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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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31 janvier 2010 7 31 /01 /janvier /2010 23:47

 

La droite, en difficulté, divisée, menacée d’implosion

 

La décision prise par le procureur de la République de faire appel de la décision du tribunal de relaxer Dominique de Villepin dans le procès Clearstream, aura des conséquences redoutables pour la droite au pouvoir. Comme si les effets de la crise économique ne suffisaient pas, le président de la République, chef de la droite, n’a pas dissuadé le procureur Marin de prendre cette décision. Pour le moins, car il l’en a, peut-être, encouragé.

Ce sujet est traité, ce 31 janvier, par les auteurs de La Lettre du lundi, sous le titre Le faux-pas de Catilina.

Sarkozy a donc décidé, par procureur de la République interposé, de faire appel de la décision de justice qui laissait Dominique de Villepin sortir libre du prétoire dans l’affaire Clearstream. Nous ne commenterons pas dans ce billet cette instrumentalisation, par les deux parties d’ailleurs, de la justice, pour nous concentrer sur les raisons et les conséquences « politico-politiciennes » de cette décision.
  
Saluons tout de même au passage le travail des juges qui, dans ce type d’affaires, sont soumis à des pressions considérables. Leurs décisions, qu’ils essaient de baser sur le droit, sont commentées et déformées par tout un personnel politique qui ne considère les magistrats, selon les circonstances, que comme des « emmerdeurs » ou des outils pour abattre l’adversaire. Après cette nécessaire parenthèse, revenons au cœur de notre sujet.
  
Pour quelles raisons Sarkozy a-t-il effectué un tel choix ? Deux éléments ont, selon nous, pesé lourdement dans sa décision.
  
En premier lieu – c’est une évidence -
le calcul politique
. Sarkozy veut que Villepin patauge le plus longtemps possible dans la boue de l’affaire Clearstream et a fait sienne la fameuse formule : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. »
  
L’objectif est d’avilir Villepin
, avec d’une part la quasi-certitude de le « ligoter » politiquement jusqu’au prochain procès – compte tenu de cette épée de Damoclès, il ne peut pas représenter d’ici là une alternative crédible à Sarkozy pour les élus et électeurs de la droite - d’autre part l’espoir de le voir condamné, même à une peine légère. Pour Sarkozy, ce serait un soulagement inespéré.
  
C’est là que nous découvrons la seconde raison – la véritable diront certains – de cet acharnement :
la peur, génératrice de haine. Sarkozy craint Villepin, crainte irrépressible qui se traduit par une agressivité sans bornes  Je le pendrai à un croc de boucher », disait-il de l’ancien Premier ministre) et par une haine pathologique
.
Pour mieux comprendre les ressorts psychologiques de ce Catilina des temps modernes, il est tout à fait instructif de relire le dossier que consacra à Sarkozy le journal Marianne dans son édition du 14 avril 2007, avant la Présidentielle. Tout y est dit, tout est vrai et tout reste d’actualité.
  
Ainsi la remarque d’un ancien ténor de l’UMP : « Jamais un leader politique n’avait aussi systématiquement pris son pied à assassiner, les unes après les autres, les personnalités de son propre camp pour, après le carnage, rester seul entouré de ses chaouches. » C’est un expert qui l’affirme…
  
De la part de Sarkozy,
ces déversements de haine et cet étalage de rancœur se doublent de surcroît de lâcheté 
: il a laissé tomber Fillon pour les régionales, créant par avance les conditions pour le clouer au pilori en cas de défaite sévère de la droite. Après avoir multiplié les rodomontades à l’occasion de ces élections, le prince-général se défile devant « l’ennemi » et se réfugie dans son palais.
  
Sur le plan politique, quelle pourrait être la conséquence de cet acharnement, de cette volonté systématique de détruire ? Sans doute la plus grave division que la droite ait connue depuis une trentaine d’années
, quand giscardiens et chiraquiens s’étripaient au grand jour, n’hésitant pas à favoriser l’adversaire – Mitterrand en l’occurrence – plutôt que de voir gagner le rival de leur propre camp.
  
La révolte va donc gronder dans le camp de la droite. Les députés et élus de base le savent bien : la situation sociale est catastrophique, les chiffres du chômage « bidonnés » à l’extrême pour faire apparaître des « embellies » aussi illusoires qu’éphémères. Ces mêmes députés et élus sont donc à la
recherche d’une alternative à droite 
: Villepin ne fait bien sûr pas l’unanimité mais c’est une porte de plus qui est en train de se fermer.
  
Si l’on ose une comparaison historique, une partie de la classe politique de droite aimerait bien disposer d’un Louis-Philippe si Charles X était renversé, afin d’éviter que les « rouges » ne prennent le pouvoir.
Ces « modérés » de droite vont donc de plus en plus s’opposer aux « ultras » pro-Sarko
, prêts à suivre le prince dans tous ses excès et toutes ses folies.
  
Cette division de la droite peut-elle profiter à la gauche ? Difficile de répondre à une telle question. Elle peut espérer « cartonner » aux régionales mais, compte tenu de son précédent succès à ces élections, la barre est déjà placée très haut. Quant aux chances de réussir à la présidentielle, la réponse tient aujourd’hui de la divination…
  
Ce qui semble cependant fort possible dans cette partie d’échecs, c’est que la stratégie mise en œuvre par Sarkozy pourrait bien se retourner contre lui :
en voulant achever Villepin, il va aggraver les divisions dans son propre camp et donner ainsi une chance à la gauche de revenir « aux affaires » en 2012. À elle de relire Cicéron afin de montrer l’intelligence politique nécessaire pour tirer le meilleur parti du faux-pas de Catilina.


Revue de presse :

Clearstream : "une victoire de la justice" pour Robert Badinter (Le Monde, 30 janvier 2010)

 

Après la relaxe de Dominique de Villepin, prononcée jeudi 28 janvier par le tribunal correctionnel de Paris et l'appel formé le lendemain par le parquet de Paris, l'ancien garde des sceaux et ancien président du Conseil constitutionnel, Robert Badinter, analyse les conséquences du jugement de l'affaire Clearstream. Pour le sénateur socialiste, la décision du président de la République de ne pas se constituer partie civile devant la cour d'appel de Paris lors du procès qui devrait se tenir fin 2010, début 2011, intervient trop tard. Elle laisse entière la question de la place du chef de l'Etat dans le procès pénal.

 

Affaire Clearstream : le gouvernement face au soupçon (Le Monde, 31 janvier)  

Dossier : Clearstream, le match Villepin-Sarkozy (Marianne2, 31 janvier)    

Carla Bruni attaque Villepin : les épouses à la rescousse (Rue89, 31 janvier)

Cet article est le 25ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France .

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 23:48

 

Un homme politique, populaire et truculent, en position de hors-jeu

 

La Lettre ouverte de Béatrice Négrier, Conseillère régionale du Languedoc-Roussillon et candidate MRC sur la liste Frêche, m’a incité à évoquer le cas Georges Frêche, personnage public intelligent, drôle et pittoresque, mais avec une propension à se mettre hors-jeu par insouciance vis-à-vis des règles de la vie publique.

 

Je ne le connais pas, personnellement, mais son bilan politique en tant que maire de Montpellier, puis président du Conseil régional depuis 2004, n’est pas négligeable. En fait, c’est un bâtisseur et un meneur d’hommes, qui réalise ses projets.

 

« Client » intéressant pour Wikipédia (voir Georges Frêche) et pour les gazettes (voir Georges Frêche, site Rue89, 28 janvier), il est un personnage public haut en couleurs, qui dérange par ses propos provocateurs. On se demande ce qu’il fait encore à l’université, au vu de son intervention, telle qu’elle a été enregistrée par un étudiant en 2008 (voir Georges Frêche).

 

Martine Aubry a réagi promptement à sa récente incartade, pas très méchante, visant Laurent Fabius (voir, sur le site de Libération, ce 30 janvier, les explications de son auteur : Frêche envoie une lettre à Fabius). Mais il n’est pas sûr que l’intention du PS de mettre sur pied une liste anti-Frêche, conduite par Hélène Mandroux, actuelle maire de Montpellier, trouve des conditions locales favorables à sa réalisation.

 

Les écologistes et la gauche de la gauche (voir Régionales : la gauche de la gauche veut fédérer une union anti-Georges Frêche) ne vont pas dérouler le tapis rouge devant le PS, dont tous les principaux responsables dans la région sont très attachés à la reconduction de Georges Frèche à la tête de la Région.

 

A noter le fort soutien des amis de Ségolène Royal à Georges Frêche. La Lettre ouverte, que Béatrice Négrier a eu la gentillesse de m’adresser (nous avons de bonnes relations), se retrouve sur le site Désirs d’avenir de l’Hérault (voir Lettre ouverte de Béatrice Négrier).

 

Lettre ouverte à tous mes camarades du MRC et à nos sympathisants

A mes compagnons laïques,

A mes amis socialistes, communistes, radicaux, écologistes,

Aux républicains sincères,

Aux citoyens que j'ai rencontrés tout au long de ce mandat,

 

L'actualité politique m'amène à vous donner quelques éléments d'appréciation sur mon engagement et mes choix, il me semble que je vous dois ces quelques lignes....

 

Revenons à nos fondamentaux : l'idéal républicain, l'égalité comme boussole, le progrès social comme objectif politique, l'éducation et la culture pour chacun d'où qu'il vienne et quel que soit son lieu de vie.....Mieux vivre ensemble en Languedoc-Roussillon...

Le bilan du mandat n'est contesté par personne. Nous avons pris dès 2004 une gauche d'avance.

 

Les états-majors parisiens du PS utilisent une manipulation grotesque pour justifier leur plan.

Ils jettent l'opprobre sur le Président de Région et salissent ainsi tous ceux qui ont avec lui mené sans relâche la guerre contre les inégalités sociales et territoriales.

Lorsque j'entends Claude Bartolone dire "il vaut mieux laisser une région à la droite que perdre son âme", j'ai mal, mal au peuple, mal à la jeunesse, mal à la ruralité, mal au futur de notre territoire. Et puis quelle âme ?  Vocabulaire chrétien pour tuer l'action publique et sacrifier toute une population sur l'autel de la pensée unique et des prochaines échéances. C'est indigne !

 

Monsieur Bartolone, je n'ai pas d'âme, juste une conscience et celle-ci m'amène à réagir et à combattre vos préjugés et votre aveuglement.

Madame Aubry, que savez-vous de l'action menée par l'équipe régionale derrière son président ? Que savez-vous des échanges et des débats au sein du bureau régional, que savez-vous de l'apport de chaque composante politique? Croyez-vous que si Georges Frèche nous avait manqué de respect, nous les élus du PC, du PRG, du MRC et les écologistes, nous serions derrière lui encore aujourd'hui avec enthousiasme et détermination ?

 

Fidèle à mon engagement politique de plus de trente ans au CERES, puis au Mouvement des Citoyens et au MRC,  fière du travail réalisé durant ce mandat, je vous engage à résister aux pressions qui ne tarderont pas à arriver et à ne défendre qu'un seul objectif : le progrès et la justice sociale pour tous les citoyens du Languedoc-Roussillon en apportant votre soutien à Georges Frèche.

 

Belfort-7-09-08-024-Beatrice-et-MRC-34-T.jpgBéatrice Négrier

Conseillère Régionale sortante et candidate

Déléguée Régionale du MRC

 

 

 

 

 

 

Béatrice, entourée de ses amis de l'Hérault, le 7 septembre 2008, à la fin de l'université d'été de Belfort 

  

Cet article est le 9ème paru sur ce blog dans la catégorie

Régionales 2010.

 

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 17:53

 

L’Apli au congrès des producteurs en Allemagne

 

La série de réunions publiques, organisées par l’association des producteurs de lait indépendants (voir Apli partout : Pascal Massol avec les Québécois, Sophie Poux sur TF1 - 26 janvier 2010) a porté ses fruits : le système laitier canadien est en discussion en France et, aussi, en Allemagne.  

Car André Lefranc, responsable Apli dans la Manche, et le québécois Jean Rousseau sont allés en Allemagne, au congrès du BDM à Berlin (2 000 responsables) et dans l’est et le nord-ouest du pays, afin de présenter le système canadien aux producteurs allemands.


Si l’on veut comparer, retenons que la France en Europe, ce serait comme le Québec au Canada. Le Québec exporte 30% de sa production dans les autres provinces du Canada.
  

Selon Jean Rousseau, la situation actuelle de la France en Europe ressemble à la situation du Québec dans le Canada qu’a connu son père (il a participé à la création d’un office du lait il y a plus de 30 ans). Il souligne que la solidarité est indispensable pour la réussite. C’est le moteur principal.

La venue des Canadiens en France a été très appréciée et André Lefranc remercie Jean Rousseau, homme d’une grande humanité, d’avoir accompagné l’Apli pendant cinq jours en Allemagne.

 

APLI-La-Chapelle-d-Andaine-201009-003.jpgAndré Lefranc a communiqué un article de Info Isère, présentant les propos de Jean Robin-Brosse, producteur laitier à Gillonnay (Nord-Isère), responsable FDSEA Isère depuis 2008.

 


Canada, heureux pays laitier

 

Des producteurs de lait gagnants, des transformateurs qui en profitent, des consommateurs qui ne sont pas perdants, oui, ça existe…

L’Institut de l’Elevage publie régulièrement des études sur les filières à travers le monde.  Le dossier de novembre 2009 était sur la filière laitière au Canada.

Dans ce pays où la production laitière a été contingentée progressivement puis totalement en 1974, les 8,2 millions de tonnes de lait ont généré à la production un chiffre d’affaires d’environ 3,3 milliards d’euros. La production laitière, pour se protéger des importations, a dû se limiter aux besoins des 33 millions de Canadiens. En comparaison, en France, nous sommes à peine 65 millions et nous produisons 24,7 millions de tonnes (pratiquement le double en population et le triple en production laitière).  

Au Canada, la production laitière est obligatoirement étalée sur toute l’année par un quota journalier. Il n’y a donc pas de pics saisonniers de production.

Les coûts de collecte sont mutualisés. Les pouvoirs publics sont acteurs du système. Il y a des représentants des transformateurs, des consommateurs et un seul syndicat de producteurs par province regroupant tous les producteurs.

Les transformateurs ont les moyens d’innover, de lancer de nouveaux produits. La croissance des ventes permet de ré-augmenter les volumes produits après la perte d’un panel à l’OMC ayant entraîné suppression des exportations et réduction de 5% de la production. Des entreprises comme Parmalat et Danone peuvent s’implanter. Les entreprises canadiennes peuvent aussi investir leurs bénéfices dans d’autres pays. De petits transformateurs ont pu également voir le jour au Québec. 

Le système ne coûte rien aux contribuables. La distribution n’est pas en faillite. Elle a surtout des marges correctes. La marge entre le prix payé aux producteurs et le prix à la consommation reste très stable. Les prix ont augmenté légèrement plus que l’inflation. 

La longueur de l’hiver, la hauteur de neige, entraînent des résistances de bâtiments imposant le recours fréquent aux systèmes entravés. Cela me fait penser à nos surcoûts de bâtiments, chez nous, par rapport aux zones océaniques.  

La FNPL a souvent invité les présidents des fédérations de producteurs à ses congrès, notamment ceux de la fédération des producteurs de lait du Québec.  

A regarder leur système, j’espère que beaucoup de producteurs de lait Français comprendront l’intérêt et la nécessité des combats que nous menons. Le pouvoir politique et le pouvoir médiatique au Canada ne sont certainement pas détenus par la grande distribution. La grande différence se trouve là.

 

Pour compléter, signalons les réticences exprimées par l’Institut de l'Elevage dans un article paru le 17 décembre 2009 sous le titre « La filière laitière au Canada : un modèle de régulation exportable ? »  

 

Concernant le séjour des Québécois en France, à l’invitation de l’Apli, voir l’article, le 26 janvier, du journal La Terre du Québec.

 

Quatre Québécois exposent la gestion de l’offre en France

 

Quatre producteurs de lait du Québec ont quadrillé la France du 18 au 23 janvier 2010 et expliqué à plus de 10 000 de leurs vis-à-vis le fonctionnement de l’industrie laitière qui évolue sous gestion de l’offre au Québec et au Canada.

Ces producteurs (Gilles Michaud, de la Côte-du-Sud, ainsi que Jean Rousseau, Michel Lemire et Denis Morin du Centre-du-Québec) ont répondu à l’invitation de l’Association des producteurs de lait indépendants (APLI), l’organisation qui a orchestré la grève du lait, l’automne dernier, en France, afin de protester contre des prix à la ferme inadéquats. L’APLI évoquait alors l’exemple du Québec pour réclamer un prix équitable à la ferme.

Propriétaire de Ferme OSAM, à Sainte-Élisabeth-de-Warwick, Denis Morin a signalé à la Terre : « Nous ne sommes pas allés leur dire quoi faire, mais présenter notre système de mise en marché collective et de gestion de l’offre ainsi que ses résultats. Je crois que nous avons créé un peu d’espoir en montrant qu’il est possible de fonctionner autrement. »

Office du lait
La gestion de l’offre a-t-elle des chances de s’implanter en France, à l’heure où la fin des quotas laitiers est prévue pour 2015 ? « Chose certaine, si les conditions ne changent pas pour eux d’ici la fin de mars 2010, près du tiers des producteurs vont abandonner, a noté Gilles A. Michaud, copropriétaire de Ferme Régika, à Kamouraska. Il est impossible pour eux de survivre avec un prix à la ferme de 260 euros la tonne alors que le coût de production se situe à 330 euros. » Au Canada, la moyenne est de 457 euros (70 $/hl). 

L’APLI milite en faveur d’un office national du lait pour regrouper l’offre des producteurs et créer un rapport de force avec les acheteurs pour obtenir un prix approprié.


Cet article est le 168ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 23:53

Rupture des élites avec le système financier

 

La rupture entre Obama et le système financier, symbolisé par la puissance de Wall Street, avance à grands pas. Le président américain ne peut pas l’éviter. Notre président français le sait. C’est pourquoi il est intervenu sur le même registre à Davos.

 

Il pourrait en résulter assez vite, comme le pense Jean-Pierre Chevènement, un appel d’air en France en faveur d’une politique de salut public, afin de sortir par le haut de la domination du capitalisme financier (Voir Le capitalisme financier, un objectif de combat pour rassembler le pays - 6 janvier 2010).

 

Obama face au système financier américain

 

Philippe Béchade, analyste financier, dans sa chronique du 25 janvier, intitulée Si Ben Bernanke dirigeait la Banque centrale chinoise, souligne l’imposture d’une hausse de la Bourse justifiée par la reprise économique. La réalité est bien différente. Il s’étonne que Barack Obama ait attendu si longtemps avant de passer à l’offensive (extrait de son texte publié par La Chronique Agora).

(…) Le président américain a réagi à ce qu'il a probablement interprété comme une trahison de certains milieux d'affaires. Personne ne doute que Scott Brown, le playboy républicain qui s'est emparé du fief démocrate du Massachusetts, a été activement soutenu par de gros intérêts financiers faisant la pluie et le beau temps à Wall Street. Brown a fait campagne contre le projet de réforme du système de santé -- c'est de notoriété publique. Mais il aussi joué sur la corde sensible des promesses de changement non tenues par le président depuis son investiture, il y a très exactement un an.

Sauf que... qui a systématiquement torpillé toutes les discussions visant à mieux réglementer le système financier américain et international (tant au niveau du Congrès américain que du G20) suite au krach de l'automne 2008 ?

Comment toutes les bonnes résolutions des sommets de Londres et de Washington concernant la transparence, les bonnes pratiques et la maîtrise du risque ont-elles pu rester lettre morte ? Nous n'avons relevé concrètement que quelques vagues menaces de sanctions symboliques frappant les évadés fiscaux -- des particuliers, jamais les "gros poissons" -- dont les noms pourraient être transmis par UBS. Cependant, un tribunal helvète vient de bloquer soudainement cette procédure suite au chantage exercé par le fisc américain.

Barack Obama n'a pas mâché pas ses mots jeudi soir. Il a dénoncé les groupes de pression qui oeuvrent presque au grand jour depuis des décennies -- aussi bien auprès des membres du Congrès US que des conseillers du président.

Les lobbys de l'armement et du pétrole avaient leur rond de serviette sur la colline du Capitole et à la Maison Blanche ; nul ne l'ignore plus depuis septembre 2001 (ou même avant). Ce sont les groupes bancaires qui ont pris le relais après l'enlisement militaire en Irak. Ils se sont ainsi offert une puissance économique équivalente à celle de la Fed avec l'explosion de l'activité de titrisation.

Ils avaient mis la main sur la plupart des manettes du pouvoir : Paulson était l'un des leurs, Timothy Geithner un de leurs obligés en tant que patron de la Fed de New York. Tout cela au moment où il a fallu traiter leur propre déconfiture... à leur profit exclusif et au détriment des contribuables" (…).
Pour lire la suite...

 

Le président français n’était pas en reste à Davos, le 27 janvier, comme Pierre Haski le note sur le site Rue89, ce même jour Sarkozy à Davos : beau discours, un peu « schizophrène »(extrait) :

(…) C'est, comme toujours, la limite du verbe présidentiel. Nicolas Sarkozy a entonné tous les registres, défendu toutes les positions depuis sa campagne électorale de 2007 et ses deux ans et demi d'exercice du pouvoir, qu'on ne sait plus quand il est lui-même, quand il est en posture électorale, quand il roule son auditoire dans la farine avec les mots de son speechwriter ? Pourtant, on aimerait croire qu'il y croit, tant son discours de Davos contient certaines remarques bienvenues :

·         Quand il appelle à sortir de la « civilisation des experts » ;

·         Quand il propose de « remettre l'économie au service de l'homme » ;

·         Quand il met en garde contre la reprise des comportements financiers d'avant la crise ;

·         Quand il dénonce les Etat membres de l'Organisation internationale du Travail qui n'en ont pas ratifié les règles sociales de base ;

·         Quand il demande que le droit du travail, de l'environnement, de la santé, soit mis à égalité avec le droit du commerce ;

·         Quand il dénonce la « spéculation financière » et les « manipulations monétaires » qui empêchent un commerce équitable.

Et surtout, quand il met en garde son auditoire qu'« il faudra compter avec les citoyens de nos pays », et que c'est « sain ». Ce n'est évidemment qu'un discours. Mais un discours prononcé à une tribune de choix, celle d'un Forum qui, par le passé, a incarné l'intégrisme libéral, et qui a sacrément perdu de son poids et de son influence à la faveur de la crise.

Intervenant quelques jours après le discours d'Obama sur les banques, qui a fait plonger les bourses mondiales et quelques heures avant le discours sur l'état de l'Union du même Obama, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas être en reste, et sembler complaisant vis-à-vis des tenants du capitalisme mondial (…).

Après les classes populaires et moyennes, les classes supérieures s’en prennent aux banques.

Selon La Tribune, 28 janvier, Les élites n'ont pas pardonné aux banques  

Effet insoupçonné de la crise, au sein des "leaders d'opinion" (décideurs, hauts revenus), la confiance accordée aux institutions financières continue de plonger... et celle accordée aux gouvernements remonte, selon le baromètre Trust Edelman (…). Inversement, la politique redore son blason, devenant une "valeur refuge".

 

Cet article est le 85ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.

 
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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 12:41

 

Qui connaît la sclérose latérale amyotrophique ?

 

C’est un article, paru sur le site du quotidien Le Monde, le 17 janvier, que j’ai lu avec attention. En pensant à Pierre et à Jeannette, à ce qu’ils vivent depuis cinq ans, dans leur maison près de Guingamp, à Plouisy (Côtes-d’Armor).

 

Pierre est ingénieur agronome (ENSA Rennes, 1967-70). Il était salarié UNICOPA (coopératives agricoles bretonnes, productions animales), secteur laitier, quand il a su qu’il était atteint de Sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot).

 

Il ne serait plus en vie s’il n’avait pas Jeannette, son épouse, à ses côtés. Quand je lui ai téléphoné pour lui parler de cet article du Monde, elle a lui a fait entendre notre communication. Il comprend tout, étant en parfaite santé mentale. Le problème, c’est qu’il est prisonnier de son corps et ne peut communiquer que par les mouvements de ses paupières.

 

Lisez ce témoignage de l’écrivain, historien américain, d’origine anglaise, Tony Judt. En voici le début.

 

Un intellectuel raconte sa vie avec la maladie

 

Je souffre d'une affection du motoneurone, en l'occurrence une variante de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) : la maladie de Charcot. Les affections des neurones moteurs sont loin d'être rares : la maladie de Parkinson, la sclérose multiple et une série de maladies moins graves entrent dans cette catégorie. Ce qui distingue la SLA - la moins commune de cette famille d'affections neuromusculaires - est tout d'abord qu'elle n'entraîne aucune perte de sensation (ce qui n'est pas forcément une bénédiction) et, deuxièmement, qu'elle n'est pas douloureuse. Contrairement à presque toutes les autres maladies graves ou mortelles, on peut donc observer à loisir et avec un minimum d'inconfort la progression catastrophique de sa propre détérioration.

 

Concrètement, la SLA équivaut à un emprisonnement progressif sans possibilité de libération conditionnelle. On commence par perdre l'usage d'un ou deux doigts ; puis d'un membre ; puis, de façon presque inévitable, des quatre membres. Les muscles du torse sombrent peu à peu dans une quasi-torpeur, ce qui devient vite un problème pratique sur le plan digestif, mais qui constitue aussi un danger mortel puisque respirer devient d'abord difficile et bientôt impossible sans un appareil d'assistance respiratoire. Dans les formes les plus extrêmes de la maladie, il devient impossible de déglutir, de parler et même de contrôler les mouvements de la mâchoire et de la tête. Je ne souffre pas (encore) de cet aspect de la maladie, car sinon je n'aurais pu dicter ce texte.

 

Vu le stade de déclin où je suis, je suis donc, de fait, quadriplégique. Je peux, au prix d'un immense effort, remuer légèrement ma main droite et déplacer mon bras gauche d'une quinzaine de centimètres sur ma poitrine. Mes jambes, même si elles arrivent à se bloquer en position debout le temps qu'une infirmière me déplace d'une chaise à une autre, ne peuvent plus supporter mon poids et une seule d'entre elles garde encore un semblant d'autonomie de mouvement.

 

Aussi, une fois que mes jambes et mes bras se trouvent dans une certaine position, ils y restent jusqu'à ce que quelqu'un les déplace pour moi. Il en va de même de mon torse, de sorte que je suis en permanence gêné par la douleur au dos que provoquent l'inertie et la pression. Ne pouvant me servir de mes bras, je ne peux me gratter lorsque cela me démange, ajuster mes lunettes, ôter les particules de nourriture coincées entre mes dents, ni faire aucun de ces mouvements que chacun accomplit plusieurs dizaines de fois par jour (…).

 

Cet article est le 43ème paru sur ce blog dans la catégorie Santé et sécu sociale.

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 23:50

 

Souveraineté alimentaire et gestion de l’offre de lait au Canada

 

La semaine dernière, les 20 réunions de l’Apli ont permis de populariser le système canadien de gestion de la filière laitière, sous le contrôle des pouvoirs publics. Les producteurs de lait ont participé nombreux et ont montré beaucoup d’intérêt pour ce système qui refuse la suprématie des échanges et marchés mondiaux (voir Apli 18 janvier Mayenne : débat avec Pascal Massol et les Québécois - 19 janvier 2010).Mayenne-Apli-180110-023.jpg

  Jean Rousseau, ici, après la réunion à Mayenne

Voir la revue de presse de l’ASSOCIATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE LAIT INDEPENDANTS. On y trouve des échos sur les réunions publiques, la semaine dernière, avec la participation des producteurs de lait québécois (les articles parus sur ce blog ne sont pas oubliés).

Mayenne-Apli-180110-005.jpg  

Gilles Michaud - ici à Mayenne, répondant aux questions de Roland Freza, journaliste à France-Bleu Mayenne - est membre du comité exécutif de la Fédération des producteurs de lait du Québec

 

À Ledinghem, l'APLI vante le modèle canadien de production de lait (La Voix du Nord, 23 janvier)

 

Le système canadien, un modèle à suivre (La Dépêche du Midi, 23 janvier)

 

Les producteurs de lait rêvent du Canada (Ouest-France, Normandie, 23 janvier)

 

L'espoir des producteurs laitiers arrive du Québec (Sud-Ouest, 23 janvier)

 

Lait / Un cadre réglementaire et un contrôle des importations - Deux Canadiens expliquent leur système (Paysan breton, 25 janvier)

L’organisation des agriculteurs du Québec est originale. Ils sont rassemblés dans l’Union des Producteurs Agricoles (voir Bienvenue sur le site de l'UPA).

 

Le président des producteurs de lait, Marcel Groleau, dans un mémoire présenté à la commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, expose la vision de la Fédération des producteurs de lait du Québec pour les dix prochaines années. Au moment où le prix du lait en poudre explose sur le marché mondial.

La Fédération croit que l’avenir de l’agriculture doit se baser sur un principe de souveraineté alimentaire et sur une gestion de l’offre efficace. «Nous souhaitons, a dit Marcel Groleau, que le secteur laitier appuie son développement sur un contrat social renouvelé avec la population et les gouvernements, basé sur les principes de la souveraineté alimentaire et sur une gestion de l’offre efficace. Pour que cela se concrétise, nous demandons au gouvernement du Québec d’adhérer aux principes de la souveraineté alimentaire et d’en faire la pierre d’assise de la politique agricole du Québec.»

Marcel Groleau a opposé souveraineté alimentaire et indépendance alimentaire, qu’il ne faut pas confondre. Par souveraineté alimentaire, il faut entendre le droit des peuples à définir leur propre politique alimentaire et agricole, à protéger et réglementer la production et les échanges agricoles nationaux pour atteindre des objectifs de développement durable, déterminer leur degré d’autonomie alimentaire et empêcher le dumping de produits agricoles et alimentaires sur leurs marchés.
La Fédération a initié une consultation auprès de plus de 3 000 producteurs l’hiver dernier dans le but de dégager les enjeux auxquels ils devront faire face au cours des dix prochaines années. Il en ressort que les producteurs veulent conserver le système de mise en marché actuel. Ils ont aussi reconnu la nécessité de recréer un lien entre les producteurs et les citoyens. Le modèle développé dans le secteur de la production laitière basé sur la mise en marché collective et la gestion de l’offre est une belle réussite qu’il faut préserver, a évoqué Marcel Groleau.
« La souveraineté alimentaire n’est pas une politique qui empêche les exportations ni qui empêche les importations, mais c’est une politique qui permet et qui donne pleine autonomie aux gouvernements d’élaborer leur politique agricole et alimentaire.
Ce n’est pas ce qui se passe actuellement dans les négociations à l’OMC, c’est plutôt le contraire. Aujourd’hui, à l’OMC, on limite l’application de politiques d’États ou régionales en agriculture parce qu’on ne veut pas limiter le commerce» a soutenu Marcel Groleau.
Selon le président de la Fédération, cette politique d’autonomie est beaucoup plus près de la réalité d’aujourd’hui que la réalité du commerce et d’ouverture des marchés qu’on veut bien le présenter, puisque 90% des produits agricoles et alimentaires sont consommés près de leur lieu de production et de transformation.
Rappelons que la Fédération des producteurs de lait du Québec regroupe 7 000 fermes avec 15 000 producteurs. En moyenne, on compte 55 vaches par ferme et une production de 400 000 litres de lait par troupeau et par année. Au total, le Québec produit 2,8 milliards de litres de lait pour des revenus d’environ 2 $ milliards. Formée dans le but de faire état de la situation, des enjeux et des défis de l’agriculture et de l’agroalimentaire, le mandat de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire veut examiner l’efficacité des interventions publiques en matière d’environnement, de santé, d’occupation du territoire, de développement régional, établir un diagnostic et formuler des recommandations compte tenu des défis de la compétitivité et des revenus agricoles et de la mise en valeur du potentiel régional.

Voir aussi Quota de lait à quel prix.

 

Par ailleurs, l’Apli était représentée le 25 janvier, lors de l’émission de TF1 avec le président Sarkozy, par Sophie Poux, porte-parole Apli dans le Tarn-et-Garonne. Voir L'agricultrice Sophie Poux.

 

 Cet article est le 167ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 23:38

Le MRC demande l’application de l’accord national


La campagne de la liste « 
La gauche en action », conduite par Jacques Auxiette, a été lancée par la réunion publique dans l’agglomération angevine le 20 janvier (voir sur le blog du MRC 44 Elections Régionales 2010).
Le Kremlin-Bicêtre CN 22 03 09 014Le Mouvement Républicain et Citoyen était présent, suite à un accord partiel avec le Parti Socialiste concernant la
Loire-Atlantique (Christine Meyer, conseillère municipale de Nantes, en 21ème position, éligible)
et le
Maine-et-Loire (Daniel Salé en 15ème position, non éligible).Congr-s-MRC-2008-028.jpg

Nous attendons la réponse du PS à notre nouvelle proposition en Sarthe, correspondant à la présence du MRC en Sarthe et en Mayenne. En effet, le protocole d’accord national MRC-PS porte sur deux candidates en position éligible en Pays de la Loire (voir sur ce blog Régionales Pays de la Loire : le MRC continue de discuter avec le PS - 8 janvier 2010).

Notre candidate est Claudine SERPIN, 53 ans, Assistante familiale, militante associative (réseau des assistantes familiales de la Sarthe). Elle est domiciliée près de Château-du-Loir, à Thoiré-sur-Dinan (72) et fait partie des personnes qui, en Sarthe, souhaitent le renforcement des idées républicaines et citoyennes de Jean-Pierre Chevènement.

                          Cet article est le 8ème paru sur ce blog dans la catégorie Régionales 2010.
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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 23:53

 

Du rapport de forces vers la coopération généralisée

 

Je connais Jean Rivon depuis nos années étudiantes à l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Rennes (1967-70). En mai 1968, nous étions parmi les étudiants de l’ENSAR en pointe dans la réforme de la pédagogie de nos enseignements. Je l’ai revu à Rennes, au siège des Coopératives de l’ouest de la France, où il exerçait ses talents dans l’expertise comptable des Coopératives agricoles.

 

Depuis quelques mois, jeune retraité, il continue de mettre ses connaissances au service de la collectivité (voir cet article de Ouest-France, daté du 26 novembre 2009 Des entretiens d'embauche à la prison de Fontenay). Par ailleurs, il s’intéresse aux initiatives de Bruno Parmentier et de Michel Griffon pour faire face aux défis de l’agriculture du 21ème siècle (j’y reviendrai).

 

Ses vœux 2010 étaient accompagnés d’un texte de réflexion sur l’évolution de notre monde. C’est court mais c’est dense. A lire avec attention.


Début 2009, nous pouvions croire à l’effondrement de notre monde. Pourtant les philosophes grecs nous ont appris à vivre ces moments forts de l’évolution de l’humanité.

Après l’effroi de la première apparition du Nouveau, que nous avons baptisé la Grande Crise, d’abord financière, puis économique, puis sociale ; et demain de civilisation,…

           Nous, prisonniers de notre monde, avons cru voir un fantôme :

                        - Ce n’est pas celui d’un passé qui reviendrait avec ses modes de vie ancestraux,

                        - Ce n’est pas celui d’un capitalisme dont nous subirions l’un des soubresauts,

- Ce n’est pas la voix d’un nouveau chef qui résoudrait tout (Obamania déclinée ailleurs en Lulamania, Jintaomania et bien d’autres),

- C’est la perception fugace de la lumière d’une utopie qui se réalise mais que nous ne voyons pas encore.

            Cette utopie est un chemin encore caché pour le plus grand nombre. Il pouvait déjà être découvert derrière la beauté déroutante des œuvres de nos artistes contemporains dont la fonction éternelle est de masquer le Terrible du Nouveau, avant que nous soyons capables de le supporter.

            Inutile de nous lamenter sur notre manque de savoir-faire à changer nos comportements. Nous les changerons ! L’ « Ecosophie » peut nous y aider, qui est la recherche consciente du changement que nous vivons sans nous en rendre vraiment compte.

            Certains s’inquiètent comme toujours devant les incertitudes, les accidents et les conflits du parcours : « L’humanité ira-t-elle vers la pesanteur ou la grâce ? » Ont-ils oublié que la recherche d’un « monde meilleur » se heurte inévitablement à « l’épaisseur du monde » ?

            D’autres mesurent le défi des fronts climatiques, démographiques, énergétiques et agricoles qui convergent  à grande vitesse vers l’impasse anxiogène située vers 2030 : « Dans un monde fini la croissance ne peut pas être infinie ! » ; « Aurons-nous le temps pour que les  progrès scientifiques nous permettent d’accéder à l’énergie propre et inépuisable venant des étoiles ? »

            L’humanité assiste, et ce n’est pas la première fois, à une révolution copernicienne, un renversement de notre manière de voir les choses, du rapport de forces vers la coopération généralisée. La vraie nouveauté est que la conquête de nouveaux espaces n’est plus une solution.

Les signes de cette révolution sont de plus en plus fréquents, de plus en plus significatifs et démentent les pessimistes de profession :

                        ► la mise en place rapide d’un G20 associant toutes les grandes puissances à la nécessité d’une régulation financière mondiale,

                        ► l’affirmation par tous, à Copenhague, de s’engager à réduire les émissions de gaz à effet de serre, premier pas vers la nécessaire gouvernance climatique,

                        ► la floraison accélérée des ONG et le poids croissant des institutions internationales dans tous les domaines.

            Le village mondial s’organise sous nos yeux et nous, occidentaux, commençons à comprendre que nous ne pouvons pas en être les maîtres en faisant l’aumône aux autres peuples à notre service ; le métissage de nos savoirs, de nos cultures, et même de nos valeurs, avance à pas de géants grâce à la diffusion de l’information qui a déjà presque aboli les distances. Les résistances suicidaires des intégristes des religions et des idéologies prouvent a contrario que ce changement est puissant et inéluctable.

            Ce qui soutient cette évolution collective, malgré tous les égoïsmes nationaux ou individuels :

                        ● l’allongement de la durée de la vie qui est la seule consolation temporelle possible contre la mort terrifiante,

                        ● la bonne santé pendant toute cette vie qui ne sera plus nécessairement « une vallée de larmes »,

                        ● de meilleures conditions de travail, qui évoluent avec la régression des aliénations  autoritaires qui perdent peu à peu de leur efficacité : « Quand l’organisation défaille, mieux vaut miser sur les relations humaines ! »

                        ● la diffusion de la connaissance par de nouveaux moyens accessibles partout et qui repoussent l’ennui de l’école traditionnelle.

            Tant de résultats concrets portent cette nouvelle espérance qui, mieux que la foi, peut « soulever des montagnes ». Occupons-nous donc tous ensemble de nos montagnes de problèmes et pour le reste « qui vivra verra » ce que 2010 nous apportera !

 

                                                        Meilleurs vœux pour 2010   

                                                       Jean RIVON

   
Cet article est le 7ème paru sur ce blog dans la catégorie Personnalités.

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 23:35

La voie énergétique française de gauche est à construire

 

Le-Kremlin-Bicetre-CN-22-03-09-014.jpgA partir d’une idée de Christine Meyer, conseillère municipale de Nantes et candidate MRC sur la liste conduite par Jacques Auxiette aux prochaines élections régionales en Pays de la Loire, Bruno Chevalier et le MRC 44 invitent à une réunion publique et au débat qui suivra la présentation qui sera faite par mon collègue secrétaire national MRC, Gérard Pierre.

 

Le thème choisi est d’une extrême importance : les énergies pour demain.

 

Le lieu : salle Bretagne à Nantes vendredi 29 janvier à 20h30.

 

Voir Quelles Energies pour Demain ??

 

Sur le blog du MRC44 - Mouvement Républicain et Citoyen.

 

A noter, deux articles qui aideront à préparer cette réunion :

 

MRC : la 3ème voie, réaliste, pour une politique énergétique de l'UE - 5 septembre 2008

 

Exposé de Gérard Pierre sur les énergies - rencontre CIVIQ 26 10 06 St-Berthevin - 21 avril 2007

 

Cet article est le 47ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 23:52

Conserver une capacité stratégique autonome

 

Le ministre de la Défense nationale (1988-1991) fait bénéficier au sénateur Chevènement de son expérience, au moment où celui-ci prépare le rapport qu’il présentera au Sénat sur la dissémination des armes nucléaires.  

Le sénateur transmet au rédacteur du projet de programme de salut public, en débat actuellement au sein du Mouvement Républicain et Citoyen, ses idées pour écrire ainsi le point 16 :  

Un nouvel équilibre stratégique respectant l’indépendance de la France : La logique de l’extension indéfinie de l’OTAN doit être clairement combattue. Malgré le retour de la France dans le commandement intégré, il faut continuer à se battre pour sauvegarder les moyens d’une véritable autonomie stratégique de notre pays. La France doit conserver une capacité stratégique autonome. C’est probablement dans une stratégie d’appui réciproque avec certains pays émergents que la France, et avec elle les grands pays européens, pourra ne pas se laisser enfermer dans l’étau sino-américain. Une coopération stratégique est nécessaire avec la Russie, le Brésil, et l’Inde.

 

Les réflexions de Jean-Pierre Chevènement sur la politique de défense conduite par le président de la République ont été publiées par la revue de l’Institut Français de Relations Internationales (Ifri) « Politique étrangère » sous le titre « L’Alliance atlantique 1949-2009 ».

 

 4165664365_83c901fb6f_s-1-.jpgAvantages et inconvénients de la décision prise de réintégrer la France dans la structure militaire intégrée de l’OTAN * sont pesés avec une grande objectivité.

A lire sur son blog depuis le 18 janvier. En voici deux extraits, le début et la fin.

 

Le « retour » de la France dans l'OTAN : une décision inopportune

 

Il est vrai que, comme le font remarquer ses partisans, la décision prise par le Président de la République de faire rejoindre à la France la structure militaire intégrée de l’OTAN entérine certaines évolutions déjà anciennes, dont on pouvait à l’époque discuter l’opportunité mais qui sont, en quelque sorte, rentrées dans les mœurs.

La France a ainsi contribué à pérenniser l’OTAN, après la fin de la guerre froide, en acceptant qu’elle intervienne, en 1994-1995 en Bosnie-Herzégovine, puis en 1999, cette fois sans mandat de l’ONU, au Kosovo et plus généralement en Yougoslavie. Dès décembre 1995, la France a regagné le Comité militaire de l’OTAN. Nous avons accepté le « hors zone ».

 

L’Alliance atlantique, à laquelle nous n’avions jamais cessé de participer, était au départ une alliance défensive, cantonnée à la zone euro atlantique. Elle est devenue, au fil des ans, et particulièrement depuis 1999 (Kosovo) et 2001 (Afghanistan), une alliance globale, engagée dans des opérations de stabilisation et de rétablissement de la paix. C’est un changement de nature.

 

On nous présente l’OTAN comme un « bras armé de l’ONU ». Cela n’a pas toujours été le cas. Pendant la guerre du Kosovo et pour bombarder les villes yougoslaves, l’OTAN a agi en substitution de l’ONU et sans mandat du Conseil de Sécurité. Espérons que ce fâcheux précédent ne se reproduira pas. Constatons toutefois qu’il a ouvert la voie, quatre ans plus tard, à l’invasion de l’Irak par une « coalition de volontaires » regroupés autour des Etats-Unis et pour la plupart membres de l’OTAN, anciens ou nouveaux. La France, sur sa ligne d’opposition à l’invasion de l’Irak, était alors loin d’être majoritaire au sein de l’organisation que dominent les Etats-Unis aussi bien d’ailleurs qu’au sein de l’Union européenne.

 

Par ailleurs, nous sommes devenus l’un des principaux contributeurs de ces « opérations de stabilisation » de l’OTAN. Fallait-il aller plus loin en rejoignant le Comité des plans de défense ainsi que les Etats-majors de l’OTAN, bref la structure militaire intégrée qui reste placée, du point de vue opérationnel, sous le commandement suprême d’un général américain ? La justification de cette décision n’est pas évidente car c’est là une décision politique et symbolique dont l’importance ne saurait être sous-estimée.

Les avantages à attendre ne me paraissent pas valoir les inconvénients qu’elle comporte. La justification donnée par le Président de la République (« Nous appartenons à la famille occidentale ») procède, à mes yeux, d’une vue bien rapide. Certes, le déclin de l’Hyperpuissance américaine est inscrit à l’horizon : les Etats-Unis vivent au-dessus de leurs moyens. Leurs déficits abyssaux contribuent à l’affaiblissement du dollar comme monnaie mondiale. Un compétiteur global a surgi : la Chine dont la puissance économique, dans les quinze ans à venir, égalera la leur et qui, déjà, tient dans ses mains le sort du dollar. Les armées américaines, par ailleurs, sont engagées dans deux conflits simultanés, en Irak et en Afghanistan, dont l’issue est incertaine. Ce n’est évidemment pas le moment de compliquer la tâche des Etats-Unis du Président Obama. Mais sommes-nous prêts, par « occidentalisme » à contribuer à leur effort militaire, en Afghanistan par exemple, comme nous l’avons déjà fait en 2001-2008 ? Quel gage voulons-nous donner, et en quoi cet effort éventuel correspond-il à un intérêt national ? Nous n’avons pas intérêt à être entraînés dans une « guerre des civilisations », pour reprendre l’expression forgée par Samuel Huntington. Le Sud est pluriel et le Nord, heureusement, l’est aussi. Le terrorisme et les guerres asymétriques sont des aspects importants mais probablement pas déterminants du monde qui vient.

 

Ce qui est décisif à long terme, c’est le bouleversement de la hiérarchie des puissances. Le terrorisme est un phénomène multidimensionnel sur lequel les grandes puissances et même les moins grandes peuvent trouver des compromis de façade (les Russes ont leurs Tchétchènes, les Chinois leurs Ouigours). Il n’est pas sûr que les mouvements terroristes obéissent partout aux mêmes logiques. A mes yeux, c’est d’abord une affaire de police que de déjouer leurs agissements (…).

Une décision qui porte atteinte à la spécificité de notre posture de défense indépendante ne peut pas être bonne. Elle rompt avec l’esprit de la décision du général de Gaulle en 1966, même si évidemment la situation géopolitique n’est plus la même. Mais de quoi demain sera-t-il fait ? D’autres puissances montent à l’horizon. Le Président des Etats-Unis ne sera pas toujours Barack Obama. Celui-ci, aussi bien, s’est donné comme tâche de restaurer le leadership des Etats-Unis dans le monde. De ceux-ci, nous sommes les amis. Mais notre souci, à nous, doit rester d’abord l’intérêt national dont seule l’indépendance de notre défense nous fournit une garantie certaine, qui n’exclut nullement d’ailleurs la pratique des alliances. L’Europe, apparemment atlantiste, est en fait pacifiste. Elle aspire à la retraite. Mais en langage militaire, le mot « retraite » a une autre signification. Les Etats-Unis peuvent-ils vraiment compter sur des « alliés » pareils ?

Nous pouvons, faute de volonté, être conduits à ne plus défendre nos intérêts véritables, coincés que nous sommes déjà entre la dévaluation compétitive du dollar et la concurrence des pays à très bas coûts salariaux. Bref, nous pouvons nous absenter de l’Histoire, y compris en participant à des guerres où nos intérêts fondamentaux ne sont pas engagés : il suffit d’abdiquer ce qui fonde en dernier ressort notre souveraineté : le souci d’une défense réellement « nationale ». Alors, nous, nous serons vraiment « sans défense ».

On dit aussi d’un corps privé de ses barrières immunitaires, qu’il a perdu « ses défenses ». Ce risque est contenu dans le renoncement à notre souveraineté, particulièrement dans le domaine militaire. Qu’est-ce que l’OTAN ? Que sera demain son « concept stratégique » ? Quels sont les limites de nos engagements ? A ces questions, il eût fallu répondre préalablement. Au lieu de quoi, on adhère. J’entends que nous ne serons engagés en rien qui soit contraire à notre volonté. Mais où est notre volonté ? Apparemment nos partenaires européens se soucient peu de bâtir une défense européenne et nous ne pouvons pas le faire sans eux. Alors, de quoi parle-t-on ?

Quant aux Etats-Unis, ils se soucient apparemment fort peu d’une France qui semble être venue, d’elle-même, à résipiscence. Une France qui devra faire preuve de beaucoup de courage et de ténacité pour effacer, si faire se peut, dans la conscience des autres et dans la sienne propre, les conséquences d’une décision profondément inopportune.

* Voir aussi, en plus de la Documentation française, le Monde Diplomatique (à l’occasion des 50 ans de l'OTAN en 1999) : L'OTAN, un instrument de l'hégémonie américaine.

Cet article est le 100ème paru sur ce blog dans la catégorie
CHEVENEMENT.

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