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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 23:07

Ils demandent des prix pour ne pas produire à perte

 

C’est un scandale. La gestion néolibérale de la politique laitière par les institutions qui portent (bien mal) le nom d’Union européenne est calamiteuse. Tout est fait en dépit du bon sens. Sauf quand il s’agit de respecter les intérêts des grands groupes industriels et commerciaux.

 

Voici ce qu’ont déclaré trois grandes organisations de producteurs, à l’occasion de la conférence sur la politique laitière européenne organisée à Fougères le 29 novembre 2012 par la Confédération paysanne et la Coordination européenne Via Campesina (ECVC).

Il s’agit de ECVC, EMB (European Milk Board) et FFE (Fairness for Farmers in Europe), qui ont publié la déclaration suivante.

 

Résumé

Les producteurs ne veulent pas produire plus pour gagner moins.

On ne peut baser une économie laitière saine sur la vente à perte (prix du lait au-dessous des coûts de production).

Non à la privatisation de la politique laitière européenne (contractualisation).

La régulation de la production est indispensable au maintien d’une production laitière paysanne durable bien répartie sur le territoire européen.

 

Le « paquet lait » adopté au début de cette année par l’UE, au lieu de résoudre les problèmes auxquels font face les producteurs européens, livre ceux-ci au bon vouloir de l’industrie de transformation.

Sans maîtrise de la production, le pouvoir de marché des producteurs et de leurs OP (organisations de producteurs) ne sera pas renforcé. Quand il y a trop de lait, le prix est bas.

La contractualisation, qui ne prend pas en compte les coûts de production, sera favorable à l’industrie, pas aux producteurs.

 

Faire croire aux producteurs européens que leur avenir est dans l’exportation est un leurre : l’industrie et la grande distribution veulent surtout disposer d’une matière première à des prix plus bas. Or, nous ne voulons pas produire plus pour gagner moins. Rappelons que l’UE est déjà excédentaire et importe beaucoup d’intrants nécessaires à ces exportations.

 

La priorité, au contraire, doit être donnée à l’approvisionnement du marché européen, avec arrêt des exportations à des prix inférieurs aux coûts de production européens. Pour que les producteurs cessent de vendre à perte, nous proposons qu’un couloir de prix soit établi autour du coût moyen de production, qui serve à une adaptation à la baisse ou à la hausse de la production des exploitations.

Une politique publique forte est plus que jamais nécessaire, pour ne pas laisser les producteurs, maillon faible du secteur, entre les mains des firmes d’amont et d’aval.

 

Les producteurs de lait EMB ont rappelé aux institutions européennes qu’ils existent :

Deux jours de manifestations des producteurs de lait à Bruxelles

 

AG Apli 120911 001 TLe marché du lait est en flammes. C’est pourquoi les producteurs et productrices de lait se sont rendus à Bruxelles, afin d’attirer l’attention sur leur situation intenable et d’éteindre de façon symbolique le feu qui ravage les marchés laitiers. Depuis longtemps, les prix du lait sont inférieurs aux coûts de production, ce qui a déjà poussé des milliers de producteurs à abandonner leur ferme.

Bruxelles, les 26 et 27 novembre 2012. Environ 2500 membres du European Milk Board (EMB), la confédération européenne des organisations de producteurs laitiers, ainsi que des organisations sympathisantes, sont venus manifester avec près de 1000 tracteurs dans la capitale européenne, dans le cadre de l’action « 1000 tracteurs à Bruxelles ».

Le but de la manifestation est d’amener les décideurs politiques à assumer leurs responsabilités et à prendre des mesures efficaces pour le marché. Pour souligner leurs revendications, les producteurs laitiers ne quitteront pas les lieux pendant deux jours et passeront la nuit dans un grand chapiteau dressé devant le Parlement européen. « Les collègues du secteur sont venus en grand nombre de toute l’Europe. Cela montre à quel point l’avenir de l’agriculture paysanne au service des consommateurs leur tient à cœur. Cet avenir ne peut être assuré que grâce à une régulation flexible de l'offre, par le biais d'une agence de surveillance européenne pour le marché laitier », explique le président de l’EMB, Romuald Schaber.

bruxelles-mille-tracteurs-281.Tjpg.jpgLa surproduction actuelle met le feu aux marchés laitiers en Europe. Il incombe dès lors aux Institutions européennes de prendre les mesures adéquates afin d’éteindre ce feu. C’est ce que les manifestants ont voulu montrer de manière symbolique, en arrosant de lait les bâtiments du Parlement européen à l’aide de tuyaux d’incendie. Une action de commémoration sur le thème de la disparition des fermes partout en Europe est également prévue. Par ces actions, les producteurs de lait souhaitent montrer aux décideurs politiques européens leur situation dramatique et souligner l’importance de mesures efficaces dans le cadre de la réforme de L'UE de l’organisation commune des marchés agricoles.

Selon Romuald Schaber, « il est impératif de mettre fin à la disparition des fermes en Europe, aux conséquences dramatiques pour notre société. Cette réalité est due à la surproduction absurde et à la pression sur les prix qui s’en suit. Des actions de commémoration pour tous nos collègues qui ont été poussés à abandonner leur ferme ne peuvent devenir la règle. »

Voir les images : ASSOCIATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE LAIT indépendants

Et le compte rendu de la manifestation de Bruxelles 26-27 novembre, par André LEFRANC, président de l’APLI (ASSOCIATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE LAIT INDEPENDANTS) - Télécharger le PDF

 

Seule l’EMB est capable de réunir plus de 13 pays dont la Pologne, la Lituanie et la Croatie. Il faut noter également la présence remarquée des JA belges venus rejoindre l’EMB.

Aucune autre profession ou production n’est capable de fédérer de la sorte pour la défense d’idées communes ou d’organiser un tel rassemblement. Il fallait voir ce défilé de plus de huit cents tracteurs, cette manifestation gigantesque, les rues de Bruxelles saturées, les bâtiments de la Commission Européenne arrosés de lait pendant qu’à l’intérieur, on discutait, bien au chaud, de notre avenir.

Alors une fois de plus, on peut tirer un coup de chapeau pour l’excellente organisation de l’EMB avec son chef d’orchestre hors normes : Erwin Schöpges*.

 

Nous étions plus de 2000, lundi pour cette première journée, très réussie, unis pour la défense des producteurs de lait européens et faire infléchir les responsables afin qu’ils prennent les décisions politiques qui s’imposent pour une régulation de l’offre, seule solution qui permettra d’obtenir des prix payés aux producteurs qui couvrent leurs coûts de productions.

Chaque pays a présenté l’actualité laitière de son pays. Il est clair que les prix payés ne couvrent aucun coût de production européen !

 

Après la démonstration de force, place, le lendemain aux rencontres avec les responsables. M. Paolo de Castro, président de la commission agricole du parlement européen,

(http://www.europarl.europa.eu/meps/fr/96891/PAOLO_DE%20CASTRO.html) s’étant dérobé la veille, est finalement venu à la table ronde. Il aurait peut-être mieux valu qu’il ne se déplace pas, car nous avons, hélas, pu découvrir un président de la Commission Agricole, coupé du monde et de la réalité, qui ressemble plus à un extraterrestre venu parler à des gueux de terriens qu’à un représentant du peuple (italien) s’adressant à des responsables professionnels. Son arrogance et son comportement étaient insupportables. Il était plus soucieux du nettoyage de ses vitres que du devenir des paysans.

S’il veut vraiment une libéralisation de la production laitière pour envahir le marché mondial, dans ce cas qu’il se rémunère au prix de la main d’oeuvre mondiale. Pressé de retourner travailler ( ?) ou à ses affaires, il n’a eu que peu de temps à nous consacrer. Et pourtant, une heure passée avec les paysans lui aurait sûrement plus appris que trois semaines dans son cocon avec la vision « science-fiction » des européens dominant le marché agricole mondial.

En réalité, nous avons eu face à nous, un président de la commission agroalimentaire qui spécule et serait capable de manger du caviar devant des affamés.

Ces gens que nous payons, créent la famine et la misère sous couvert de nourrir le monde.

 

Oxfam nous a affirmé son soutien en précisant que la régulation contribuera au respect des éleveurs européens, et surtout à la non concurrence avec les éleveurs des pays émergents. Nous avons ainsi obtenu le soutient du Bénin, du Mali et de la Mauritanie pour cette manifestation. Ensuite nous avons eu la commémoration émouvante rassemblant tous les pays autour de bougies symbolisant les 157 000 producteurs disparus depuis 2009.Un agriculteur de chaque pays est venu déposer une bougie à l’effigie de son pays en énonçant le nombre d’exploitations disparues depuis 2009.

 

Dacian Ciolos, commissaire à l’agriculture et au développement rural, quant à lui, a pris le temps de venir nous rencontrer, d échanger et de nous assurer de sa volonté de mettre en place des groupes de travail indépendants dans chaque pays pour avoir de réelles informations objectives malgré la difficulté de faire changer les choses rapidement.

Une manifestation de plus ? Certains le diront, ceux qui se résignent, ceux qui se désespèrent, ceux qui pensent s’en sortir tout seuls ? Ce mouvement aurait vraiment mérité une présence beaucoup plus suivie des français. Nous ne pouvons que déplorer notre faible participation. Bravo, cependant, aux 40 tracteurs de la Meuse et du Nord ainsi qu’à toutes les voitures organisées par les départements.

En ce moment, où tous les autres pays attendent de voir ce que donnera la contractualisation française, copiée sur le désastre suisse, il est temps de nous ressaisir, de nous mobiliser pour rejoindre FMB et faire adhérer nos collègues à cette seule OP transversale pouvant nous sortir de ce marasme.

Je demande solennellement à tous les départements de se mobiliser, d’organiser des réunions dans tous les cantons afin de faire adhérer massivement les producteurs à FMB, c’est le meilleur moyen, pour nous, de peser dans les négociations et d’être entendus dans les groupes de travail prochainement mis en place.

           

* Voir LES VACHES ET LES PRISONNIERS (vidéo de la radiotélévision belge francophone).

 

Erwin Schöpges (47 ans, producteur de lait en Belgique dans la province germanophone, près de Liège, est le vrai leader européen du mouvement EMB des producteurs de lait. Il a très souvent participé à des réunions de l’APLI en France. Voir ce qu’il disait dans cet article paru sur le blog de « Solidarité et progrès » (Karel Vereycken, 3 avril 2010) : Crise laitière: si nécessaire, nous durcirons le combat

Voir Bruxelles : grande manifestation antilibérale des producteurs de lait EMB - 23 novembre 2012. 

 

Des députés au Parlement européenétaient présents aux côtés des manifestants. C’est le cas de José Bové et d’Isabelle Durant, vice présidente (belge) du Parlement Européen.

Voir Nous_n-avons_pas_besoin_de_lait_chinois par pk65.

 

Les organisations de solidarité internationales soutiennent les producteurs laitiers

Lorsqu’il y a trois ans la crise du lait éclata, les ONG belges et de nombreuses organisations paysannes d’Afrique s’étaient mobilisées pour soutenir les revendications légitimes des producteurs laitiers engagés dans la grève du lait. Défendre un prix juste et rémunérateur pour les productions des paysans du Nord, comme pour les agriculteurs et paysans du Sud, était et est toujours une demande légitime et fondée, vu la dégringolade des revenus de nombreux producteurs laitiers.

Producteurs du Nord et du Sud victimes de la dérégulation
Mais
les ONG s’étaient également mobilisées parce qu’à la source de la crise du lait, crise dont nous ne sommes toujours pas sortis, il y avait cette volonté manifeste de la Commission européenne de déréguler davantage le marché laitier, à travers une augmentation progressive des quotas.
Cette augmentation de la production – qui ne peut être écoulée sur le marché interne, étant donné que l’Union se trouve déjà dans une situation de surproduction structurelle – ne réglera pas le problème de prix rémunérateurs et stables, bien au contraire. Elle mène à encore plus de production et des prix trop bas. Les laiteries doivent écouler une plus grande partie de leur production sur les marchés extérieurs (voir tableau ci-dessous), sans que les producteurs laitiers ne bénéficient de prix rémunérateurs. Ces exportations empêchent les producteurs laitiers des pays du Sud de développer leurs propres filières laitières et de vendre leur lait sur leurs marchés locaux.

Régulation des volumes est la seule solution
En supprimant les quotas laitiers, l’Union Européenne a décidé de se défaire de son instrument de régulation principal. La commission européenne, avec son nouveau commissaire, reconnaît aujourd’hui la nécessité de réguler les prix, mais elle ne sait comment sortir d’un problème dans lequel elle s’est elle-même enfermée en démantelant les outils de régulation permettant d’y arriver. Les ONG s’opposent à " exporter " les conséquences de la dérégulation du marché laitier européen, rappelant les effets désastreux sur les pays du Sud. Quel sens y a-t-il à soutenir les efforts des organisations paysannes des pays du Sud pour développer leurs productions locales, via l’aide au développement, si cette même production est mise à mal par une politique agricole qui produit des excédents ? C’est pourquoi nous soutenons la revendication centrale des producteurs laitiers, qui est de réguler les volumes de production pour les ajuster à la demande réelle.

Cet article est le 353ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 23:12

La France et ses alliés face aux libéraux du nord de l’Europe

 

La Politique Agricole Commune (PAC) - voir Politique agricole commune - Wikipédia - est l’une des rares politiques communes européennes, historiquement la première, et elle reste la principale avec près de 400 milliards d’euros (dont 290 d’aides aux agriculteurs) sur un budget global proche de 1000 milliards (environ 1 % du PIB des 27 Etats de l’Union européenne). Par politique commune, il faut bien comprendre que, dans ce cas, l’UE se substitue aux Etats membres dans leur politique agricole et, donc, dans les dépenses pour l’agriculture.

Rappel : Réforme et budget de la PAC, objets d'âpres négociations entre Etats - 17 novembre 2012 

Les rapports entre la France et l’Allemagne sont complexes. Voir PAC : comment l'agriculture allemande est passée devant la française (Le Monde, Frédéric Lemaître, 22 novembre 2012).  

La France accepte un compromis sur la réduction du budget pluriannuel, mais sans baisser (ou très peu) le budget de la PAC, tout en tentant de faire évoluer le contenu. Voir Agriculture: la PAC doit sortir de sa "logique très libérale (France24, Stéphane Le Foll, 20 novembre 2012).

Le budget européen est peu consistant (1 % du PIB des 27 pays) mais c’est encore trop pour le Royaume-Uni, qui va bientôt se prononcer par référendum sur son engagement, ou non, dans l’Union européenne. Il veut, à la fois, contribuer moins et maintenir le chèque exorbitant que Mitterrand avait accordé à Thatcher quand il présidait, en 1984, le Conseil européen. D’autres pays du Nord européen (Pays-Bas, Suède, Allemagne) sont dans la même logique. Ils veulent contribuer moins au budget (ils plaident pour une réduction du budget) tout en continuant de recevoir le plus possible, même si c’est un peu moins.

 

Le résultat du Sommet est assez piteux. Voir Le sommet européen prend fin "sans accord" sur le budget (Le Monde, 23 septembre 2012).La France cherchait à isoler le Royaume-Uni mais sans succès, l’Allemagne ayant refusé de s’associer à la manœuvre. François Hollande veut réorienter la politique européenne mais n’en a pas les moyens. L’Allemagne tient le manche et le Royaume-Uni est coriace. Voir les observations du Figaro :

-          Budget européen : les 27 se séparent sans accord (23 nov. 2012). La France n'a pas réussi à isoler le Royaume-Uni. L'axe franco-allemand en ressort éreinté. Un second sommet est prévu en janvier.

-          La France dédramatise l'échec du sommet sur le budget (Nicolas Barotte, 23 nov. 2012).
En fait, il y aurait une solution, qui serait de changer vraiment de politique : opter pour la relance de la croissance par de grands travaux d’intérêt général, financés par des emprunts européens, et réduire le budget de la PAC (les aides) en faisant en sorte que les filières agricoles rémunèrent correctement les producteurs.
C’est ce que demande avec insistance la confédération européenne des organisations de producteurs de lait (EMB), qui organise les 26 et 27 novembre 2012 une manifestation à Bruxelles en direction des décideurs politiques européens, en commençant par les députés au Parlement européen.

Cet article est le 352ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 23:25

Prix du lait insuffisant, 1000 tracteurs dans les rues

 

2012-11-19-10.28.58.jpgLundi 26 et mardi 27 novembre, à Bruxelles, des producteurs de lait de toute l’Europe participeront à une grande action de protestation, à l’initiative de la confédération européenne des organisations de producteurs de lait (European Milk Board : EMB) présidée par l’allemand Romuald Schaber et animée par le belge Erwin Schöpges, qui parle allemand et français*.

 

L’association des producteurs de lait indépendants (APLI), présidée actuellement par André Lefranc, est membre de l’EMB. Richard Blanc la représente au comité directeur EMB. Voir Richard Blanc (Nord) président de l'Apli après Pascal Massol (Aveyron) - 18 décembre 2011. 

 

Il y a le feu sur le marché du lait. La situation des producteurs laitiers européens est dramatique. Depuis trop longtemps, les prix du lait ne couvrent plus les coûts de production et des milliers de producteurs ont déjà abandonné. Des agriculteurs et agricultrices de toute l'Europe se rendront à Bruxelles les 26 et 27 novembre 2012, afin d'attirer, à l'aide d'actions de protestation spectaculaires, l'attention sur la situation intenable à laquelle ils font face. Les décideurs politiques doivent prendre leurs responsabilités et décider des mesures législatives efficaces pour le marché.

AG Apli 120911 001 T1000 tracteurs à Bruxelles - Grande manifestation des producteurs laitiers les 26 et 27 Novembre à Bruxelles

Le but de la manifestation est de donner force aux revendications des producteurs, c’est-à-dire des prix couvrant les coûts de production ainsi qu'une rémunération équitable.

L'action est lancée dans le cadre de réunions au Parlement européen (26 et 27 novembre) et au Conseil des ministres (28 et 29 novembre), durant lesquelles des discussions sur l'organisation commune des marchés de l'UE auront lieu et des décisions importantes seront prises. Les producteurs laitiers de l'EMB souhaitent saisir cette occasion pour ouvrir le dialogue avec les décideurs politiques européens. « Les producteurs laitiers européens ne bougeront pas jusqu'à ce que notre exigence d'une régulation flexible de l'offre sur le marché laitier, par le biais d'une agence de surveillance européenne, n'ait été entendue. Les premiers pas vers une telle régulation, tels qu'une réduction volontaire des volumes, doivent également être soutenus. C'est la raison pour laquelle nous allons passer la nuit devant le Parlement européen et, en soirée, discuter de cette thématique avec les décideurs politiques », tels sont les propos du Président de l'EMB, Romuald Schaber.

Voici le programme...

 

* Erwin Schöpges (47 ans, producteur de lait en Belgique dans la province germanophone, près du Luxembourg) est le vrai leader européen du mouvement des producteurs de lait. Il a très souvent participé à des réunions de l’APLI en France. Voir ce qu’il disait dans cet article paru sur le blog de « Solidarité et progrès » (Karel Vereycken, 3 avril 2010) : Crise laitière: si nécessaire, nous durcirons le combat
Il a noué de très bonnes relations avec le commissaire européen à l’agriculture, le roumain Dacian Ciolos. Voir L'APLI et l'EMB ont noué des relations avec Dacian Ciolos en Belgique - 26 avril 2012.
Le 22 novembre 2012, Erwin Schöpges était l’invité de TELEVESDRE Télévision Locale

Les producteurs de lait de toute l’Europe se préparent pour aller manifester lundi et mardi prochain devant le Parlement européen à Bruxelles. Objectif ? Attirer l’attention sur la situation dramatique des marchés laitiers en Europe, caractérisés par des prix du lait ne couvrant pas les coûts de production. L'invité de Contrechamp ce jeudi est Erwin Schöpges, Vice-Président du MIG, le groupe de défense des producteurs de lait et un des fondateurs de l’EMB, l’European Milkboard. Agriculteur basé à Amblève, il incarne le combat des producteurs laitiers.

Contrechamp : Erwin SCHOPGES, Administrateur European Milkboard

 

Selon Wikipédia, Télévesdre est la télévision locale de l’arrondissement de Verviers, en Province de Liège (Belgique). Elle fait partie d’un réseau de douze télévisions en Communauté Française de Belgique. Elle est diffusée sur le câble (VOO analogique et numérique canal 54), via l'ADSL (Belgacom TV : canal n°337) et l’ensemble de ses programmes sont aussi disponibles sur son site internet.

Cet article est le 351ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 23:56

Une PAC réformée avec des crédits en moins sur 2014-2020 ?

Le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, Stéphane Le Foll, donne sa vision de la réforme à venir et trace les contours d’une nouvelle PAC (politique agricole commune de l’Union européenne) plus adaptée aux grands enjeux économiques et environnementaux. Lire l’interview

En 50 ans, la PAC a fait de l’Europe une grande puissance agricole, répondant ainsi à sa première mission : fournir aux européens une alimentation saine, sûre, de qualité et en quantité suffisante.

En France, la filière agricole et agroalimentaire est aujourd’hui un des principaux employeurs du pays. La prochaine politique agricole commune doit, à l’échelle européenne, favoriser la montée en puissance de ce secteur stratégique pour notre économie, nos emplois et nos territoires, tout en valorisant la diversité des productions et en poursuivant le virage déjà amorcé vers des pratiques plus durables.

Stéphane LE FOLL, Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, se félicite de la réponse positive apportée par Dacian CIOLOS, Commissaire européen en charge de l’agriculture, à la demande de la France de permettre la surprime des premiers hectares.

La possibilité donnée à chaque État de mettre en place une surprime des premiers hectares constitue pour Stéphane LE FOLL un signal fort dans le sens d’une convergence permettant la prise en compte dans la PAC de la diversité des agricultures françaises et européennes et du maintien de l’emploi. En France en effet, le taux d’emploi en agriculture est le plus important sur les premiers hectares des exploitations.

Tout au long du processus de négociation sur la réforme de la PAC la France restera vigilante à la mise en place de la surprime des premiers hectares, permettant ainsi la sortie des références historiques et garantissant une distribution plus juste des aides directes.

Remarque personnelle : cette « surprime » attribuée aux premiers hectares me fait penser au paiement des 450 premiers litres de lait au prix de revient que j’avais proposé en 1972, en relation avec Georges Garot, alors vice-président de la Coopérative des Agriculteurs de la Mayenne, futur député au Parlement européen. Le but était de donner un coup de pouce symbolique aux petits producteurs. Cette mesure, effectivement adoptée par la CAM, avait été  interrompue quelques années plus tard lorsqu’un vent libéral giscardien s’était mis à souffler sur la France.

Le projet de budget européen 2014-2020 (UE) qui sera présenté par le président du Conseil européen et la présidence chypriote le 22 novembre 2012 devrait être en baisse de 75 milliards d’euros par rapport à celui présenté par la Commission européenne. Et 25 milliards devraient être supportés par le budget PAC (2/3 sur le premier pilier et 1/3 sur le second pilier).

C’est une véritable remise en cause des fondements de la réforme de la PAC, ce qui justifie le Communiqué du Premier ministre relatif à la Politique agricole commune (15 novembre 2012). 

Dans le cadre de la préparation du Conseil européen des 22 et 23 novembre 2012, le président du Conseil européen a diffusé aux Etats membres un projet de conclusions sur le cadre budgétaire pluriannuel. Ce projet ne constitue en aucun cas une base de négociation acceptable par la France sur les plafonds de dépenses proposés pour la politique agricole commune dans ses différentes dimensions.

Portée depuis toujours par la France dans la construction européenne, au cœur de nombreux enjeux majeurs, cette politique devra être préservée afin de répondre aux besoins d’un secteur économique indispensable qui, à travers les industries agroalimentaires, contribue de façon déterminante à la croissance, à l’emploi et au solde commercial extérieur en France et en Europe.

Au cours de ce prochain conseil européen, la France sera prête à travailler de façon constructive à la recherche d’un accord global. Elle demandera un budget de soutien à la croissance permettant de préserver un haut niveau de fonds structurels.

Cet article est le 350ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 22:38

Conserver, ressemer, échanger et vendre ses semences

 

L’association Kokopelli, fondée en 1999, maintient une collection planétaire unique, de plus de 2200 variétés de plantes potagères, céréalières, médicinales, condimentaires, ornementales et une gamme de variétés très peu cultivées, peu connues, voire en voie de disparition. Voir Qui Sommes-Nous ?

 

Le Tribunal de Grande Instance de Nancy et la Cour de Justice de l’Union Européenne ont émis des jugements défavorables à l’association Kokopelli, accusée de concurrence déloyale par l’entreprise Graines Baumaux. Le litige sera plaidé en mars 2013 devant la Cour d’Appel de Nancy. Baumaux réclame 100.000 euros de dommages intérêts et la cessation de certaines activités de Kokopelli.

 

Extraits de la lettre de René Balme, Maire de Grigny, au Président de la République 
Voir François Hollande : Faire annuler la condamnation de Kokopelli. Il vous est proposé de signer la pétition.

 

Il est demandé au Président de la République, François Hollande, la traduction du Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Agriculture et l’Alimentation (TIRPAA) dans notre législation nationale. Ce Traité, voté par la France en 2002 et approuvé nationalement en 2005, reconnaît aux agriculteurs et aux jardiniers le droit de conserver, utiliser, échanger et vendre les semences ou le matériel de multiplication reproduits à la ferme sur son territoire. Il reconnaît la contribution des agriculteurs à la conservation de la biodiversité et stipule que rien ne peut entraver leurs droits de conserver, ressemer, échanger et vendre leurs semences reproduites à la ferme. 

Il est de plus réclamé de faire respecter l’autorisation d’approbation du TIRPAA votée en 2005, en interdisant tout droit de propriété intellectuelle sur le vivant et en limitant les normes commerciales et les droits des obtenteurs là où commencent ceux des agriculteurs, et l’abrogation de la Loi du 28 novembre 2011 relative aux certificats d’obtention végétale*

La Confédération paysanne combat l'idée, celle du gouvernement et les élus de la majorité présidentielle que les intérêts privés de l’industrie semencière sont prioritaires sur ceux des paysans. Les droits des paysans de ressemer et d’échanger leurs propres semences s'inscrivent dans un droit collectif qui fait obstacle à la confiscation de toutes les semences et soutient le droit à la souveraineté alimentaire. Ce droit ancestral est indispensable à l'autonomie des fermes et à l'adaptation des cultures aux changements climatiques et à l'environnemental local.

Semences de fermes, Bernard Lannes, président de la Coordination rurale (Congrès de la CR, 9 décembre 2011).

Semences de fermes, Bernard Lannes veut alerter l'opinion ! La Coordination Rurale (CR) défend les semences de fermes, elle se bat depuis des années contre les projets de loi successifs sur les obtentions végétales, afin que les agriculteurs puissent continuer librement, ce qui évidemment signifie aussi gratuitement, à ressemer le produit de leur récolte.

Voir aussi Semences de ferme : Xavier Beulin, un semencier en confusion d’intérêts (CR, 21 novembre 2011).

 

La position de Guillaume Garot, alors député PS de la Mayenne, aujourd'hui ministre délégué à l'agroalimentaire, sous la responsabilité du ministre de l'agriculture - voir Semences fermières : les députés de la majorité protègent les semenciers au détriment des agriculteurs

Cet article est le 349ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 16:28

Les grandes lignes de l’action du ministre Guillaume Garot

L’agroalimentaire est un secteur économique de grande importance en France. Il représente 13 500 entreprises et 415 000 emplois, avec un chiffre d’affaires de 41 milliards d’euros et 7,6 milliards d’euros d’excédent commercial en 2011 (voir Vient de sortir : le Panorama 2012 des industries agroalimentaires).
A l’occasion du salon international de l’alimentation (SIAL), Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt et Guillaume Garot, ministre délégué à l’agroalimentaire se sont tous deux engagés dans la lutte contre le gaspillage alimentaire (voir Le ministère de l’agriculture s’engage dans la lutte contre le gaspillage alimentaire).
Les deux ministres ont salué la réussite du SIAL 2012 qui s’est tenu à Villepinte (93) du 21 au 25 octobre. Leur présence sur le salon témoigne de l’importance que le gouvernement français accorde à la filière agroalimentaire, comme un des fers de lance du redressement productif de notre pays (voir Stéphane Le Foll et Guillaume Garot saluent la réussite du SIAL 2012).
Le SIAL 2012 a aussi permis à Guillaume Garot de présenter, avec Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur, un plan de conquête à l’export de l’industrie agroalimentaire française, qui passe notamment par l’accompagnement dans la durée des entreprises dans l’élaboration de leur stratégie et leur démarche export, le ciblage de zones prioritaires et de marchés à potentiel, avec une priorité donnée aux marchés d’Asie orientale, la formation des entreprises françaises aux exigences sanitaires des pays tiers, la simplification des procédures douanières et administratives, la mobilisation des services de l’Etat pour obtenir la levée des barrières techniques et sanitaires et le regroupement des forces françaises lors des grands salons internationaux.
Guillaume Garot maire de Laval 081010 TDans un entretien avec des journalistes de L’Usine Nouvelle, publié le 11 octobre 2012, Guillaume Garot avait détaillé les grandes lignes de son action au ministère pour redonner de la compétitivité à l’agroalimentaire français (voir "Un plan national pour l’agroalimentaire au printemps").

L'Usine Nouvelle - L’industrie agroalimentaire française est-elle en danger comme celles de la pharmacie ou de l’automobile ?

Guillaume Garot - L’agroalimentaire est le premier secteur industriel rapporté au PIB, avec 500 000 emplois et une contribution positive à la balance commerciale de plus de 8 milliards d’euros voire 11 milliards si l’on ajoute les céréales. Nous avons des atouts comme les vins et spiritueux ou le lait, mais aussi des secteurs fragilisés comme la volaille. Nous importons 40 % des poulets que nous consommons aujourd’hui. Notre filière s’est fait tailler des croupières depuis dix ans par nos amis allemands notamment. La situation dans le porc est aussi inquiétante. Je me bats pour qu’il n’y ait pas de Doux dans le porc, pour que le secteur génère davantage de valeur ajoutée tout au long de la filière. Cela suppose de nouveaux outils.

Lesquels ?

Il faut porter massivement les efforts sur la recherche et développement. Quand l’industrie consacre en moyenne 1,3 % de son chiffre d’affaires à la R&D, l’agroalimentaire est à 0,7 %. Doux est un exemple frappant du retard d’investissements industriels. Nous avons décidé cet été d’élargir le crédit impôt recherche aux petites PME qui ne pouvaient pas en bénéficier jusqu’à présent. Pour permettre aux entreprises d’accéder aux financements, nous lançons la Banque publique d’investissements (BPI). Il y aura une entrée pour la filière agroalimentaire afin de permettre aux entreprises de bénéficier de fonds spécifiques, dont le montant est aujourd’hui à l’arbitrage.

Et à l’export ?

L’agroalimentaire doit savoir se vendre et développer une stratégie de conquête. Nous avons deux agences, Ubifrance et la Sopexa, qui font un très bon travail mais qui doivent mieux se coordonner. Il faut de la clarté et un seul drapeau France à l’international. Il faut partir aussi des territoires pour construire des parcours d’accompagnement à la carte pour chaque entreprise. Je suis en train de nommer des référents en agroalimentaire dans chaque région dans le cadre des Rencontres régionales de l’agroalimentaire que nous avons lancées fin septembre.

Nous allons définir une première zone de conquête en 2013, vraisemblablement l’Asie. On va déterminer une stratégie par zone, par filière et même par produit. Le foie gras est un bon exemple. Au Japon, les entreprises françaises l’ont d’abord travaillé à la mode japonaise avec un agrume, le yuzu. Aujourd’hui, les Japonais commencent à l’apprécier aussi à la mode française. Dès janvier, je partirai en mission commerciale avec plusieurs fleurons industriels de la gastronomie française.

Quand allez-vous annoncer des mesures pour restaurer la compétitivité du secteur ?

Je souhaite que l’on débouche au début du printemps sur un plan d’actions national, assorti de mesures sur l’emploi, l’export, la recherche et l’investissement. Il y aura une traduction législative dans la loi d'avenir sur l'agriculture, l'agroalimentaire et la forêt prévue pour 2013, une traduction réglementaire par décrets et circulaires et une traduction pour les territoires.

Certaines filières pointent les différences de coût du travail, notamment avec l’Allemagne. Que comptez-vous faire ?

Nous attendons les propositions de Louis Gallois. Le Gouvernement prendra ensuite ses responsabilités. Il y a aussi une conférence sociale en ce moment. La question du financement de la protection sociale est liée à celle de la compétitivité. La question se pose dans le pays mais aussi à l’intérieur des frontières de l’Union et en particulier avec l’Allemagne. Stéphane Le Foll porte d’ailleurs le sujet des contrats de prestation à Bruxelles.

Faut-il réviser la Loi de Modernisation de l’Economie (LME), comme de nombreux industriels le réclament ?

Il faut retrouver un équilibre pour mieux répartir la valeur ajoutée dans la filière. Avec la LME, le partage s’est fait au détriment des producteurs et des transformateurs. Les méthodes de négociations de la grande distribution sont parfois rudes. Il faut donner des marges de manœuvre aux PME pour investir et créer de l’emploi. Une révision de la LME est nécessaire pour éviter la fragilisation de notre industrie. Mais il faut protéger le pouvoir d’achat des consommateurs et ne pas revenir à une spirale inflationniste. Toutes les hypothèses sont ouvertes. Nous allons aussi remettre sur la table l’accord du 3 mai 2011 qui déclenche de nouvelles négociations entre industriels et distributeurs en cas de flambée des matières premières. Il n’est pas satisfaisant, car incomplet. Il ne fixe aucun terme à la négociation. Une réunion aura lieu le 21 novembre avec les acteurs de la filière. Nous souhaitons déboucher au printemps 2013.

Que vous inspire la gestion du dossier Doux ?

C’est un dossier que je suis quotidiennement depuis mon arrivée. Nous n’avons hélas pas pu anticiper les choses. Le dépôt de bilan est intervenu juste après notre arrivée au pouvoir. Nous n’avons pu que traiter l’urgence sociale et trouver des solutions au cas par cas. Je crois qu’il faut réarmer l’Etat pour être dans une médiation active. L’Etat a la responsabilité d’être à l’initiative d’une stratégie de filière, autour de questions comme la façon de traiter l’entrée de gamme, les filières de qualité, la valeur ajoutée, la stratégie à l’export. Il faut orienter l’offre en fonction de la demande des consommateurs et non l’inverse. Dans le porc, je réunis avec Stéphane Le Foll les acteurs de la filière le 30 octobre, précisément pour ne pas connaître ce que nous connaissons sur la volaille.

Le dossier Fralib est au point mort. Faut-il qu’une loi interdise la fermeture d’usines rentables ?

Les Français ne comprennent plus qu’un groupe qui fait des profits ferme un site rentable, et n’ait aucune obligation vis-à-vis des salariés et du territoire. Il y a quelque chose de scandaleux. Il faut redonner des règles. Dans les hypothèses sur lesquelles nous travaillons, il y a l’obligation qui pourrait être donnée à une entreprise de trouver un repreneur. Rien n’est décidé pour l’instant.

Complément d’info

Un rapport (1999-2000) des sénateurs Marcel Deneux, Jean Bizet et Bernard Dussaut. Il est disponible en une seule pageou consulter Rapport d'information sur l'avenir du secteur agro-alimentaire.

Retrouvez la 1ère intervention du ministre en charge de l'agroalimentaire lors de Food Factory 2012 et le discours intégral en pdf : Discours_integral_GGarot_5_07_12.pdf (voir Conférence sur l'agroalimentaire 2030 : c'était le 5 juillet 2012 à Laval - 6 août 2012).

Cet article est le 348ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 21:27

Réorienter les aides vers les éleveurs et gérer les volumes de lait

 

La page Agriculture de Ouest-France, ce 24 octobre, s’ouvre sur les appels de la Confédération paysanne et de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli) afin de « sauver l’élevage ». Voir La filière agroalimentaire malmenée par la flambée du prix des céréales - 6 octobre 2012

Le quotidien régional du Grand Ouest de la France pose trois questions à Gérard Durand, secrétaire national chargé de l’élevage à la Confédération paysanne. Voir Confédération paysanne : « Sauver l'élevage » :

 

La Confédération paysanne diffuse ce tract aux éleveurs. Voir Sauvons l'élevage : des aides justes, pas juste des aides ...

 

UN PROJET POUR LES PAYSANS

 

La Confédération Paysanne se bat pour redonner aux éleveurs des perspectives, pour maintenir les éleveurs en place et favoriser l’installation de jeunes. Un enjeu vital pour l’avenir des zones d’élevage, comme le Massif Central ! Une politique de l’élevage : assurer le revenu des éleveurs

Le maintien de l’élevage est essentiel au développement des territoires ruraux, et plus encore de certaines zones défavorisées. La concentration rapide des élevages est préjudiciable à l’emploi en milieu rural. Pour la Confédération paysanne :

- le revenu des éleveurs doit d’abord être assuré par des prix, fixés en fonction des coûts de production réels, plus que par des primes ;

- la relocalisation de la production est préférable à une politique centrée sur l’exportation, ce qui suppose un renouvellement des éleveurs et le maintien d’outils de transformation (ex. : abattoirs de proximité) ;

- les élevages de petite ou moyenne taille doivent être soutenus en tant que tels et non exclus (comme dans le cas de la prime Jeunes Bovins) ;

- les systèmes herbagers et autonomes doivent être protégés et soutenus ;

- les normes actuelles ou à venir tout comme les contraintes administratives accentuent la concentration et la disparition des élevages.

 

Pour une PAC réformée et plus favorable aux éleveurs :

 

La prochaine réforme de la PAC doit reconnaître les spécificités des élevages et des territoires concernés (zones de montagne, zones défavorisées…). La Confédération paysanne demande :

- une redistribution des aides PAC, réorientées vers les éleveurs à travers les Primes au maintien des troupeaux ruminants (PMTR) et basées sur l’emploi ;

- un positionnement clair de l’UE en faveur de la souveraineté alimentaire européenne et de la régulation des marchés;

- un soutien spécifique et renforcé pour les zones défavorisées, comme l’Indemnité Compensatoire de Handicaps Naturels (ICHN) ;

- un appui à l’évolution vers des systèmes de production plus autonomes, notamment à travers un « plan protéines ».

- une réforme profonde des critères et du système de contrôle des élevages et de la conditionnalité des aides ; avec dans un premier temps, un moratoire immédiat sur les contrôles conditionnalité, notamment dans les élevages petits ruminants.

 

Prix des matières premières : les éleveurs ne doivent pas payer la note

 

La flambée des matières premières (céréales, soja) pénalise les éleveurs, déjà fragilisés ; elle accentue par ailleurs les risques de crises alimentaires à l’échelle mondiale. Pour la Confédération paysanne :

- l’agriculture et l’alimentation ne peuvent être soumises à un marché libéral et doivent sortir de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ;

- les aliments de 1ère nécessité comme les céréales ne doivent pas faire l’objet de spéculations, en particulier sur les marchés à terme ;

- les aides doivent être redistribuées en direction des éleveurs. Dans l’attente, il faut taxer les céréales à l’exportation au-delà d’un certain seuil, pour arrêter l'augmentation des prix ;

- il faut arrêter le soutien aux agrocarburants.

AG Apli 120911 001 TDe son côté, l’Apli réagit aux propos du président de la Chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor, Olivier Allain, qui souhaite une meilleure répartition des aides PAC en faveur des éleveurs.
Elle souligne qu’une simple régulation européenne par les éleveurs eux-mêmes ne coûterait rien au contribuable. L’unique moyen d’obtenir un prix du litre de lait couvrant les coûts de production, afin d’assurer l’écoulement des volumes transformés, c’est en premier lieu de regrouper tous les éleveurs dans une seule et même organisation de producteurs : France Milk Board (voir Paul de Montvalon (FMBoard) lance ses Organisations de Producteurs - 20 octobre 2012). C’est à eux de prendre en main la quantité de lait à produire au niveau du pays afin de subvenir aux besoins des industriels français.
L’Apli évoque aussi l’Office du lait (voir Paul de Montvalon a présenté l'office du lait aux producteurs à Ernée), où les producteurs gèreront la régulation des volumes produits afin d’assurer l’approvisionnement de la filière tout en garantissant un prix couvrant les coûts de la production des éleveurs et une juste répartition de la valeur ajoutée. Avant de demander encore une fois des aides de l’Etat, de l’Europe, il faut balayer devant chez soi (…).

Cet article est le 347ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 11:26

Une OP Grand Ouest des éleveurs laitiers indépendants

 

Les éleveurs sont asphyxiés, selon Paul de Montvalon, président de France MilkBoard (voir Paul de Montvalon, paysan, président : fédérer les producteurs de lait - 2 janvier 2012).

 

AG Apli 120911 001 TDans l’hebdo « Paysan Breton » (19-25 octobre 2012), l’éleveur du Maine-et-Loire, membre de l’Association des producteurs de lait indépendants (APLI), exprime le ras-le-bol d’une profession qui risque de sombrer dans le désespoir.

Destinée à devenir «l’Organisation des producteurs de lait indépendante des éleveurs laitiers du bassin ouest », dès son agrément par le ministère de l’Agriculture, cette association veut proposer « un modèle alternatif » à la filière laitière, explique Paul de Montvalon, président de France MilkBoard. Jusqu’à aujourd’hui, l’ensemble des OP (Organisations de producteurs) créé en France étaient verticales (les producteurs adhérents à ces organisations livrent tous au même industriel). C’est ce modèle que les membres de France MilkBoard souhaitent casser. C’est ainsi la 4e OP transversale (réunissant les producteurs d’un territoire, quel que soit leur collecteur) que lance FMB, après FMB Sud-Est, Sud-Ouest, FMB Normandie et FMB Grand Ouest. « On est persuadé que le système qui se met en place, des OP verticales avec une cogestion syndicale, va être une catastrophe », juge Paul de Montvalon.

Les éleveurs sont « asphyxiés »

Une catastrophe déjà amorcée, à en croire les 200 éleveurs, accompagnés d’une quarantaine de tracteurs, qui ont manifesté ce 11 octobre dans les Deux-Sèvres, à l’appel de France MilkBoard. « On se fout de la gueule des éleveurs ! », fulmine Paul de Montvalon. « Ce n’est qu’un premier avertissement, un cri de désespoir. Nous préparons d’autres actions, pires que celle-là », menace-t-il. En effet, pour le président de FMB, la hausse des charges des éleveurs et les baisses de prix infligé par Terra Lacta, Sodiaal, Lactalis, ou encore Coralis « asphyxient » les éleveurs. « Nous sommes dans une situation pire qu’en 2009, la trésorerie des exploitations est beaucoup moins bonne qu’à l’époque. Les gens sont désespérés », se désole Paul de Montvalon. Et ce ne serait que par ces fameuses OP transversales que les éleveurs pourraient négocier une meilleure rémunération auprès de l’industrie agroalimentaire. Mais pour réellement peser, les OP auront surtout besoin d’adhérents. Nationalement, plus de « 1500 éleveurs ont donné leur mandat de négociation » assure Paul de Montvalon.

Cet article est le 346ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 22:53

Reconnaissance du rôle de l’agriculture familiale

 

Le 15 octobre, à Rome, Marcel Groleau, président général de l’Union des Producteurs Agricoles (UPA) du Québec, et Graziano da Silva, directeur général FAO (l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture), ont signé un mémorandum de collaboration, ce qui est une première historique. Voir Entente historique entre L'Union des producteurs agricoles et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

 

Cette entente vise la mise en œuvre « d'actions communes  visant à promouvoir le développement d'une agriculture familiale : performante, économiquement viable, socialement solidaire, équitable et durable, structurée au sein d'organisations professionnelles et insérée dans le marché. »

Pour le président général de l'Union, « cette entente vient couronner vingt ans de coopération avec des organisations paysannes de partout dans le monde.  Vingt ans à tisser des liens afin de faire rayonner au-delà de nos frontières la solidarité que les agriculteurs québécois ont développée au sein de leur organisation professionnelle depuis plus de 80 ans » .

Par ce mémorandum, la FAO reconnaît que la sécurité alimentaire mondiale repose sur la capacité des agriculteurs et des agricultrices à nourrir la planète et que pour y parvenir, ils doivent pouvoir compter sur des politiques agricoles locales, régionales et nationales équitables qui favorisent le développement d'une agriculture familiale et permet l'installation des jeunes pour le renouvellement des générations.

Rappelons que déjà en 2008, dans son rapport annuel, la Banque mondiale soulignait à larges traits que l'agriculture familiale est aussi performante dans sa capacité à réduire la faim que l'agriculture industrielle, mais que ses effets structurants sur les peuples sont beaucoup plus positifs. Elle est la base même de la sécurité alimentaire pour de nombreux États. « La FAO va plus loin aujourd'hui en ajoutant que le maintien et le développement de cette agriculture familiale reposent sur des organisations professionnelles d'agriculteurs bien structurées. Et puisque l'UPA a développé une expertise et accumulé un bagage d'expérience de coopération avec les organisations professionnelles du sud, il était naturel de signer cette première entente de collaboration », d'ajouter Marcel Groleau.

Un nouveau courant de pensée sur les questions alimentaires est en train de redéfinir les grands paramètres du développement de l'agriculture à travers le monde et permet d'entrevoir l'avenir avec optimisme. Depuis les années 80, nous avions connu un effritement de l'agriculture familiale au profit d'un modèle industriel qui, aujourd'hui, a démontré ses limites. La FAO reconnaît, depuis plusieurs années, le rôle prépondérant de l'agriculture familiale supportée par des organisations professionnelles structurées.  L'échec quasi annoncé de Doha et la prise de position de la Banque mondiale en faveur de l'agriculture familiale contribuent également à ce tournant.

Une page d'histoire s'ouvre aujourd'hui. L'Union des producteurs agricoles réclame depuis plusieurs années un secrétariat québécois à la spécificité agricole pour faire la promotion de l'exception agricole à l'échelle internationale. Elle en appelle également à la restauration du droit des peuples à définir leur politique agricole et alimentaire dans l'optique du respect des droits humains et du droit des pays à fonder leur sécurité alimentaire nationale sur leurs propres territoires et ressources. L'engagement du gouvernement québécois de mettre en place une politique de souveraineté alimentaire pour le Québec s'inscrit dans cette orientation et nous y souscrivons entièrement.

« Nous sommes au début de quelque chose de nouveau. Les grandes organisations telles que la Banque mondiale et la FAO ont pris une direction claire vers un développement durable et équitable de l'agriculture et l'Union des producteurs agricoles est fière d'y contribuer activement. L'entente signée aujourd'hui nous donne la légitimité et l'élan pour poursuivre notre action », a conclu Marcel Groleau.

À propos d'UPA Développement international
Par l'entremise de sa corporation UPA Développement international, l'Union des producteurs agricoles établit des partenariats avec des organisations paysannes d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie afin de renforcer leur capacité à agir collectivement pour le développement de l'agriculture et le mieux-être des familles paysannes. Cet engagement résulte d'une prise de conscience que l'avenir de chaque famille agricole est intimement lié avec celui de millions d'autres à travers le monde. La libéralisation des échanges commerciaux au plan mondial est source de pressions croissantes sur les agricultures du sud comme du nord. Dans ce contexte, le développement durable de l'agriculture doit nécessairement passer par la mondialisation des solidarités. 
 

Voir aussi : Signature historique à Rome (laterre.ca, 15 octobre). Pour la première fois, la FAO a signé une entente de collaboration avec une organisation de producteurs agricoles : l’UPA.

 Cet article est le 345ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 18:39

L’emprise agro-industrielle de Xavier Beulin en question

 

La colère monte chez les éleveurs laitiers (voir La filière agroalimentaire malmenée par la flambée du prix des céréales - 6 octobre 2012). Elle se focalise sur celui qui a su s’imposer à la tête du monde agricole français, en jouant de sa puissance industrielle (fabrication d’aliments et de carburants à partir de plantes oléo-protéagineuses). Voir Sofiprotéol est l'acteur financier et industriel de la filière française des huiles et protéines végétales.

 

Xavier Beulin est un dirigeant décomplexé. Elu, en 2010, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (voir Xavier Beulin (FNSEA) veut une agriculture conquérante et compétitive - 8 avril 2012), il a conservé ses responsabilités à la tête de Sofiprotéol, ce qui lui a valu de s’expliquer au moment de l’affaire Doux. Voir Le président de la FNSEA dément le conflit d'intérêt dans le dossier Doux (L’Usine Nouvelle, Elodie Vallerey, 7 août 2012).

 

AG Apli 120911 001 TL’ASSOCIATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE LAIT s’appuie sur le reportage diffusé le 5 octobre 2012 par France3 sur « l’empire Sofiprotéol » - voir http://www.youtube.com/watch?v=1_0N1rOlHa0). Elle a décidé « d’expliquer ce qui devait rester caché » (voir ZOOM).

 

Et la question va bien au-delà des simples paysans : tout possesseur d'automobile et consommateur de denrées alimentaires paye sa dîme au CARTEL BEULIN-SOFIPROTEOL.... Il EST TEMPS QUE CA SE SACHE, ET QUE CA S’ARRÊTE ! Il s'agit d'un choix de société, rien de moins !

QUI est à la tête de cet empire ? QUI est la tête de la haute cour des coopératives HCCA ? QUI permet aux coopératives d’aller sur des marchés non porteurs en sabotant le prix payé aux producteurs ? QUI assure la sauvegarde de sa filière au détriment de l’élevage ? QUI a validé la demande de contractualiser la production laitière ? QUI veut étendre la contractualisation à toutes les filières pour assurer le débouché et la continuité de son business (nouveau contrat de filière sous peu) ?

Les agriculteurs devenant menottés sont incapables de sortir du gouffre sans fond de ce système. Qui veut développer les OGM et faire payer les paysans qui utilisent leurs propres semences ? Fin des quotas 2015. Fin des aides agro carburants 2015. Les laitiers exploités remplaceront les subventions publiques !!!

Si on laisse faire, tout sera verrouillé avant l’heure ! Le verrouillage étant quasiment acquis !

Une première manifestation dans les Deux-Sèvres jeudi 11 octobre sera le début d’une guérilla !

A l initiative de l’APLI nationale et de l’APLI 79, en collaboration avec la coordination rurale et la confédération paysanne, une manifestation d’éleveurs se déroulera le jeudi 11 octobre. Rassemblement prévu pour 11 h sur une parcelle au carrefour de Bouillé-Saint-Varent (au sud de Thouars) sur la D 938 (direction Monteil).

Voir Les filières agricoles d'élevage dans l'impasse : début de guérilla jeudi - 8 octobre 2012

Cet article est le 344ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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