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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 21:56

Conflit d’intérêts, conflit de générations… au suivant !

 

La couleur rouge (brique) de ses hauts plateaux a déteint sur la colère d’une partie de ses habitants de la capitale Antananarivo (Tananarive - pour tout savoir sur l’île, cliquer sur Madagascar).

 

Le président de la République, Marc Ravalomanana, réélu en décembre 2006 pour un second mandat de 5 ans, est prié de démissionner par Andry Rajoelina, soutenu par l’armée malgache (voir l’article paru ce 16 mars sur le site du Monde Madagascar : l'armée occupe les bureaux du président).

 

Pour Sylvain Urfer, fondateur de l'Observatoire de la vie publique à Antananarivo, "le rapport de force joue désormais clairement en faveur d'Andry Rajoelina" (Le Monde, 13 mars A Madagascar, "il n'est plus question de revenir en arrière"

Sur le site de Rue89, le 31 janvier 2009, on pouvait lire Les raisons de la colère contre le président de Madagascar.

La colère des Malgaches a décuplé quand ils ont été informés de la cession de trois cent mille hectares de terres à Daewoo, la firme multinationale coréenne (voir l’article de Rémi Carayol, paru le 24 février sur le site de Libération Madagascar, la braderie de l’île).

 

Un ami malgache, qui habitait Laval avant de rejoindre Nantes, a été très clair sur la situation de son pays. Voici ce qu’il écrit :

 

Concernant la situation à Madagascar, il s'agit de problèmes multiples qui  minent la société malgache. Les principaux sont :

 

- La mauvaise gouvernance : le président confond l'argent public et les intérêts de sa société (celle-ci ne paie ni TVA ni frais de douane alors que c'est devenu l'une des plus grandes  sociétés agroalimentaires de l'Océan Indien).

- Il a aussi créé des Sociétés annexes dans tous les secteurs existants (bâtiment, travaux publics etc.) et acquis des marchés sans appels d'offres. Par conséquent, cela crée un conflit d'intérêt avec le patronat local.

 

- Le conflit de génération : les jeunes sont totalement acquis aux causes défendues par le jeune Maire, dont la pauvreté grandissante de la population (de loin le plus grand problème).

 

- La corruption généralisée mais je dirais surtout la corruption institutionnalisée (députés, sénateurs et membres du bureau politique proches du Président sont grassement payés - un député arrive à gagner jusqu'à presque 4000 euros ! d'où l'écart entre les pauvres 30 euros par mois et les riches).

 

- La vente de terrain aux Coréens et aux étrangers ; le président qui s'est acquis un avion à 60 millions de dollars dans un pays pauvre comme le notre ; le manquement à la démocratie…

 

Maintenant l'Armée est divisée après que le président a opté pour la violence afin de mater les manifestants. Mais une partie de l'Armée réclame sa démission. Nous espérons qu'une solution soit trouvée dans les deux ou trois semaines qui viennent.

 

 

Cet article est le 12ème paru sur ce blog dans la catégorie Afrique.

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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 17:18

La région des Grands Lacs et la hantise du génocide

 

Comment qualifier les évènements du Congo ? Il ne s’agit pas d’une guerre, mais il y a des massacres de civils, des réfugiés par dizaines de milliers, des groupes armés plus ou moins autonomes et incontrôlables, mais avec des liens avec les puissances voisines.

 

Le Kivu est une région riche de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre, Congo Kinshasa, ancienne colonie de la Belgique), qui a accueilli de tous temps les émigrés du Rwanda et du Burundi et, notamment, après le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994.

Retour sur le génocide au Rwanda en 1994
Cette région des Grands Lacs est marquée par la hantise du génocide depuis un demi-siècle, ce que montre Jean-Pierre Chrétien, historien au CNRS, dans un article paru dans Libération le 17 octobre 2008, sous le titre Rwanda, les mots du génocide.

La région des Grands Lacs est marquée par la hantise du génocide depuis un demi-siècle. D’autres régions d’Afrique ont connu des massacres abominables, mais ici nous assistons, de manière récurrente, à des projets d’éradication de tout un groupe en fonction de sa naissance, selon un critère dit «ethnique». Déjà en 1964, Bertrand Russell dénonçait les tueries de milliers de Tutsis au Rwanda, «le massacre le plus systématique depuis l’extermination des Juifs par les nazis». La contagion gagna le Burundi voisin, pourtant socialement différent, avec le génocide des élites hutues en mai-juin 1972 en «représailles» d’une vague de tueries anti-Tutsis dans le sud du pays. Enfin, entre avril et juillet 1994, le monde a découvert avec horreur l’entreprise d’extermination des Tutsis du Rwanda.

Cette logique infernale, longtemps méconnue au titre des «luttes interethniques» africaines, repose sur un racisme, qui a une histoire bien documentée et qu’on ne peut éluder d’un revers de manche (…). Or on assiste aujourd’hui, notamment en France, à une reprise simpliste des schémas qui ont précédé et accompagné le génocide.

Dans la guerre civile rwandaise, la part respective de l’adhésion populaire, des organes de l’Etat et des différentes forces politiques, peut susciter interrogations et débats. Mais, en tout état de cause, la réalité du génocide est irréductible et incontournable et il est inquiétant de lire aujourd’hui des argumentaires qui semblent faire écho à ceux de la propagande qui a conduit à cette horreur.

Dans cette ligne, les très nombreux travaux historiques et anthropologiques de chercheurs européens, africains ou américains sur le Rwanda sont traités comme négligeables, voire comme le produit «d’idiots utiles» qui auraient été achetés par le FPR, nouvelle version de «l’anti-France». Ces travaux scientifiques sont regroupés (sans être cités ni analysés) sous la rubrique fourre-tout d’une «histoire officielle» à laquelle il faudrait opposer une «relecture» de la tragédie de 1994.

Pour appuyer cette révision, des clichés raciaux sont empruntés complaisamment à la littérature des années 1930-1950, notamment celui de la fourberie congénitale des Tutsis, développée en particulier dans l’ouvrage de Pierre Péan de 2005*. Le mensonge fut en fait une des tares naguère imputées collectivement à tous les colonisés, en oubliant que la ruse était une stratégie de résistance. Au Rwanda s’est ajoutée la sophistication de la théorie hamitique qui faisait des Tutsis des quasi-Sémites, des Orientaux infiltrés en Afrique, issus de la dernière vague des peuples sortis de la tour de Babel ! Ces délires du début du XXe siècle ont imprégné deux générations de missionnaires et d’administrateurs, sans parler des essayistes de l’extrême droite belge des années 30 comme le poète Paul Dresse.

Ne peut-on débattre de la situation du Rwanda sans se laisser piéger par de telles dérives ?

J’ai participé le 2 octobre à un débat public tenu à Bujumbura sur la tragédie de 1972. La qualité des questions et des perspectives exprimées dans ce pays également meurtri m’a impressionné. On était là à mille lieues du bréviaire de la haine qui a causé le malheur de toute cette région d’Afrique. Quels calculs peuvent expliquer dans notre pays un tel recours à des arguments raciaux d’un autre âge ? Et surtout de quel droit des Européens, qui n’ont jamais eu à pleurer des amis disparus dans ces tueries, persistent à cautionner chez ces peuples une logique de haine dont on connaît l’issue !

Le conflit du Kivu est une conséquence du génocide de 1994

 

Un article de David Servenay, paru le 30 octobre 2008 sur le site de Rue89, permet de mieux comprendre les évènements dans cette partie du monde.

RD Congo : pourquoi le conflit du Kivu resurgit aujourd’hui

(…) Dès les années 60, le Kivu a constitué une base arrière pour tous les réfugiés -principalement rwandais- de la région, mais également un enjeu de pouvoir entre le Zaïre, le Rwanda et l'Ouganda, où ce « ventre mou » de l'Afrique centrale reste une zone impossible à contrôler entièrement. Car trop vaste.

Des protagonistes de la crise du génocide de 1994

Tous les protagonistes du conflit d'aujourd'hui sont des héritiers du génocide rwandais. Impossible de comprendre la logique des acteurs sans se référer à cette période.

1.       Fin juin-début juillet 1994, après trois mois de massacres, les génocidaires balayés par l'offensive de l'Armée patriotique rwandaise (APR) de Paul Kagame traversent la frontière zaïroise, avec la complicité des soldats de l'opération Turquoise.

2.       Dans les mois qui suivent, les Forces armées rwandaises (FAR) reconstituent leurs unités, en se mélangeant aux Interahamwe (les miliciens du génocide) puis elles récupèrent les armes lourdes normalement confisquées par les Forces armées zaïroises (FAZ). Commence alors une guerre de guérilla contre le nouveau régime de Kigali, qui dure deux ans (1995-97).

3.       En octobre 1996, Kagame confie à son chef d'état-major, le général James Kabarebe, la tâche de liquider cette guérilla. Une traque sanglante commence, partant des camps de réfugiés qui abritent les Interahamwe, jusqu'à Kinshasa où les Rwandais portent au pouvoir Laurent-Désiré Kabila en mai 1997, provoquant la chute du maréchal Mobutu.

4.       En 1998, la guerre reprend dans le Kivu, faisant des centaines de milliers de victimes dans les camps de réfugiés. Chaque camp -Kigali et Kinshasa- s'appuie sur des groupes armés plus proches d'une troupe de miliciens que d'une armée régulière, mais en général bien équipés.

5.       Jusqu'en 2004, les alliés de Kigali contrôlent en grande partie les différentes filières de trafics de matières premières -notamment le coltan qui sert à fabriquer les puces de téléphone portable-, ce qui permet au Rwanda de financer sa reconstruction.

6.       En 2004, le président Kagame négocie la rédition des deux principaux chefs militaires du maquis des ex-FAR -les généraux Paul Rwarakabije et Jérôme Ngendahimana- qui entraînent dans leur sillage des milliers de combattants. Problème : plusieurs milliers préfèrent rester dans le maquis. Ils ne l'ont toujours pas quitté (…).

Lire La suite.

* Lire, à propos de Péan, l’article de Souâd Belhaddad, publié le 8 novembre par Rue89 :

Procès Péan : il n'est pas raciste de trouver les Tutsi menteurs

 

Cet article est le 11ème paru sur ce blog dans la catégorie Afrique

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19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 17:06

Besoin d’une enquête au-dessus de tout soupçon

 

Je viens de prendre connaissance d’un commentaire à l’article paru sur ce blog le 7 août 2008 sous le titre Génocide des Tutsis au Rwanda : la France visée par un rapport.

 

Voir aussi à ce sujet Le rapport de la commission rwandaise sur le génocide est contesté -  14 août 2008*.  

 

Alexis écrit « J'attends vraiment qu'un politique français prenne ce dossier en main et demande une enquête indépendante sur ce sujet. C'est honteux d'ignorer à ce point cette histoire ! ».

 

En fait, Paul Quilès, ancien ministre de la Défense et auteur d’un rapport parlementaire d’information sur le génocide du Rwanda, a écrit au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Sa lettre est mise en ligne sur son blog depuis le 12 septembre.

 

Rwanda : lettre de Paul Quilès au Secrétaire Général de l'ONU  

                              

Monsieur le Secrétaire Général, 

 

C’est en ayant conscience de la gravité exceptionnelle du génocide perpétré au Rwanda que j’ai créé en 1998 à l’Assemblée nationale française une mission parlementaire d’information sur les enchaînements qui y avaient conduit, sur les faits eux-mêmes et sur les moyens d’empêcher le renouvellement d’une telle tragédie.

 

Cette mission a entendu pendant neuf mois les principaux décideurs français impliqués dans la crise rwandaise et consulté une masse considérable de pièces, dont 7000 couvertes par le secret de la défense nationale. Elle a rendu son rapport le 15 décembre 1998. 

 

D’autres enquêtes ont également cherché à comprendre ce qui avait rendu possible le génocide du Rwanda.

On peut mentionner à cet égard le rapport du 6 décembre 1997 de la commission d’enquête du Sénat de Belgique sur les politiques menées par les autorités belges et internationales, le rapport du 16 décembre 1999 de la commission d’enquête indépendante instituée par votre prédécesseur, M. Kofi Annan, sur le rôle de l’Organisation des Nations Unies et le rapport du 15 novembre 2007 de la commission nationale indépendante rwandaise sur les « éléments de preuve » de « l’implication de l’État français dans la préparation et l’exécution du génocide ».  

 

L’horreur du génocide n’a pas fait oublier les violations massives des droits de l’homme qui l’ont suivi, notamment dans les régions orientales de la République démocratique du Congo. Le rapport de mai 2000 de l’Organisation de l’Unité africaine sur les évènements rwandais et leurs conséquences dans la région des Grands Lacs en témoigne. 

 

Aux enquêtes des institutions nationales et internationales se sont ajoutés des travaux conduits souvent avec beaucoup de rigueur par des organisations non gouvernementales et des chercheurs. La masse d’informations disponibles sur le génocide du Rwanda, ses causes et ses conséquences est donc considérable, à la mesure de l’émotion qu’il a suscitée dans l’opinion publique mondiale. 

 

Mais le foisonnement de ces enquêtes a une conséquence à mon sens très préoccupante.

La multiplicité des travaux publiés risque de donner une image éclatée, peu cohérente des évènements et ce d’autant plus que leurs conclusions sont souvent dissemblables, voire contradictoires. 

 

Des faits mis au jour dans le cadre des procédures judiciaires consécutives au génocide sont en outre susceptibles de remettre en cause certaines conclusions des enquêtes menées jusqu’à présent.

Je pense en particulier aux faits établis au cours des enquêtes et audiences du Tribunal pénal international pour le Rwanda ainsi qu’aux éléments nouveaux dégagés dans le cadre de deux instructions nationales, conduites l’une par le juge français Jean‑Louis Bruguière et l’autre par le juge espagnol Fernando Andreu Merelles. La première de ces instructions a porté sur l’attentat qui a coûté la vie au Président de la République rwandaise Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, la seconde sur des assassinats perpétrés au Rwanda entre 1990 et 2000.

 

Il me paraît essentiel d’éviter que cette accumulation de faits et cette multiplication d’interprétations contradictoires ne créent la confusion, n’entretiennent des polémiques partisanes et n’amènent en fin de compte l’opinion publique internationale à se désintéresser des immenses tragédies vécues par les peuples du Rwanda et de la République démocratique du Congo.  

 

Nous ne pouvons pas laisser s’installer le scepticisme ou l’indifférence à l’égard de crimes contre l’humanité qui figurent parmi les plus graves de l’histoire contemporaine. Les efforts de votre organisation pour entretenir la vigilance des gouvernements et des peuples à l’égard des violations massives des droits de l’homme s’en trouveraient affaiblis. Les propagandes de haine qui déchirent l’Afrique des Grands Lacs en seraient favorisées. 

 

Je vous propose donc de soumettre l’ensemble des travaux conduits jusqu’à présent sur les causes, le déroulement et les conséquences du génocide du Rwanda à l’examen d’une commission constituée de personnalités indépendantes à l’expertise reconnue.

 

Cette commission serait chargée de procéder à l’évaluation de toutes les enquêtes conduites sur l’ensemble de ces évènements, en tenant compte de tous les faits mis à jour dans le cadre des procédures judiciaires auxquelles ils ont donné lieu. 

 

Ainsi pourrait être établie, à l’intention des gouvernements et des opinions, une analyse impartiale et incontestable, qui apporterait, à mon sens, une contribution essentielle aux efforts de réconciliation et de reconstruction dans la région des Grands Lacs. Elle éclairerait utilement les travaux des Nations Unies relatifs à la responsabilité internationale de protéger. 

 

Je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire Général, à l’expression de ma haute considération.

 

Voir les articles L'Afrique parus sur ce blog.

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 17:39

Mieux s’informer avant de définir les responsabilités

 

Le réquisitoire du juge Bruguière en 2006, qui fit porter la responsabilité du génocide des Tutsis au Rwanda sur le président actuel rwandais Paul Kagame, a donné lieu à une réplique : le rapport de la « commission nationale indépendante chargée de rassembler les preuves montrant l’implication de l’Etat français dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994 ».

 

J’ai évoqué ce rapport (Génocide des Tutsis au Rwanda : la France visée par un rapport - 7 août 2008) sur ce blog et j’ai pu vérifier l’importance des clivages existants sur cette question. Chacun reconnaît le travail positif effectué en 1998 par la commission d’enquête parlementaire, présidée par Paul Quilès, alors président de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale. Celui-ci en parle sur son blog (Rwanda: un rapport à charge - 7 août 2008, puis Rapport rwandais : pas sérieux ?  14 août).

Il renvoie à son intervention le 20 octobre 2007 au Sénat (cliquer ici).

Lien utile : http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/rwanda/rapport.asp 

 

J’ai relevé deux articles, l’un dans Le Monde, l’autre dans Libération, en faveur d’une prise en considération, sérieusement, du rapport rwandais :

 

- 11 août Un rapport rwandais à prendre au sérieux, par Jean-François Dupaquier

- 13 août France-Rwanda: œil pour œil (auteur : voir Patrick de Saint-Exupéry - Wikipédia).

 

Marianne, par contre, a publié des articles qui réfutent les allégations des auteurs de ce rapport, notamment :

- 10 août  Rwanda : qui est vraiment Kagame ?

La source des problèmes du Rwanda et du Burundi semble être la distinction qui a été faite entre hutu et tutsi, par l’administration belge lors de la colonisation.

 

Voir l’article paru sur ce blog, le 5 janvier 2008 sous le titre Génocide des tutsis en 1994 au Rwanda : Bernard Patureau milite pour le devoir de Mémoire et l’extrait suivant :

 

« 1934-1935 : le peuple rwandais fut soumis à un « recensement » unique en son genre. Il s'agissait plutôt d'un « échantillonnage », effectué au niveau des sous-chefferies, qui porta sur les hommes adultes et valides. Au cours de ce recensement, l'administration imposa comme critère d'appartenance à un groupe dit « ethnique » TUTSI le fait de posséder au moins dix têtes de bétail bovin. Le reste de la population fut assimilé à des groupes « ethniques » HUTU ou des TWA selon les professions. Le livret d'identité portant la mention du «groupe ethnique» de chaque citoyen fut introduit au Rwanda à cette époque. Ceci eut pour conséquence immédiate de figer chaque citoyen rwandais dans tel ou tel groupe ethnique HUTU, TUTSI ou TWA, contrairement à la réalité sociologique du pays ».

 

Le peuple ne faisait pas la distinction entre hutu et tutsi. Ce sont les élites, notamment intellectuelles, liées au pouvoir qui propageaient le sentiment de haine anti-tutsi, principalement dans les périodes de prise de pouvoir d’Etat ou de menace (groupes armés se constituant dans les pays voisins, ce qui fut le cas en 1990). Voir, sur ce point Assises rwanda 2001 Temoin de contexte: Claudine VIDAL ...). Claudine Vidal a été citée par Paul Quilès lors de son intervention au Sénat en 2007.

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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 15:11

La vérité historique ne s’arrête pas aux frontières

 

La France était du côté des auteurs du génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda. C’est une tache qui ne sera jamais effacée dans l’histoire de notre pays. Encore faut-il que la lumière soit faite sur l’ensemble des responsabilités.

 

Il est logique que le pouvoir en place à Kigali (accusé par la justice française d’avoir commandité l’assassinat du président rwandais Juvénal Habyarimana, une mort qui fut, le 6 avril 1994, le signal déclencheur du génocide) prenne les moyens de la contre-attaque.

 

En tant que citoyens, nous avons le droit de savoir la vérité sur ces faits et de connaître les raisons qui ont pu conduire à ce génocide. Si, comme on le découvrira, les pouvoirs publics français ont été à l’origine de décisions dans un sens favorable aux auteurs du génocide, il serait encore plus grave, pour l’honneur de la République, de vouloir le nier et de refuser une enquête objective et contradictoire concernant ces évènements.

 

J’ai eu le privilège d’accéder à des informations qui m’ont été communiquées par l’une de mes connaissances de mes années étudiantes (voir les articles parus sur ce blog classés dans la catégorie L'Afrique et, notamment Génocide des tutsis en 1994 au Rwanda : Bernard Patureau milite pour le devoir de Mémoire -  5 01 08 et Des informations et un film à voir sur Arte concernent le génocide des tutsis au Rwanda - 11 02 08).

 

On peut comprendre que les responsables politiques n’aient pas envie de traiter ce sujet, mais la gravité des accusations est telle qu’ils doivent avoir le courage, désormais, de le traiter à fond. C’est ce que demande Rémy Ourdan, journaliste au Monde, dans l’article, ci-après, paru hier sur www.lemonde.fr et, ce 7 août, dans l’édition papier.

 

Le génocide au Rwanda, un devoir de vérité

 

Le verdict est sans appel : "La France a participé à la mise en exécution du génocide" des Tutsis du Rwanda. Le récit des années de guerre de la France au Rwanda (1990-1994) rédigé par les sept rapporteurs rwandais est terrifiant. Complicité dans la préparation et l'exécution du génocide. Complicité aux plus hauts échelons politiques, diplomatiques et militaires, entraînement des soldats et des milices hutues, livraisons d'armes et de munitions. Et, sur le terrain, participation aux tueries ou passivité complice face aux tueries, assassinats, viols, tortures, pillages.

La "Commission nationale indépendante chargée de rassembler les preuves montrant l'implication de l'Etat français dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994", nommée par Kigali, détaille la participation de la France au "crime des crimes". Si ce que décrit ce document est vrai, rien ne s'oppose à ce que des responsables français rejoignent les dirigeants hutus sur le banc des accusés des tribunaux chargés de juger les auteurs du génocide.

Mais l'affaire n'est pas si simple. L'histoire de la Commission rwandaise est ancrée dans dix-huit ans d'affrontements – militaires, diplomatiques puis judiciaires – entre Paris et le mouvement de Paul Kagamé, le chef de la rébellion tutsie devenu président du Rwanda.

Ce travail ne commença d'ailleurs que lorsque M. Kagamé fut accusé par le juge Bruguière d'avoir commandité l'assassinat du président rwandais Juvénal Habyarimana, une mort qui fut, le 6 avril 1994, le signal déclencheur du génocide. Or Kigali, dont neuf dirigeants sont visés par des mandats d'arrêt internationaux, avait prévenu que, sans abandon des accusations du juge Bruguière, la France devait être prête à voir ses dirigeants mis en cause, en retour, pour le génocide de 1994. On est davantage dans la tractation politique que dans le devoir de justice… Cette lutte de près de deux décennies entre la France et Paul Kagamé n'est toutefois pas une raison pour rejeter le rapport de la Commission rwandaise, ou présumer que les témoins cités, survivants du génocide ou ex-compagnons d'armes des soldats français, mentent.

Le récit, dense, précis, avec des noms, des lieux, des dates, relate l'histoire d'une guerre dans laquelle François Mitterrand engagea la France, presque sans réserve. L'histoire d'une guerre qui vit l'armée et les services de renseignements français être, de la première attaque du Front patriotique rwandais (FPR) en octobre 1990 à l'organisation au Zaïre, après le génocide, d'une rébellion hutue, les très fidèles compagnons d'hommes qui ont perpétré, en cent jours au printemps 1994, l'extermination de la communauté tutsie du Rwanda.

Quels que soient les doutes sur la véracité des témoignages, recueillis dans un pays où le FPR a instauré une dictature et peut orienter les récits, voire en fabriquer, comme la justice internationale le soupçonne d'ailleurs de l'avoir fait par le passé, la France ne peut pas ne pas répondre aux accusations.

D'abord parce que le rapport rwandais évoque des faits précis – parfois appuyés par des documents inédits – sur l'engagement français, les relations avec les génocidaires, les "coups tordus", les livraisons d'armes, les aides financières, qui contredisent des témoignages de responsables français entendus par la Mission d'information parlementaire à Paris en 1998. Ensuite parce qu'en ce qui concerne les crimes au Rwanda, Paris ne peut pas décréter que ses soldats, pris dans l'engrenage d'une guerre terrifiante aux côtés de tueurs implacables, n'ont pas commis les assassinats, viols et violences dont ils sont accusés.

L'attitude de la France, qui affirme depuis 1994 qu'elle n'a rien à se reprocher, n'est pas tenable. Par ailleurs, la tractation diplomatique – retrait des accusations Bruguière contre retrait des accusations rwandaises –, dont on sent qu'elle est une tentation tant à Paris qu'à Kigali, ne pourrait faire disparaître les terribles soupçons qui pèsent sur la France. Le droit à la justice des tutsis rwandais ne sera jamais pleinement satisfait. Les tueurs hutus se comptent par centaines de milliers. Certains de leurs soutiens ne seront jamais jugés.

Mais il existe en revanche, envers les victimes et les survivants, un devoir de vérité. Paris ne peut pas rejeter ces récits sans enquêter en profondeur et sans répondre point par point à chacune des centaines d'accusations. L'enjeu est d'établir avec exactitude les responsabilités dans le dernier génocide du XXe siècle. La France, qui tient et qui a contribué à ce que la lumière se fasse sur le génocide des juifs d'Europe durant la seconde guerre mondiale, ne peut pas refuser de se confronter aux effroyables récits rwandais, au motif que ses dirigeants étaient, disent-ils, animés de louables intentions, et qu'une aventure africaine a mal tourné.

Voir aussi les autres articles du Monde sur le même thème : France-Rwanda : de l'alliance à la rupture diplomatique et Génocide rwandais : Paris dénonce des "accusations inacceptables".

 

Le site Rue89 s’exprimait ainsi, le 5 août, sur le même sujet (possibilité de télécharger le rapport) : Génocide rwandais: politiques et militaires français à la barre?

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13 avril 2008 7 13 /04 /avril /2008 17:26

Réchauffement des relations franco-rwandaises

 

Après le film « Quelques jours  en avril » diffusé le 22 février dernier (voir, sur ce blog, l’article paru le 11 février), Arte programme « Shooting dogs » lundi 14 avril à 21h.

 

Voici la présentation de ce film par Arte (http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=853997,day=3,week=16,year=2008.html).

 

« Le quotidien d'une école de Kigali sous contrôle de l'ONU, alors que le génocide des Tutsi fait rage, en 1994. Une fiction poignante, tirée d'un fait réel.


Joe, jeune professeur britannique expatrié, encadre les élèves de l'école Technique Officielle de Kigali. Son tempérament jovial et sa générosité ont fait de lui la coqueluche de l'établissement, où il a noué des amitiés étroites. Il y a Marie, une collégienne tutsi qu'il soutient dans sa passion pour la course, François, un employé hutu, et surtout le prêtre Christopher, mentor et père de substitution dans cet exil temporaire.

Mais le 6 avril 1994, l'histoire du pays bascule : l'assassinat du président Juvénal Habyarimana marque le début du génocide programmé des Tutsi. La petite communauté du collège ne sera pas épargnée par la tragédie...

 

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES : Des hommes confrontés à leurs limites.


Filmé dans la capitale rwandaise, sur les lieux mêmes des massacres, et projeté en janvier 2006 devant plus de deux mille spectateurs à Kigali, Shooting dogs est une oeuvre participant de la mémoire rwandaise. Le film réussit à concentrer dans le maigre espace où se retranchent les protagonistes les enjeux des événements de 1994 pour restituer ainsi l'horreur en marche et analyser les mécanismes terrifiants du génocide.

 

S'y trouve également dénoncé sans concession le rôle ambivalent des forces onusiennes, incapables d'enrayer la violence qui se déchaîne et résolues à ignorer ce qui se déroule sous leurs yeux. Mais, au travers des trajectoires intimes des personnages, émergent aussi des tiraillements existentiels.

 

Christopher et Joe, respectivement investis d'une mission auprès de Dieu et des hommes, se verront confrontés à leurs propres limites : mourir en restant auprès des victimes ou vivre en fuyant le pays ? La foi, qu'elle soit religieuse ou simplement humaniste, peut-elle encore quelque chose face à l'expression de la barbarie la plus sanguinaire ? Quel horizon humain s'ouvre pour celui qui a assisté à l'impensable ? Se défiant de tout trait moralisateur, le film tente de répondre à ces questions avec prudence et pudeur, mettant son intensité dramatique au service d'un témoignage bouleversant ».

Arte : « Retrouvez notre dossier Internet »

 

A propos du génocide, dont c’était l’anniversaire le 6 avril, le gouvernement français a montré sa volonté de rapprochement avec le Rwanda. Voici l’article paru le 9 avril dans Libération, sous la signature de Christophe Ayad

(Voir http://www.liberation.fr/actualite/monde/320160.FR.php).

 

« Paris s’incline devant les morts rwandais »

 

« Pour la première fois depuis le génocide de 1994 au Rwanda, un membre du gouvernement français a participé à une cérémonie commémorant le déclenchement, le 6 avril, de la tuerie ayant conduit à la mort de 800 000 Tutsis et opposants hutus. Lors d’une cérémonie organisée lundi par l’association de rescapés Ibuka devant le mur de la Paix, à Paris, la secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, a regretté les «faiblesses» et les «erreurs» de la France et de la communauté internationale au Rwanda. Elle reprend ainsi l’expression utilisée par Nicolas Sarkozy lors du sommet Europe-Afrique de Lisbonne, en décembre. Bernard Kouchner, qui avait effectué un court voyage à Kigali fin janvier, a fait déposer une gerbe en son nom, le même jour, à l’occasion d’une autre cérémonie à Paris.

Torts. Ces gestes s’inscrivent dans une série de mesures visant à renouer les liens avec le Rwanda, qui a rompu toute relation diplomatique avec la France en décembre 2006, à la suite de l’émission de mandats d’arrêts par le juge Bruguière visant le proche entourage du président Paul Kagame, pour son implication présumée dans l’attentat du 6 avril 1994. Plus généralement, Kouchner, qui est l’un des rares hommes politiques français à s’être ému des massacres au Rwanda à l’époque, a à cœur de tourner cette page douloureuse en reconnaissant les torts de la France. Mais jusqu’où ? Telle est la question qui agite en ce moment les militaires français visés par une plainte au tribunal des armées. Kouchner a dû aussi dédouaner Juppé, Balladur et Védrine, qui s’étaient émus de ses déclarations à Kigali, où il avait parlé de «faute politique» de la France. Reste François Mitterrand, qui avait fait du soutien au régime - hutu extrémiste - d’Habyarimana une affaire personnelle. Mais osera-t-il toucher à la statue du Commandeur ?

Dette. En attendant, Kouchner multiplie les signaux à l’intention de Kigali. Le 3 mars, Nicolas Sarkozy a signé un décret autorisant l’annulation de 2 millions d’euros de la dette rwandaise. La mise en œuvre de cette mesure avait été suspendue à cause de la crise de décembre 2006, provoquée par les ordonnances Bruguière. Plusieurs présumés génocidaires, vivant sur le sol français, ont été arrêtés, poursuivis ou extradés : c’est le cas de Callixte Mbarushimana à Paris, Marcel Bivugabagabo à Toulouse, Clavere Kamana à Annecy, Isaac Kamali à Béziers et Dominique Ntawukuriryayo à Carcassonne. Malgré tous ces gestes, Kagame a conditionné la reprise des relations avec Paris à la suspension des ordonnances Bruguière ».

L’association Ibuka France (« souviens-toi ») approuve les gestes du président de la République et du ministère des affaires étrangères. Voici un extrait de son communiqué de presse, daté du 2 avril, que m’a transmis l’un de ses responsables nationaux, B. Patureau.

(…) « A cette occasion, Ibuka France note avec satisfaction les avancées réalisées depuis quelques mois en France en rapport avec le génocide. La France a montré ces derniers mois qu’elle ne sera pas le refuge pour les génocidaires et un havre pour les négationnistes. En outre, Ibuka France appuie tous les efforts entrepris par les deux gouvernements de France et du Rwanda dans le sens de l’apaisement des tensions et de la réconciliation.

Ibuka France voit dans la démarche actuelle du gouvernement français une immense source d’espoir. Notre souhait est que la France confirme cette position, que le pas qu’elle a franchi en matière de justice se poursuive, que son discours et sa position sur le génocide soient plus clairs et plus nets, qu’elle se défende avec fermeté contre ceux qui veulent faire d’elle une terre du négationnisme, et que la reprise des relations
diplomatiques avec le Rwanda soit aussi l’occasion de participer plus activement à la reconstruction des veuves, des orphelins et de tous les rescapés du génocide
 (…) ».

 

- Des informations complémentaires sont à lire sur le blog de François Soudan (Jeune Afrique), avec de nombreux commentaires.

Voir http://soudan.blog.jeuneafrique.com/index.php/2008/04/04/37-rama-yade-kagame-et-le-genocide

 

- Voir aussi l’article, signé David Servenay, paru le 7 avril sur le site de Rue89

http://www.rue89.com/2008/04/07/quand-la-france-officielle-parle-du-genocide-rwandais

 

Quand la "France officielle" parle du génocide rwandais : « Quatorze ans après le génocide rwandais, Bernard Kouchner et le général à la retraite Lafourcade, livrent leur vision des faits ».

 

- Informations sur le génocide : http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9nocide_au_Rwanda

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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 17:16

Population multipliée par sept au 20ème siècle

 

Le 20 février, sur ce blog, j’évoquais le partenariat entre l’Europe et l’Afrique. Nous devons nous intéresser davantage à cette question, en ayant une meilleure connaissance des pays africains.

J’y reviens aujourd’hui en abordant la démographie africaine, à partir d’un article paru dans le quotidien Le Monde. Le journaliste Jean-Pierre Tuquoi s’entretient avec John May, démographe Afrique de la Banque mondiale, et Jean-Pierre Guengant, directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD).

Voici des extraits de cet article paru dans l’édition du Monde, datée du 16 décembre 2007.

 

« Afrique : le grand rattrapage démographique »

 

D'origine belge, John May est "le" démographe Afrique de la Banque mondiale. Jean-Pierre Guengant est directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD). Il est responsable du centre de l'IRD à Ouagadougou, au Burkina Faso.

La population continue de croître très rapidement en Afrique subsaharienne, alors qu'elle est en voie de stabilisation partout ailleurs dans le monde. Existe-t-il une exception africaine ?

John May : L'Afrique est un continent qui n'a pas encore véritablement entamé la dernière partie de sa transition démographique : la baisse de la fécondité - le nombre d'enfants par femme - n'a pas encore eu lieu. D'où cette croissance démographique forte qui va se poursuivre au cours du XXIe siècle. Aujourd'hui, l'Afrique subsaharienne, c'est 12 % de la population mondiale. Au milieu du siècle, elle représentera 19 %, soit près de 2 milliards d'habitants, contre 760 millions aujourd'hui.

Jean-Pierre Guengant : Les évolutions démographiques en Afrique sont décalées par rapport au reste du monde. Historiquement, on a parlé de deux chocs majeurs pour le Continent noir : l'esclavage et la colonisation. Ils expliquent qu'entre 1 500 et 1 900, grosso modo, la population de l'Afrique n'a pratiquement pas augmenté. Certains auteurs estiment même qu'elle a diminué, alors que la population mondiale était multipliée par 3,5 et celle de la Chine comme celle de l'Europe par 5.

En poids relatif, la part de l'Afrique subsaharienne dans la population mondiale a donc baissé jusqu'à ce qu'une récupération s'amorce. Elle est phénoménale. Songez qu'au XXe siècle la population du Continent noir a été multipliée par 7. C'est du jamais vu ! Et ce n'est pas terminé. Elle continue de croître à un taux de l'ordre de 2,5 % par an, deux fois plus vite que dans le reste du monde en développement. C'est en Afrique subsaharienne que l'on trouve la quasi-totalité des pays - une trentaine - qui ont une fécondité très importante, plus de 5 enfants par femme (…).

 Une idée courante est que l'Afrique est un continent très vaste et sous-peuplé.

J.-P. G. C'était vrai autrefois ; ça ne l'est plus. En 1900, l'Afrique comptait 4 habitants par km2. Aujourd'hui, la densité est de 32 habitants par km2 pour l'Afrique subsaharienne. C'est plus que l'ensemble Amérique latine-Caraïbes (28) et quatre fois moins que pour l'ensemble de l'Asie (128), où les conditions géographiques sont plus favorables à de fortes densités.

Si vous prenez en compte les densités à partir des superficies de terres arables et cultivables, vous arrivez à des résultats stupéfiants : la Mauritanie passe d'une densité de 3 à 529 habitants au km2 ; le Sénégal de 48 à 391 ; la Somalie de 14 à 817...

 J. M. Je nuancerais en disant que l'Afrique subsaharienne reste sous-peuplée dans certaines zones, mais qu'elle se peuple trop rapidement. Elle n'est pas à même d'assurer "les investissements démographiques" dont parlait le démographe Alfred Sauvy, qu'il s'agisse d'infrastructures, d'éducation, de santé... Si vous avez un pays avec une population très jeune, une fécondité forte, une mortalité en baisse, vous allez probablement au-devant de graves problèmes.

N'a-t-on pas un avant-goût de ces problèmes avec la croissance urbaine en Afrique ?

J.-P. G. Il n'y avait en 1950 aucune ville de plus de 1 million d'habitants en Afrique noire. En 1960, il y en avait une seule : Johannesburg. Aujourd'hui, on en compte une quarantaine. En un demi-siècle, la population urbaine a été multipliée par 11, même si les mégapoles africaines demeurent moins grandes que celles d'Amérique latine ou d'Asie. Lagos, au Nigéria, est la seule ville africaine comptant plus de 10 millions d'habitants.

L'Afrique subsaharienne reste la région la moins urbanisée au monde, autour de 35 %, mais plus de la moitié de la population vivra en ville dans 3 pays africains sur 4 d'ici 2030. Les infrastructures seront le gros problème. Des études récentes montrent que la pauvreté croit en milieu urbain alors qu'auparavant c'était l'apanage du milieu rural. La ville n'est plus cet ascenseur social qui permettait d'avoir accès à l'éducation, à un emploi. C'est une source d'inquiétude pour l'avenir (…).

On assiste à une explosion des investissements chinois et indiens en Afrique. Les flux humains vont-ils suivre ?

J.-P. G. Il y a 200 millions de migrants internationaux dans le monde. Les plus importantes diasporas sont chinoises, indiennes et philippines, mais c'est surtout dans les pays du Nord qu'elles s'installent, car c'est là que la promotion sociale est la plus facile. Les migrations africaines vers le Nord, elles, restent peu importantes, même si des discours xénophobes tentent de faire croire le contraire. Des commerçants chinois s'installent en Afrique subsaharienne avec femmes et enfants. Le phénomène est pour l'instant marginal. Dans des pays d'Afrique de l'Est, des tensions avec les populations autochtones apparaissent. Il est difficile de dire jusqu'à quel point cela va continuer.

Rappel : film Rwanda sur Arte ce vendredi soir à 21h

 

Rue89, ce 22 février, présente le film ainsi :

 

N'hésitons pas: le film que diffuse Arte ce vendredi soir est la plus intelligente vision du génocide rwandais que le cinéma ait produit. En 134 minutes, Raoul Peck fixe la peur des hommes, l'implacable logique de l'Etat et l'aveuglement des grandes puissances. Mais un film ne résout pas tout. Quatre ans après le tournage de "Sometimes in April", le réalisateur haïtien dénonce le silence français qui entoure les événements du printemps 1994. Lire la suite sur :

 

http://www.rue89.com/2008/02/21/raul-peck-passer-sur-le-genocide-au-rwanda-est-scandaleux

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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 19:32

Donner un contenu au nouveau partenariat stratégique

 

Le sommet Europe-Afrique, qui s’est déroulé à Lisbonne le 8 décembre 2007, doit être pris au sérieux, car son objectif, ambitieux, est de définir un nouveau partenariat stratégique entre l’Afrique et l’Union européenne. Le temps presse, car la Chine investit massivement sur le continent africain, où elle jouit d’une influence croissante.

 

Lors de ce sommet, selon un article paru sur www.lemonde.fr ce même jour, Angela Merkel a évoqué la situation du Zimbabwe (atteintes aux droits de l’homme, dérive autoritariste, faillite économique), en présence de son président Robert Mugabe, avec la volonté de résoudre un problème qui nuit à l’image de l’Afrique.

 

Pour leur part, le Premier ministre portugais, José Socrates, et le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’Etat ghanéen, John Kufuor, ont bien situé l’enjeu

- « relever le défi historique, écrire une page complètement nouvelle de la relation entre l’Europe et l’Afrique », pour le premier

- « un nouveau partenariat fondé sur le respect mutuel, l’Europe ayant autant besoin de l’Afrique que l’Afrique de l’Europe », selon le second.

 

Souhaitons que ces bonnes intentions seront suivies d’effets concrets. Il y a fort à faire.

En tant que citoyens, nous devons faire l’effort d’aller chercher les informations. C’est pourquoi j’ai relayé celles qui concernent le Rwanda (voir, sur ce blog, catégorie « Afrique », les articles des 5 et 21 janvier, puis du 11 février 2008).

 

L’effort de mémoire sur le génocide au Rwanda

 

Rappel : ne pas manquer le film (fiction à partir de documents vérifiés) évoquant le génocide des tutsis au Rwanda en 1994

 

A voir sur Arte vendredi 22 février 2008 à 21h

 

Quelques extraits, en avant-première sur :

 

http://cdurable.info/Quelques-jours-en-avril-Raoul-Peck-Arte-Genocide-Rwanda,848.html

 

Le Kenya a fait craindre un scénario rwandais, alors que la situation est très différente.
Voici des extraits d’un article de Jean Philippe Rémy, paru le 7 janvier 2008 sur www.lemonde.fr.

 

 « Violences au Kenya et démocratie bafouée »

(…) « Qu'est-il arrivé pour qu'une réaction en chaîne entraîne vers l'abîme un pays qui avait célébré dans la joie une "transition modèle" cinq années plus tôt ? Le début de la crise peut être daté avec précision. Le feu a pris au Kenya le 30 décembre, lors de l'annonce des résultats d'un scrutin qui s'était déroulé jusqu'ici de manière exemplaire. Après des opérations de vote parfaites, le décompte, entaché de fraudes variées, s'était conclu par la victoire contestée du président sortant, Mwai Kibaki, aux dépens de son rival, l'opposant Raila Odinga, dont les partisans étaient aussitôt descendus dans la rue, ouvrant le cycle des violences.

Le caractère litigieux des résultats ne fait aucun doute. Le président de la Commission électorale, Samuel Kivuitu, qui les avait proclamés, accordant la victoire au président Kibaki avec 200 000 voix d'avance, s'est rétracté par la suite, révélant avoir procédé à cette annonce après avoir subi des "pressions" du pouvoir (…).

Ces violences ont pris une dimension ethnique qui a pu donner l'impression que la clef de la crise nationale se trouvait là, alors qu'il s'agissait essentiellement d'une superposition de conflits locaux, greffés sur l'embrasement initial. Ce ne sont pas les émeutes, mais les fraudes, qui sont à l'origine du bûcher où viennent se consumer les espoirs d'un pays qui a travaillé, vingt ans durant, à construire patiemment une démocratie enviée par beaucoup de pays du continent.

La tragédie que vit le Kenya n'est pas l'expression du caractère violent de ses électeurs, mais, au moins en partie, le reflet des espoirs immenses qu'ils plaçaient dans les élections. Ces espoirs sont aussi à la mesure des souffrances de la vaste majorité des pauvres d'un pays qui s'enorgueillit à juste titre d'une croissance économique de 6,1 %, mais néglige de redistribuer ses richesses.

La première leçon du naufrage électoral kényan a donc valeur de mise en garde contre l'égoïsme de ses dirigeants. Alors que ces derniers comptent parmi les mieux payés au monde, ils n'ont encore jamais songé à se pencher sur le sort des 55 % de Kényans qui vivent avec moins de 2 dollars par jour et dont les conditions de vie se sont dégradées au cours de l'embellie économique récente. Ce n'est pas un hasard si Raila Odinga, lui-même homme d'affaires prospère, s'est forgé, en flirtant avec le populisme, une réputation de "candidat des pauvres" dans les bidonvilles (…).

Les années 1990 avaient été marquées par des violences politiques organisées par le président Moi pour se maintenir au pouvoir. Le fait que la carte des violences de la semaine écoulée recoupe celle des "clashs ethniques" organisés pour les élections de 1992 et 1997 n'est pas un hasard. Il y a dix ans, des gangs de voyous, financés, armés et transportés par les proches du président Moi - dont certains se trouvent à présent dans l'opposition et adoptent sans complexe une posture vertueuse -, organisaient des campagnes d'épuration ethnico-électorale dirigées essentiellement contre des Kikuyu, ethnie du président Kibaki, supposés voter collectivement pour l'opposition de l'époque. Les viols, assassinats, pillages et déplacements forcés avaient alors pour but d'empêcher des populations entières d'exprimer leurs suffrages le jour du scrutin (…).

Le Kenya de la raison peut-il l'emporter durablement si le retour au calme se traduit par un simple fait accompli de la victoire contestée de Mwai Kibaki ? Ce serait prendre un risque considérable, celui de remettre en question la légitimité des institutions nationales. Or, lorsque les urnes perdent leur raison d'être, survient le temps des aventuriers, capables de pousser le déraisonnement un peu plus loin en affirmant que le pouvoir est au bout du kalachnikov sans risque d'être démentis.

Un pays réputé "stable" et "prospère" en a fait l'expérience amère sur le continent. Il s'agit de la Côte d'Ivoire. L'ex-vitrine économique de l'Afrique de l'Ouest a commencé par négliger les règles du jeu démocratique, pour finir par subir un coup d'Etat, une rébellion et un cycle de troubles dont elle espère briser la fatalité par des élections prévues courant 2008. Il faut souhaiter qu'à Abidjan les leçons de Nairobi soient comprises et entendues. Il faut souhaiter qu'elles le soient aussi dans les nombreux pays d'Afrique où les élections, à force d'être volées au nom d'une "stabilité" illusoire, ont enlevé tout espoir à leurs électeurs.

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11 février 2008 1 11 /02 /février /2008 22:21

La question de la responsabilité de la France

 

Je reçois des informations qui me sont adressées par Bernard Patureau, vice secrétaire général de l’association Ibuka France (« Souviens-toi »), qui milite pour le devoir de Mémoire et contre le négationnisme à propos du génocide des tutsis au Rwanda en 1994 (voir, à ce sujet, les articles parus » les 5 et 21 janvier 2008 sur ce blog, catégorie « Afrique ; voir aussi le site d’Ibuka France : http://one.xthost.info/ibukafrance).

 

Il vient de m’informer qu’un film intéressant concernant le Rwanda, sous forme d’une fiction, est programmé sur Arte le 22 février à 21h.

Voici un extrait de ce film sur http://www.dailymotion.com/video/7273543.

 

Le réchauffement des relations entre la France et le Rwanda est engagé depuis quelques mois, comme l’indiquait Philippe Bernard, journaliste au Monde (édition datée du 25 janvier 2008), avant la visite de Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, à Kigali, le 26 janvier.

 

(…) « Cette visite "s'inscrit dans le cadre du processus de normalisation progressive de nos relations", a expliqué, mercredi, le Quai d'Orsay, en confirmant le principe. A Kigali, la secrétaire d'Etat à la coopération régionale Rosemay Museminali a salué "ce geste de relance de la coopération".

Le premier signal du réchauffement des relations franco-rwandaises avait été donné, à la mi-septembre 2007, par le séjour à Kigali d'une délégation diplomatique française conduite par Jean de Gliniasty, directeur de l'Afrique au Quai d'Orsay. Le processus a connu une accélération en décembre avec l'entrevue entre les présidents Nicolas Sarkozy et Paul Kagamé au sommet Union européenne-Afrique de Lisbonne. Le président français avait alors prononcé des mots traduisant sa volonté de dénouer le profond contentieux entre les deux pays tenant au rôle de la France dans le génocide des Tutsis, en 1994, dont le régime rwandais actuel est issu. Le génocide "nous oblige à réfléchir, France comprise, à nos faiblesses ou à nos erreurs", avait alors déclaré M. Sarkozy. Il avait précisé que sa formulation avait été "pesée", afin de "respecter toutes les sensibilités".

Le Rwanda avait rompu ses relations diplomatiques en novembre 2006, au lendemain de la publication de l'ordonnance du juge français Jean-Louis Bruguière désignant le président Kagamé comme l'instigateur de l'attentat du 6 avril 1994 qui avait coûté la vie à son prédécesseur, Juvénal Habyarimana, et donné le signal déclencheur du génocide. Le juge avait aussi délivré neuf mandats d'arrêt internationaux visant des dignitaires rwandais actuels.

Depuis six mois, Paris et Kigali discutent des moyens de vider ce contentieux. M. Kouchner, qui a noué des liens avec M. Kagamé à l'époque du génocide, a pris publiquement ses distances avec les accusations du juge Bruguière ». 

Par ailleurs, on pouvait lire, le 30 janvier, sur www.lefigaro.fr, un article de Filip Reyntjens, professeur à l’université d’Anvers, intitulé : « Les curieuses vérités de Kouchner sur le Rwanda ». L’auteur, qui fait siennes les positions du juge Bruguière et des pouvoirs publics français…avant Kouchner, adopte la posture des négationnistes du génocide. 

« Étonnante opinion que celle publiée sur l'avenir des relations franco-rwandaises par Bernard Kouchner dans Le Figaro du 26 janvier. Puisqu'il veut «respecter la vérité», essayons de la découvrir. Même si Kouchner dit ne pas savoir qui a commandité l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, il ne croit pas que Kagamé «ait sciemment décidé d'allumer l'étincelle qui embraserait son pays». On ne sait pas sur quoi cette croyance est basée, et dès lors quelle vérité est respectée.

Kouchner ne peut pas «cautionner cette vision simpliste et infamante qui fait des Tutsis les responsables de leur propre malheur». Il tombe ici dans le vieux piège qui veut que FPR = Tutsis. Or, ce n'est pas Kagamé ni le FPR qui ont été victimes du génocide, mais les Tutsis de l'intérieur. Si donc le FPR a commis l'attentat, sachant quelles en seraient les conséquences, ce ne sont pas les Tutsis qui ont été responsables de leur malheur, mais bien le FPR.

Le ministre français des Affaires étrangères et européennes avance ensuite un argument d'autorité qu'il a déjà utilisé par le passé : «il y était», et donc il sait. Que sait-il ? Qu'a-t-il vu pendant les quarante-huit heures passées à Kigali à la mi-mai 1994 ? Se rendait-il compte que, pendant son séjour, au moment où il était «témoin» du génocide, le FPR commettait des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité à une échelle inouïe ?

Toujours dans le respect pour la vérité, Kouchner reconnaît que la France a commis des erreurs politiques, mais il affirme qu'il ne transigera pas sur la complicité de crimes et sur l'honneur de l'armée française. Or, une commission rwandaise «chargée d'enquêter sur le rôle de la France dans le génocide», dite «commission Mucyo», a déposé son rapport chez Kagamé il y a plusieurs mois. D'après son président, la commission disposerait «des preuves permettant de déférer de hauts responsables français devant la justice internationale». Sans croire un instant en l'honnêteté de la démarche rwandaise, il est permis de se poser la question de savoir ce qui arrivera lorsque la vérité rwandaise s'avère être différente de celle de Kouchner.

Bernard Kouchner affirme enfin que la normalisation des relations avec le Rwanda est une nécessité, et qu'elle est même conforme au droit international. Il est vrai que l'absence de relations diplomatiques doit être une exception, mais Kouchner semble oublier que c'est le Rwanda qui les a rompues, après qu'un juge d'instruction français eut simplement fait son devoir.

Plutôt que par le respect de la vérité, Bernard Kouchner semble être inspiré par la realpolitik, et notamment — il le dit lui-même — par le rôle «incontournable» du Rwanda en République démocratique du Congo, pays qu'il a occupé et pillé et où cinq millions de personnes ont péri à cause des guerres imposées par des voisins. Le régime de Kigali a l'habitude de raisonner en termes de puissance et de faiblesse. Il considérera la démarche de Bernard Kouchner comme un signe de faiblesse qu'il exploitera dès que l'occasion se présentera. Lorsque ce moment viendra, il sera très difficile d'entretenir des relations normales telles que le chef de la diplomatie française se les imagine ».

Cette opinion est contredite par l’envoyée spéciale en Afrique du journal belge Le Soir, Colette Braeckman.

A lire sur son blog : Rwanda. Un nouveau témoin confirme les accusations portées contre des Français à propos de l’attentat.

 

Voir aussi sur le même blog : Jean Hatzfeld ou l’impossible réconciliation

et le communiqué de presse d’Ibuka Rwanda http://ibukafrance.forumactif.com/tables-rondes-conferences-debats-journees-de-reflexions-f10/communique-de-presse-d-ibuka-rwanda-t1095.htm

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 17:46

Témoignages émouvants sur Radio Chalette

 

Le 5 janvier dernier, sur ce blog (catégorie Afrique), j’ai publié deux articles concernant le génocide des tutsis au Rwanda. Ces informations provenaient de Bernard Patureau, que j’avais connu à l’ENSA de Rennes en 1967-69 et qui est domicilié à Châlette-sur-Loing (45) après une vie professionnelle en Afrique. Son épouse est rwandaise, rescapée du génocide, parce qu’elle ne vivait pas dans le pays, mais toute sa famille qui était sur place a été massacrée.

 

Hier, il m’a transmis l’enregistrement (podcasté, 50 minutes) de l’émission « Samedi magazine » de Radio Chalette (Montargois, dans le Loiret Est), réalisée avec la participation de l’association Ibuka (Souviens-toi) représentée par Espérance Patureau et Aline Paquerot.

 

Il est question, au départ, de la situation actuelle des rescapés mais les témoignages, poignants, des deux femmes aident les auditeurs à mieux comprendre la réalité, historique et actuelle, de ce pays magnifique qu’est le Rwanda.

 

Je rappelle que l’association Ibuka a pour mission d’assurer la préservation de la mémoire du génocide et la défense des droits et intérêts des survivants du génocide rwandais.

 

Pour écouter l’émission : http://www.radio-chalette.com/Ibuka.html

 

Pour s’informer sur les activités de l’association Ibuka du Loiret : Le site Ibuka du montargois

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