 

Le président Sarkozy donne des coups d’accélérateur à cette démolition. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010, la loi Bachelot HPST, les projets contre les retraites, sont autant de coups portés aux garanties collectives des salariés, lesquelles leur assurent un minimum d’accès à des prestations vitales.

Le gouvernement appelle à la « responsabilisation », mais sans dire dans quel but. Celle-ci serait acceptable si ce n’était dans le cadre d’une idéologie du chacun pour soi, selon ses moyens financiers, et de l’ouverture aux assurances privées et mutuelles pour compléter des prestations de misère financées par les impôts plutôt que par les profits. Non à la « marchandisation » des problèmes de santé.

2010 sera également l’année d’une fronde contre les moyens publics pour les personnes dépendantes, personnes âgées en premier lieu, mais qui pourrait en partie s’étendre au moins aux personnes handicapées. Il s’agit de créer un « marché de la dépendance », c’est en cours. Les assureurs sont sur les rangs. Trois millions de personnes sont déjà assurées en France. Il faut être en bonne santé, sinon c’est l’exclusion d’office, je puis en témoigner. Elle est belle, la mentalité des assurances !

L’aide publique n’interviendrait plus que pour les personnes non solvables, à revenus très bas. Tant pis pour les autres, solvables à bas revenus. Entendre le gouvernement parler de justice est risible. C’est un projet de société insupportable pour les plus faibles, et même pour les classes moyennes. Il faut le combattre tous ensemble, sans réserve.

 

Le gouvernement se désengage de l’assurance maladie à toute vitesse :  

-          Augmentation du forfait hospitalier journalier (18 euros depuis le 1er janvier 2010),

-          Participation forfaitaire sur les actes chirurgicaux,

-          Franchises sur les visites médicales, les boîtes de médicament, les transports sanitaires et actes paramédicaux,

-          Surcroît de dépassement d’honoraires des médecins libéraux,

-          Création d’un secteur optionnel,

-          Déremboursement d’une nouvelle série de médicaments… 
 

Crise ou pas, la participation financière des malades assurés ne cesse d’augmenter proportionnellement à la diminution du champ des dépenses remboursables par l’assurance maladie.

Selon le Haut Comité pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) lui-même, 3 milliards d’euros ont ainsi été économisés sur notre dos depuis 2004, et le mouvement s’accélère.

Le gouvernement a beau indiquer que le taux de prise en charge des dépenses de santé reste à peu près stable (autour de 75%), personne n’est dupe. Certes, les hospitalisations et les affections de longue durée (ALD) augmentent en volume et sont correctement remboursées, mais on peut se demander si cela va continuer.

 

Les dépenses de ville ou de soins courants sont de moins en moins pris en charge. Selon une étude de marché, la part du revenu des ménages allouée aux dépenses de santé a augmenté de 50% entre 2001 et 2009. Dorénavant, chaque loi de financement de la Sécurité sociale apporte son lot de désengagement en matière de solidarité.

Pour Didier Tabuteau, directeur de la chaire santé de Science-Po Paris, « on est aujourd’hui parvenus à un taux de remboursement de 55% des dépenses de soins courants, peut-être moins.

Si on continue sur cette voie, on tombera dans une espèce de dentisterie généralisée, au sens des prothèses, où le remboursement des complémentaires est déterminant ».

 

Nous y voilà ! Derrière le discours de responsabilisation du malade, et des mesures économiques nécessaires pour sauver notre système, il s’agit, en réalité, d’un véritable choix politique : ouvrir le marché de la santé au privé, notamment aux assureurs qui piaffent d’impatience depuis longtemps et sentent que leur tour est venu, les conditions politiques étant favorables.

D’ailleurs, certains (AXA, Alliance, Groupama ou Swiss Life) ont mené des expériences de remboursement sélectif, triant leurs clients ou les soins à prendre en charge (voir, par exemple, Ouest-France, 5 février, « Mon assurance ne reconnaît pas mon handicap ». Une jeune femme, handicapée à la suite d’un accident de voiture, se heurte à sa compagnie d’assurance, qui ne reconnaît pas l’origine de son état et refuse de prendre en charge ses frais).

D’autres vautours se déclarent, également, prêts à dépecer le futur cadavre de l’assurance maladie. La destruction graduelle et organisée de notre système solidaire, obtenue en préparant l’opinion à coup de prétendu déficit profond qu’il ne faudrait pas faire supporter aux générations futures, commence à faire son œuvre.

 

Il est temps de changer notre fusil d’épaule. La santé n’est pas un produit soumis à marchandisation, sauf si on laisse le système français aller à la privatisation, aux dépens de tous nos concitoyens, même les plus aisés.

 

Soyons clairs : pour nous, la Sécurité sociale ne souffre pas d’un excès de dépenses, mais d’un manque de recettes : l’Etat devrait montrer l’exemple en remboursant ce qu’il doit et il y a aussi le chômage grandissant et les salaires trop bas, qui font baisser les recettes.

Dans un pays riche (5ème position dans le monde), le seul critère à prendre en compte dans le montant des dépenses de santé doit être le besoin de la collectivité, la solidarité, les recettes devant être modulées en fonction de ce besoin.

Si contrôle et maîtrise des dépenses il doit y avoir, ce n’est pas uniquement aux assurés sociaux de les subir. Il est possible d’agir sur les profits du secteur santé. L’assurance maladie ne doit plus être la vache à lait de l’industrie pharmaceutique marchant aveuglément, de cliniques 100% privées, de l’industrie des 3ème et 4ème âge, des professions libérales médicales trop gourmandes.

 

Plus que jamais, la cohabitation entre un système solidaire et une organisation 100% libérale des soins est une contradiction. Le capitalisme financier veut la supprimer en liquidant la solidarité. Nous voulons, et la majorité des Français avec nous, maintenir, et même amplifier, la solidarité, compte tenu du désastre économique actuel.

 

Pour nous, l’organisation et la gestion des soins doivent se faire dans le cadre d’un grand service public, qui ferait la part à la prévention. Aujourd’hui, c’est l’Etat providence qui a la charge de gérer une partie des misères dues au système capitaliste sans limite. Il est grand temps que nos concitoyens se rappellent les belles idées du Conseil National de la Résistance (CNR). Elles restent bénéfiques et modernes. Ensemble, défendons notre Sécurité sociale !

 

Cet article est le 44ème paru sur ce blog dans la catégorie Santé et sécu sociale.

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 20:55

La plus grande vigilance est demandée aux syndicats

 

G-rard-Beillard-et-Michel-Sorin-balcon-29-04-09-002.jpg
Gérard Beillard
milite au MRC en Mayenne. Il s’intéresse tout particulièrement aux questions de la protection sociale - santé et retraite - et du logement, mais aussi à tout ce qui concerne les conditions et la législation du travail (il est ouvrier dans une entreprise textile à Laval). 

Il m’a remis trois textes qui seront publiés sur ce blog, portant sur la sécurité sociale, les retraites et le logement social.


Commençons par les retraites, dossier le plus médiatisé actuellement (le président de la République a « ouvert le chantier de la réforme des retraites » - voir l’article de Rémi Barroux et Françoise Fressoz, Le Monde, 15 février Retraites : Sarkozy dit qu'il "ne passera pas en force").

 


Ne laissons pas marchander nos retraites !

 

Les retraites sont le fruit de plus d’un siècle de mobilisation des salariés, intégrées à la Sécurité sociale en 1945, il ne faut pas l’oublier, complétées par les retraites complémentaires obligatoires. Régulièrement combattues par tous les bouts par le patronat et les divers gouvernements : loi Balladur de 1993 pour le privé (passage à 40 années de cotisation, le calcul du salaire de référence passant des 10 aux 25 meilleures années), loi Fillon contre les retraites de la fonction publique en 2003, imposition des 40 années aux régimes spéciaux.

 

Cela n’a rien changé et le gouvernement veut remettre une couche supplémentaire pour satisfaire toujours les mêmes ! La solidarité nationale, c’est fini ! Les patrons ne veulent plus payer pour des gens qui sont devenus inutiles à leurs profits, spécialement aux actionnaires.

Le ministre Darcos l’a affirmé devant le Parlement : il n’est pas question de relever les cotisations, surtout la part employeur. Le Sénat estime que le chômage va augmenter et restera à un haut niveau pendant plusieurs années. C’est vrai mais, en disant cela, il ne se mouille pas trop.

 

Le gouvernement a plusieurs axes de réformes, déjà expérimentés et prévus.

 

1) L’augmentation de l’âge de départ à la retraite, selon deux modalités, la première étant de relever l’âge légal du droit à la retraite, la seconde, plus malicieuse et appliquée depuis 1993, étant d’augmenter le nombre de trimestres de cotisations pour percevoir une retraite à taux plein, ce qui incite, bien sûr, les salariés à repousser leur départ.

Ceci ne marche pas vraiment d’ailleurs, soit à cause du chômage définitif après 50 ans, soit en raison du management moderne insupportable qui pousse des salariés à prendre leur retraite, même s’ils n’ont pas leur nombre de trimestres validés (les deux options peuvent se cumuler).

 

2) Il est question aussi de faire des économies de prestations, afin de stabiliser le système financier. Une proposition avantageuse pour le patronat est avancée. On supprime les trimestres de cotisation obligatoires et l’assiette, déjà moins avantageuse, des 25 meilleures années est mise au placard. Place au « compte rationnel ». De quoi s’agit-il ? Une pension en fait pour des morts.

Chaque assuré est titulaire d’un compte d’épargne virtuel. Les cotisations acquittées par l’assuré créditent virtuellement le compte qui est revalorisé chaque année, par le gouvernement ou, comme dans les retraites complémentaires, par les « partenaires sociaux » en fonction du bon vouloir du patronat. Le montant de la pension serait proportionnel au capital virtuel accumulé par chaque salarié. Ce coefficient de proportionnalité dépendrait de l’âge effectif de départ à la retraite (d’où, bien sûr, le maquillage idéologique de la retraite dite choisie).

 

C’est donc sur la totalité de la carrière, et pas seulement sur les 25 meilleures années, que serait évaluée la retraite. En fait, bonjour les précaires, les périodes de chômage, de maladie, de handicap, les invalidités, les temps partiels (qui concernent encore plus les femmes qui souffrent déjà d’une dévalorisation de leur retraite par rapport aux hommes (écart de 29%, tous régimes confondus).

 

De plus, une grande nouveauté, le calcul de « l’espérance de vie » à l’âge du départ à la retraite ! La retraite devient une rente viagère. « La méthode conduit ainsi à prendre en compte dans le calcul de la pension le risque de longévité ». On dit de façon plus claire « Le montant de la pension liquidée est d’autant plus grand que les probabilités de survie sont faibles ».

 

Si cela se faisait ainsi, c’en serait fini de la Sécurité sociale. Vive l’assurance privée ! Mais deux conséquences, au moins, seraient à prévoir : une baisse très violente des pensions et l’individualisation totale du calcul des retraites, sans règles communes et sans contrôles possibles, donc sans revendications collectives facilement formulables. Dans ce cas, la mobilisation massive contre un tel projet s’imposerait.

 

Le risque est que cela pousse les salariés qui le peuvent à se tourner vers les assurances privées ou mutuelles, afin d’aboutir aux fonds de pension, ce qui n’est pas prudent par ces temps d’instabilité boursière. On en a vu des exemples aux USA et dans le Royaume-Uni.

Bien sûr, le gouvernement ferait des correctifs dits sociaux, de la bienfaisance, pour masquer la réalité qui serait la mise en place d’un système à l’opposé, philosophiquement, de la Sécurité sociale.

 

Il ne faudrait pas croire que les retraites complémentaires pourraient amortir le choc. Leurs rendements sont en baisse constante depuis dix ans et cela va continuer. La pension servie pour 100 euros de cotisation a chuté de 5,82% à l’Arrco (non cadres) et de 5,59% à l’Agirc (cadres). Il faut savoir que ces retraites complémentaires représentent entre 50 et 70% de la retraite pour un cadre et entre 20 et 30% pour un non cadre. Cherchez l’erreur et trouvez la justice, tant criée par le gouvernement !

 

Par ailleurs, un accord a été signé, fin 2009, par deux syndicats (CFDT et CFTC) et le Medef. La CGT ne l’a pas signé et les autres syndicats ont émis des réserves. Cet accord prévoit de renégocier en 2010 afin d’articuler les nouvelles règles des retraites complémentaires avec celles qui seront décidées par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav).

 

J’espère que nous serons tous très vigilants à l’égard des négociations concernant les retraites, et que les syndicats penseront à défendre l’intérêt des salariés, sans se laisser attirer par les leurres gouvernementaux (cela s’est déjà produit et nous en subissons, actuellement, les conséquences). Il est temps de se réveiller et d’agir !

 

Article précédent sur ce thème (28 avril 2009) : Gérard Beillard (MRC 53) à propos des retraites : s'inspirer de la CGT -

 

Cet article est le 13ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 23:52

La gauche occupe le terrain moral, au lieu du social

 

La gauche n’a pas la confiance du peuple français, parce qu’elle a abandonné le terrain social, lui préférant le sociétal et le moral.
Telle était la Conclusion de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica, au séminaire du 30 novembre 2009, sur le thème Que sont devenues les couches populaires ?


Auparavant, il y avait eu l’intervention de Gaël Brustier, co-auteur avec Jean-Philippe Huelin de « Recherche le peuple désespérément » (éd. Bourin, 2009) :

Le peuple : mutations politiques, histoire électorale, représentations idéologiques
.  

Nous avons voulu réhabiliter la sociologie, notamment la sociologie des milieux populaires, des milieux ruraux, totalement ignorée dans l’espace médiatique, donc politique.

D’un point de vue intellectuel et politique, la période actuelle présente quelques similitudes avec les années pendant lesquelles Jaurès traça quelques solides perspectives républicaines tandis qu’Emile Durkheim jetait les bases de la sociologie française (Lucien Herr y fut pour quelque chose). L’un et l’autre émettaient l’idée que les grandes évolutions humaines, les grandes évolutions sociales étaient à prendre en compte pour bâtir une société nouvelle (…).

 

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Jean-Pierre Chevènement, le 7 septembre 2009 (voir Université d'été MRC à Toulouse : Chevènement appelle à la rupture




Conclusion de Jean-Pierre Chevènement
(extrait).

 

(…) L’accession au pouvoir de la gauche française a été télescopée par l’arrivée au pouvoir, en Angleterre de Madame Thatcher, aux États-Unis de Monsieur Reagan. Elle avait donc à faire avec le mouvement néolibéral - mais aussi néoconservateur - théorisé par Milton Friedman. Il y avait là quelque chose devant quoi elle a reculé, elle a renoncé. Cela s’est fait sans tambour ni trompette. La décision est venue d’en haut et la plupart des dirigeants l’ont ratifiée par leur comportement.

Non seulement la gauche française a renoncé mais elle a fixé les règles du jeu du nouveau cycle qui suivait le cycle long du New deal. Le cycle long du New deal, qui s’est affaissé à partir des années 1970, a été suivi du cycle long du néolibéralisme, qu’on a appelé la mondialisation libérale.

Gaël Brustier a justement distingué la mondialisation tout court, la globalisation, et la mondialisation libérale, qu’on pourrait appeler aussi la globalisation financière (peu importent les mots, l’essentiel est de savoir ce qu’on met derrière). Nous avons besoin de définitions pour produire une pensée articulée.

A partir du moment où la gauche a fait la loi de libéralisation financière, signé l’Acte unique, admis la libéralisation des capitaux, y compris vis-à-vis des pays tiers (ce qui signifie que nous ne pouvons plus nous protéger contre les flux financiers venant des États-Unis ou des paradis fiscaux, d’Abu Dhabi, de Dubaï ou des Îles Caïman), nous sommes entrés dans un monde complètement ouvert. Cette libéralisation financière a précédé la totale libéralisation commerciale issue des accords de Marrakech et de la création de l’OMC.

Cette gauche a rendu les armes sans avoir combattu. Elle a, très vite, trouvé des thèmes de substitution : « SOS racisme » naît dans les années 1984-85 avec l’appui des pouvoirs publics. C’est à ce moment-là que s’est forgée l’idéologie multiculturaliste et soi-disant antiraciste.

 

La gauche, au lieu d’empoigner le problème et de s’adresser au peuple comme à un peuple majeur, un peuple de citoyens, ne fait pas la conversion républicaine qui l’aurait fait glisser de la social-démocratie à une république avancée. A la conversion républicaine, elle préfère des réponses profondément biaisées qui substituent aux problématiques sociales des problématiques sociétales. Aujourd’hui, ses leaders n’ont pas réfléchi à cette question et campent toujours sur une position « morale ». A une opposition sociale on a substitué une opposition morale (…).

Voir aussi : JP Chevènement le 7 février sur LCP, le 9 à Paris (11ème) avec G Sarre - 6 février 2010, et la vidéo intégrale de l'intervention de Jean-Pierre Chevènement le mardi 9 février à Paris
Peut-on sortir du piège dans lequel la Gauche a été enfermée ?

Cet article est le 103ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT.

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 23:51

Les peuples vont devoir régler la facture de la crise

 

La Banque Centrale Européenne fait monter la pression sur l’Etat grec afin de l’amener à prendre de nouvelles mesures de resserrement des dépenses budgétaires.

Après avoir reproduit le point de vue du président du MRC (Chevènement : le traité de Lisbonne est idiot, ses articles sont caducs - 13 février 2010), venons-en à l’analyse, suivie de recommandations, du libéral Nicolas Baverez (Le Monde, 15 février).

 

La revanche des marchés, par Nicolas Baverez

 

La crise a touché les banques en 2008, les entreprises et l'emploi en 2009 ; elle frappe désormais les Etats. Après Dubaï, la Grèce est placée sous la pression des marchés, entraînant une réévaluation des risques souverains - même les Etats-Unis sont menacés de perdre leur note AAA. Les Etats développés sont happés par la même spirale qui mit le système bancaire en défaut après la faillite de Lehman Brothers à l'automne 2008. Avec un double effet domino. Géographique : la crise grecque s'est étendue aux pays méditerranéens puis à l'euro, qui s'est déprécié face au dollar - évolution au reste salutaire compte tenu de sa surévaluation; financier : le choc, parti des credit default swaps (des contrats d'assurance censés prévenir l'acheteur d'un emprunt d'Etat ou d'entreprise contre le risque de non-remboursement) a contaminé les obligations, les actions puis la devise européenne.

 

Il peut paraître scandaleux que les marchés mordent la main qui les a sauvés - les Etats se sont endettés à hauteur de 11 000 milliards de dollars pour juguler leur panique. Pour être entachée d'excès spéculatifs évidents, leur inquiétude n'en est pas moins fondée. La gestion de crise a vu fleurir l'idée selon laquelle il n'existait pas de limites à la dette publique puisqu'un Etat ne pouvait faire faillite. C'est économiquement et historiquement faux, comme le prouvent les banqueroutes de la Russie en 1998, de l'Argentine en 2001, de l'Islande en 2009.

 

Le transfert des risques systémiques des banques vers les Etats laisse le G7 avec 30 000 milliards de dollars de dettes publiques, sur un fond de croissance molle (1 %), de chômage de masse (10 % des actifs) et de vieillissement accéléré. Tout comme la titrisation pour les dettes privées, ce transfert a mutualisé les risques mais ne les a ni supprimés ni réduits. La formule de François Fillon expliquant qu'il était le premier ministre d'un Etat en faillite s'applique à tout le monde développé, avec deux exceptions, le Canada et l'Australie.

 

De même, on s'étonne à tort que l'Europe soit en première ligne quand ses déficits sont inférieurs à ceux des Etats-Unis - soit 6 % contre 10,7 % du produit intérieur brut (PIB). Mais les risques majeurs sont bel et bien en Europe. Cette dernière a raté le test de politique économique en 2009 et s'apprête à échouer au test de politique monétaire de 2010 ; elle reste politiquement divisée et ne dispose d'aucun système de décision crédible, comme le prouve la multiplication de têtes dénuées de leadership et de pouvoir résultant du traité de Lisbonne.

 

Les pays membres devront lever 2 200 milliards d'euros en 2010 sur les marchés, alors que démographie, activité et innovation stagnent ; la zone euro diverge économiquement ; le pacte de stabilité est un chiffon de papier ; le traité de Maastricht interdit à la Banque centrale européenne et aux Etats de soutenir un pays confronté à une crise budgétaire - seul le Fonds monétaire international peut intervenir. Bref, les principes et les institutions qui ont présidé à la fondation de l'euro forment une "ligne Maginot" anachronique et impuissante.

 

La France doit prendre cette crise au sérieux car elle est plus proche de la Grèce que de l'Allemagne du fait de son déficit structurel (6,2 % du PIB), de ses déséquilibres budgétaires chroniques, de la bombe financière de la santé et des retraites (21,3 % du PIB), de la dégradation des comptes extérieurs et du chômage permanent découlant de l'inadaptation de son appareil de production.

Six conclusions en résultent.

1) Il n'y a pas plus d'autorégulation des Etats que des marchés : tous doivent s'inscrire dans un jeu de contrôles et de contre-pouvoirs ;
2) le G20 a manqué sa cible en se concentrant sur la rémunération des traders au lieu de donner la priorité à la réforme bancaire - renforcement des fonds propres, encadrement des activités pour compte propre - et à la régulation internationale des marchés et produits dérivés;
3) les Etats développés doivent retrouver la maîtrise de leurs finances publiques en se fondant sur des hypothèses de croissance réalistes ;
4) la normalisation des politiques budgétaires et monétaires doit être coordonnée, sauf à créer déflation ou protectionnisme ;
5) l
'Europe doit se doter d'un gouvernement économique et moderniser ses institutions monétaires ;
6) travail, épargne et innovation sont les clés du redressement économique des démocraties occidentales, de leur indépendance et de leur liberté.


Voir
aussi La Tribune, 16 février : La tension monte entre la Grèce et les autres pays de la zone euro

 

Alors qu'Athènes a affirmé lundi vouloir s'en sortir seule et ne pas prévoir de nouvelles mesures de réduction de ses déficits, l'Eurogroupe, qui réunit les pays de la zone euro, a augmenté la pression lundi soir. Il exige d'Athènes de nouvelles mesures d'économie si besoin (…).


Cet article est le 86ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.

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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 23:55

 

L’esprit sportif et collectif à la base de la réussite

 

 

C’est une grande performance sportive qu’ont réalisée les pongistes féminines de l’US St-Berthevin-St-Loup samedi 13 février au COSEC de St-Berthevin. En tête du championnat de France pro A, cette équipe s’est qualifiée pour les ½ finales de la Coupe d’Europe ETTU, qui auront lieu en matches aller et retour contre Carthagène en Espagne (match aller à St-Berthevin le 27 mars).

 


TT-Evreux-24-03-09-002.jpgLes dirigeants et supporters de l'US St-Berthevin-St-Loup à Evreux le 24 mars 2009



Qui n’a pas pratiqué le ping-pong ? Pour ma part, j’aimais beaucoup cette activité, en tant que loisir-détente. Le mérite des dirigeants du club de St Berthevin (7 000 habitants, près de Laval) est d’avoir réalisé l’association-fusion avec le club de St-Loup-du-Dorat (village de 300 habitants près de Sablé/Sarthe). Celui-ci était doté d’un joyau : les sœurs jumelles Estelle et Solène Legay, bien aidées par leurs parents Claudine et Daniel Legay.

 

Estelle et Solène étaient, chaque année, championne et vice-championne de France de leur catégorie. Il fallait leur permettre de jouer dans un club, en Mayenne, qui puisse les accueillir. Ce fut fait avec l’association-fusion des clubs de St-Berthevin et St-Loup-du-Dorat, à l’initiative des  dirigeants des deux clubs, dont la lucidité doit être saluée.

 

Depuis une douzaine d’années, l’Union Sportive St Berthevin St Loup T.T joue au plus haut niveau du tennis de table féminin en France. L’équipe composée, en plus de Solène et Estelle Legay, de Ruta Paskauskiene (Lituanie, championne d’Europe en 2008, 3ème en 2009), Oxana Fadeeva (Russie, de niveau presque équivalent) et de Jia Nan Yuan (Chine, en France depuis 2003, demande de la nationalité française) a terminé à la seconde place en 2008 et 2009. En 2010, elle a de bonnes chances d’être championne de France.

 

Avec Raymond Meslay, dirigeant du club et conseiller municipal dans mon équipe de 1995 à 2001, je suis heureux d’avoir contribué à l’accompagnement de la progression du club et de l’équipe Pro A, de diverses façons, et en faisant construire en 1999-2000 la salle du COSEC qui peut accueillir près de 1000 spectateurs assis (davantage avec des gradins en plus) et, bien sûr, est utile à d’autres sports, notamment le basket-ball.

 

Les deux matches de ¼ de finale face au club Fenerbahçe d’Istanbul (Turquie) ont été gagnés 3-2, à l’aller, comme au retour. A Istanbul, c’était Jia Nan qui s’était distinguée en gagnant ses deux matches face à des joueuses mieux classées qu’elle.

TT-Evreux-Ruta-et-banc-24-03-09-004.jpgA St-Berthevin, samedi, c’est Ruta qui a été décisive
en gagnant son match face à l’américaine d’origine chinoise, Jun Gao, n° 30 mondiale. Match spectaculaire et extrêmement serré, à rebondissements (Ruta était menée 8-3 dans la 5ème manche et a gagné 14-12).

 

Les 3 points de la victoire ont été gagnés par les 3 joueuses de l’US St-Berthevin-St-Loup, la force de cette équipe étant son esprit collectif, quasi familial, et le haut niveau de chaque joueuse.


Ruta Paskauskiene à Evreux le 24 mars 2009.
Sur le banc, Oxana Fadeeva, Solène Legay (capitaine) et Stéphane Dufresne (coach)




Contre Carthagène (Espagne), en ½ finales, l’enjeu sera de se qualifier pour la finale de cette Coupe d’Europe.

Cette ville est la capitale politique de la Murcie. J’ai eu le plaisir de jumeler St-Berthevin avec la ville de Ceuti (10 000 habitants), près de Murcie. Les cérémonies commémorant le 10ème anniversaire du jumelage auront lieu début avril 2010 à St-Berthevin et à la Toussaint 2010 à Ceuti. Le match aller aura lieu le 27 mars à St-Berthevin, une semaine trop tôt ! 
 

Cet article est le 7ème paru sur ce blog dans la catégorie Les sports

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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 22:38

En Charente, une candidate MRC de la dernière heure !

 

Demain 15 février est la date limite de dépôt des listes de candidats aux élections régionales. Des changements de dernière heure sont encore possibles dans certaines régions, notamment en Poitou-Charentes, où des contestations se produisent au sein du Parti socialiste (voir Le Monde, 14 février : Les colistiers de Royal lui demande de "respecter ses engagements").

 

Le 11 janvier, j’avais fait le point sur la situation dans les régions du Grand Ouest (voir Régionales Grand Ouest : le MRC en attente des propositions du PS).

 

Le 11 février, j’avais présenté l’accord national du MRC avec le PS et les régions concernées (voir Accord PS-MRC-PRG aux élections régionales - 14 et 21 mars 2010). Aujourd’hui, je passe en revue les régions du Grand Ouest et quelques autres.

 

Du nouveau en Poitou-Charentes

 

Mais l’information importante pour le MRC est l’ultime proposition du PS en Poitou-Charentes, hier, concernant la Charente. Ségolène Royal et le PS régional ont fait savoir à Pierre Rousseau, délégué régional MRC, que la 6ème place se libérait pour une femme MRC dans ce département.

 

Belfort 6 09 08 013 Banq republicain l'ouest à tableC’est l’épouse de Pierre, Annie Rousseau, diplômée en sciences politiques, ex-conseillère juridique, puis enseignante du droit du travail - profession qu’elle exerce actuellement - qui a été enregistrée en 6ème position (éligible) sur la liste de Ségolène Royal en Charente (16).

 




Annie (à gauche) et Pierre (à droite) Rousseau,
le 6 septembre 2008 lors du banquet républicain
de l’université d’été du MRC à Belfort
 




Dans cette région, le malaise provoqué par la constitution de la liste Royal en Charente-Maritime peut encore réserver des surprises de dernière heure. Tout est géré par la présidente de la Région, le PS national étant tenu à l’écart. La présence de candidats Modem, désavoués par leur organisation, restreint les places disponibles pour les militants du PS et des autres partis de gauche. C’est ainsi que le MRC n’a reçu aucune proposition dans ce département où Serge Maupouet, en tant que responsable du MRC 17, a fait acte de candidature, sans succès jusqu’à présent (voir Conférence-débat sur la réforme territoriale à Saintes le 1er décembre - 6 décembre 2009).

 

Rien de nouveau en Pays de la Loire

 

En Pays de la Loire, nous n’avons pas reçu du PS un bon accueil à notre demande de candidature MRC en Sarthe (pas de réponse). Il nous était demandé de proposer une candidate qui apporte un plus électoral. Nos interlocuteurs n’ont pas donné suite à nos propositions, ce qui n’est pas le meilleur moyen de chercher à nouer des relations positives avec nous, alors que nos dirigeants ont signé un accord national pour ces élections régionales. Nous ressentons que le PS est, surtout, préoccupé par les négociations qu’il aura entre les deux tours avec les écologistes et le Front de gauche.

 

Christine Meyer, professeur de philosophie dans un lycée de Nantes, Conseillère municipale de Nantes, est notre seule représentante en position éligible (19ème selon l’accord national, 21ème en réalité) sur la liste de Loire-Atlantique, en principe inamovible au second tour, mais le PS régional ne s’engage pas, afin de conserver la maîtrise des négociations avec l’ensemble de ses partenaires entre le 14 et le 16 mars au soir. Daniel Salé est en position non éligible (15ème) en Maine-et-Loire.

 

Nous soutenons la liste du président Jacques Auxiette, qui a su rassembler l’essentiel de la coalition sortante, y compris le PCF en Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Mayenne, malgré un vote global des adhérents en faveur du Front de gauche. Une partie des sortants écologistes se retrouve aussi, dès le premier tour sur la liste Auxiette. S’y ajoutent le PRG et le MRC.

 

En Bretagne, le MRC et le PRG ont été déclarés indésirables

 

Le seul maître à bord est le président Jean-Yves Le Drian, qui a arrêté ses choix depuis longtemps, indépendamment des orientations nationales de son parti, le PS. C’est ainsi qu’il a montré la sortie au PRG et refusé l’accès au MRC. Sa liste est composée du PS, du PCF (les dirigeants) et d’écologistes sous l’étiquette « Bretagne Ecologie ». Certain de sa réélection, il a voulu s’assurer autour de lui d’une équipe soudée, acceptant sans barguigner les compromis à passer avec les écologistes et régionalistes, qui sont ses meilleurs alliés.

Voir le site du MRC Bretagne (30 janvier, le communiqué de Yann Guillou, délégué régional : Le PS breton refuse d’honorer aussi bien les accords nationaux passés avec les partisans de Jean-Pierre Chevènement que ceux passés avec les Radicaux de gauche

 

En Basse-Normandie, le MRC a claqué la porte des négociations

 

Dans cette région, le MRC est très militant et exigeant pour ce qui est du contenu de la politique du Conseil régional. Avec trois élus en 2004, il ne reste plus que Michèle Lemaux, conseillère municipale de Saint-Lô (Manche), en fin de mandat. Un important travail collectif a été réalisé depuis un an (bilan, propositions). Voir Séminaire de formation du comité régional MRC de Basse-Normandie - 2 novembre 2009.

Au grand désappointement de la direction nationale du MRC, l’accord ne s’est pas fait, alors qu’il semblait proche.

Selon Jacques Declosmenil et Michèle Lemaux (Manche, conseillers municipaux de Saint-Lô), le PS et le président Laurent Beauvais n’ont pas donné l’impression de prendre en considération la spécificité du MRC régional, qui est de représenter la gauche républicaine, et la qualité du travail effectué. Deux places éligibles étaient un minimum. Une seule a été proposée (6ème pour une femme dans la Manche) et une autre, en charnière (15ème pour une femme dans le Calvados).

Selon Pascal Blanchetier (Calvados, adjoint au maire de Caen), « il y avait trois points essentiels de désaccords qui ont justifié la rupture :

-          l’objectif de nous minorer jusqu'à l'excès,

-          l’oukase contre un de nos candidats (Serge Lezement);

      -     un désaccord politique profond, à savoir :

-          le refus de parler de la politique industrielle et d’aborder le thème de la crise économique qui frappe notre région et notre pays;

-          la dérive du débat vers la question récurrente de la réunification normande, qui n’est qu’un leurre pour cacher les enjeux de fond ;

-          le choix de positionner la région comme un "amortisseur social" de la crise (…).

Dans un premier temps, la décision a été prise de présenter une liste, puis cette idée a été abandonnée. Le MRC saisit l’opportunité de la campagne pour organiser des réunions publiques par thème et renforcer sa présence dans les médias et sur le terrain.

 

En Aquitaine, un accord régional qui n’entre pas dans l’accord national

 

Aucune volonté de faire la place au MRC dans cette région présidée par un régionaliste intégriste, Alain Rousset. Les responsables régionaux n’ont pu obtenir qu’une place non éligible en Lot-et-Garonne. Pesant le pour et le contre, ils ont opté pour une présence visible du MRC au côté du PS, sans place éligible. Ce choix n’a pas été approuvé par une partie des militants de Gironde, qui contestent la façon dont la décision a été prise.

La direction nationale n’a pas inclus cet accord régional dans l’accord national signé le 10 février par Martine Aubry et Jean-Pierre Chevènement. Mais elle l’a mentionné dans une circulaire adressée aux responsables départementaux et aux délégués régionaux.

 

Dans la Région Centre, le MRC contre un accord accepté au niveau national

 

Le point névralgique de cette région, présidée depuis peu par François Bonneau, se situe dans le Cher où le candidat MRC, Denis Durand, délégué régional, a été récusé par le PS. Ensuite, celui-ci n’a pas tenu ses engagements initiaux (place inamovible), ce qui est à l’origine du refus des militants de la région d’accepter de voter l’accord (une place éligible et une position charnière, inéligible au second tour) après le retrait de Denis Durand. Le secrétariat national en a pris acte. Le MRC ne soutiendra aucune liste dans cette région.

 

En Languedoc-Roussillon, le MRC reste sur les listes Frêche

 

Dans cette région, le MRC a décidé de confirmer l’accord passé avec le président sortant, candidat à nouveau. Le PS, au niveau national, a pris une décision trop tardive pour être opérationnelle. Nous avons une place éligible dans l’Hérault (Béatrice Négrier, conseillère régionale sortante) et une place non éligible dans le Gard.

 

Cet article est le 12ème paru sur ce blog dans la catégorie Régionales 2010.

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 15:28

Pour sauver l’euro, changer de politique européenne

 

Dans un entretien accordé au quotidien La Tribune, ce 13 février, Jean-Pierre Chevènement s’exprime sur la crise de l’euro et sur le rôle de l’Union européenne pour y faire face. C’est le texte qui me manquait, hier, quand j’ai rédigé Attaque spéculative contre la Grèce : les limites de l'euro et de l'Europe. L’entretien, réalisé par Eric Chol, est à lire sur le site de La Tribune.

 

Il est vraiment temps de revoir le traité de Lisbonne, profondément réactionnaire

 

La Tribune : Les Vingt-Sept ont exprimé, jeudi, leur soutien à l'égard de la Grèce, qui est aujourd'hui l'économie malade de l'Europe. Cette déclaration ne renforce-t-elle pas la crédibilité de la zone euro ?
Jean-Pierre Chevènement : En premier lieu, il faut d'abord s'interroger sur le cas de la Grèce : ce pays n'est pas, du point de vue de son endettement, dans une situation plus difficile que l'Italie ou la Belgique, et son économie, en termes de PIB, est relativement marginale dans l'Europe. Il est donc surprenant de constater que les agences de notations puissent ainsi lancer la curée contre ce pays, et plus généralement contre la zone euro qui, bien sûr, est une zone économique hétérogène. Il est plus que temps de s'interroger sur le rôle des marchés et de la spéculation. Il suffit de décourager la spéculation, et, parallèlement, d'obtenir des Grecs qu'ils fassent un minimum d'efforts. Ce serait d'autant plus réalisable avec une croissance européenne plus forte et une monnaie moins surévaluée. Deux conditions qui ne sont pas réunies aujourd'hui. Pour deux raisons : les défauts de conception de la monnaie unique, inhérents au traité de Maastricht, et la politique de déflation salariale allemande qui, depuis dix ans, plombe la croissance européenne et creuse les déficits... chez les autres.

Les textes européens interdisent pourtant l
'éventualité d'un plan de sauvetage de la Grèce par les États membres...
Évidemment, le traité de Lisbonne est idiot. Son article 123 interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales nationales d
'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions européennes et aux États. Or c'est exactement ce qu'ont le droit de faire la Réserve fédérale américaine ou la Banque d'Angleterre : ne faudrait-il pas, dans certaines limites, s'affranchir de cet article, comme on a su le faire auparavant pour d'autres dispositions du traité ? Prohibition des aides d'État, principe de la « concurrence libre et non faussée », interdiction des déficits budgétaires en dessous de la barre de 3 % du PIB. En fait, on ne compte plus la liste des articles du traité rendus caducs par la crise. Le pacte de stabilité n'y a pas résisté : tous les pays, y compris l'Allemagne, sont sortis des clous. Il est donc vraiment temps de revoir ce traité, profondément réactionnaire.

 

En même temps, cette crise grecque rend l'euro plus compétitif...
Elle a fait tomber le taux de change de l
'euro de 1,50 à 1,36 : en tout mal, son remède ! Mais c'est trop peu ! L'euro est en effet surévalué : 0,82 dollar en 2000, 1,35 dollar aujourd'hui. J'aimerais dire ironiquement : bravo la Grèce, bravo Fitch ! Car un taux de change moins fort ne gênerait pas la Grèce, qui vit en grande partie de ses recettes touristiques. De même, ce serait du pain béni pour les exportateurs comme EADS ou pour notre industrie automobile. Mais l'euro reste une monnaie fragile. Elle est faussement forte : elle est excessivement surévaluée par rapport aux autres grandes monnaies mondiales (dollar, yuan, livre britannique), devenant un lourd handicap pour l'Europe : nous sommes la lanterne rouge de la planète en termes de croissance.

L
'euro, selon vous, est donc responsable de cette absence de croissance européenne ?
Oui, car il faut se rappeler que l
'Allemagne en 1991 a imposé à ses partenaires ses dogmes et ses choix, lors de la création de l'euro qui est, en fait, un mark bis. Aujourd'hui, l'activité économique dans la zone euro est en outre plombée par la politique économique déflationniste de l'Allemagne... Certes, l'Allemagne affiche un excédent commercial confortable, mais ce surplus se fait pour les trois quarts au détriment des autres pays européens. Même l'Allemagne paye d'une croissance faible et d'un pouvoir d'achat déclinant cette politique salariale et budgétaire excessivement rigoureuse.

Pourquoi, lors de l
'adoption du traité de Maastricht en 1992, la France avait-elle accepté cette vision allemande de la zone euro ?
Pour ma part, je m
'étais opposé dés le départ à ce traité car le dispositif prévu me paraissait tout à fait déséquilibré. Le président François Mitterrand s'était laissé enfermer dans les règles de la Buba (Bundesbank allemande) par Jacques Delors, qui dirigeait à l'époque la Commission européenne, et par Karl Otto Pöhl, le président de la Bundesbank. Or ce n'était pas raisonnable d'abdiquer sa souveraineté monétaire au profit d'une Banque centrale européenne totalement indépendante et soumise à l'unique objectif de la stabilité des prix. François Mitterrand pensait sans doute qu'on pourrait revoir ce dispositif dans la durée. Il était d'ailleurs prévu une clause de rendez-vous. Celle-ci a bien eu lieu, avec le traité d'Amsterdam et le Pacte de stabilité en 1997. Cela n'a rien changé.

Qu
'est-ce qu'il faudrait alors changer dans le fonctionnement de l'euro ?
Il y a deux sujets à mettre sur la table : la politique de la Banque centrale européenne, en intégrant la croissance et l
'emploi dans ses statuts ; et l'élaboration d'une initiative européenne de croissance, qui pourrait prendre la forme d'un grand emprunt européen. On pourrait ainsi établir un plan de relance des investissements publics, allant de pair avec une politique de change plus réaliste !

L
'idée d'un gouvernement économique européen semble aussi revenir en force...
C
'est vrai, tout le monde l'évoque, mais il faut savoir de quoi on parle. Car si l'on pense, comme M. Van Rompuy, au seul budget communautaire européen, celui-ci n'est pas significatif. Il représente 1 % du PIB européen. C'est la politique des États nationaux, notamment sur le plan salarial, budgétaire et monétaire, qui doit changer. C'est donc la cohérence du dispositif actuel qui est à revoir.

De quelle façon pourrait-on s
'y prendre ?
Si nous n
'agissons pas rapidement, nous irons vers des difficultés grandissantes : après la Grèce, ce sera le tour du Portugal, de l'Espagne ou de l'Italie, et nous risquons d'assister à l'éclatement de la zone euro, ce que je ne souhaite pas. Il faut donc organiser une nouvelle conférence européenne institutionnelle, pour revisiter, de fond en comble, le traité. Il faudra par exemple se doter d'un véritable gouvernement économique européen. Une solution raisonnable serait de travailler au niveau de l'Eurogroupe, à 16 pays et non à Vingt-Sept. Mais son président, Jean-Claude Juncker, ne me parait pas être la bonne personne pour définir une politique économique profondément renouvelée. De manière plus générale, l'ensemble du personnel politique européen est aujourd'hui prisonnier d'une doxa dépassée.

Vous étiez un opposant de première heure au traité de Maastricht. À constater les difficultés dans la zone euro, vous devez boire du petit lait ?
Je ne peux pas trouver de source de satisfaction dans les malheurs de mon pays. Il faut reprendre les choses à la base et remettre l
'ouvrage sur le métier à travers une conférence institutionnelle européenne.

Vous sentez-vous plus écouté aujourd
'hui ?
On est très loin psychologiquement de l
'état d'esprit qui pousserait à des changements profonds. Nicolas Sarkozy me paraît trop soucieux que la France colle le plus possible à son partenaire allemand...

Pour en savoir plus sur le traité de Lisbonne, lire sur ce blog Traité de Lisbonne 2007-08-09.


Sur le site du quotidien Le Monde, ce 13 février, un dossier apporte les réponses classiques à diverses questions, résumées par le titre Qu'arrive-t-il à la Grèce ?

 Congr-s-MRC-2008-036.jpg

Cet article est le 102ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT.









Jean-Pierre Chevènement, à la fin du congrès MRC 
Le Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) - 29 juin 2008

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 23:49

La finance continue de mener l’économie et le monde

 

C’est maintenant la zone euro - son économie, ses Etats, ses faiblesses - qui est la proie de la spéculation financière mondialisée. La sortie de crise n’est pas pour demain. Car les autorités politiques, après avoir volé au secours des banques, se gardent bien de s’en prendre aux causes de la crise.

Tout devrait continuer comme avant. Mais cela ne se passera pas comme cela, cette crise étant celle du système économique et financier lui-même. Le montage institutionnel européen est à côté de la plaque. Il n’en survivra pas.

 

Passons en revue les meilleures analyses de cette situation inédite.

 

Attac France, 10 février : Euro : il faut casser les reins de la spéculation

 

La secousse qui ébranle la zone euro révèle que les élites dirigeantes n’ont toujours rien appris de la crise globale qui frappe la planète.

Tout d’abord parce que les marchés financiers ont gardé intact leur formidable pouvoir de nuisance. Les pays membres de l’Union européenne les plus fragilisés par la crise mondiale payent un tribut exorbitant aux spéculateurs. Ainsi, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, notamment, désignés par les marchés financiers comme les maillons faibles de la zone euro, sont attaqués de toutes parts. Les fonds d’investissement imposent à ces pays des taux d’intérêt deux fois plus élevés qu’à l’Allemagne ou la France pour financer leurs déficits. Déficits eux-mêmes largement provoqués par la récession due à la crise financière. La boucle est bouclée : les spéculateurs font leurs profits avec les conséquences de la crise qu’ils ont provoquée.

Ensuite parce que la spéculation contre l’euro montre l’impasse de la construction européenne. Celle-ci nous avait été vantée comme un bouclier anti-crise. Il n’en est rien. Jamais l’Union européenne n’a tenté de prendre des distances par rapport à la financiarisation de l’économie mondiale et de ralentir la circulation des capitaux.

Au contraire, tous les traités européens ont inscrit l’Union dans une dynamique financière incontrôlable. La Banque centrale européenne a bien fait d’injecter des liquidités et de baisser les taux d’intérêt pour limiter la récession.

Mais puisque nous sommes restés dans une économie de casino, ces liquidités ont fourni de nouvelles munitions à l’industrie financière pour spéculer et menacer l’existence même de l’euro.

L’Union européenne s’est également interdit d’avoir un vrai budget qui permettrait une aide aux pays en difficulté. Elle s’est même, de façon absurde, interdit de venir en aide à un pays de la zone euro en difficulté. Elle est donc incapable de tenir la promesse qu’elle a faite aux peuples européens : construire un espace de solidarité, dont la nécessité se fait cruellement sentir en temps de crise. Les Grecs, Espagnols, Portugais et autres Islandais qui ont besoin de cette solidarité, n’ont qu’à aller voir ailleurs. Au FMI, par exemple, qui saura une nouvelle fois faire payer les peuples pour les erreurs de leurs dirigeants !

La sortie de crise, annoncée bruyamment tous les jours, est encore loin. Les dégâts sociaux provoqués par la finance ne font que s’aggraver. Attac exige l’instauration immédiate par l’Union européenne d’une taxe sur les transactions financières pour casser les reins à la spéculation qui menace de déclencher une nouvelle catastrophe financière. Une taxe de type "Tobin-Spahn", c’est-à-dire à double niveau : un niveau faible (0,1%) en temps ordinaires pour dégonfler le volume des transactions ; un taux élevé (de 10 à 50%) en période de folie spéculative, comme aujourd’hui.

 

Bernard Teper, président de l’Union des Familles laïques (UFAL Flash n° 104, 12 février) :

 

On nous avait prédit il y a quelques semaines la sortie de crise ! En fait, la crise s’approfondit. Les pays de la zone Euro les plus fragiles : Grèce, Espagne et Portugal subissent à leur tour la crise. Ces pays sont obligés d’augmenter leur taux d’intérêt pour financer leurs déficits, ce qui augmente leur fragilité. Lire la suite…

Jacques Sapir, directeur d’études à l’EHESS, le 12 Février, sur le site Marianne2 :

La crise grecque, un camouflet pour l'euro et la BCE  


La Grèce n'est pas dans une situation très différente des autres pays de l'Union. Pour l'économiste Jacques Sapir, la solution est ailleurs. Il faut un contrôle des mouvements de capitaux et une réforme de la Banque Centrale Européenne.

L’Euro est en crise. Cela n’étonnera guère ceux qui me lisent. Cette crise était prévisible du fait même du fonctionnement de cette zone, ainsi que je l’ai établie il y a quelques années. L’hétérogénéité des niveaux de l’inflation structurelle dans les pays de la zone ne pouvait que mettre à mal une construction à laquelle manquaient des pans entiers pour en assurer la cohérence.
La crise grecque a donc constitué un avertissement et non un véritable test pour la zone Euro. La faiblesse de la réaction européenne, en revanche, pourrait bien laisser préjuger de ce que sera la capacité de résistance de cette zone quand la véritable crise arrivera : c’est-à-dire très faible. En effet, la situation de la Grèce sur le plan budgétaire est sérieuse, mais elle n’est pas la seule (…).

 

Editorial du quotidien Le Monde, 10 février : Spéculation  

A peine un an après avoir sauvé les banques en y consacrant de chaque côté de l'Atlantique des sommes colossales - 25 % du PIB, selon la Banque centrale européenne -, voici les Etats endettés attaqués par ces mêmes établissements financiers. Telle est l'une des leçons - amères - de la crise grecque, la plus importante qu'ait connue l'euro depuis sa création (…).

 

Philippe Béchade, le 10 février, analyste financier (analyses des marchés, La Chronique Agora) :

Un parallèle entre un krach obligataire et la crise des subprime

(…) Si nous devions oser une analogie entre la crise des dettes souveraines et celle des subprime, nous dirions que le défaut temporaire de Dubaï (qui aurait pu très mal se terminer sans la "générosité" du voisin Abu Dhabi) correspond au dépôt de bilan de New Century Financial en février 2007...et la spirale baissière des emprunts grecs ressemble aux convulsions préfigurant la faillite de Bear Stearns (c'était en juillet 2007).

Les prochaines étapes pourraient être le déclenchement d'une attaque spéculative contre le Portugal en mars prochain (l'équivalent de la faillite de la banque britannique Northern Rock à la mi-septembre 2007) puis contre la dette espagnole. On changerait alors d'échelle avec l'Espagne... et il nous revient en mémoire le prêt d'urgence de 30 milliards de dollars accordé à J.P. Morgan à la mi-mars 2008.

Ce serait ensuite au tour de l'Angleterre de tétaniser les porteurs obligataires institutionnels sur l'ensemble de la planète. Ce serait l'équivalent de l'onde de choc IndyMac... mais aussi Royal Bank of Scotland ou Lloyds TSB, pour rester dans la tonalité locale.

Et vous devinez où commencera alors à vaciller le domino suivant : aux Etats-Unis... avec une succession de chocs de confiance équivalents à la dislocation de géants comme Fannie Mae, Lehman ou AIG (…).

Cet article est le 30ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne.
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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 23:23

Un premier pas vers les échéances nationales de 2012

 

Une alternative crédible, progressiste et républicaine en 2012, tel est l’objectif du MRC, rappelé par Jean-Pierre Chevènement le 10 février, lors de la présentation à la presse de l’accord électoral signe par Martine Aubry, Jean-Michel Baylet et Jean-Pierre Chevènement, respectivement responsables du PS, du PRG et du MRC, en vue des élections régionales des 14 et 21 mars 2010.

 

Martine Aubry a utilisé l’expression "première pierre de la maison commune" (voir la dépêche AFP publiée après la rencontre Régionales: accord PS-MRC-PRG).

 

Ainsi, le Mouvement Républicain et Citoyen et le Parti Radical de Gauche sont les seuls partis à avoir passé une alliance avant le premier tour avec le Parti Socialiste.

 

Rappelons que le PS, lors des élections européennes, le 7 juin 2009, avait préféré aller seul, empêtré dans ses contorsions internes de l’après-congrès de Reims.

 

Le texte signé hier prend appui sur l’accord du 4 novembre entre le MRC et le PS (voir Accord politique entre le MRC et le PS en vue des élections régionales - 5 novembre 2009), suivi du pré-accord du 23 décembre (voir Régionales Grand Ouest : le MRC en attente des propositions du PS - 11 janvier 2010).

 

Il porte sur une trentaine de places éligibles dans 14 régions, dont une outre-mer. Les points forts restent l’Ile-de-France (10) et le Nord-Pas-de-Calais (4). Les 12 autres régions se partagent les 16 autres positions éligibles (voir Accord entre le PS et le MRC pour les régionales des 14 et 21 mars 2010).

 

Cet accord n’est ni bon, ni mauvais. Il correspond au rapport de forces entre le PS et le MRC.

 

Le Kremlin-Bicêtre CN 22 03 09 014Dans l’Ouest, notre seule position éligible est dans les Pays de la Loire (Christine Meyer, en Loire-Atlantique). Nous n’avons pu avoir satisfaction en Sarthe. Nos amis bretons ont été éconduits. Jusqu’à ce matin, nos camarades de Poitou-Charentes avaient fait le même constat. L’ouverture de dernière heure en Charente-Maritime, si elle se confirmait, serait un réconfort.

 

Cet article est le 11ème paru sur ce blog dans la catégorie Régionales 2010.

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 13:02
APLI-La-Chapelle-d-Andaine-201009-001.jpg

L’Europe veut exporter du lait, produit à 280-290 €/t

 

 

Mathieu Périer, producteur de lait dans l’Orne, a accompagné le président de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli), Pascal Massol, le 4 février, à Bruxelles. Par l’entremise du président du Conseil régional de Basse-Normandie, ils ont eu une entrevue avec le chef du secteur lait à la Commission européenne, le danois Rasmussen.

 

Voici le compte rendu de cette rencontre (par Mathieu Périer).


En résumé, sa façon de voir les choses :

- aucun inconvénient de mettre les pays et leurs producteurs européens en concurrence directe.

- il ne voit pas l’intérêt de rencontrer les canadiens car ce n’est pas pareil, étant donné qu’ils ont un système de « quotas ». Par ailleurs, il a rencontré les suisses, néo-zélandais, australien, USA. Mais pas de recette miracle…

- il faut une restructuration pour être compétitif…

- prix harmonisé en Europe impossible, d’après lui, car trop de différence entre les pays (c’est faux, différence de 20-30€/t d’après étude de l’EMB).

- il souhaite un prix du lait juste et régulier : 280-290€/ tonne vendue

- il n’a pas du tout contredit Pascal, quand il a dit qu’aucun pays européen ne dépassera son quota, d’ailleurs très peu arriveront à le réaliser. Une chance que nous avons retiré tout ce lait du marché avec la grève car on serait arrivé à 200-250€/Tonne. Et si la France avait fait 100% de son quota…

 

Bref, ces personnes-là sont à des années lumière de ce qui se passe. On ne peut pas compter sur eux pour avancer dans ce sens là. C’est à nous de leur prouver que nous sommes capables de se prendre en main et d’organiser le marché pour que tout le monde gagne sa vie. La laiterie France a fait autant de chiffre d’affaire en 2008 et 2009 avec un prix à la production complètement différent ...

Il faut bien retenir une chose, si rien n’est fait, les arrêts d’activité ou la précarité arrivent à grand pas. Car ils n’ont aucunement l’envie de faire remonter les cours, puisqu’ils veulent un prix à 280-290€/Tonne pour que nos industriels soient compétitifs sur le marché mondial, qui ne concerne que 4-6% de la production européenne. Ces 4-6% tuent le prix des 96-94% en intra-communautaire.

 

Notre salut viendra par la mise en place de l’office du lait national et européen d’autant plus que la LMA* pointe son nez et que celle-ci est ouverte à beaucoup de choses. On sait ce qu’il nous reste à faire.

 

* LMA - Loi de Modernisation Agricole (voir Projet de loi pour l'agriculture LMA : pas de gestion publique de l'offre - 15 janvier 2010).

 

Et, aussi : rencontre, le 5 février, de producteurs de lait Apli 50 avec le Préfet de la Manche

 

Au cours d’un échange d’une heure, nous exposons tour à tour nos inquiétudes sur la situation actuelle, les raisons de notre opposition à la contractualisation ainsi que notre souhait de voir émerger au niveau européen une régulation de la production laitière de type canadien.

  Nos deux interlocuteurs réfutent tous nos arguments. Selon eux la France et d’autres pays européens ont une vocation exportatrice qui ne peut s’accommoder d’un tel type de régulation. De plus, ils la jugent incompatible avec les règles de l’OMC. L’idée de voir le prix du lait fixé à partir des coûts de production en intégrant la rémunération leur paraît aussi incompatible avec l’économie libérale (sic) dans laquelle nous sommes!

  Le Préfet nous affirme même que le système canadien est condamné à court terme, il s’étonne d’ailleurs qu’il existe encore.

  Malgré la cordialité de l’entretien, on sent bien qu’il n’y a pas d’ouverture dans le discours officiel et que la recette de la sauce avec laquelle on s’apprête à nous manger est déjà concoctée et qu’ils n’ont aucune intention d’en changer !

  En conclusion, ne sautons pas dans la marmite de la contractualisation sinon nous sommes cuits ! Comme nous l’ont dit les canadiens, si vous ne vous organisez pas vous-mêmes, vous vous ferez organiser !

(Compte rendu : Antoine Demortreux) 

 

Cet article est le 172ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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