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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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20 avril 2007 5 20 /04 /avril /2007 17:44

 

Confronter les projets, les valeurs, les idées

 Un résumé des propos de Ségolène Royal ce matin sur France Inter est à lire sur http://www.desirsdavenir.org/index.php . Mutation de la gauche, nouveau compromis social dans l’entreprise, approche globale des questions politiques, ont été les principaux points traités.

 Sarkozy parle sans arrêt de lui…

Interrogée sur les propos de Nicolas Sarkozy qui trouve la campagne difficile, Ségolène Royal répond : « Ecoutez, si on pense que ces échéances sont dures, si on est là pour se plaindre, il ne faut pas s’y engager, c’est quand même assez curieux de la part du candidat de l’UMP de s’engager dans une échéance comme celle-ci où chacun connaît les épreuves, ensuite de s’en plaindre. Moi, je ne parle pas de moi. Je suis étonnée de voir à quel point Nicolas Sarkozy parle sans arrêt de lui.

 Ce qui concerne les Français c’est leur avenir, c’est comment on va régler les problèmes d’urgence qui sont graves en France, la question de la dette, du chômage, des bas salaires. J’ai rencontré hier les syndicalistes d’Airbus, ils n’ont toujours pas de réponse à leur demande, je leur ai dit que le plan de suppression d’emploi serait suspendu si je suis élue, nous remettrions l’ensemble des choses à plat, surtout après avoir découvert le scandale du pactole avec lequel monsieur Forgeard est parti.

 Ils sont très inquiets, c’est des familles, 10 000 familles déstabilisées après l’annonce de 10 000 suppressions d’emplois, des sous-traitants qui souffrent. C’est ça qui me touche et ce sont les cicatrices des autres et certainement pas les miennes. »

Concilier la liberté individuelle, les protections sociales et l’efficacité économique 

Elle évoque la mutation nécessaire de la gauche française : « nous sommes en train de muter, je pense que j’ai aidé la gauche à accélérer cette mutation au cours de cette campagne, d’abord en faisant une campagne différente et en imposant la démocratie participative au Parti socialiste, qui ensuite s’en est trouvé très heureux parce que quand les animateurs de débats se sont retrouvés dans des salles qui à nouveau se remplissaient, ils ont compris qu’il fallait que la politique change et que cette phase d’écoute était très importante et que les citoyens attendaient d’être associés aux décisions qui les concernent. Et pour moi, c’était une façon, après avoir mûrement réfléchi, de lutter contre le 21 avril bis, c’est-à-dire de faire en sorte que les gens aient à nouveau envie de venir voter parce qu’on les aura pris en considération. Je pense que cette phase a été réussie.

 Ensuite, l’autre mutation c’est de concilier la liberté individuelle, les protections sociales garanties et l’efficacité économique. On a souvent opposé à gauche la protection sociale et l’efficacité économique, l’un jouant contre l’autre, je pense aujourd’hui que face aux difficultés que la France rencontre ce sont ces idées de gauche qui correspondent aujourd’hui à ce dont la France a besoin, des idées neuves, celles du 21e siècle, c’est-à-dire qui n’opposent les uns aux autres. »

«
Le nouveau système que je propose, qui a été expérimenté ailleurs et qui a réussi, c’est de sécuriser les salariés et donc parce qu’ils sont sécurisés ils vont accepter dans le cadre d’un dialogue social bien construit et bien anticipé, ils vont accepter une mutation de l’entreprise grâce à la Sécurité Sociale professionnelle, au maintien du salaire, même lorsque que l’entreprise est obligée de supprimer des emplois en attendant d’en retrouver ou de reconstruire d’autres, ou pour le salarié d’être accompagné individuellement pour trouver une nouvelle activité.

 Voilà le nouvel équilibre, le nouveau compromis social que je propose, et j’ai rencontré l’ensemble des organisations syndicales et patronales du pays, et donc si je suis élue je serai immédiatement prête et le gouvernement aura sa feuille de route pour tout de suite mettre en place ce dispositif. »

La politique a changé en profondeur … 

« Je pense que la politique a changé en profondeur, ce que vous venez de dire le prouve. Il y a un certain nombre de Français qui se situent ni à droite, ni à gauche, c’est ce filon qu’a exploité François Bayrou tout en restant lui aussi dans une espèce de flou et en restant le patron de l’UDF d’ailleurs, et sans dire très clairement ce qu’il ferait entre les deux tours, donc il est assis entre deux chaises. »

« Il faut repenser la dynamique politique et reconquérir ce vote, d’abord en réinstallant les clivages mais pas au sens artificiel ou dogmatique du mot, mais les clivages au sens de confrontation des projets, des valeurs et des idées. C’est d’ailleurs ce qui est en train de se faire. Et là, on voit très clairement se dessiner deux modèles de société, moi je pense qu’on peut réformer la société française sans la brutaliser, je pense qu’il ne faut pas en rabattre sur les solidarités fondamentales, certainement pas procéder au déremboursement que propose le candidat de l’UMP, puisqu’il propose maintenant des franchises médicales, c’est-à-dire qu’il opposera les Français qui auront les moyens de se faire soigner et puis ceux qui pourront se payer des assurances privées pour s’assurer l’accès aux soins ou l’accès à la retraite. »

Une approche globale des problèmes de société

 La France « a besoin d’un chef d’Etat, d’un chef d’Etat mais qui regarde les choses différemment et surtout qui a compris que tout se tenait, que tout se tenait, et cette approche globale, peut-être je ne sais pas si elle est féminine, en tout cas j’assume, moi, ma part de féminité, comme dans chaque personne humaine, homme ou femme, il y a une part de masculinité, une part de féminité, donc forcément la part de féminité l’emporte.

 C’est peut-être ce qui m’aide à comprendre cette approche globale où tout se tient, il n’y a pas des, comment dirais-je, des lieux politiques disjoints les uns des autres mais si l’on sait par exemple bien faire fonctionner la famille au bon moment, on sait que les enfants réussissent mieux à l’école, donc, famille/école ; s’ils travaillent bien à l’école, ils trouvent du travail, donc école/famille/travail/emploi, tout se tient.

 Je pense aussi que notre avenir national dépend de la façon dont nous réussirons à réduire les écarts entre pays riches et pays pauvres, nous ne nous sauverons pas tout seul. Donc, cette approche globalisante des problèmes de société, des solutions à trouver, est aujourd’hui un regard et une méthode qui sont nécessaires pour résoudre rapidement les problèmes qui se posent au pays ». 

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20 avril 2007 5 20 /04 /avril /2007 16:47

 

Le clivage gauche-droite commence à opérer

 Commençons par l’explication de vote de Jeanne Bourdillon, qui fait partie de l’équipe des Amis de ReSPUBLICA. Elle s’exprime à titre personnel, à côté de beaucoup d’autres qui expriment des opinions diverses, dans le dernier numéro 530 (20 avril) du journal en ligne www.gaucherepublicaine.org diffusé auprès de 25 000 abonnés .

 « La victoire de Ségolène Royal est nécessaire » 

« J’avoue que je ne comprends pas les réticences de certains de mes amis de Respublica contre Ségolène Royal. Les médias, aux ordres de Sarkozy, l’ont maltraitée, la faisant passer, avec un certain machisme, pour une Bécassine. Les éléphants du Parti socialiste lui ont savonné la planche, et travaillent à sa défaite. Eric Besson, en écrivant en catastrophe son livre, ne pouvait mieux contribuer à sa perte. L’extrême gauche passe son temps à lui taper dessus, pour le plus grand bonheur de Bayrou et de Sarkozy.

 Je trouve pourtant que Ségolène Royal a fait un parcours courageux. Quand elle a osé rompre avec le discours de la bobocratie de gauche, et proposer un encadrement militaire pour les délinquants multirécidivistes, j’étais d’accord avec elle, et pas avec Jean-Luc Mélenchon, qui voyait dans de tels propos la recherche du vote des petits blancs.

 Quand Jean-Pierre Chevènement l’a rejointe dans le staff de campagne, j’y ai plutôt vu un bon signe, et l’espoir que Ségolène Royal saurait prendre en compte le vote « non » des Français, le 29 mai dernier. Quand elle a parlé, à Villepinte, d’une sixième République, j’y ai vu l’influence positive d’Arnaud Montebourg. Quand elle a commencé à parler de la Nation, de la République, et du drapeau, j’y ai vu la patte de Jean-Pierre Chevènement, et je me suis réjoui que le principal parti de gauche adhère à ses valeurs. J’aime son discours sur la revalorisation de la valeur travail.

Je pense vraiment que Ségolène Royal était la seule chance, pour le Parti socialiste, de figurer au deuxième tour, et je n’ai pas envie de vivre à nouveau un 21 avril 2002.

 Je ne suis pas pour autant une inconditionnelle ; des choses, que je préfère taire dans ce texte, me dérangent chez elle, et dans son parti, mais pour moi il faut choisir le moindre mal. Je la trouve nettement meilleure que Lionel Jospin, en 2002.

 Je ne souhaite pas avoir à choisir entre Sarkozy et Le Pen le 22 avril 2007, au soir. Je ne veux pas davantage avoir à choisir entre Sarkozy et Bayrou, dont je rappelle à mes amis que l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France)  appelle discrètement à voter pour lui. Je n’ai jamais choisi la politique du pire, et je considère que la plus mauvaise gauche (ce qui n’est pas le cas de Ségolène Royal) vaut toujours mieux que la droite au pouvoir.

 J’ai toujours constaté que la gauche, malgré ses erreurs, amenait du progrès pour le monde du travail (40 heures et congés payés en 36, cinquième semaine en 1981, retraite à 60 ans, 35 heures en 1998, etc.). Jamais un gouvernement de droite n’a amené le moindre progrès social.

 Je ne prendrai donc aucun risque, n’égarerai pas mon vote sur des organisations d’extrême gauche souvent démagogues, et qui ne veulent pas exercer le pouvoir. Je ne crois pas davantage à la fable qui nous explique que Bayrou a des chances de battre Sarkozy, alors que la candidate socialiste n’en aurait aucune. Cela ne tient pas la route.

 Je voterai pour Ségolène Royal, sans aucune hésitation, dès le premier tour, pour battre la droite, et bien sûr au deuxième tour, pour éviter d’avoir Sarkozy président ». 

Pour sa part, Jean-Pierre Chevènement observe que l’électorat populaire a commencé de se mettre en mouvement. Voici ce qu’il écrivait hier sur www.chevenement.fr 

« Un vote de classe ? »

Je sens depuis une dizaine de jours l'électorat populaire qui bouge en faveur de Ségolène Royal. Les réticences qui se manifestaient, moins sur sa personne d'ailleurs que sur le fond de ses propositions et sur les marges de manœuvre disponibles, tombent au fur et à mesure que l'évidence apparaît : Ségolène Royal est le seul vote utile pour le changement.

Cela est particulièrement vrai pour le redressement de la construction européenne. Le
discours de Villepinte est assez clair sur ce sujet pour nourrir l'argumentation (réforme des statuts de la Banque Centrale et du pacte de stabilité budgétaire – gouvernement économique de la zone euro – harmonisation fiscale et sociale progressive à l'intérieur de l'Union – prise en compte des aspects sociaux et environnementaux dans les règles du commerce international définies à l'OMC – politique industrielle européenne, etc.).

On me fera valoir que l'électorat « bobo » pourrait en partie voter Bayrou mais je doute fort que l'appel de Michel Rocard à une alliance de premier tour avec lui vaille « permission de voter » en sa faveur. Tout cela fait très « politicien » et rime fort peu avec la « posture anti-système » revendiqué par le candidat UDF.

Ainsi, comme l'avait d'ailleurs bien vu Ségolène Royal, ce sont les couches populaires qui feront la décision. Ce ne sera pas un vote de classe mais ça y ressemblera.

Au soir du premier tour François Bayrou devra se déterminer entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, vers qui lorgnent les députés UDF. Une posture honorable pour François Bayrou serait alors qu'après avoir défini sa position personnelle, il laisse le choix à ses électeurs de se déterminer librement ».

Le dernier mot à Xavier Dumoulin qui, sur son « blog citoyen, socialiste et républicain pour 2007 » http://sr07.unblog.fr a conclu ainsi son article (18 avril) :

 « Pour la France Présidente, souveraine et libre » :

  « La dynamique du premier tour conditionne à l'évidence la capacité de la gauche à rassembler  largement pour remporter cette élection présidentielle. Cette victoire est une nécessité pour écarter une politique de régression sociale qui frapperait encore plus rudement les couches populaires et tournerait le dos à la tradition d'indépendance de notre politique étrangère.

 Affirmant ceci, je ne dis rien d'autre que ce que nous ne cessons d'expliquer depuis des mois.  En choisissant Ségolène Royal dès le premier tour, les citoyennes et les citoyens créeront les conditions d'une dynamique de succès au second tour au service d'un vrai changement en France et en Europe.  Quel élan pour la France si notre Peuple choisissait de porter à sa tête une femme dont on connaît à présent tout le tempérament ! »

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19 avril 2007 4 19 /04 /avril /2007 22:01

 

Zapatero : « Ségolène est le changement, l’avenir » 

 Ségolène Royal était l’invitée de France 2 ce soir.

« Je veux dès le premier tour rassembler tous ceux qui pensent que les valeurs humaines doivent toujours l'emporter sur les valeurs boursières »   

 

  Voir http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_actualites&actu=1635 .

 Elle a déclaré : "La France ne veut pas de ce modèle qui dresse les Français les uns contre les autres", affirme Ségolène Royal, estimant qu'"il est temps que l'Etat échappe à l'emprise d'un seul parti, l'UMP". "Plus mon score sera élevé au premier tour, plus il y aura une dynamique de victoire pour le second tour".

"Je veux dès le premier tour rassembler tous ceux qui pensent que les valeurs humaines doivent toujours l'emporter sur les valeurs boursières ou les valeurs financières, qui pensent que si la loi du plus juste remplace la loi du plus fort, alors la France sera plus solide".

Affirmant que son élection à la présidence de la République serait "une vraie mutation, une vraie révolution", Ségolène Royal juge qu'il "faut avoir de l'audace" pour voter pour elle, mais que "cette audace, les Français ne la regretteront pas".

 Un appel de 200 intellectuels pour Ségolène Royal, ce 19 avril dans www.liberation.fr .

 « Le 22 avril, assumer notre responsabilité »

 « Nous sommes des intellectuels et gens de culture, engagés à gauche de longue date sous des étiquettes diverses. Par-delà nos différences et nos divergences, qui subsisteront, nous appelons à voter dès le premier tour pour Ségolène Royal, seule candidature de gauche en mesure de remporter l'élection présidentielle. Aucune femme, aucun homme attaché aux idéaux républicains et aux valeurs de justice et de progrès social ne peut accepter que le 22 avril 2007 répète et aggrave les conséquences du 21 avril 2002.

 Une nouvelle défaite électorale de la gauche serait synonyme de graves menaces contre les libertés fondamentales et l'indépendance de la justice, de régression pour la recherche et d'asphyxie pour la création artistique, de domestication de l'information. Elle ouvrirait toutes grandes les portes à l'insécurité sociale et à la dérégulation économique, repoussant les forces progressistes et les mouvements sociaux en situation défensive et interdisant toute lutte efficace contre la dictature du marché dans l'Union européenne. Elle accentuerait la xénophobie et la criminalisation de l'immigration.

 Ce vote place donc chacune et chacun d'entre nous en face d'une responsabilité historique, pour la France et pour l'Europe. C'est pourquoi nous appelons tous les électeurs de la gauche, dans la diversité de ses composantes, à se rassembler dès le premier tour sur le nom de Ségolène Royal, pour barrer la route aux candidatures convergentes de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen, et déjouer le leurre que représente le projet de «grande coalition» de François Bayrou, mettant ainsi la gauche en position de gagner au second tour ».

 José Luis Zapatero a apporté son soutien à Ségolène Royal au meeting de Toulouse, ce soir.

 « Je sais qu'elle peut présider les Français ».

 "Ségolène est le changement, l'avenir", déclare en espagnol José Luis Zapatero, le président du gouvernement socialiste espagnol,devant plus de 20 000 personnes appelant de ses voeux la victoire électorale de la candidate socialiste, avec laquelle il a déclaré partager de nombreux idéaux.

"Je soutiens Ségolène non seulement par sympathie personnelle, mais surtout en raison de l'admiration que j'ai pour elle. Je sais qu'elle peut présider les Français. Je la soutiens pour l'accompagner dans cette phase décisive de sa mission".

"Je le fais également au nom de mon groupe, des idées que nous partageons".

"Ségolène incarne l'impétuosité personnelle, la fraîcheur de caractère et l'optimisme. Elle représente une autre façon d'être, de gouverner, elle incarne les promesses de réussite de la social-démocratie".

"Pour toi et pour la France, le meilleur arrive, et cela commence dimanche, lorsque les Français parleront. Je serai toujours à vos côtés".

"L'Espagne attend la France moderne, innovatrice, et l'Espagne se sent très proche de la France".

José Luis Zapatero rappelle que "l'Espagne doit beaucoup à Toulouse". "Nous les Espagnols, nous avons une dette vis-à-vis de Toulouse qui a accueilli les Républicains espagnols", en 1939, après la victoire du général Franco.

Lire ce texte sur http://www.desirsdavenir.org/index.php .

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19 avril 2007 4 19 /04 /avril /2007 21:16

 

Une femme libre, pragmatique, indépendante

 Cet entretien peut être lu sur le site du journal « 20 minutes » http://www.20minutes.fr  et, aussi, sur le blog remarquable de Xavier Dumoulin, où je l’ai trouvé : http://sr07.unblog.fr . Le style du journal est direct, celui de la candidate aussi. Cette femme a les qualités qu’il faut pour être chef de l’Etat.

 Si vous êtes élue le 6 mai, quelles seront vos premières mesures?
Je lancerai un inventaire sur le train de vie de l’Etat et de l’Elysée, pour le réduire et en assurer la transparence. Savez-vous qu’aujourd’hui les parlementaires ou les journalistes qui ont voulu avoir accès aux comptes de l’Elysée, n’ont pas pu? Ce sera ma première mesure symbolique extrêmement forte car je crois que dans une vraie démocratie, il faut éviter toute dérive monarchique.

 Le gouvernement sera t-il concerné?
Oui, les ministres ne pourront plus faire prendre en charge leurs dépenses privées aux frais des ministères. Je ne veux plus de familles entières nourries, logées et blanchies aux frais des contribuables. S’ils habitent les ministères pour des contraintes professionnelles, ça peut se justifier ; mais si leurs familles sont avec eux, elles devront payer leurs frais personnels. Je ne veux plus de logements de fonctions. J’ai le souci d’un Etat modeste qui donne l’exemple.

 Au-delà de cette mesure symbolique, quel est votre premier grand chantier?
Je veux réunir immédiatement une conférence pour relancer la croissance, l’emploi et revaloriser les bas salaires. Ce travail a été préparé puisque je suis la seule candidate à avoir rencontré l’ensemble des organisations syndicales. Cette campagne, je l’ai conçue comme une façon d’être prête le jour de l‘élection.

 Avec les contrats aidés, la lutte contre le chômage des jeunes semble votre première priorité?
C’est une des clés de la croissance. Quand une famille voit qu’un jeune diplômé est au chômage, cela décourage et touche toutes les générations. La France est le seul pays où les entreprises font aussi peu confiance aux jeunes. Notre pays a besoin de nouvelles règles du jeu. Quand l’Etat donne un certain nombre de choses, en contrepartie il doit en attendre d’autres. Par exemple, pour les jeunes diplômés, je crée les contrats-tremplins. L’Etat prend en charge pendant six mois la rémunération et les cotisations sociales du jeune, mais en contrepartie, l’entreprise prend du temps pour insérer ce jeune. L’entreprise doit faire un effort en contrepartie de l’avantage qui lui est accordé.

Le patronat vous semble-t-il réceptif?
Oui, une partie du patronat, que j’ai rencontrée. Ce sont des jeunes dirigeants prêts à entrer dans la logique nouvelle du gagnant-gagnant et qui ont compris que l’efficacité économique passe par le dialogue social. Les entreprises qui embauchent des jeunes, se sentent flouées puisque les entreprises qui ne le font pas, ont aujourd’hui les mêmes aides publiques. Quand François Bayrou promet deux emplois exonérés de charges pendant cinq ans, ce n’est pas normal. Qui en bénéficie? C’est aussi bien les entreprises qui ont licencié que celles qui créent des emplois, celles qui augmentent les salaires et celles qui ne le font pas. Il faut du donnant-donnant, sinon on crée des effets d’aubaines.

 Si au bout des 6 mois, une entreprise ne garde pas son emploi tremplin?
Si elle ne le garde pas sans pouvoir le justifier, elle rembourse les six mois de salaires, et elle n’aura pas droit de prendre un autre jeune sous ce contrat. Et si elle embauche un autre salarié pour le même emploi, elle n’aura pas droit aux exonérations de charges. Il faut de nouveaux deals équilibrés.

 Que faire contre les délocalisations?
Je veux une règle implacable: les entreprises qui licencient ou délocalisent alors qu’elles font des bénéfices, rembourseront toutes les aides publiques reçues. Elles réfléchiront à deux fois avant de délocaliser. Je veux un cercle vertueux. Les gens me connaissent, ils savent que je ne faiblirai pas. Je ne dépends d’aucun lobby, d’aucune puissance financière. Le gouvernement, lui, a donné son accord explicite pour que Noël Forgeard quitte EADS avec plus de 8 millions d’euros. Nicolas Sarkozy était alors membre du gouvernement. Il est donc incroyable qu’il s’offusque aujourd’hui de ces parachutes dorés.

 Vous êtes donc pour interdire les parachutes dorés?
Evidemment! Et surtout s’il a mis une entreprise en difficulté.

 Il faut une loi?
Oui. D’abord pour rétablir la transparence sur la rémunération des hauts dirigeants des entreprises. Cette loi existait mais la droite, avec Nicolas Sarkozy, l’a supprimée. Ensuite, avec moi, les organisations syndicales seront membres des conseils d’administration, comme c’est le cas d’ailleurs partout en Europe sauf en France. Elles pourront donc exercer leur contrôle sur ces rémunérations.

 Intervenir sur les parachutes dorés est possible dans les entreprises où l’Etat est actionnaire, mais pas dans les autres.
Sauf si l’on vote une loi imposant une répartition plus équilibrée des stocks options au profit des salariés. C’est le cas en Suède. Et il faut aussi que la loi limite les écarts de rémunération dans les entreprises.

 Le modèle scandinave que vous évoquez a un composante libérale forte : pas de loi sur le temps de travail, indemnités chômage plafonnées … La France est-elle prête à cette flexi-sécurité?
On ne peut jamais plaquer à l’identique le système d’un pays sur un autre. Il faut regarder ce qui marche et est compatible avec le système français.
Ces pays ont réduit de 15% leurs nombres de fonctionnaires. Vous en faites autant ?
Non, ce n’est pas le modèle social français. Mais avec ma réforme de la régionalisation, je mettrais fin aux doublons, aux doubles emplois, aux superpositions de structures dont on souffre: la commune, la communauté de communes, le département, la région, l’Etat. Je veux répartir les responsabilités.

 Faudra-t-il supprimer des postes de fonctionnaires?
Il ne s’agit pas de supprimer des emplois, mais de faire mieux travailler les fonctionnaires pour améliorer les services publics. Si les services publics fonctionnent bien, ils contribuent à la croissance. Quand Nicolas Sarkozy parle de supprimer un fonctionnaire sur deux, il leur dit : votre travail ne sert à rien. Il dresse les gens les uns contre les autres. Moi, je veux faire le contraire. Quand on demande aux entreprises étrangères pourquoi elles investissent en France, elles citent en premier le bon fonctionnement des services publics : c’est le transport, la santé, l’éducation…

 Je suis licencié le 1er janvier 2008, en quoi votre sécurité sociale professionnelle m’aide-t-elle à retrouver un emploi?
Parce que vous ne serez pas licencié. Je m’explique: une entreprise perd un marché et doit adapter sa masse salariale. Au lieu de faire un plan social qui la déstabilise et traumatise les salariés. On donne aux salariés la sécurité sociale professionnelle. C’est le système danois ou suédois. Vous n’êtes pas licencié, vous gardez votre poste, votre salaire est payé par les pouvoirs publics, le tout pendant un an, mais vous êtes encouragé à préparer votre avenir, soit en suivant une formation ou une reconversion, soit en acceptant une autre affectation dans l’entreprise, soit en créant votre propre entreprise. On l’a expérimenté dans ma région, ça marche.

 La région Ile-de-France, dirigée par le PS, a décidé de la gratuité des transports pour les Rmistes? C’est une bonne mesure?
Ce n’est pas le bon critère à mon avis, car c’est un critère de statut, et non pas de revenu. Un travailleur à temps partiel ou un étudiant qui ne gagne pas plus qu’un Rmiste, doit aussi avoir droit à la gratuité des transports. Il ne faut pas décourager le travail. Dans mon projet, je reprends le revenu de solidarité active inventé par le président d’Emmaüs, qui incite un Rmiste à retrouver du travail, en lui assurant de gagner 30% de plus que ce qu’il avait en restant au RMI.

 Nicolas Sarkozy le propose aussi…
Je constate qu’il m’a repris beaucoup d’idées. Comme la valeur travail, ou maintenant le co-développement. Mais il les reprend en les déformant.

 Avez-vous déjà en tête votre futur gouvernement?
Oui, pour l’essentiel. Mais je n’en dirai pas plus, les Français doivent d’abord choisir librement les 22 avril et 6 mai.

 Bernard Kouchner et Michel Rocard multiplient les appels du pied vers François Bayrou. Pourquoi n’arrivez pas à tenir votre propre parti?
Je ne fais pas de la politique comme cela. Ce qui m’intéresse, ce sont les problèmes de la France, pas les petits arrangements particuliers.

Vous ne pouvez pas faire taire les éléphants?

Ma seule préoccupation, au cours de cette campagne, a été de rendre la parole aux Français, de les écouter pour agir juste. Je l’ai fait en toute liberté, et c’est en femme libre que je me présente à leurs suffrages.
Je veux le socialisme du réel, je suis pragmatique. Je ne suis pas embarrassée de dogme. Je ne dépends d’aucune puissance financière, d’aucun courant du parti, je n’ai personne à placer. Cette liberté-là, c’est ce qui fait ma force.

 C’est aussi pour cela que vous êtes sûre d’être au second tour?
Non, tant que les Français n’ont pas encore voté. Les instituts de sondage ne disent jamais qu’il y a 40% de personnes indécises ou qui refusent de répondre. Ce qui donne une idée du peu de fiabilité de tous les sondages qui placent Nicolas Sarkozy en tête. Les électeurs doivent savoir que chaque fois qu’il y a eu un mauvais sondage pour moi, j’ai reçu des propositions des instituts de réaliser une enquête complémentaire pour en savoir plus sur ma prétendue baisse. Je les ai bien sûr éconduits.

 Ces 40% d’indécis peuvent être davantage séduits par la stratégie de François Bayrou…
François Bayrou a été président de conseil général. Qu’a t-il fait? On ne m’a pas cité une seule chose qu’il ait faite. Il a été ministre? Il a mis un million de personnes dans la rue et il a ensuite arrêté de réformer. Qu’est-ce qui se passe dans les régions, les départements, les villes où il y a des élus UDF? Jamais ils ne votent avec les socialistes. Même quand les mesures sont bonnes. Dans ma région, j’ai rendu les livres gratuits pour les lycéens, j’ai créé 500 places d’apprentissage pour les jeunes, j’ai mis en place la sécurité sociale professionnelle, j’ai fait baisser l’endettement, je n’ai pas augmenté les impôts. Est-ce que l’UDF a voté ce budget? Non. Ils ont voté avec l’UMP.

 Si François Bayrou appelle à voter pour vous entre les deux tours, vous lui tendez la main?
Ce n’est pas une question de personne. François Bayrou n’est pas propriétaire de ses électeurs. Le critère, ce sont ceux qui se rassemblent sur le Pacte présidentiel que je propose aux Français. Ce ne sont pas des ralliements de personnes, ça c’est fini, c’était la IVe République.

Et s’il y a un ralliement sur la base des projets?

Tous ceux qui se rallieront autour de mon projet pour la France feront partie de la majorité. Ça ne se fait pas par de petits arrangements de personnes dans le dos des électeurs avant le premier tour. Ceux qui se livrent à ce petit jeu le font pour m’affaiblir.

Il y aura une négociation entre vous et François Bayrou entre les deux tours?

S’il souhaite battre la droite au second tour, puisque c’est ce qu’il déclare aujourd’hui, il prendra ses responsabilités. On mesurera alors la sincérité de ses propos. Ou bien préférera-t-il sauver ses circonscriptions électorales puisqu’il a un électorat de droite, par un accord avec l’UMP? Ça va dépendre de lui.

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18 avril 2007 3 18 /04 /avril /2007 22:09

 

Une même envie de faire face ensemble à Sarkozy

 Comme l’écrit Jean-Pierre Chevènement dans son communiqué (voir plus loin), Michel Rocard n’en pouvait plus, depuis si longtemps, d’être empêché de s’allier avec Bayrou. Le temps qui passe et la menace Sarkozy ont été les détonateurs de ce coup médiatique qui le met sur le devant de la scène. Qu’on ne s’y trompe pas ! Ce dîner ne vient pas par hasard. Il y a entre les deux hommes une réelle proximité politique, notamment sur l’Europe.

 Michel Rocard précise sa position dans www.nouvelobs.com ce 18 avril

 « La France est en très mauvaise santé. L’aspect le plus immédiatement dramatique en est que la somme des chômeurs, des travailleurs précaires et des exclus du marché du travail devenus pauvres atteint maintenant le quart de notre population. La peur de l’avenir, des licenciements et des délocalisations s’est emparée de la majorité des familles. Cette situation est intolérable et explique largement la montée de l’abstention, celle du vote protestataire et le non au référendum européen. Or cette situation affecte tous les pays développés. Elle appelle une réponse globale, d’abord européenne, pour renforcer le poids des syndicats, imposer au système des règles éthiques qu’il ignore et une régulation qu’il rejette. Tel est mon altermondialisme qui est celui d’une sociale démocratie internationale.

 Le second élément du drame français c’est notre appareil d’Etat, dont trop de gens croient complètement à tort qu’il pourrait nous sortir de là tout seul dans une France isolée et qui en plus a été ces dernières années affreusement mal géré. Des déficits vertigineux et une balance des paiements négative nous paralysent pour longtemps. Nos politiques sociales notamment pourraient continuer à en pâtir beaucoup si l’élection présidentielle n’apporte pas un changement décisif.

 C’est à ce double titre que l’élection possible de Nicolas Sarkozy me paraît le danger majeur. La brutalité de cet homme et son goût de montrer une police qui cogne ont déjà suffi une fois à mettre le feu à nos banlieues. Je crains beaucoup qu’avec lui, cela ne se renouvelle.

 Pis, le monde d’aujourd’hui est un consortium de géants, USA, Chine, Inde, Russie, Brésil, au milieu desquels, l’Europe politique ayant été tuée, la France dispute son influence à quatre autres européens, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne, parmi lesquels notre poids est principalement fait de l’amitié et de la confiance que nous témoignent l’Afrique et l’essentiel du Moyen-Orient. Il suffit de l’élection de Monsieur Sarkozy pour détruire tout cela. Son ralliement à Bush est pour la France une catastrophe internationale.

 C’est dans cette situation qu’il faut regarder à la fois nos vœux - une victoire sociale démocrate sur la tête de Ségolène Royal - et les sondages. Si je ne crois qu’à moitié à cet outil, la convergence de tous les instituts mérite d’être prise au sérieux. Ségolène Royal sera seconde au premier tour, et donc présente au second. Il s’en faut de cinq points qu’une autre hypothèse se présente. Je demande humblement que l’on veuille bien me laisser en paix avec toute hypothèse subliminale selon laquelle l’ampleur de cette évidence arithmétique ne m’aurait pas frappé.

 Ce que disent aussi ces instruments d’information c’est que Sarkozy gagne au second tour. J’ai la faiblesse de trouver cela dangereux comme, je pense, la totalité de mes camarades socialistes. Quand la somme des voix de gauche est donnée à moins de quarante pour cent, on cherche des alliés. J’accuse ici les gardiens du dogme socialiste qui considèrent toute alliance autre que communiste comme impure, d’être d’efficaces alliés de Sarkozy.

 J’appelle donc à une alliance par le moyen de désistements mutuels annoncés. Le mot d’alliance visait au-delà : si cela gagne il faudra que cela ait des suites pour les législatives. Mais pour le moment l’assurance des désistements suffit c’est vrai. Or c’est plus facile à négocier avant le premier tour qu’après : les plaies de la campagne seront plus dures à cicatriser chez celui qui a perdu. Mieux vaut négocier avant, quand la balance est incertaine. Je crains beaucoup qu’un résultat tragique ne confirme à quel point j’avais raison ».

 DSK : une alliance "hors de propos" (nouvelobs.com)

 De son côté, Dominique Strauss-Kahn a déclaré mercredi que toute alliance entre le Parti socialiste et l'UDF de François Bayrou était hors de propos.

 L'ex-ministre des Finances socialiste a estimé, lors du point de presse quotidien du PS, que deux personnalités du parti, Michel Rocard et Bernard Kouchner, avaient fait cette proposition "sans avoir suffisamment réfléchi." "Tout ce qui a été dit sur des alliances entre le parti socialiste et l'UDF est hors de propos (...) quand on est à gauche, on vote à gauche", a-t-il expliqué au siège du parti.

 Dominique Strauss-Kahn a appelé les électeurs de gauche à "passer par dessus" leurs divergences avec la candidate socialiste, Ségolène Royal, pour aller chercher "au fond de leurs tripes (...) un vote de conviction". L'ancien ministre a assuré n'avoir eu aucun contact avec François Bayrou. "Et je ne souhaite pas en avoir", a-t-il dit.

 En cas de cohabitation

 Dominique Strauss-Kahn a indiqué  qu'il ne pourrait envisager d'être le Premier ministre de François Bayrou que si les socialistes disposaient d'une majorité à l'Assemblée nationale.
"Un Premier ministre, sous la Vème République, c'est quelqu'un qui a une majorité. Donc, s'il n'y a pas de majorité socialiste à l'Assemblée nationale, il n'y a pas de Premier ministre socialiste", a-t-il dit. Mardi à Lille, François Bayrou a affirmé être "le seul qui puisse faire travailler ensemble" des personnalités comme Dominique Strauss-Kahn et l'UMP Jean-Louis Borloo".

 Communiqué de JP Chevènement www.chevenement.fr 

Ainsi Michel Rocard est tombé du côté où il penchait depuis si longtemps. Réduit à jouer les mouches du coche au sein du Parti socialiste, il se retourne contre lui à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle. François Bayrou a omis de dire quel plat de lentilles figurait au menu du dîner qu'il a offert, hier soir, à Michel Rocard. Tout cela fait bien ringard et François Bayrou en paiera l'addition.

Heureusement, Michel Rocard, que certains médias continuent à faire vivre très au-dessus de ses moyens, ne dispose plus que d'un pistolet à bouchon. Ce qu'il croyait être un SCUD ne peut, en fait, blesser personne. Cette manœuvre, plus inepte encore que dépourvue de loyauté, n'empêchera pas l'immense majorité des électrices et électeurs de gauche et de progrès de voter dimanche Ségolène Royal, seule capable de rassembler sur une perspective de changement véritable.

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18 avril 2007 3 18 /04 /avril /2007 16:23

 

Le besoin d’une alternance de grande ampleur

 Quand Ségolène Royal évoque une alternance de grande ampleur, elle entend par là le fait d’exercer les responsabilités publiques nationales dans la durée et en réformant avec intensité. Cela suppose de gagner et de garder la confiance populaire.

 Par extension, il s’agit de mettre en œuvre une alternative aux politiques néo-libérales conduites par les majorités de droite.

 Sur http://desirsdavenir86000.over-blog.net j’emprunte ce compte rendu de l’intervention de Ségolène Royal, lundi soir, au Zénith de St-Herblain, près de Nantes.

 « La candidate du PS a estimé lundi que la France avait besoin "d'une alternance d'aussi grande ampleur" qu'en 1981. La candidate socialiste a affirmé à Nantes devant plus de 9.000 personnes que cette ampleur était nécessaire pour que la France puisse "relever les défis qui se posent à elle".  

Mme Royal a également annoncé un plan en cinq points contre les violences sexuelles faites aux femmes. Il s'agira de la première loi qu'elle déposera si elle est élue. 

 Dans son avant-dernier meeting de la campagne, Ségolène Royal a notamment affirmé que son élection à la présidence de la République  déboucherait sur "des libertés publiques renforcées et (un) Etat impartial"

"Il y a beaucoup à faire. L'enjeu de cette présidentielle, c'est l'Etat  impartial, c'est de mettre fin à un Etat monopolisé par un clan, les puissances d'argent et lobbies de tous ordres", a-t-elle dit, évoquant "des nominations"  récentes.

 Elle a promis de "mener le combat contre la collusion et le favoritisme qui  mine la République", dit refuser "la sournoise mise sous tutelle politique" des  magistrats.

 Parmi les réformes qu'elle a énumérées figurent la désignation "d'une haute autorité du pluralisme désignée par le parlement à une majorité des 3/5es", la  réforme du mode de nomination du Conseil constitutionnel, ou encore "le  renforcement du pouvoir des sociétés de rédacteurs" et "les moyens" donnés à la  "presse régionale" pour "résister à la concentration financière et à la  disparition des titres". Ces mesures figurent dans le pacte présidentiel de la  candidate.

 Selon Mme Royal, "seules les idées de gauche et de progrès, où les valeurs  humaines vont l'emporter sur les valeurs boursières et financières, permettront  à la France de se redresser". Ces réformes, s'est écriée Mme Royal, "je (les) ferai parce que je suis une  femme libre, je ne dépends d'aucune puissance d'argent, d'aucun lobby...Ce sera le serment de Nantes : je  resterai cette femme solide, parce que là où je suis, c'est grâce à  vous, c'est vous qui m'avez portée, qui m'avez faite, c'est à vous, peuple de  France, que j'aurai à rendre des comptes".

En ce qui concerne "la lutte contre les délits et les crimes sexuels contre les femmes et les enfants", elle sera "décrétée grande cause nationale".
"Un dispositif sera organisé autour de cinq mesures concrètes", a expliqué  la candidate, "d'abord une action de prévention nationale avec des campagnes de  prévention, ensuite la construction de prisons spécialisées, dans lesquels les  délinquants sexuels condamnés seront suivis. Troisièmement, il n'y aura plus une  libération de délinquants sexuels si un comité d'experts ne garantit pas la  non-violence et la non dangerosité". "Après la libération des délinquants sexuels, le bracelet électronique sera  porté et il y aura un système de contrôle régulier". Enfin, la candidate a  particulièrement insisté sur un "dispositif spécial pour les victimes, la  gratuité des soins aux victimes et à leurs proches, aussi longtemps que  nécessaire".

 Dans www.nouvelobs.com le 17 avril,  on pouvait lire ce commentaire à propos de l’intervention de Robert Badinter le même soir à St-Herblain.

Badinter : "Sarkozy a lepénisé son discours"

 Robert Badinter s'en est pris aux positions de Nicolas Sarkozy sur la pédophilie ou le suicide qui peuvent, selon lui,  conduire aux "pratiques funestes de l'eugénisme". Nicolas Sarkozy a "lepénisé" son discours en mettant notamment la pédophilie ou le suicide des adolescents sur le compte d'un déterminisme génétique, a accusé lundi 16 avril au soir le socialiste Robert Badinter.

 Ces "considérations-là" peuvent conduire aux "pratiques funestes de l'eugénisme", a-t-il mis en garde.
"Sarkozy a lepénisé son discours", a dénoncé l'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand en ouverture d'un meeting de Ségolène Royal à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). "Il suffit de relire ses propos sur les gènes de la pédophilie ou du suicide chez les adolescents (...) On sait à quelles pratiques funestes de l'eugénisme ces considérations-là, unanimement dénoncées par les autorités scientifiques, peuvent conduire", a alerté le père de l'abolition de la peine de mort.

Les références de Sarkozy

L'ancien garde des Sceaux a également ironisé sur les références répétées de Nicolas Sarkozy à des figures socialistes telles Jean Jaurès ou Léon Blum. "Ça ne me dérange pas que le candidat de l'UMP cite avec une révérence surprenante leurs noms", a-t-il moqué. Mais "quand il s'agit des leaders socialistes, Nicolas Sarkozy les aime quand ils sont morts!".
Dans une pique au candidat François Bayrou, il a invité les électeurs à ne pas se laisser "captiver par les sondages" et se faire "détourner par les amateurs de politique-fiction" à six jours du premier tour. "Le second tour de cette élection présidentielle se jouera entre Ségolène Royal, dont je salue ici le courage, l'énergie, la force de conviction, la foi républicaine, et Nicolas Sarkozy. C'est le choix réel de cette élection et il n'y en a pas d'autre", a-t-il conclu. (AP)

 Dans www.liberation.fr , le 18 avril, David Revault d’Allonnes rapporte les propos de Ségolène Royal lors de sa rencontre avec la presse.

 Ségolène Royal promet une présidence sans gaspillages

 La candidate PS fustige, par ailleurs, les dépenses somptuaires de l'Elysée. «La présidence de la République doit devenir économe et transparente», a-t-elle expliqué hier, à Paris, soucieuse de «mettre fin à cette dérive monarchique qui consiste à faire croire qu'un chef de l'Etat peut dépenser l'argent public sans contrôle et sans limite». 

Déclarant que le budget de l'Elysée avait «augmenté de 798 %» sous les deux mandats de Jacques Chirac «sans que le Parlement ait eu accès à une explication sur les raisons de cette inflation financière», la candidate, à cinq jours du premier tour, a donc opportunément sorti de sa besace électorale cinq mesures contre «l'opacité» du train de vie de l'Etat. «Pour faire en sorte que la présidence de la République devienne vraiment républicaine», explique-t-elle. Et, surtout, mettre à gauche les électeurs, en attendant de faire de même avec les deniers publics.

 «Un euro dépensé est un euro utile», a coutume de dire Royal, qui annonce un budget de la présidence «soumis au débat parlementaire dans le cadre de la loi de finances, dans la totalité et la précision des dépenses», ainsi qu'au contrôle de la Cour des comptes. Un budget d'où seront expurgées, s'engage-t-elle, «toutes les dépenses à vocation privée.

 Déplacements, vacances, prise en charge de la famille ou des amis seront désormais interdits» au chef de l'Etat comme aux ministres. «Il n'y aura plus de ministre logé, nourri, blanchi aux frais du contribuable dans les ministères», assure la candidate qui, se fondant sur les travaux du député (PS) René Dosière, entend «réduire de moitié les frais de réception».

 «On peut incarner la grandeur de la France en faisant en sorte que les frais de réception restent dans des limites raisonnables.» Et mettre en place une commission chargée d' «évaluer l'inventaire des propriétés qui dépendent de l'Elysée et des ministères». Laquelle commission «proposera l'ouverture au public de tous les parcs et jardins qui dépendent de ces propriétés». Un patrimoine accessible au peuple, donc. Et des annonces qui le sont tout autant. Royal prédit «un Etat impartial, républicain, citoyen, transparent, qui donne l'exemple».

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17 avril 2007 2 17 /04 /avril /2007 16:55

 

Libéraliser, résister à tout sentiment protectionniste

 Les grands de ce monde n’ont qu’une idée en tête : la liberté du plus fort. Notre ministre des finances fait partie de ce club des sept pays les plus riches, dont la préoccupation essentielle est de trouver un accord sur la libéralisation du commerce. Tant pis si l’agriculture en subit les conséquences.

 Voici le compte rendu de cette réunion des ministres des finances, tel qu’il a été présenté par le Nouvel Observateur le 14 avril sur www.nouvelobs.com . J’ai déniché une autre présentation de l’événement dans un article signé Philippe Béchade (Chronique Agora, 17 avril), qui contient des informations précises. A lire après l’article du Nouvel Obs ou sur http://www.la-chronique-agora.com .

 G7 : le succès des négociations de l'OMC est "impératif"

  « Réunis à Washington, les ministres de finances des pays riches ont appelé à trouver un accord rapide sur la libéralisation du commerce, dans le cadre de l'OMC. En revanche, ils ne règlent pas la volatilité des monnaies.

 Les ministres des finances des pays riches du G7 se sont réunis vendredi 13 avril à Washington, dans un contexte de flambée de l'euro, et de crise à la Banque mondiale. Les représentants de l'Allemagne, du Canada, de la France, de l'Italie, du Japon, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne ont jugé "impératif" qu'un accord soit trouvé dans les négociations en cours sur la libéralisation du commerce mondial. En revanche sur les questions de taux de change, ils se sont contentés d'un service minimum, en dépit de l'envolée de l'euro face au yen et au dollar.

 Les négociations sur la libéralisation du commerce avaient débuté en novembre 2001, avec le cycle de Doha de l'organisation mondiale du commerce (OMC). Dans le communiqué publié à l'issue de la réunion de vendredi, les ministres ont fait savoir "qu'une conclusion fructueuse du cycle de Doha sur le développement est impérative".

 Des accords pour la fin de l'année

 Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a pour sa part indiqué dans un communiqué distinct que "nous sommes à un moment critique" dans les négociations entamées à Doha. "Des progrès substantiels sur les services, y compris les services financiers, doivent faire partie intégrante d'un cycle sur le développement et les ministères des Finances doivent travailler ensemble pour insuffler une nouvelle vigueur aux négociations sur les services financiers".

 Gelées en juillet 2006, les négociations de Doha ont été relancées en janvier dernier, avec le but de parvenir à un accord avant fin juin. Un moment clé car il marque l'expiration de la loi Trade Promotion Authority, qui accorde au président Georges W. Bush, des pouvoirs de négociation spéciaux. La représentante américaine pour le Commerce, Susan Schwab, a pour sa part, estimé qu'il y avait de bonnes chances de parvenir à un accord avant la fin de l'année.

  "Nous sommes déterminés à résister à tout sentiment protectionniste, développent les membres du G7. Abaisser de manière significative les tarifs douaniers et les autres barrières est essentiel pour donner un nouvel élan à la croissance du commerce mondial et réduire la pauvreté".

 Dans le communiqué final de la réunion de Washington, les membres se félicitent "des récentes initiatives pour intensifier les contacts, et nous reconnaissons que des mouvements substantiels vers un accord final exhaustif demandent que toutes les parties consentent des efforts supplémentaires". Des négociations ont eu lieu à New Delhi cette semaine entre les Etats-Unis, l'Union européenne, le Brésil, l'Inde, le Japon et l'Australie. Ils se sont engagés à intensifier leurs efforts pour faire aboutir les pourparlers de Doha d'ici à la fin de l'année.

 Pas d'avancées sur les taux de changes

  Côté monnaie, les accords se font avec difficulté. Alors que le cours de l'euro flambe, il est au plus haut depuis deux ans face au dollar, et à des niveaux historiques face au yen, le G7 se contente du service minimum.  Les sept ministres des finances se sont bornés à répéter qu'une "volatilité excessive et des mouvements désordonnés des taux de change sont indésirables".

 Plusieurs pays européens, dont la France, sont inquiets du niveau élevé de la monnaie unique qui, selon eux, nuirait aux exportations. Thierry Breton, représentant français, a appelé à la "vigilance".

 Le G7 a par ailleurs sommé la Chine à laisser sa monnaie, s'apprécier. En effet, la faiblesse du yuan est perçue par les Occidentaux comme un avantage commercial déloyal. Le secrétaire au Trésor américain a fait preuve de fermeté : "il est crucial que la Chine agisse à présent avec un sentiment d'urgence renforcé" sur ce dossier. Les Etats-Unis expliquent en partie leur déficit commercial abyssal et les  délocalisations d'emplois industriels, par la faiblesse du yuan.

  La Chine absente

 La Chine avait décliné l'invitation qui lui avait été faite par le forum à venir participer à une rencontre entre le G7 et plusieurs pays émergents. Raison invoquée : un programme trop chargée. Toutefois, ce refus intervient à la suite de plaintes commerciales déposées par les Etats-Unis contre la Chine, auprès de l'OMC.

 Sur le projet de renforcer la transparence des fonds spéculatifs, dont l'Allemagne, qui préside cette année le G7/G8, a fait l'une de ses priorités, aucun progrès n'est ressorti à Washington. Thierry Breton  a précisé que les discussions sont à un "stade préliminaire".

 CURRY D'AGNEAU ET CARRY TRADE

 « Shootés au carry trade depuis 10 ans, les marchés vont pouvoir continuer à s'en injecter à seringue redoublée au cours des trois prochains mois. En effet, les sherpas du G7 n'ont exprimé aucune objection face à la dégringolade du yen (-18% en 15 mois face à l'euro), et ne s'inquiètent pas davantage de voir le dollar tutoyer, à 1% près, son plancher historique face à la monnaie unique.

 Il n'a même pas été question, en marge de la réunion du FMI ce week-end à Washington, de critiquer la lenteur du réajustement à la hausse du yuan, un des multiples artifices participant au dumping commercial orchestré par la Chine. Cela lamine des pans entiers de l'industrie américaine -- laquelle a continué de détruire des emplois le mois dernier, tandis que le BTP et le secteur public recrutent à tour de bras.

 Il est vrai que la Maison-Blanche avait d'autres chats à fouetter... comme par exemple réaffirmer son soutien sans faille à Paul Wolfowitz, accusé de népotisme -- preuves à l'appui -- pour avoir accordé à sa maîtresse, jusqu'alors simple employée de la Banque Mondiale (qu'il préside depuis deux ans), une augmentation de salaire à faire pâlir d'envie un caporal fraîchement promu général en chef dans une république bananière venant de subir un 18ème coup d'état.

 Et les marchés financiers n'ont au fond que des raisons de se réjouir des frasques de l'un des principaux inspirateurs du "choc des civilisations" et de l'invasion de l'Irak. Cette lamentable affaire, qui achève de discréditer les Etats-Unis de George W. Bush -- et de son entourage de va-t'en-guerre illuminés --, occulte les vrais problèmes de déséquilibres économiques et monétaires.

 Les investisseurs avaient donc tout loisir de s'extasier devant le benign neglect (le laisser-faire) du G7 face à la montée en flèche de l'euro -- d'autant que le patronat allemand manifeste un optimisme inoxydable au sujet de la croissance attendue en 2007. Cette dernière devrait avoisiner 2,5% au lieu des 2% estimés initialement, et la Bundesbank ne devrait pas tarder à rehausser sa prévision conservatrice de 1,75%, alors que la masse monétaire gonfle désormais à un rythme supérieur à 10% par an.

 Le "miracle allemand" (plus de 1 100 milliards d'euros d'exportation de marchandises, dont près du tiers à destination de la Chine) force l'admiration. Nous ne pouvons nous empêcher de relativiser cet exploit du fait de la contribution décisive des ex-pays de l'Est, qui sous-traitent -- à qualité pratiquement égale -- une grande partie de la production des firmes cotées à Francfort, moyennant des coûts salariaux inférieurs de moitié à ceux qui se pratiquent en zone euro (les produits réexportés bénéficient néanmoins du label made in Germany).

 Les Etats-Unis perdent des parts de marché dans tous les secteurs, sauf dans l'armement, l'aviation civile et les droits audiovisuels (merci Hollywood) ; son déficit commercial ne s'est contracté en février dernier que par la grâce d'une chute de 21% de la facture pétrolière. La hausse de 0,7% des ventes de détail au mois de mars augure d'une nouvelle dégradation du solde, au-delà des 60 milliards de dollars.

 Mais cela fait près de 20 ans que les USA s'enfoncent irréversiblement dans la spirale des déficits : cela représente une bonne génération de financiers accoutumés à négliger ce genre de vétilles. Quand bien même certains affecteraient de s'en préoccuper, ils n'ont guère de chance d'être entendus, car les investisseurs ont depuis belle lurette l'esprit ailleurs.

 Wall Street vit cette année sous l'emprise des vapeurs enivrantes qui se dégagent du chaudron bouillonnant des OPA (…)

 En Europe, le climat des affaires semble calqué sur la météo : nous assistons, avec trois mois d'avance sur le calendrier, à une véritable canicule estivale. Le CAC 40 ne s'est pas contenté de franchir l'obstacle psychologique des 5 800 points ; il l'a littéralement pulvérisé, ouvrant au passage un beau gap au-dessus des 5 790 points, pour rejoindre quelques heures plus tard la zone des 5 860 points avec 38 titres en hausse sur les 40 que compte l'indice phare.

Le CAC 40 -- qui aligne neuf séances de hausse sur une série de 11 et affiche +10,5% en ligne droite en l'espace d'à peine six semaines -- se retrouvait lundi soir à tout juste 2,4% du seuil des 6 000 points, testé pour la dernière fois le 31/01/2001, au prix d'un niveau de tension historique des oscillateurs techniques.

 Le principal indice hexagonal peut-il éviter une sévère rechute en ayant laissé de nombreux gaps béants depuis le récent plancher des 5 300 points ? La réponse des investisseurs est sans ambiguïté : il n'y a plus qu'à se laisser porter par la vague sans se poser de questions -- comme les restaurateurs du nord de l'Europe, qui font terrasse comble midi et soir depuis une semaine.

 Au menu, les deux incontournables du moment s'appellent curry d'agneau (Pâques n'est pas si loin et l'Inde est à la mode) et carry trade bien épicé... Alors bon appétit -- mais gare aux maux d'estomac ! »

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17 avril 2007 2 17 /04 /avril /2007 15:28

 

La fermeture de la « parenthèse libérale » avec Royal

 Ce soir, à 19 heures, salle de l’Aquarelle à St-Jean-sur-Mayenne, route de Changé, le comité 53 de campagne de soutien à Ségolène Royal organise une rencontre de présentation des membres du comité de soutien en présence de Stéphane Le Foll, parlementaire européen et proche de François Hollande à la direction du PS.

 Dans ce cadre, et, compte tenu du temps de parole qui m’a été accordé, j’ai l’intention de formuler, comme suit, mon témoignage.

 « Ma décision de soutenir Ségolène Royal a été prise le 10 décembre 2006, lors de la Convention nationale du MRC à Paris. Jean-Pierre Chevènement venait d’annoncer qu’il renonçait à être candidat, compte tenu de l’accord politique et électoral signé la veille entre le MRC et le PS.

 Ce matin-là, j’ai fait partie des 85% de délégués qui ont approuvé cet accord. Et, l’après-midi, j’ai assisté aux discours des deux complices, Jean-Pierre Chevènement et Ségolène Royal, heureux de présenter leur union aux délégués du MRC mais aussi à la presse.

 A n’en pas douter, cette issue était ardemment souhaitée par les deux anciens ministres.

 - Pour Ségolène Royal, c’était le moyen d’effacer un concurrent du premier tour de l’élection présidentielle (c’est ce qui a été retenu par la presse) mais, surtout, c’était une façon claire de prendre en considération le sens du vote d’une majorité de la gauche lors du référendum le 29 mai 2005, qui était le rejet des politiques libérales en France et en Europe. En outre, le maire de Belfort venait mettre son expérience politique au service de l’équipe de campagne et ce n’était pas rien.

 - Pour Jean-Pierre Chevènement, c’était l’opportunité de peser, à nouveau, sur l’orientation stratégique du PS et de la gauche, ce qu’il n’avait pu faire avec succès depuis 1983 et l’ouverture de la « parenthèse libérale », lors du Congrès PS de Bourg-en-Bresse (auquel j’assistais en tant que délégué de la Mayenne).

 Car, ne nous y trompons pas, l’enjeu de cette élection présidentielle, c’est la fermeture de cette « parenthèse libérale » que Lionel Jospin, inventeur de la formule, n’a pu mener à bien, même si c’était son intention en 1997. En 1983, François Mitterrand avait dû faire face à l’offensive néo-libérale qui avait trouvé des relais puissants en Angleterre et aux Etats-Unis d’Amérique. Il avait misé sur l’Europe mais, vingt ans plus tard, il est clair que cette Europe, bien loin de résister, a plutôt relayé les politiques néo-libérales.

 D’où la nécessité de réorienter la politique de la France, en articulant les choix de politique économique avec la réorientation de la construction européenne. Telle est la première priorité de la déclaration commune PS – MRC, dont le premier titre est « La priorité sera donnée à la relance économique et à la lutte contre le chômage » et le premier point « Le MRC et le PS entendent réorienter la construction européenne pour la mettre au service de l’emploi et de la croissance concertée ».

 En ce qui me concerne, je retrouve avec plaisir le fil conducteur de mon engagement militant au PS en 1973 auprès de Jean-Pierre Chevènement et de François Mitterrand.

 Je suis persuadé que Ségolène Royal est capable de prolonger et d’amplifier l’action politique de François Mitterrand. Le slogan de « la force tranquille », la présence de Robert Badinter, hier soir à Nantes, sont des symboles forts, mais aussi les cent propositions du Pacte présidentiel, sa volonté de consolider le modèle social et républicain, de reconquérir les milieux populaires, le soutien des jeunes et des femmes, tout cela est le signe que Ségolène Royal marche sur les pas de François Mitterrand avant le 10 mai 1981.

 La rupture que les Mayennais et les Français veulent, c’est la rupture avec Sarkozy !

 Ségolène Royal sera le vrai changement auquel ils aspirent. Pour cela, ils se serviront utilement de leur vote le 22 avril en faisant le choix de Ségolène Royal, afin de créer la dynamique qui permettra à notre candidate d’être la première femme élue présidente de la République, le 6 mai 2007 ».

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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 16:39

 

La gauche républicaine en marche vers son unité

 Le 14 avril, j’ai reçu le faire-part de mariage entre le Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale (Mars) et la Gauche Républicaine. Auparavant, le 24 mars, le nouveau Mouvement avait diffusé un communiqué, qui commence ainsi :

 « Aujourd’hui, à l’issue de leur réunion nationale commune, le Mars et la Gauche Républicaine, constatant la convergence de leurs points de vue et de leurs actions depuis leur création respective en 2003, ont décidé de fusionner. Ce nouveau mouvement politique, le MARS-Gauche Républicaine, a élu un bureau national de 16 membres dans lequel on retrouve notamment Eric Coquerel, Président du mouvement, Pierre Carassus, secrétaire général, le syndicaliste André Deluchat. Hayat Dhalfa et Michel Naudy en seront les  porte-parole. Représentant des groupes locaux, plusieurs centaines de militants et sympathisants implantés dans 31 départements et de nombreux élus en Ile de France et en Province (conseillers généraux, maires, élus municipaux), le Mars-Gauche Républicaine a adopté ce 24 mars un manifeste fondateur titré « Au nom de la République et du Socialisme ».

 Ces deux Mouvements étaient nés de la séparation avec le Mouvement des Citoyens (MDC) en ce qui concerne la Gauche Républicaine en 2002, et avec le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) pour ce qui est du Mars en 2003. Ils ont été actifs au sein de la gauche antilibérale, mais n’ayant pu faire prévaloir une candidature unique, ils n’ont soutenu personne lors de ce premier tour de l’élection présidentielle.

 Avec le MRC 53, j’ai rejoint le Mouvement Républicain et Citoyen en 2004, alors qu’Eric Coquerel et Michel Naudy, notamment, venaient de le quitter. Ce texte fondateur du Mars - Gauche Républicaine est de nature à faciliter un rapprochement futur.

 Dans l’immédiat, nous serons ensemble dans la bataille du second tour pour faire élire Ségolène Royal. Ce blog veut être un moyen d’information pour la gauche républicaine en Mayenne. Le MRC 53 est ouvert à des contacts avec le Mars - Gauche républicaine, si celui-ci a des correspondants en Mayenne.

 Voici le texte du manifeste fondateur du Mars – Gauche Républicaine.

 « AU NOM DE LA RÉPUBLIQUE ET DU SOCIALISME »

 « La chute du mur de Berlin en 1989 nous a fait entrer dans une ère nouvelle. Le XXe siècle s’est arrêté là. La désagrégation du camp socialiste, qui s’est achevée avec l’effondrement du système soviétique, a bouleversé l’ordre international en abandonnant aux seuls Etats-Unis d’Amérique l’ambition impériale. Leur projet, dans sa version absolutiste, suppose de briser tous les obstacles à la mondialisation financière. Il prétend laisser l’individu seul face au marché.

 Dans cet ordre nouveau, rien ne doit échapper à la marchandisation, dès lors qu’une source de profit existe ou surgit : la santé, la culture, l’éducation, le transport, l’énergie, l’eau, les moyens de communication… Pas un domaine ne doit lui être étranger. Sous le manteau de l’individu roi, libéré de toutes contraintes, on assiste, en vérité, à un grand bond en arrière. Une régression historique  sur tous les fronts :

 - Régression sociale assise sur la pression continue exercée sur les revenus du travail –ce que la technocratie libérale baptise « coût du travail »- au profit de ceux du capital. D’où un « moins disant généralisé » qui fait de la rentabilité du capital financier un impératif catégorique et qui émousse les instruments collectifs d’intervention économique.

 - Régression démocratique quand se distille l’idée selon laquelle les peuples sont désarmés face à un ordre capitaliste présenté comme naturel et que les citoyens se sentent impuissants dans la tentative d’influer par l’action collective.

 - Régression de la paix quand les peuples sont lancés dans une concurrence malsaine et des régions entières  de la planète  mises à feu et à sang au nom du contrôle des ressources énergétiques et de celui des richesses naturelles.

 - Régression écologique enfin, quand la priorité donnée à la libre circulation des marchandises et aux délocalisations des activités (quel qu’en soit  le coût polluant), vise à accélérer la mise en place de productions méprisantes du danger qu’elles font courir à l’espèce humaine et à la planète victime du réchauffement climatique et de l’épuisement de ressources naturelles vitales.

 Avec la dislocation du bloc soviétique ce phénomène s’est accéléré faute de projet alternatif à lui opposer. Il a fallu en effet prendre acte, non seulement de l’échec du projet transformateur qui prétendait exister à l’est de l’Europe, mais aussi de la responsabilité dans cet échec du socialisme bureaucratique d’état. Ce fut, c’est encore un  ébranlement pour l’idée socialiste, elle-même. La puissance états-unienne s’est ainsi vue renforcée et s’est alors sentie investie de la mission de propager, au moyen du marché, ce qu’elle considère comme ses valeurs civilisatrices.

 Depuis lors, l’emprise de la finance internationale est totale et à l’échelle de toute la planète  comme le montrent la montée en puissance de l’Inde et la Chine dans le concert du capitalisme mondialisé. Dans ce contexte, le fait religieux lui-même, est devenu un acteur, un partenaire et une caution de l’Empire, mais aussi, d’une certaine manière, une forme de protestation contre ce dernier comblant de façon confuse et régressive le vide laissé par l’échec communiste.

 Partout la loi de la jungle se substitue à l’idée du bien commun, la charité se doit de remplacer la solidarité. Cette main mise se veut  commerciale, politique, sociale, idéologique et culturelle. En cela, elle ignore aussi bien l’individu que le bien commun. Elle combat l’égalité, elle refuse les solidarités. Là où la politique était un processus qui devait permettre aux citoyens de décider des modalités du Contrat Social, le capitalisme mondialisé cherche aujourd’hui à briser tout cadre destiné à permettre l’exercice d’une pensée critique et d’une action collective.

 Dans ce nouvel ordre mondial, l’Europe aurait pu, aurait dû se poser en rempart. Son ambition initiale de rapprocher des peuples pour en finir avec les guerres intracontinentales était plus que légitime. Sa réalisation et sa concrétisation dans l’Europe de Maastricht en ont fait, au contraire, le véritable cheval de Troie de la mondialisation libérale qui a bien des égards s’avère plus extrémiste encore que son modèle états-unien.

 C’est cela que les Français ont repoussé avec force le 29 mai 2005 en votant Non au Traité Constitutionnel Européen. Ils ont ainsi rejeté une harmonisation sociale et fiscale par le plus petit dénominateur commun. Ils ont refusé la casse des services publics qui sont les outils du bien commun. Ils ont contesté  la concurrence libre et non faussée  en tant que loi  de fer dans des espaces qui doivent échapper à la logique du marché. Ils ont signifié au pouvoir économique et à la Banque Centrale Européenne leur refus  de la construction d’une Europe de la finance. Ils ont enfin affirmé l’incontournable de leurs prérogatives démocratiques et de la maîtrise de leur destin.

 Malgré tout, l’Europe peut encore se poser en alternative à ce modèle unipolaire du monde. La résistance à la croisade impérialiste en Irak en a donné l’indice fort. À cette occasion, la France et l’Allemagne, en refusant l’enrôlement sous la bannière étoilée, ont dit leurs capacités de non-alignement. Cette proximité devrait être porteuse d’une politique de coopération renforcée entre nos deux pays pour refonder une Europe répondant aux aspirations de ses peuples.

 Pour se construire, l’Europe doit s’appuyer sur ses meilleures traditions humanistes, sociales et républicaines. Elle doit harmoniser par le haut ses règles sociales, fiscales et environnementales et protéger tous les acquis nationaux en faisant du principe de non régression une base incontournable. Elle doit promouvoir une politique active de coopération et d’aide au développement avec les pays du Sud. Utile aux peuples qui la composent, vecteur de progrès social, de démocratie et d’un nouvel ordre international, cette Europe là gagnerait enfin la légitimité populaire contrairement au grand marché européen que l’on essaie de nous vendre pour idéal commun.

 Il s’agit d’un long combat qui n’est pas contradictoire avec le combat national mais qui, au contraire, en est la résultante. Car les Etats-Nations restent encore le cadre de résistance collectif le plus opérant à la mondialisation libérale. C’est en effet parce qu’ils sont encore le cadre le plus pertinent d’expression de la souveraineté populaire, seule garante d’une démocratie effective, qu’ils indisposent à ce point ceux qui veulent l’uniformisation et la modélisation de l’homme, son assujettissement au marché roi. En eux et par eux peut encore renaître un projet à vocation universaliste et internationaliste.

 En rendant le politique au peuple, en s’appuyant sur l’héritage des Lumières, de la grande révolution de 1789 et de figures historiques comme celle de Jaurès, il est plus que temps de réaffirmer la vitalité du modèle républicain. Celui-ci, loin d’être dépassé, est au contraire d’une extrême pertinence, et le sera plus encore dans les années à venir. Car la République, si elle est garante des valeurs fondamentales de démocratie, de laïcité et de bien commun, ne peut s’entendre comme une proclamation gravée dans le marbre. Le contenu du projet républicain est bel et bien inachevé, en évolution permanente, et se doit d’être porteur de la transformation des structures sociales, politiques et économiques. Selon l’heureuse formule de Jaurès, « le socialisme, c’est la République poussée jusqu’au bout ».

 En ce sens, nous sommes incontestablement socialistes lorsque nous réaffirmons et faisons nôtre le triptyque républicain « Liberté, Egalité, Fraternité », soulignant ainsi la place centrale que doit y occuper la valeur égalitaire. Le modèle républicain est plus que jamais nécessaire dans une période où les changements sont  multiples. Face aux risques encourus, la protection dont peut se revendiquer chaque individu ne pourra être effective sans une prise en charge collective. Nul ne peut aujourd’hui se construire en opposition aux autres et prétendre simultanément œuvrer pour le bien commun. C’est le pacte républicain qui lie les citoyens entre eux et doit être le moteur qui permettra à chacun de progresser en assurant la promotion et l’émancipation de tous.

 Tant sur l’analyse de la situation que sur les perspectives politiques, les adhérents du MARS et de la Gauche Républicaine se sont souvent retrouvés, ces derniers mois, côte à côte sur le même chemin. Face à l’émiettement des républicains de gauche, qui tient au moins autant aux expériences récentes qu’au détournement des valeurs républicaines par certains courants, nous avons jugé qu’il était plus que temps, pour nous, d’unir nos forces pour porter nos idéaux.

 Républicains, nous affirmons donc notre ancrage à gauche parce que la distinction droite-gauche reflète encore, même de façon plus confuse qu'autrefois, des intérêts de classe. Notre combat s'appuie en effets sur deux axes : celui  de la démocratie (qui ne saurait se réduire au seul exercice du droit de vote) à travers la réaffirmation de la souveraineté populaire et celui de l'égalité sociale.

 La République ne se situe pas « au-delà de la gauche et de la droite ». Cet épisode de la Présidentielle 2002 fut une erreur. La gauche républicaine y a perdu pour longtemps l’occasion de refonder la gauche autour d'elle, tout au moins une gauche de transformation.

  Porter plus haut une vision de gauche de la république, c'est ne pas renoncer à changer le monde, bien au contraire. La république, en effet, est insoluble dans le libéralisme et dans toutes ses politiques d'accompagnement. Notre axe stratégique est de changer toute la gauche, de proposer un projet alternatif à vocation majoritaire ce qui implique de changer le rapport de force à gauche au détriment des sociaux libéraux. 

 Ce choix implique une refondation de la gauche afin qu'émerge dans les années à venir un grand mouvement politique rassemblant toute la gauche de transformation. Ce mouvement nous devons en être l'une des forces initiatrices. Il ne se créera certes pas autour d'un regroupement des seuls républicains, mais nous pouvons, de façon ouverte, y porter toutes nos idées car nous demeurons persuadés que le projet alternatif dont la gauche a besoin devra s'appuyer sur les fondements d'une république démocratique et sociale.

 Voilà l'axe stratégique qui guide depuis leur création en 2003, le Mars et la Gauche Républicaine. Voilà  ce qui nous a décidés à être parmi les initiateurs du « non de gauche » au Traité Constitutionnel. Voilà le chemin que nous avons choisi. Voilà ce qui fonde notre engagement. Au nom de la République et du socialisme ».

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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 14:23

 

En fait, Michel Rocard est un libéral à l’américaine

 Les réactions ont été nombreuses à l’appel de Michel Rocard en faveur d’un accord avec Bayrou. Jean-Pierre Chevènement s’est exprimé hier sur son blog  (www.chevenement.fr) en rappelant  les vraies différences entre les projets de Ségolène Royal et de François Bayrou. De son côté, Michel Rocard a précisé sa pensée lors d’un débat organisé ce matin par Le Monde. fr (www.lemonde.fr). Voici des citations de l’un et de l’autre à ce sujet.

 JP Chevènement : « La petite différence qui échappe à Michel Rocard »

 « Michel Rocard est fidèle à lui-même en réclamant une alliance, dès avant le premier tour, entre sociaux-démocrates et démocrates-sociaux.

Il entonnait déjà des odes au marché dans les années soixante-dix, alors que les conditions de la mondialisation libérale se mettaient en place. Il fut le chantre du social-libéralisme, avant que celui-ci ne creuse un abîme entre la gauche et les couches populaires. Toujours à contretemps, Michel Rocard confond l'élection présidentielle avec une discussion programmatique, telle qu'il s'en noue quelquefois entre les deux tours d'une élection municipale.

L'erreur de Michel Rocard s'énonce simplement : sur le fond, il ne voit plus de différence substantielle entre François Bayrou et lui-même. Et cela est vrai : sur l'Europe pour ne prendre qu'un seul exemple. Il oublie qu'il y a peut-être dix à douze millions d'électeurs qui, eux, font la différence et ne voteraient pas Bayrou dans l'hypothèse surréaliste qui sous-tend son appel. Celui-ci pourrait passer pour perfide, s'il n'était d'abord inepte.

 Seule Ségolène Royal a inscrit son programme dans le dépassement du clivage entre le « oui » et le « non », pour une Europe économiquement, monétairement et socialement redressée. C'est cette petite différence qui échappe à Michel Rocard. C'est elle qui fera la décision ».

 Michel Rocard : "Mon appel aura seulement servi à préparer les esprits"

 L’ancien premier ministre tient à marquer sa différence avec le candidat de l’UDF.

 Michel Rocard : « Dans ce que propose M. Bayrou, ce qui me paraît le plus inacceptable est le mode de scrutin proportionnel pour les élections législatives. Dans l'état actuel de la méfiance entre l'électorat et les élus, rompre le lien que crée le scrutin uninominal me paraît très dangereux, et beaucoup de pays qui se sont livrés à la proportionnelle intégrale y ont risqué l'éclatement. C'est vrai de la Belgique, de l'Italie, d'Israël, de la Pologne et de bien d'autres. Et puis surtout, je regrette de n'entendre pratiquement jamais François Bayrou parler de la dérive actuelle du capitalisme, qui me paraît être le problème le plus grave de notre temps, mais c'est de ma part une analyse de socialiste à l'évidence ». 

Puis Michel Rocard affirme sa profession de foi libérale à l’américaine. On comprend mieux pourquoi il a du mal à se faire comprendre en France.

Michel Rocard : « Quant à ce qu'est un libéral, vous mélangez tout. Notre but à nous, socialistes, est d'assurer une société plus libre, y compris par rapport à la pauvreté, mais la liberté suppose des règles. La liberté sans règles, c'est la jungle, et les vrais libéraux – comme d'ailleurs l'était Jaurès – se sont toujours battus pour que les libertés, y compris économiques, s'exercent dans des règles équitables et efficaces. C'est cela le sens de notre combat aujourd'hui. N'oubliez jamais qu'aux Etats-Unis, c'est la gauche qu'on appelle libérale. Eux n'ont pas laissé dériver le sens de ce mot. Le souvenir du Goulag est trop proche, et ceux qui se disent anti-libéraux me font peur ». 

 Enfin, Michel Rocard admet l’échec de son appel pour une alliance dès le premier tour avec Bayrou. Il conclut ainsi :

  Michel Rocard: « La non-réponse positive à mon appel avant le premier tour ne m'étonne pas. Mon appel aura seulement servi à préparer les esprits. Au second tour, le choix sera entre la préservation doctrinale ou l'alliance avec des forces différentes, et donc un changement d'habitudes culturelles. On verra bien. Ma seule ambition est de convaincre tout un chacun que l'éventuelle élection de Nicolas Sarkozy est un vrai danger pour la France ».

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