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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 23:42

Comment s’organiser pour nourrir le monde ?

 

Les propositions de la Commission européenne pour réviser la Politique Agricole Commune (PAC) ont provoqué de vives réactions de la part des organisations agricoles françaises. Bruxelles s’accroche à sa philosophie libérale, refusant d’entendre les voix qui viennent de partout pour demander une réorientation profonde.

 

« L’agriculture, un enjeu planétaire prioritaire »

 

C’est sous ce titre que Marie-Laure Germon présentait le 19 novembre sur le site du Figaro les déclarations de Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En voici un extrait.

« Au Sommet mondial de l’alimentation en 1996, 185 pays se sont engagés à réduire de moitié avant 2015 le nombre de personnes souffrant de malnutrition. Les investissements annuels nécessaires étaient évalués alors à 24 milliards de dollars par an. Avec seulement 2 % des dépenses militaires dans le monde, nous pourrions définitivement assurer le droit humain le plus fondamental, le droit à la nourriture. Mais ce soir, 854 millions d’enfants, de femmes et d’hommes sur la planète Terre n’auront pas mangé à leur faim. C’est avec cette situation tragique à l’esprit que chaque jour les agents de la FAO travaillent.

La sécurité alimentaire va devenir encore plus difficile à assurer à cause du changement climatique et de la demande croissante en bioénergie. De plus, notre planète va devoir nourrir trois milliards d’habitants supplémentaires en 2050.

Si donc l’agriculture ne devient pas l’objectif prioritaire du développement international, si les moyens nécessaires ne sont pas mobilisés pour nourrir le monde, nous allons prendre de graves risques économiques, sociaux et politiques ».

Le ministre de l’agriculture, Michel Barnier, ce 21 novembre, également sur www.lefigaro.fr, a présenté ce qui va être la position de la France dans le débat initié par la Commission européenne.

 « Pas question de mettre la PAC par terre »

.

La France veut revoir les mécanismes d’aide aux agriculteurs alors que Bruxelles souhaite aller plus loin dans la libéralisation.

« Nous voulons utiliser le débat actuel pour préparer l’avenir de l’agriculture européenne. Je veux que nous sortions d’une logique de guichet pour aller vers une logique de projets.

Le contexte agricole est nouveau : la demande permet de soutenir les prix. Mais il ne s’agit pas de tout mettre par terre. Nous devons conserver le principe des aides. L’agriculture doit être rémunérée pour les services qu’elle rend à la société, notamment dans l’aménagement du territoire. Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas revoir le système d’aides. Certaines productions se rémunèrent plus facilement que d’autres par les prix, c’est le cas des grandes cultures. Celles-ci ont moins besoin d’aides. Ces subventions peuvent être redéployées en faveur de filières plus fragilisées comme l’élevage.

Il faut que l’agriculture trouve une forme de stabilité prenant davantage en compte les risques sanitaires, les aléas climatiques ou la volatilité des marchés. Nous travaillons aujourd’hui avec Christine Lagarde sur un système d’outils de gestion des risques agricoles.

Nous souhaitons que le redéploiement des aides ne se fasse pas uniquement en faveur des questions environnementales, mais au profit d’une activité de production dans les territoires. Nous voyons trois affectations possibles : la production laitière en montagne, le soutien à l’élevage ovin et l’agriculture biologique. Nous avons, par ailleurs un vrai problème sur les quotas laitiers.

Les quotas laitiers sont d’une certaine façon, en France, un outil d’aménagement du territoire. Les usines de transformation sont situées près des bassins de production. Sans les quotas laitiers, le lait de montagne, si spécifique, est menacé. Les quotas sont les garants d’une certaine équité. Je ne veux pas encourager le dépaysement ». 

Pour sa part, Laetitia Clavreul, ce jour, sur le site www.lemonde.fr, résume les réactions des agriculteurs.

 

« Les agriculteurs contre le marché »

 

« La politique agricole commune (PAC), ils la critiquent, mais ils y tiennent, surtout à ses outils de régulation du marché. Les agriculteurs français ont réagi vivement, mardi 20 novembre, aux propositions de révision de la PAC présentées par la Commission européenne. Bruxelles veut renforcer les mesures engagées en 2003, lors de la dernière réforme, et rendre l'agriculture européenne plus réactive aux besoins des marchés. La Commission propose ainsi de réfléchir à l'efficacité, voire d'abandonner peu à peu certains outils légendaires, comme la jachère, les quotas laitiers et surtout le mécanisme de l'intervention, qui garantissait un prix de rachat aux agriculteurs.

Les communiqués des syndicats agricoles sont tombés, les uns après les autres, critiquant ces options. La FNSEA a dénoncé le "tout marché" de la Commission. "Il n'est pas acceptable que (Bruxelles) préconise l'affaiblissement des mécanismes de régulation", a ainsi estimé Orama, la branche grandes cultures du principal syndicat agricole.

"En supprimant la jachère, en supprimant ou en diminuant l'intervention pour certaines céréales sans substitution, la Commission ignore l'indispensable régulation des marchés aussi bien en termes de prix que de volumes", ont écrit les Jeunes Agriculteurs. Quant à la Coordination rurale, elle a jugé que la PAC, "qui devait assurer la sécurité alimentaire de l'Union européenne et la stabilité des prix et des productions, n'a fait qu'abandonner progressivement ses responsabilités aux mains du libre marché. Le résultat est que l'ensemble des secteurs sont gravement déstabilisés". Et conclut : "La PAC a besoin d'un sérieux redressement plutôt que d'une liquidation."

Il faut dire que ce "bilan de santé", programmé dès 2003, intervient dans un contexte de marchés agricoles bouleversés par la hausse de la demande mondiale (et des prix des matières premières). Il brouille les cartes et impose un nouveau mode de réflexion, les perspectives étant en pleine évolution. La Commission propose ainsi d'examiner si les outils actuels de gestion de l'offre "n'entravent pas la capacité de l'agriculture à répondre aux signaux du marché".

Pour les agriculteurs, ce contexte pourrait bien être à double tranchant : il pourrait provoquer des hausses de revenus, mais aussi un désengagement des politiques. Et pour les paysans, les marchés agricoles, particulièrement volatiles, ne peuvent s'autoréguler. Ils estiment que le contexte actuel devrait non pas inciter à moins, mais à tout autant de régulation, non plus pour gérer la surproduction comme avant, mais plutôt les risques de déficit de céréales ou de lait, et leurs conséquences pour les consommateurs.

Les débats ne font que commencer. Ils devraient durer tout au long de l'année 2008, et notamment durant la présidence française de l'UE ».

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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 19:09

Moins de régulation et plus de marché

La très libérale Commissaire européenne à l’agriculture, Mariann Fischer Boel, publie un « bilan de santé » de la Politique Agricole Commune (PAC), c’est-à-dire un constat de la mise en œuvre de la réforme de 2003.

Cette réforme historique de 2003 faisait plonger l’agriculture dans le marché, délaissant les mécanismes de régulation de la production agricole. C’était une forme d’abandon de la politique agricole, ne tenant pas compte de la spécificité de l’agriculture, qui est d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en produits alimentaires (en quantité et en qualité).

Pour 2008-2013, Bruxelles persiste et amplifie la démarche libérale, se limitant à des interventions à la marge sur les aides directes (plafonnement des aides aux très grandes structures – la France est peu concernée) et sur les modalités de versement de ces aides (il serait tenu compte davantage des surfaces cultivées que de l’historique des aides).

Il ne s’agit donc pas d’une réorientation ni d’une réforme de la PAC, mais d’une légère adaptation en fonction de l’évolution erratique des marchés agricoles. Jusqu’en 2013, le budget restera stable (environ 42 milliards d’euros, ce qui est le premier poste de dépenses - 43% du total – mais relativement beaucoup moins que dans les années 1970 – plus de 85% du budget européen).

Ce texte va être soumis à la discussion au niveau des Etats avant une décision du Conseil des ministres de l’agriculture qui aura lieu au cours du second semestre 2008, lorsque la France assurera la présidence de l’Union.

Quelle sera la position du président Sarkozy qui, en septembre, voulait une réorientation de la PAC, compte tenu de l’augmentation spéculative de certaines matières premières agricoles. Le ton du ministre de l’agriculture a déjà baissé. Hier, il souhaitait une PAC « plus durable et plus équitable ». On verra, mais il y a fort à parier que la France ne contestera pas l’orientation néolibérale portée par la Commission européenne.

Il est clair qu’une nouvelle politique agricole ne pourrait venir que de la gauche, d’une gauche qui aurait la volonté politique de réorienter la politique européenne et de faire de la politique agricole et alimentaire une application concrète de ce changement d’orientation.

A la primauté du libre-échange, elle devra préférer de nouvelles priorités :

- la sécurité alimentaire, qui implique des prix permettant aux agriculteurs de mettre sur le marché des produits correspondant à la demande des consommateurs ;

- une agriculture économe et écologique, tout en restant intensive, afin de répondre à la demande alimentaire croissante dans le monde ;

- des aides publiques plafonnées et réorientées vers les petites et moyennes exploitations et en lien avec des objectifs sociaux et territoriaux.

Il faudra tenir compte des bouleversements climatiques qui risquent de compromettre la production agricole dans de vastes zones de la planète.

Nourrir un monde marqué par d’énormes disparités, cela suppose de favoriser la mise en œuvre d’une politique agricole et alimentaire, environnementale et rurale, prenant en considération les besoins des populations dans leur diversité, et, d’abord, sur le plan de la santé publique.

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19 novembre 2007 1 19 /11 /novembre /2007 23:51

Des régimes spéciaux au pouvoir d’achat

 

Il a participé à une réunion de la campagne présidentielle en soutien à Jean-Pierre Chevènement en 2002 en Mayenne (c’était à Château-Gontier). C’est un journaliste qui fait bénéficier ses lecteurs de ses analyses perspicaces sur le site de Marianne www.marianne2.fr. Il s’agit de Philippe Cohen. Voici ce qu’il écrivait ce 19 novembre à propos des grèves.

« Face à un mouvement social lui-même divisé entre modérés et radicaux, le régime appuie sur le frein et l'accélérateur. Ce qui finit par exaspérer tout le monde ».

«Face aux grèves Pourquoi il a eu raison de tenir», titre le Figaro-Magazine. Ah bon ? Qui tient et quoi ? C'est plutôt ce qu'on a envie de dire en observant le curieux ballet auxquels se livrent, depuis mardi dernier, Nicolas Sarkozy, ses fidèles compagnons d'arme François Fillon et Xavier Bertrand et les dirigeants syndicaux.


Qui tient ? Depuis le début du mouvement, le pouvoir donne le tournis tant son comportement ressemble à celui du derviche tourneur. D'un côté, Sarkozy ménage le chou. On lui fait dire – le conseiller spécial Henri Guaino notamment – qu'il n'entend pas stigmatiser les cheminots. «On n'est pas un privilégié quand on gagne 1700 euros !», murmure parfois le Président à son Palais, qui, par ailleurs, juge – à juste titre – que le pouvoir d'achat est le problème numéro un des Français.

 

L'Elysée enjoint même les patrons des entreprises concernées par les régimes spéciaux à dire ce qu'ils sont prêts à lâcher pour «accompagner» la réforme. Difficile, il est vrai, de dénoncer les privilèges des bénéficiaires de régimes spéciaux quand on passe ses vacances sur un yacht et qu'on juge impossible de survivre avec un salaire inférieur à 30 000 euros…

D'un côté donc, le Président montre qu'il n'a pas basculé du côté de la pensée unique, et qu'il ne juge pas les grévistes comme ses prédécesseurs Alain Juppé ou Jean-Pierre Raffarin.

Rêves de 30 mai 68


Oui, mais en même temps qu'il ménage le chou, le Président caresse la chèvre... Et on entend derrière lui une drôle de petite musique. Ce sont les militants de l'UMP qui rêvent d'une manif remontant les Champs-Elysées comme en 68 contre les «gréviculteurs». C'est un Premier ministre qui, lui, proclame depuis le début sa volonté de rester ferme :

 

«Nos électeurs, a confié au Monde l'un de ses conseillers, trouvent qu'on est en train d'accorder beaucoup d'avantages dans les entreprises concernées et que, sur le terrain, ils sont toujours pris en otage.»

C'est un ministre du Travail qui rappelle, samedi 17 novembre, qu'il n'est pas question de négocier tant que la grève se poursuit, contredisant ainsi le conseiller social Raymond Soubie qui disait juste le contraire, à savoir qu'il n'y avait aucun préalable à la négociation.

Ce sont des conseillers – autres que Soubie – qui, rassérénés par des sondages supposément favorables, expliquent qu'ils comptent sur «la population pour faire pression sur les grévistes»

Qui tient et quoi ? Certaines belles âmes, toujours indulgentes pour le régime, s'efforcent de décrypter la logique sarkozyste face aux mouvements catégoriels.

 

Le régime lâcherait face aux marins pêcheurs aux conditions de vie misérables, et aux étudiants, dont l'avenir apparaît peu glorieux, tandis qu'il resterait ferme face aux champions de la privilégiature que seraient les salariés des entreprises publiques. Bernique ! Sarkozy a été fort satisfait d'engranger le soutien de Nicolas Baverez et de Jacques Marseille.

Mais il n'a pas l'intention de penser comme eux sur ce point. Il ne souhaite pas, lui, la guerre civile comme l'éditorialiste historien du Point ! Donc, dans les fait, les négociateurs du pouvoir ont été invités à faire savoir aux syndicalistes qu'ils étaient prêts à acheter fort cher la reprise du travail.

Au point que dans le week-end, on pouvait lire que le régime était prêt à rendre totalement insensible la réforme pour les agents concernés, de substantielles augmentations de salaires venant compenser le manque à gagner sur la fiche de pension de retraite !

Mieux, dimanche soir, Xavier Bertrand annonçait que le gouvernement maintenait sa participation à la réunion de négociation de mercredi 21 novembre, alors que les syndicats maintenaient leur appel à la grève !

Le problème est que ce pas de deux se révèle fort inefficace dans la bataille du rail et du métro. Chaque recul donne des arguments supplémentaires aux plus radicaux et à ceux, nombreux, qui veulent en découdre avec un régime déjà honni en milieu syndical.

A l'inverse, chaque démonstration de fermeté rend difficile l'action des modérés qui, tels Bernard Thibaud ou Jacques Chérèque, tentent de faire reprendre le travail.

Bref, le bilan d'étape de la grève est qu'on ne peut pas à la fois appuyer sur le frein et l'accélérateur. Sans compter que l'exaspération des usagers transportés peut, à tout moment, aboutir à un drame, surtout dans les jours qui viennent.

Il faut savoir déplacer une grève


En écoutant dimanche 18 novembre les aimables invités de
Philippe Meyer à son émission l'Esprit public sur France Culture - Max Gallo, Jean-Louis Bourlanges, Yves Michaux - pérorer contre des grévistes supposés nantis avec une retraite inférieure à 2000 euros et amputée de 200 euros, on n'était pas seulement effaré par leur ignorance de la réalité sociale.

 

Manifestement, les éditorialistes qui redoublent de violences verbales contre les grévistes n'ont pas compris la logique du régime. Ils n'ont pas compris non plus que, sur le terrain, on est en train de passer d'une revendication à une autre : puisque la défense des 40 annuités est illégitime quand la lutte contre le pouvoir d'achat est reconnue légitime, les grévistes sont en train de faire leur deuil des régimes spéciaux en concentrant leur tir sur l'obtention de gains salariaux.

 

Si bien qu'à ce rythme, cheminots et ratpistes vont faire mentir le Président qui, selon Le Monde, aurait déclaré en catimini que la revendication des régimes spéciaux allait polluer la grève pour le pouvoir d'achat, organisée par les fonctionnaires mardi 20 novembre. Et si c'était le contraire qui se passait ?

Et si, en rejoignant la grève des fonctionnaires, le mouvement social initié le 18 octobre changeait de revendication et de nature ?

 

Le parfois regretté Maurice Thorez avait dit qu'il fallait savoir terminer une grève. Les syndicalistes d'aujourd'hui sont peut-être en train de comprendre qu'il suffit de la déplacer en remplaçant la revendication sur les régimes spéciaux par celles sur les salaires.

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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 11:09

L’école, lieu où s’expriment les enjeux de société

 

Les 11 et 12 novembre, sur ce blog, ont été publiées les deux premières parties de la réflexion de Christine Tasin* sur l’école. Elle y faisait des comparaisons entre les deux types d’enseignement, public et privé, d’une part (première partie) et la description de la façon dont se traduisent sur le terrain les politiques de l’éducation nationale d’autre part (deuxième partie).

 

Avec la troisième et dernière partie, parue ce jour sur le site http://www.ripostelaique.com, Christine s’attaque à la doctrine néolibérale qui vise à faire de l’école et des enseignants un moyen de préparer les futurs salariés aux besoins du monde économique et financier.

Voici ce texte de Christine Tasin

ECOLE PUBLIQUE, ECOLE LAIQUE (troisième partie)

Ecole française : deux poids, deux mesures

Le nerf de la guerre, bien évidemment, est le libéralisme, il faut faire des coupes sombres dans le budget de l’Etat, que la masse soit moins instruite pour être plus docile, que l’école réponde aux besoins des entreprises.

Il y a là convergence entre l’OCDE et les lobbies des entreprises, comme en atteste ce passage "lumineux" d’un rapport de l’OCDE cité par C. Morrisson dans "Cahier de politique économique n°13" (1996), "Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse.

On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité.

Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population." On citera encore ces extraits d’une table ronde qui s’est tenue à Philadelphie en février 1996 : " L’apprentissage à vie ne saurait se fonder sur la présence permanente d’enseignants. […] Dans certains pays, il semble que les enseignants encourent réellement le risque d’être des laissés-pour-compte dans le développement des technologies de l’information…

Les pouvoirs publics n’auront qu’à assurer l’accès à l’apprentissage de ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable et dont l’exclusion de la société en général s’accentuera à mesure que d’autres vont continuer de progresser." " Il est plus important d’apprendre à apprendre que de maîtriser des prétendus “ faits ”. Il faut encourager la possession d’un ordinateur". Tout est dit. L’école publique a vocation à servir de garderie aux laissés pour compte de la société, c’est-à-dire de l’économie …

On pourra également citer quelques extraits du rapport de l’ERT (Table Ronde Européenne, cartel fondé en 1983 qui regroupe 47 des plus importants industriels européens) " Education et compétences en Europe" publié en 1989 : " Le développement technique et industriel des entreprises européennes exige clairement une rénovation accélérée des systèmes d’enseignement et de leurs programmes", "l’éducation et la formation sont considérés comme des investissements stratégiques vitaux pour la réussite future de l’entreprise", "l’industrie n’a qu’une très faible influence sur les programmes enseignés, les enseignants n’ont qu’une compréhension insuffisante de l’environnement économique, des affaires et de la notion de profit, ils ne comprennent pas les besoins de l’industrie. " ou bien, en 1995 : "La clé de la compétitivité de l’Europe réside dans la capacité de sa force de travail à relever sans cesse ses niveaux de connaissance et de compétence", "dès lors, la responsabilité de la formation doit en définitive être assumée par l’industrie", "l’éducation doit être conçue comme un service rendu au monde économique", "les gouvernements nationaux devraient envisager l’éducation comme un processus s’étendant du “ berceau au tombeau ”, "l’éducation vise à apprendre, non à recevoir un enseignement", "les systèmes d’éducation ne s’adaptent pas assez vite à la révolution technologique.

La réforme des systèmes d’éducation devrait bénéficier d’une priorité politique", "l’enseignement à distance élimine les inconvénients de l’absence au travail et des déplacements. Les méthodes et outils d’éducation devraient être modernisés, particulièrement pour encourager l’auto-apprentissage. Chaque élève devrait, à terme, disposer de son propre ordinateur. ” Où nous voyons pourquoi on insiste de plus en plus, depuis une quinzaine d’années, sur le lien école-entreprises et sur l’importance de l’informatique …

Tout cela, bien entendu, est orchestré par la Commission Européenne qui ne cache nullement son ambition dans ses rapports sur l’éducation : " La réalisation de ces objectifs exige des structures d’éducation qui devraient être conçues en fonction des besoins des clients. L’apprentissage à distance présente un attrait particulier car il peut être adapté de manière à n’interférer qu’un minimum avec les exigences du travail et, plus l’utilisation du matériel est répandue, plus l’opération devient rentable" in "Mémorandum sur l’apprentissage ouvert et à distance dans la Communauté européenne ”, 12 novembre 1991. On rappellera aussi les déclarations d’Edith Cresson en 1995, quand elle affirmait que le système des diplômes nationaux n’était pas viable au niveau européen et qu’il fallait "apprendre à apprendre toute sa vie"

Ainsi l’école est-elle, paradoxalement, le lieu où s’affrontent les enjeux de notre société. L’école ressemble à la société que nous vivons, et cela en explique bien des difficultés. Coincée entre les exigences de rentabilité de la société capitaliste, les pédagos fous et les ghettos des quartiers sensibles, elle n’offre plus que des réponses ponctuelles et tente de s’adapter à des individus ou à des groupes au lieu d’être un havre à part, un lieu dédié à la culture. C’est ce que montrait très bien le rapport de J.P. Odin de 2004 sur "les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires" : " Dans certains quartiers, qui sont loin répétons-le de se cantonner aux banlieues des grandes villes, se sont déjà édifiées des contre-sociétés closes dont les normes sont le plus souvent en fort décalage voire en rupture avec celles de la société moderne et démocratique qui les entoure. Il ne s’agit nullement pour ces populations d’un repli identitaire des plus anciens, mais bien d’une identité de substitution qui se diffuse d’abord parmi les jeunes de la seconde ou troisième génération.

Le terreau social sur lequel se développent ces évolutions est bien connu, c’est la ségrégation dont sont victimes ces populations devant l’accès à l’habitat, à l’emploi et aux loisirs, du fait de la xénophobie et du racisme, depuis leur arrivée sur le sol national. L’intériorisation de cette injustice porte toute une jeunesse vers le ressentiment, le repli et parfois la radicalisation.

Des organisations, le plus souvent structurées sur le plan international, prospèrent sur ce terreau et assurent à cette nouvelle identité « musulmane » une promotion efficace, dans une surenchère permanente qui donne aux plus radicaux souvent le plus de poids auprès des plus jeunes ou des plus fragiles (parmi ces derniers on peut placer un certain nombre de jeunes convertis.)

Le projet de ces groupes ouvertement ségrégationnistes et qui dénoncent l’intégration comme une apostasie ou une oppression, va encore plus loin. Il est aussi de rassembler ces populations sur le plan politique en les dissociant de la nation française et en les agrégeant à une vaste « nation musulmane ». Nous avons dit combien ce projet nous semblait déjà bien diffusé et mis en oeuvre dans la jeunesse scolarisée, notamment auprès de ces collégiens et lycéens qui refusent, parfois massivement, de s’identifier comme « Français » et ont pris comme héros les partisans de la guerre à outrance contre le monde occidental".

Or, éduquer l’homme, c’est lui transmettre un héritage, des valeurs, des connaissances, une façon de penser, la capacité de penser, d’organiser un texte, une réflexion. Centrer l’enseignement sur les contenus, c’est donner comme enjeu à l’école la culture, et la pédagogie consiste à se demander comment les transmettre Inversement, donner la priorité à des objectifs, c’est donner la priorité au "comment" aux dépens du "quoi", et peu importe le contenu.

Dans ce cas, tout se vaut, pas d’échelle de valeurs, Hugo et G. des Cars c’est la même chose si l’élève a choisi d’étudier ce dernier pour comprendre les problèmes de narrateur ! Comme seront identiques une émission de télé-réalité, une publicité pour Renault et une adaptation de Maupassant à la télé ! Ainsi l’apprenant doit-il s’adapter à un moment donné de la société … marchande ! Ainsi se retrouvent, encore, sur l’école aussi, paradoxalement, les gauchistes/pédagos et les libéraux de droite …

Le but est le même : niveler le niveau, faire disparaître les élites, sous prétexte d’égalité pour les uns, sous prétexte d’adaptation au marché pour les autres … et tous de refuser les sorties précoces des élèves non motivés par les études, les premiers criant à l’injustice, les autres étant ravis de voir s’effondrer notre vieux système, dangereux, qui apprenait à penser. Pendant ce temps des élèves haïssent cette école qu’ils ne peuvent quitter et empêchent les autres d’apprendre … Il ne restera à ceux-ci qu’à aller à l’école privée, confessionnelle de préférence. Il paraît que la religion aide le politique à asseoir sa domination … La boucle est bouclée.

Deux poids, deux mesures et la négation de la devise républicaine "liberté, égalité, fraternité".

* Christine Tasin est professeur agrégé de lettres classiques dans un collège de Charente-Maritime. Voir aussi son blog : http://christinetasin.over-blog.fr

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17 novembre 2007 6 17 /11 /novembre /2007 23:34

La crise écologique s’articule à la crise sociale

 

On n’en a pas fini avec le réchauffement climatique. Ce n’est qu’un début. Le GIEC continue de tirer le signal d’alarme. Le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) constate que les injustices environnementales concernent surtout les pauvres. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dit que l’humanité est « au bord de la catastrophe » en parlant du climat.

 

Voici ce qu’on pouvait lire ce jour sur www.lemonde.fr.

 

« Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé samedi 17 novembre à prendre des mesures urgentes pour combattre le réchauffement climatique, avertissant que le monde est "au bord de la catastrophe", alors qu'un nouveau rapport du groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique (Giec) doit être officiellement adopté dans la journée à Valence, en Espagne.

 

"On est tous d'accord. Le changement est réel et nous, les humains, en sommes la principale cause. Pourtant même à l'heure actuelle, peu de personnes réalisent vraiment la gravité de la menace ou son immédiateté", écrit M. Ban Ki-moon dans l'International Herald Tribune."J'ai toujours considéré le réchauffement climatique de la planète comme un sujet d'une urgence extrême. Maintenant, je crois qu'on est au bord d'une catastrophe si l'on n'agit pas" ».

 

Hier, le même site du quotidien Le Monde présentait les travaux et les conclusions du PNUE sous le titre : « Terre : le dilemme de l'ONU, marché roi ou écologie ».

 
« La destruction systématique des ressources naturelles de la Terre a atteint un point où la viabilité des économies est en danger, et où la facture que nous laisserons à nos enfants pourrait être impossible à régler" : le constat est posé par Achim Steiner, directeur du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Présentant le rapport "GEO 4 - Avenir de l'environnement mondial", le 25 octobre à New York, il a souligné la vigueur du lien entre système économique et dégradation de l'environnement. "GEO 4", résultat du travail de 1 400 scientifiques et experts, dresse un tableau alarmant de la situation écologique de la planète, mais souligne aussi combien son évolution dépend du choix des politiques économiques.

Vingt ans après le Rapport Brundtland qui, en 1987, avait inventé le concept de développement durable, la majorité des indicateurs sont au rouge : climat (les concentrations de gaz carbonique dans l'atmosphère ont augmenté d'un tiers depuis vingt ans), biodiversité (les populations d'amphibiens ont été divisées par deux dans le même laps de temps), pollutions (celle de l'air est responsable de 500 000 morts par an, selon l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS), artificialisation des sols (un étalement urbain "anarchique" en Amérique du Nord), etc.

Le PNUE observe que la crise écologique s'articule à la crise sociale. Le contraste est marqué entre la pression écologique intense que subit la biosphère et l'expansion économique qui a fait passer le produit annuel par être humain de 6 000 dollars à 8 000 dollars entre 1987 et 2007. Mais de façon très inégale, insiste le rapport : "Les injustices environnementales continuent à augmenter, affectant surtout les pauvres (qui sont beaucoup plus touchés par les dangers naturels), les femmes et les peuples indigènes." L'environnement reflète ces inégalités : "Certaines régions développées ont accompli des progrès environnementaux aux dépens d'autres régions en y exportant la production et ses impacts." Les valeurs culturelles propres au système économique dominant ont aussi un effet majeur. Ainsi, "un modèle de développement "du Nord" prévaut toujours avec, par exemple, un développement urbain basé sur la dépendance envers la voiture".

Le PNUE va plus loin en présentant des scénarios imaginant les évolutions d'ici à 2050, selon différentes politiques. Ce travail de scénarisation a été élaboré par plusieurs groupes d'experts internationaux, en se fondant sur les modèles de prospective existant dans plusieurs institutions. Il définit quatre scénarios. Pour chacun, un but est privilégié :

- Marché d'abord : "Le gouvernement aide le secteur privé à atteindre une croissance économique maximale."

- Politique d'abord : "Le gouvernement met en place des politiques fortes afin d'atteindre l'objectif tout en accordant toujours beaucoup d'importance au développement économique."

- Sécurité d'abord : l'accent est mis "sur la recherche de la sécurité, qui l'emporte sur d'autres valeurs, et place des limites croissantes sur la façon dont les gens vivent".

- Ecologie d'abord : cela "implique la collaboration entre le gouvernement, la société civile et le secteur privé pour améliorer l'environnement et le bien-être de tous".

Sans surprise, le "scénario écologique" atteint le mieux l'objectif d'amoindrir l'ampleur de la crise écologique. Il suppose que la démographie évolue selon le bas de la fourchette prévue par l'ONU, soit 8 milliards d'habitants en 2050. Le taux de croissance annuel de l'économie mondiale est modéré, mais loin d'être nul, puisqu'il conduit à un triplement du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Le "scénario marché" poursuit la logique dominante des années 1990 : on y suppose que la population atteindra 9 milliards d'individus en 2050 et que la croissance multipliera par cinq le PIB mondial. Il aboutit à une situation écologique très dégradée en 2050, comme le "scénario sécurité" - qui induit quant à lui des "conflits permanents" à travers la planète. "Dans le scénario marché d'abord, l'environnement et la société évoluent le plus rapidement vers - voire au-delà - des points de basculement où des changements soudains et irréversibles pourraient survenir."

La poursuite de la libéralisation apparaît ainsi comme le scénario le plus risqué. Les experts rappellent que la logique écologique est incompatible avec la recherche illimitée de la croissance économique : "La perte de la biodiversité et le changement climatique ont des conséquences irréversibles, que la croissance des revenus ne peut résoudre."

L'analyse du PNUE ne devrait pas changer, à court terme, le sens des politiques économiques, qui restent focalisées sur la libéralisation et la croissance. Mais, venant à l'appui du diagnostic pessimiste du GIEC sur le climat, et quelques jours avant que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) souligne les effets du changement climatique sur les pays les plus pauvres, il témoigne que la communauté environnementaliste entend dorénavant peser sur les choix économiques engageant l'avenir.

Consulter le rapport sur le site Internet : www.unep.org/geo (cliquer sur « français ».

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16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 20:05

L’Europe a besoin de l’adhésion des peuples

 

Le traité de Lisbonne n’est pas un traité simplifié. Ce sont 256 pages de modifications et d’ajouts aux traités existants, sans compter les annexes. Il est illisible.

 

De plus, il a les mêmes caractéristiques et les mêmes défauts que le projet de constitution européenne. On y retrouve tout ce qui allait  à l’encontre des intérêts de la France et tout ce qui était en faveur des spéculateurs et de l’alignement sur la politique américaine.

 

Rien qui amorce une réorientation de la politique européenne. Les dirigeants européens veulent contourner les peuples en évitant la ratification par référendum.

 

Il revient aux citoyens de se mobiliser pour les en empêcher. Dans ce but, de nombreuses organisations nationales ont décidé de se regrouper en créant un comité pour un référendum. Voici l’appel qu’elles ont adopté. A nous maintenant de nous en saisir en proposant aux citoyens de le signer. C’est ce que fera le réseau associatif CIVIQ.

 

 

APPEL du Comité national pour un référendum

 

Un nouveau traité –dit traité de Lisbonne- vient d’être approuvé par les dirigeants européens suite au rejet du projet de traité constitutionnel refusé majoritairement par les Français et les Néerlandais lors des référendums de mai et juin 2005.

 

C’est donc à nouveau le suffrage universel qui doit trancher par référendum.

 

Sur un sujet qui a tant d’influence sur la vie de chacun et l’avenir de la France, l’organisation d’un nouveau référendum est une exigence démocratique majeure pour notre pays. C’est aussi une nécessité pour la construction européenne qui doit être fondée sur l’adhésion des peuples et la souveraineté populaire.

 

Le président de la République doit organiser ce référendum. Il y sera contraint s’il n’obtient pas, début 2008, 3/5 des suffrages exprimés des parlementaires pour la modification préalable de la Constitution française, nécessaire à la ratification du nouveau traité européen. Ainsi les députés et les sénateurs ont le pouvoir d’imposer le référendum, en votantcontre cette révision de notre Constitution.

 

Seule une mobilisation sans précédent des citoyens pourra nous permettre de prendre la parole sur ce nouveau traité. C’est pourquoi des personnalités diverses, les signataires de différents appels déjà lancés sur ce sujet, ont décidé de rassembler leurs efforts au sein d’un Comité National pour un Référendum.

 

Nous appelons en urgence toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à une Europe fondée sur l’adhésion des peuples, qu’ils soient pour ou contre ce nouveau traité,à nous rejoindre pour empêcher un déni de démocratie et exiger la tenue d’un référendum.

 

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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 23:48

L’avenir de l’Europe est dans le refus du néolibéralisme

 

Notre président l’a reconnu dans les couloirs du Parlement européen de Strasbourg : si un référendum était organisé en France (ou dans les autres pays) pour ratifier le traité de Lisbonne, la réponse serait non. C’est la raison pour laquelle il s’est mis d’accord avec Angela Merkel et les autres chefs d’Etat pour ratifier par la voie parlementaire.

 

Que penser de ce président qui se comporte comme un représentant du NON quand il fait un discours le 13 novembre à Strasbourg devant les parlementaires européens, alors qu’il a accepté de signer le traité de Lisbonne qui reprend le contenu du traité constitutionnel européen, sans tenir compte des arguments des Français, majoritaires, qui ont refusé de le ratifier ?

 

Voici ce qu’écrivait, hier, Philippe Cohen, sur www.marianne2.fr.

 

« L'Europe, ce ne peut pas être qu'une machine, une machine administrative, une machine juridique, une machine à édicter des normes, des règlements, des directives, une machine à fabriquer des contraintes, des règles, des procédures. Elle ne peut pas être tenue à l'écart de la vie, à l'écart des sentiments et des passions humaines.
L'Europe n'est une réalité, l'Europe n'a une chance d'exister pleinement que si pour des millions d'hommes et de femmes elle est vivante, si elle parle à leur cœur, si elle est pour eux l'espoir d'une vie, d'un monde meilleur, si elle est un grand idéal, une grande promesse.
L'Europe se fera avec les peuples, elle ne se fera pas sans eux, elle ne se fera pas contre eux.
Quand les peuples disent « non », il ne faut pas se dire que les peuples ont tort, il faut se demander pourquoi les peuples ont dit « non ».
(…) Je crois à la démocratie. Je crois que l'Europe doit être la plus démocratique possible. C'est pourquoi j'ai toujours considéré que l'on ne rendait pas service à la cause de l'Europe en récusant le débat, en taisant les divergences, en étouffant les critiques.
J'ai toujours pensé qu'il fallait à l'Europe plus de débat, plus de démocratie et au fond plus de politique et non pas moins.
Je suis convaincu que c'est parce qu'il n'y avait plus assez de débat, de démocratie et de politique dans l'Europe que tant d'hommes et de femmes s'en sont détachés.»


Incroyable discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement européen. On le voit ci-dessus, le Président proclame l'impérieuse nécessité de tenir compte de la signification du non au TCE et de refonder l'Europe avec les peuples. Belles phrases, beau discours que n'aurait renié aucun partisan du Non. Le problème est que le Président fait juste le contraire de ce qu'il dit au parlement européen puisque, comme l'a bien établi Valéry Giscard d'Estaing, il n'y a que des différences de forme entre le TCE et le Traité dit simplifié que la France et, désormais, l'Union européenne, propose de faire adopter par les parlements : « Les outils sont exactement les mêmes. Seul l'ordre a changé ».

En réalité, le discours européen de Sarkozy sur le sujet ne tient pas devant les arguments de la raison. Le traité n'est ni simplifié ni résumé car il reprend toutes les dispositions qui furent contestées lors du débat sur le référendum de 2005. Si les partisans du référendum, qu'ils soient ou non favorables au Traité de Lisbonne, parviennent à imposer le débat, la position présidentielle sera intenable.

                                                                                          

Le président de la République tient manifestement un double langage. Il veut montrer devant les représentants des citoyens, à Strasbourg, qu’il a compris le message du NON du 29 mai 2005.

Et, devant ceux qui ont le pouvoir réel (les chefs d’Etat et la Commission), il veut leur montrer qu’ils peuvent compter sur lui pour faire les réformes néolibérales qui briseront les résistances républicaines à la française.

 

La lecture de l’édito d’Evariste, dans ReSPUBLICA  paru le 9 novembre (n° 567), permet de faire le lien avec les mouvements sociaux qui se multiplient en France.

Voici des extraits de ce texte. Lien permanent vers cet article

« La nécessaire convergence des aspirations de gauche »

 « La liste est loin d'être close, et pourtant elle est déjà bien longue pour ce début Novembre : mobilisation des étudiants contre l'entrée des entreprises dans le fonctionnement des universités ; manifestations des marins pêcheurs ; contestation dans la magistrature face aux objectifs de réduction présentés par la chouchou du président parachutée ministre de la justice ; contestation de la réforme des retraites ; grèves à Air-France ; mécontentement dans la fonction publique face aux réductions drastiques d'effectifs ; grondes dans l'enseignement suite aux orientations données par le gouvernement ; malaise généralisé de la profession journalistique qui réclame à présent des lois protégeant son travail d'utilité publique contre les puissances économiques (…).

Mais, hors cela, que montrent ces mouvements ? Simplement le fait qu'une vision du monde est en conflit avec une autre. Il ne s'agit pas seulement d'une vision économique et sociale, ce qui est en jeu est à un niveau plus fondamental. Exactement comme le pouvoir au moyen âge avait eu besoin d'une éthique chrétienne pour asseoir sa domination économique, le libéralisme économique a besoin que les individus adhèrent à une culture et une éthique de vie afin qu'il puisse asseoir son emprise sur les esprits et rendre nulle toute forme de résistance. Le système culturel et l'éthique supportant le libéralisme anglo-saxon sont en lutte contre le système qui porte le modèle de la République française. Ce conflit est global, généralisé. En ce mois de Novembre, l'explosion du nombre de luttes sociales partout en France n'est que l'expression de cette réalité sous-jacente (…).

Pour sa part, la République française s'oppose plus radicalement sur le plan culturel et éthique, la colonisation de la France doit donc passer par une phase d'éducation éthique et culturelle des individus afin de rendre « normales » les valeurs de vie qui sous-tendent le fonctionnement du libéralisme anglo-saxon.

Ce choc se traduit par des attaques en règle de la laïcité, par le martelage du sentiment de peur à travers les média (là où le courage était une vertu du citoyen), par le nombre croissant de discours imposant la responsabilité individuelle comme seule valable, et par la vision d'un déterminisme individuel (pouvant aller jusqu'à la détermination génétique) contre lequel l'individu ne peut rien (…).

Face à cela, que faire ?

D'abord, intégrer que la dimension sociale et économique ne suffira pas à elle seule à contrecarrer l'assaut du monde libéral. Seule l'intégration de la dimension culturelle et éthique permettra d'asseoir nos valeurs et de provoquer le refus massif de cette vision de la vie individuelle et des règles de la société libérale.
Ensuite, cette compréhension doit passer par la construction d'un projet sociétal neuf, issu des traditions de la gauche française, mais en les élargissant et en intégrant d'autres référents qui, eux, tiennent compte du système culturel et éthique individuel. La réponse apportée par la gauche a été fondamentale pendant des décennies, mais faute d'ouverture intellectuelle connaît aujourd'hui des limites. La force des militants sera de réclamer cette ouverture de la pensée, la responsabilité et la fierté des militants de gauche portent sur le devoir de progrès, non sur celui de la conservation.

Enfin, sur le terrain immédiat de la lutte, la partition et la stricte division des conflits serait une erreur grave. La culture française a toujours reposé sur cette dualité : l'individualité et le collectif. L'individu est citoyen parce qu'il est armé du Pacte Républicain fondé par l'ensemble des individualités. C'est la conscience de partager un avenir commun qui fonde le Pacte Républicain entre les individus.

Ce pacte n'est pas une masse informe, il est l'expression d'un projet commun, de volontés individuelles, de désir d'édifications et de progrès. Les luttes actuelles ne doivent pas se morceler, mais se rassembler. Et ce rassemblement ne doit pas être une simple addition des manifestants et des réclamations, il doit être réfléchi, travaillé pour réclamer des statuts communs, des revendications plus globales et exprimer, non une simple liste d'exigences, mais un réel projet global.

Là réside la force de la gauche, l'esprit de gauche ; le même qui habitait le CNR (…).

La force et la construction d'un réel projet alternatif réside bel et bien dans la conscience qu'en ont les citoyens qui s'y engagent, et non dans les décisions des directions syndicales. D'ailleurs, il est notoire que le dépassement des directions syndicales par la base des citoyens est souvent un bon indicateur pour mesurer la réussite d'un projet...

Pendant ce temps, comme pour l'écriture pathétique d'un livre d'histoire au goût douteux, le président Sarkozy aux Etats-Unis d'Amérique, signe une fois de plus l'allégeance de son action à la vision globalisante des libéraux anglo-saxons ; ceux-là mêmes, dont le modèle sociétal prend eaux de toute part sur la planète ».

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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 17:55

Diviser les salariés, éviter les vraies questions

 

En ce jour de grève, il n’est pas inutile de préciser ce que sont les régimes spéciaux de retraite. Sur le site de Demain la Gauche http://www.demainlagauche.fr, on trouve des éléments précis à ce sujet. 
Patrick Trannoy, qui fut secrétaire national MRC jusqu’à la Convention du 10 décembre 2006 (retrait de candidature de Jean-Pierre Chevènement et soutien à celle de Ségolène Royal), a créé Demain la Gauche, qui produit des analyses et organise des débats dans le but de refonder la gauche sur des bases républicaines. 
Il invite à un prochain débat qui portera sur les vraies questions, dont le gouvernement ne veut pas parler.

 

Liem HOANG NGOC au café Le Royal le 17 novembre à Paris

 

« Le café politique de 'Demain la Gauche' qui se tiendra ce samedi, à 17h, au café le ROYAL, 110 rue du Chemin Vert, Paris XIe, est au coeur de l'actualité politique et sociale.

En effet, le gouvernement affirme qu'il faut modifier les régimes spéciaux en défaveur de leurs bénéficiaires car le déficit des comptes sociaux et du budget de l'Etat n'est plus supportable. Il brandit à l'appui de sa démonstration le principe d'égalité... Diable, on pourrait presque y croire.

Seulement voilà, ces déficits, comme la dette, peuvent être diversement interprétés. Le gouvernement lui-même est plus prompt à rechercher 1,5 Milliards d'Euros d'économie sur les régimes spéciaux que 3 Milliards d'Euros de cotisations sociales sur les stocks options !

Et rares sont ceux qui osent pointer du doigt la dégradation du rapport travail/capital dans la valeur ajoutée depuis 25 ans. Nous sommes encore plus rares à parler de politique macro-économique alternative à l'échelle nationale et européenne.

C'est pourtant cela l'enjeu, et c'est ce qui devrait être au coeur du débat à gauche, quand la droite, comme c'est logique, s'occupe à diviser les salariés entre eux.

Rendez-vous samedi 17 novembre à 17h avec Liem HOANG NGOC, pour décrypter ces déficits, cette dette, les remèdes-poisons du Docteur FILLON, et les solutions alternatives de gauche ».

Patrick Trannoy : Les régimes spéciaux pèsent moins lourd que les stock options…

 

« On peut discuter des heures pour savoir s'il est légitime ou non qu'un salarié assujetti à un "régime spécial" ne doive cotiser que 37,5 ans pour avoir une retraite à taux plein, contre 40 ans pour le régime général (car là est la principale différence). On peut avoir des débats philosophiques et politiques intéressants pour savoir si le principe d'égalité vaut à la baisse, à la hausse, ou toujours, et ce qu'il doit prendre en compte.

Mais la vraie question est ailleurs : pourquoi le gouvernement pointe-t-il du doigt ces salariés, brandit-il ce "principe d'égalité", hurle-t-il à la "faillite" de la Sécurité Sociale et de l'Etat ?

Certes, ces régimes sont en déficit, et l'Etat compense ce déficit à hauteur de quelque 5 Milliards d'Euros. Mais ce coût tient au déséquilibre démographique particulièrement important des régimes spéciaux (1 cotisant pour 2 bénéficiaires), du fait de la diminution de l'emploi dans ces secteurs, voire de sa disparition (pour les mineurs par exemple). La part des "avantages" est au maximum de 2 Milliards tous régimes compris, selon une évaluation de l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques.

Une fois réintroduites les légitimes notions de pénibilité, et si l'on compense la perte de certains avantages des régimes spéciaux par l'application, à leurs bénéficiaires, de certains avantages du régime général (par exemple les bonifications pour avoir élevé un enfant), c'est donc moins de 1,5, voire 1 milliard d'économie que le gouvernement peut prétendre réaliser à travers cette mesure.

 

A titre de comparaison, la soumission des stocks options aux cotisations sociales rapporterait pas moins de 3 Milliards d'Euros par an à la Sécurité Sociale, selon une estimation qui n'a rien de bolchevique, puisqu'elle est de... la Cour des Comptes.

Quand on sait par ailleurs qu'une politique économique volontariste susceptible de nous faire gagner 1 point de croissance économique suffirait à équilibrer l'ensemble des comptes sociaux, et quand on sait que le déséquilibre de la sécurité sociale s'explique très largement par la perte de cotisations découlant du basculement de 10 points de valeur ajoutée des salaires vers le capital depuis 25 ans...

... on se demande pourquoi le gouvernement s'en prend à telle ou telle catégorie de salariés, qui n'ont pas grand chose à voir avec le fond du problème !

Sauf si c'est une stratégie : diviser les salariés entre eux, pour ne surtout pas poser les vraies questions de la répartition des richesses et de la politique macro-économique à l'échelle nationale et européenne »...

 

La suite, à lire sur http://www.demainlagauche.fr (article paru dans L’Humanité le 11 octobre dernier).

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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 22:28

Comme en 2005, les citoyens doivent être consultés


L’association CIVIQ* a l’objectif de développer la citoyenneté, en permettant aux citoyens de mieux comprendre le fonctionnement de la société et les décisions des pouvoirs publics, qui sont chargés d’organiser la vie ensemble.

Comme le disait le Conseiller d’Etat, Anicet Le Pors**, invité à St-Berthevin par CIVIQ, le 15 mai 2003, citoyenneté est un mot qui a été trop souvent galvaudé. L’ancien ministre voyait plusieurs raisons à la perte de repères sur ce point, la plus importante à ses yeux étant que « les Etats-nations ne sont plus des références dans la mondialisation ».

Les Français ressentent confusément que la France a besoin d’Europe, mais ils se rendent compte que l’apport actuel des instances européennes n’est pas fait pour résoudre les problèmes économiques et sociaux des peuples. Là est le malaise.

Dans ce contexte, que font les dirigeants politiques qui nous représentent ? Qu’ils appartiennent à la majorité ou à l’opposition, ils n’ont pas compris le sens du vote non à la ratification du traité constitutionnel européen par référendum, le 29 mai 2005.

Depuis le début, la construction européenne souffre d’un manque de transparence et de démocratie. Deux présidents de la République, François Mitterrand et Jacques Chirac, l’ayant pressenti, ont choisi la voie référendaire pour ratifier les traités de Maastricht et de Bruxelles (TCE).

Le résultat du premier référendum en 1992 fut très serré (51% de oui). L’engagement du président Mitterrand et sa crédibilité avaient fait pencher l’électorat vers le oui. Le résultat du second référendum (54% de non) a tenu, pour une part, à la faiblesse du président Chirac dans ses explications du traité et dans son bilan européen.

Mais, pour l’essentiel, le non l‘avait emporté parce que les citoyens français voulaient exprimer leur insatisfaction vis-à-vis de l’Europe réelle, pas telle qu’elle était rêvée.

Le choix de la ratification par la voie parlementaire est lié à la stratégie européenne du nouveau président.

Dans la perspective de la présidence française de l’Union européenne au second semestre 2008, celui-ci veut que la France reprenne son rang, au côté de l’Allemagne, à la tête de l’Europe. Pour cela, ses partenaires et la Commission lui ont imposé une condition : passer par le Congrès vite et sans débat. Avant tout, éviter le référendum, qui ferait courir un risque mortel à cette Europe sans les citoyens. Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes était chargé de faire passer le message à ses amis socialistes, qui partagent la même vision de l’Europe sans les peuples. Mission accomplie.

A nous, citoyens, de réaffirmer notre volonté d’exercer directement le pouvoir de ratification, que nous soyons satisfaits ou non du traité de Lisbonne, que nous ayons l’intention de voter oui ou non au référendum qui serait organisé afin que le peuple français s’implique dans la construction de l’Europe.

Nous voulons savoir ce que contient ce traité prétendument « mini » ou « simplifié » qui, en réalité, semble si compliqué qu’il n’est pas communicable aux citoyens.

CIVIQ a souhaité rejoindre le comité national pour un référendum, qui regroupe des organisations politiques, syndicales et associatives, ainsi que des personnalités ayant des engagements divers, mais ayant en commun une Europe démocratique fondée sur l’adhésion des peuples.

Il existe un moyen d’obliger le président de la République à ratifier par référendum. Mais nous n’en disposons pas. Il appartient aux parlementaires français, députés et sénateurs, qui seront appelés par le président à se rendre à Versailles pour modifier la Constitution de la Vème République, condition préalable à la ratification parlementaire. En lisant le texte, ci-après, chacun comprendra de quoi il s’agit. Nous demandons aux cinq parlementaires mayennais de prendre leurs responsabilités.

Voici le texte que j’ai transmis à la presse lundi soir.

 
Le nouveau traité européen doit être ratifié par référendum en France

 

 Un nouveau traité - dit traité de Lisbonne - vient d’être approuvé par les dirigeants européens pour se substituer au projet de Constitution, que les Français ont refusé majoritairement par référendum en mai 2005.

 

C’est donc à nouveau le suffrage universel qui doit trancher au travers d’un référendum.

Sur un sujet qui a tant d’impact sur la vie quotidienne de chacun, l’organisation de ce nouveau référendum est une question démocratique majeure pour notre pays et nos valeurs républicaines.

 

C’est aussi une exigence pour la construction européenne, qui ne saurait s’affranchir de l’adhésion des peuples et doit être fondée sur la souveraineté populaire.

 

Le Président de la République sera contraint d’organiser ce référendum, s’il n’obtient pas début 2008 le vote de 3/5 des parlementaires pour la modification préalable de la Constitution française nécessaire à la ratification du nouveau traité européen.

Il faut donc convaincre tous les députés et sénateurs attachés à la démocratie et à la construction d’un véritable projet européen de voter contre cette modification préalable.

 

L’association CIVIQ demande aux parlementaires mayennais d’empêcher un déni de démocratie, éloigné de la tradition française.

 

 

* CIVIQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne) est une association créée en décembre 2002. Voir, sur ce blog, en catégorie « CIVIQ », les articles permettant de mieux connaître cette association dont je suis le président, Georges Minzière en étant le trésorier

 

** Anicet Le Pors était l’un des quatre ministres communistes du gouvernement Mauroy, de 1981 à 1984. Membre du Conseil d’Etat, il est l’auteur du « Que sais-je ? » sur la citoyenneté. Un bref résumé de son intervention le 15 mai 2003, à St-Berthevin, est à lire sur ce blog (catégorie « CIVIQ », article daté du 17 juillet 2006).

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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 17:45

Respecter le peuple français qui avait dit NON

 

Au niveau national et dans les départements, de nombreuses initiatives sont prises dans le but d’obliger le Président de la République à faire ratifier le traité de Lisbonne par référendum.

Avec raison, le parallélisme des formes est fait entre le traité constitutionnel européen adopté le 18 juin 2004 à Bruxelles par les 25 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne et le traité adopté le 19 octobre 2007 à Lisbonne par les 27 (25 + Roumanie et Bulgarie).

Le premier a été ratifié par référendum. Pourquoi le second, qui a la même fonction constitutionnelle sans en avoir l’appellation, ne serait-il pas ratifié par le même moyen ?

 

En Mayenne, la première initiative est à porter à l’actif de PRS (Pour la République Sociale)*, qui a proposé aux partis de gauche une réunion vendredi dernier. Le PCF, les Verts, la LCR et le MRC étaient présents (PS, PRG et LO absents).

Le texte adopté, non ratifié par les Verts, a été remis à la presse lundi soir, avec les signatures des organisations de gauche suivantes, en commençant par celle qui a pris en charge l’organisation et la coordination : PRS, PCF, LCR et MRC. 

 

Voici « l’appel d’organisations de la gauche mayennaise pour un nouveau référendum ».

 

« CE QUE LE PEUPLE A FAIT, SEUL LE PEUPLE PEUT LE DEFAIRE »

 

« Pour les organisations de la Gauche mayennaise signataires : LCR 53, MRC 53, PCF 53, PRS 53, la ratification par voie parlementaire en Congrès du nouveau cadre institutionnel européen n'est pas conforme à l'esprit républicain.

 

Au nom de l'intérêt général et du respect de nos institutions républicaines et démocratiques, nous appelons à la tenue d'un référendum sur ce nouveau traité constitutionnel européen, comme s'y étaient engagés tous les dirigeants et candidats de gauche aux élections présidentielles et législatives.

 

Comment comprendre qu'un texte qui régirait 80% de l'action politique, sociale et économique puisse être adopté comme une loi simple par le parlement sans consultation des français ?

 

Sarkozy fait le choix d'une validation par voie parlementaire. Pour cela la constitution doit être modifiée avec une majorité de 3/5. Par conséquence une minorité de blocage de 2/5 + 1 voix obligerait le Président à mettre en place un référendum.

 

En votant contre la modification constitutionnelle, les élus de gauche peuvent redonner la parole au  peuple et ainsi tenir leurs engagements.

 

Le déficit démocratique du fonctionnement et de la construction européenne est déjà patent. Ne l’accentuons pas !

 

C'est par un processus d’élaboration populaire que peut se construire une Europe citoyenne, c'est pourquoi nous exigeons un référendum ».

 

Les organisations signataires prendront des initiatives pour faire signer la pétition en Mayenne.

Un site est également ouvert dès maintenant :  www.pourunnouveaureferendum.org 

Signature de la pétition en ligne et mail pour contact : petition@pourunnouveaureferendum.org

 

* "Pour la République sociale" est une association qui regroupe des militants issus de divers horizons de la gauche. Voir http://www.pourlarepubliquesociale.org.

Site de PRS 53 : http://prs53.org.

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