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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 22:53

L’homme est prêt à faire face au changement politique

 

L’élection le 16 décembre 2010 de Xavier Beulin à la tête de la Fédération nationale des syndicats d’exploitations agricoles (FNSEA), confirmée le 21 avril 2011 avec l’élection d’un nouveau bureau (voir Le bureau de la FNSEA renouvelé), marque un tournant historique dans la vie du syndicat majoritaire des agriculteurs français. Voir Xavier Beulin élu à la tête de la FNSEA (Le Monde, 16 décembre 2010).

Pour la première fois, la FNSEA est présidée par un céréalier, proche des milieux industriels et financiers, par l’intermédiaire de Sofiprotéol - Sofiprotéol est l'acteur financier et industriel de la filière française des huiles et protéines végétales - qu’il préside.

 

Anniversaire Maria 90 ans 1 08 10 100 TSon prédécesseur, Jean-Michel Lemétayer - que j’ai connu quand il représentait les coopératives de l’ouest de la France auprès des établissements de formation agricole, et que j’ai revu depuis - est un bon représentant des agriculteurs modernisés dans les années 1980 qui ont pris des responsabilités dans les organisations professionnelles économiques (crédit, coopération, mutualité) et les collectivités locales (communes) avec le souci d’une bonne représentation du monde agricole dans les instances de décision économiques et politiques. C’est d’abord un homme de terrain qui cultive les mandats afin de peser politiquement. Catholique, centriste dont les affinités sont à droite (proche de Méhaignerie, breton d’Ille-et-Vilaine, comme lui), c’est un homme qui recherche les équilibres entre régions et entre productions (éleveurs et céréaliers) au sein de la profession et de son organisation syndicale majeure qu’est la FNSEA.

 

Xavier Beulin élu à la tête de la FNSEA (Actuagri, 16 décembre 2010) est agriculteur en EARL familiale à quatre sur une exploitation de céréales et d’oléoprotéagineux, et en production laitière près d’Orléans (Loiret). Âgé de 52 ans, il exerce de nombreuses responsabilités dans les structures professionnelles et l’agroalimentaire. Outre la première vice-présidence de la FNSEA et la présidence du Comité de coordination de la FNSEA, il préside la Fédération nationale des producteurs d’oléagineux et protéagineux depuis 1999 ainsi que Sofiprotéol, l’établissement financier de la filière des huiles et protéines végétales. Il est également président du conseil d’administration de FranceAgriMer depuis novembre 2009. Au niveau régional et départemental, il préside le Conseil économique et social de la région Centre et la Chambre d’agriculture du Loiret. Avant son élection à la FNSEA, Xavier Beulin a annoncé qu’il renoncerait à la plupart de ses responsabilités, à l’exception de Sofiproteol. Un exemple selon lui « pour mettre en œuvre, avec d’autres partenaires, nos ambitions ».

 

Dans Libération, le 17 mai 2011, Coralie Schaub brossait le portrait de Xavier Beulin, « le patron d’une PME (…) qui ne croit qu’en l’industriel ». Voir Agricultor!

 

Xavier Beulin en 7 dates : 19 décembre 1958: Naissance à Donnery (Loiret) ; 7 octobre 1976: Décès de son père, il reprend l’exploitation familiale ; 1985: Président des Jeunes agriculteurs du Loiret ; 2000: Président de Sofiprotéol ; 2001:  Président du Conseil économique et social du Centre ; 2005:  Premier vice-président de la FNSEA ; 16 décembre 2010: Président de la FNSEA.

 

Ayant analysé les rapports de force internationaux, l’agriculture soumise aux marchés et au libre-échange, dans le cadre de ses responsabilités de vice-président de la FNSEA, Xavier Beulin, élu président, veut créer les conditions pour que l’agriculture française (désormais devancée par l’Allemagne et les Pays-Bas) regagne des parts de compétitivité. Il veut aussi que les agriculteurs soient aux manettes dans les décisions industrielles qui concernent la valorisation des produits agricoles. Sofiprotéol est l’exemple qu’il met en avant.

 

L’agriculture de l’ouest de la France étant en pointe en matière de compétitivité, il a passé des alliances avec les syndicalistes bretons (éleveurs intensifs) et avec Christiane Lambert (Pays de la Loire) qui promeut « l’agriculture écologiquement intensive », prolongement de ce qu’elle appelait « l’agriculture raisonnée », le but étant de respecter certaines contraintes liées au respect de l’environnement, en relation avec les grandes entreprises qui entourent l’agriculture, sans s’aligner pour autant sur les demandes des écologistes.

 

Cette stratégie de conquête de la FNSEA inclut la prise de contrôle du mouvement coopératif, par l’intermédiaire du Haut conseil de la Coopération agricole. Il s’agit de faire face aux mouvements revendicatifs paysans (grèves des livraisons de lait en 2009 à l’initiative de l’Apli et de l’EMB au niveau européen, remise en cause de la FNSEA par les agriculteurs à la base) et aux organisations syndicales minoritaires (Coordination rurale, Confédération paysanne) dans la perspective des élections professionnelles dans les Chambres d’agriculture, qui auront lieu en janvier 2013.

 

Le président de la FNSEA sait qu’il n’est plus possible de s’arc-bouter sur des pratiques anti-démocratiques d’un autre âge, dénoncées dans le rapport Perruchot (voir Rapport Perruchot : la FNSEA était bien largement mise en accusation - Confédération paysanne, 20 février 2012).

Ce rapport du député centriste « épingle les méthodes de financement des organisations syndicales et patronales. Dans le secteur agricole, la FNSEA et sa section Jeunes Agriculteurs sont soupçonnés de profiter de leur domination » (L’avenir agricole, Antoine Humeau, 24 février 2012).

 

C’est pourquoi La FNSEA propose l'ouverture des interprofessions aux syndicats minoritaires (Ouest-France, 24 février 2012). Lors de son conseil d’administration le 23 février 2012, la FNSEA a accepté le principe de l’ouverture des interprofessions aux organisations minoritaires, mais représentatives.

Le nouveau président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), Thierry Rocquefeuil, élu le 5 avril à la tête d’un bureau dans lequel sont fort bien représentés les régions de l’ouest, a montré son ouverture à la discussion avec les représentants des syndicats minoritaires, à condition qu’ils fassent du syndicalisme, pas de la politique (Ouest-France, Marius Garrigue, 6 avril 2012).

Le secrétaire national de la Confédération paysanne, Gérard Durand, a réagi à cette ouverture « (…) Ce n’est pas le rôle d’un responsable syndical de définir les règles de représentativité des institutions, c’est du ressort des pouvoirs publics (…). Sans vouloir le dire, il fait de la politique en s’invitant dans le débat présidentiel » (L’avenir agricole, 23 mars 2012).

 

Xavier Beulin est très au fait de l’évolution des forces politiques. Il prépare les structures qu’il dirige à l’arrivée de la gauche en 2012 au pouvoir national. Il a su utiliser ses réseaux politiques pour faire évoluer la loi sur le Certificat d’obtention végétale.

Voir Agriculture : Le beau cadeau de noël de l'UMP au lobby semencier ? (Marianne2, 29 novembre 2011)

Loi sur le Certificat d'obtention végétale : l'UMP proche des semenciers - 14 décembre 2011

 

Le congrès de la FNSEA, premier syndicat agricole de France, qui s’est tenu à Montpellier, a mis en évidence la volonté de la nouvelle équipe dirigeante. Xavier Beulin (FNSEA) : « On s'est focalisé sur la PAC, pas assez sur nos produits (La Croix 27 mars 2012).

 

Ainsi, l’homme qui dirige, non seulement la FNSEA, mais les forces professionnelles agricoles dominantes, en relation avec l’industrie agroalimentaire, cherche à se placer dans un rapport de forces favorable vis-à-vis des prétendants au pouvoir politique national. Car il est bien décidé à poursuivre la cogestion de l’agriculture avec les pouvoirs publics.

Jeudi 29 mars dernier, 7 candidats à la Présidentielle ont défilé devant les acteurs du monde rural au Forum de Montpellier. Une première ! Plus de 1 500 participants et quelque 200 journalistes étaient réunis ce jour-là pour écouter les postulants à l’Elysée leur parler de compétitivité, d’emploi, de politique agricole commune et d’environnement. Voir Le grand oral des candidats à la Présidentielle 2012 devant le monde rural

 

Cet article est le 303ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 22:09

Défis à relever : souveraineté, revenu, environnement

 

Anniversaire Maria 90 ans 1 08 10 071 TTerre-net Média organise un débat sur Internet le 10 avril (de 19h à 20h) avec François Hollande, candidat à l’élection présidentielle, et Germinal Peiro, secrétaire national PS chargé de l’agriculture et de la ruralité (voir Actualité agricole - Terre-net). Quel modèle agricole défend François Hollande ? Comment envisage-t-il de « redresser l’appareil productif » du secteur agricole ?

 

Auparavant, le 3 avril, était publiée l’Interview de François Hollande - Terre-net

 

Terre-net Média (TnM) : Quel serait votre diagnostic sur la situation de l’agriculture en France aujourd’hui ?

François Hollande : L’agriculture n’est pas un secteur comme les autres, et requiert de ce fait une attention toute particulière. L’agriculture produit nos aliments, façonne nos paysages et notre cadre de vie. A travers l’Histoire, l’agriculture et le monde rural ont toujours constitué un ancrage solide pour la France, une part essentielle de son identité et de son économie. Cette question intéresse donc non seulement les agriculteurs eux-mêmes, mais également l’ensemble des citoyens.
Ce secteur doit aujourd’hui relever un triple défi : un défi de souveraineté agricole et alimentaire, un défi économique et social pour garantir aux agriculteurs un juste revenu, et un défi environnemental pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, aux engrais et aux phytosanitaires.

Un changement pour redresser notre appareil productif, le valoriser et assurer sa pérennité

Avec 490.000 exploitations agricoles en métropole et 40.500 Outre Mer, occupant plus de la moitié du territoire national, et employant régulièrement 1 million de personnes, avec 10 000 entreprises agroalimentaires, à 90 % des Pme, fortes de 400.000 salariés, l’agriculture et l’agroalimentaire français possèdent de nombreux atouts pour relever ces défis.
La France est riche de ses terroirs, forte de la diversité de ses filières agricoles et alimentaires, comme du savoir-faire et de l’engagement de ses paysans. Mais notre position stratégique est affaiblie : la France est reléguée au 3ème rang d’exportateur européen, 10 % des agriculteurs ont dû recourir au Rsa en 2010, 47 exploitations disparaissent chaque jour depuis 10 ans.
Il existe de fortes différences de revenus entre les types de production. Par exemple, en 2011, le revenu moyen par actif était de 33.100 € pour les producteurs de grandes cultures contre 13.900 € pour les éleveurs de bovins viande, soit 2 fois et demi moins.
Il existe aussi certains écarts disproportionnés entre les prix à la production et les prix de vente par la grande distribution.
ll faut donc engager un changement pour redresser notre appareil productif, le valoriser et assurer sa pérennité.

TnM : Alors quel type d’agriculture faut-il selon vous privilégier pour assurer des revenus corrects pour les agriculteurs ?

François Hollande: Je crois qu’il n’y a pas un type d’agriculture à privilégier plus qu’un autre. Il ne faut pas opposer les pratiques ni les filières entre elles. Je veux au contraire proposer un projet d’avenir fondé sur la reconnaissance de la diversité de nos agricultures, qui toutes à leur manière, sont génératrices de valeur ajoutée et d’emplois pour nos territoires. C’est une vision qui s’inscrit au sein du pacte productif que je souhaite pour la France
Nos filières agroalimentaires doivent répondre à la fois aux marchés à l’export, en misant sur la qualité, la valeur ajoutée et la spécificité de nos produits, et aux marchés nationaux et régionaux, en réponse aux attentes de nos concitoyens qui sont de plus en plus demandeurs de produits locaux et de produits issus de l’agriculture biologique.
Les productions sous signe de qualité, comme les Aoc, les Igp et les Labels rouges, sont autant d’atouts à conforter dans la compétition mondiale.

Répartir de façon équitable la valeur ajoutée

Concernant la demande intérieure, je peux vous donner deux chiffres très parlants. Ils montrent que des marges de progression existent, que nous devons saisir. Un premier chiffre sur la restauration hors domicile : elle regroupe 20 % de la consommation de viande des Français, et même 30 % si l’on considère la seule viande de bœuf, mais une part importante de cette viande provient encore de l’étranger. Un deuxième chiffre sur l’agriculture biologique : plus du tiers des produits bio consommés en France sont importés depuis l'Union européenne ou les pays tiers.
Le projet que je veux proposer est donc fondé sur la production de valeur par des agricultures diversifiées, durables et performantes sur l’ensemble de nos territoires. Il doit permettre de la dégager des aléas des crises en l’ancrant de façon pérenne dans les territoires.
Afin que la valeur ajoutée générée par l’ensemble de la filière soit répartie de façon équitable entre producteurs, transformateurs et distributeurs, il faudra aussi modifier les rapports de négociation et améliorer les outils de contractualisation. Sur ce point, il est intéressant de noter que l’industrie absorbe 70 % de la production agricole (lait, viande, céréales) : ce doit être une cible importante de nos actions pour permettre de mieux rémunérer la production agricole. Il s’agit de renforcer le lien entre l’industrie agroalimentaire et les agriculteurs, en favorisant l’organisation collective des producteurs.

TnM : Quelles seraient vos propositions concernant la Pac ?

François Hollande: Réussir notre pacte productif, relever les défis environnementaux ne pourra se faire sans la politique agricole commune. La Pac est un levier incontournable. Alors bien sûr, je défendrai un budget européen ambitieux. Mais le budget n’est pas tout. La Pac offre un éventail d’outils que je veux mobiliser de façon cohérente pour assurer la mise en oeuvre du projet d’avenir que je propose pour nos filières agroalimentaires.
En premier lieu, elle doit être un moyen d’assurer la régulation des marchés, qui devra être renforcée. Le mouvement qui se profile en Europe en faveur de la réhabilitation des quotas laitiers et de la défense des droits de plantation pour la vigne est intéressant : il témoigne une prise de conscience quant à la nécessité d’accroître les régulations, plutôt que de les supprimer. Je me battrai au niveau européen pour que les instruments de régulation du marché, comme les droits de plantation viticoles, soient préservés.

Une mise en oeuvre pragmatique du verdissement

Je pense aussi que les mesures de la Pac permettant un soutien direct au revenu des producteurs doivent être pérennisées. Mais les aides doivent être réparties de façon plus équitable entre les types de production, notamment entre éleveurs et céréaliers. Pour cela, la convergence des aides doit être engagée. C’est un sujet dont je mesure la difficulté. Pour le résoudre, j’ouvrirai au niveau national une discussion franche, que je souhaite constructive, avec l’ensemble des partenaires.
La Pac doit également être un moyen pour encourager les productions génératrices d’emploi et l’installation de nouveaux agriculteurs. Je ferai en sorte que l'attribution des aides tienne aussi compte du facteur emploi.
S’agissant des critères de « verdissement », dont le principe est bon, je veillerai à ce qu’ils permettent une mise en œuvre pragmatique et efficace, adaptée notamment à l’élevage.
Je veillerai aussi à ce que les possibilités offerte par la Pac, notamment via son second pilier, pour aider les investissements ou les pratiques en faveur de l’environnement soient mobilisées de façon ambitieuse en France.
Enfin, pour assurer la mise en oeuvre de la Pac, je souhaite confier aux Régions la gestion des aides du 2ème pilier de la Pac, car tout ne peut pas être décidé depuis Paris si on veut tenir compte de la diversité de nos agricultures. Il sera par ailleurs indispensable de les associer au pilotage des orientations du 1er pilier, afin de garantir la cohérence et l’efficacité de la Pac dans notre pays.

Source : Terre-net Média

Auteur : Propos recueillis par Frédéric Hénin

 

Cet article est le 302ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 23:49

FaireFrance, la marque des fermiers français

 

Fairecoop-lait-Martigne-220312-003-T.jpgLe 22 mars, étaient présents à Martigné-sur-Mayenne* (au nord de Laval, en Mayenne), les principaux responsables de l’APLI (Association nationale des producteurs laitiers indépendants), André Lefranc, président, Richard Blanc, vice-président et Isabelle Connan, secrétaire adjointe, le président de l’Office du lait et de France MilkBoard, Paul de Montvalon, ainsi que les invités belges, précurseurs en matière de création d’une marque de produits laitiers Fairebel : Erwin Schöpges, président de Fairecoop, membre du bureau de l’EMB (European Milk Board) et Philippe Massoz, l‘ingénieur qui pilote le projet en France et en est le dirigeant en Belgique.

 

Comme le dit Erwin Schöpges, ce 22 mars est le lancement du « lait équitable » en France. L’idée est née en Autriche il y a cinq ans puis elle a été reprise (rachat du concept) par l’European Milk Board: EMB (voir Organisations membres - en France : l’Organisation des producteurs de lait - OPL - et l’APLI).

 

L’objectif de l’EMB, qui existe depuis 6 ans et est présente dans 14 pays européens, c’est d’obtenir pour les producteurs des prix rémunérateurs, tenant compte des coûts de production. L’EMB est reconnue par les trois institutions principales de l’Union européenne (le Parlement, la Commission et le Conseil des ministres de l’agriculture).

 

Lait équitable (fair milk) : prix juste pour tous les acteurs ; cela signifie que les producteurs sont rémunérés à un niveau correct et que les prix pour les consommateurs sont abordables. C’est un projet européen, auquel chaque producteur peut participer. Il s’agit de créer une marque qui appartient au monde agricole. FaireFrance est un projet pour la France, 100% français, l’EMB apportant son savoir-faire et l’expérience des pays qui se sont engagés auparavant (Autriche, Allemagne, Belgique, Luxembourg).

 

FaireCoop est une coopérative. Le projet respecte l’esprit coopératif, que les coopératives laitières ont perdu. Les producteurs retrouvent le contact avec les consommateurs. Ils vendent leur lait dans les grandes surfaces. Ils sont présents physiquement quelques demi-journées par an. Ce n’est pas seulement pour gagner de l’argent (ils gagnent beaucoup plus à vendre leur lait qu’à le produire). C’est aussi un investissement collectif dans la coopérative pour partager les frais et les revenus. Les producteurs ne changent pas de laiterie. Ce qui est nouveau, c’est l’acte d’achat du lait à un industriel et de revente sous la marque FaireFrance.

 

Philippe Massoz, ingénieur, fils et petit fils d’agriculteurs, ayant l’expérience de l’industrie laitière, est revenu à l’agriculture il y a 3 ans pour piloter ce projet.

Il y a 25 ans, ses parents commercialisaient en vente directe la totalité du lait produit par les 45 vaches de la ferme. Son père disait « Si tu ne t’organises pas, quelqu’un le fait pour toi ». Aujourd’hui, les producteurs, qui ont un travail contraignant et difficile, sont obligés de tendre la main à l’Europe pour manger !

Ce projet est un élément de réponse à ce problème de revenu agricole, c’est une pierre à l’édifice de reconstruction de l’agriculture. Cela permet de réapprendre à approcher le consommateur.

 

Le projet consiste à créer une marque de produits, laitiers pour commencer, appartenant au monde agricole. Le premier produit, le mieux adapté pour débuter (selon l’expérience des autres pays), est le lait demi-écrémé à 1,5% de matière grasse.

FaireFrance : la marque des fermiers français.

Fair : juste prix (répartition des marges) pour garantir l’avenir des producteurs (les emplois qui y sont liés) et perpétuer le paysage rural.

Bon : qualité des produits, respect du cahier des charges.

 

Lancement d’une gamme de produits : lait UHT entier et demi-écrémé, puis d’autres si succès : lait chocolaté, glaces, beurre, lait « cru », yaourt, fromages…

Commercialisation : via SCA FAIRCOOP (coopérative agricole de commercialisation ou de transformation) ; achat aux transformateurs nationaux ou internationaux selon un cahier des charges.

Stockage et logistique en sous-traitance.

Vente aux grandes chaînes de distribution à un prix recommandé.

 

Tous les agriculteurs français peuvent être coopérateurs. Une part vaut 100 euros (invariable). Minimum d’investissement au départ : 10 parts et maximum : 40 parts. A l’Assemblée générale, une voix par personne. Au minimum, 0,10 euro par litre retourné aux coopérateurs par an, par prélèvement ou réinvestissement (maximum : 500 parts par personne).

 

Erwin Schöples insiste : l’important, ce n’est pas les 125 euros de revenu par part. C’est le fait que 6 000 litres de lait auront été vendus à un prix équitable. Car le but, c’est de vendre le lait à un prix équitable.

 

Philippe Massoz rappelle qu’un investissement de 4 000 euros qui permet de recevoir 1 500 euros en un an, c’est équivalent à un intérêt de 30%, pour un engagement de cinq demi-journées par an en grande surface.

 

* Voir Lait équitable : réunion en Mayenne des producteurs de lait Apli-EMB - 20 mars 2012

Voir aussi L'Apli (EMB) est engagée dans un projet de coopérative lait équitable - 11 février 2012

Le nouveau lait équitable « FaireFrance » (Ouest-France, Jean-Paul Louédoc, 23 mars 2012) 

Cet article est le 301ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 23:52

L’Europe veut tout libéraliser, le lait comme le vin

 

Il est cocasse de constater que la politique de la France est favorable au libéralisme européen dans le secteur du lait alors que le gouvernement se bat contre la politique libérale européenne dans le secteur du vin*.  

 

Cette remarque émanait des responsables bretons de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli) le 11 août 2011 : Pour l’APLI Bretagne, Marie- Hortense Guéhennec,  Morbihan ; Isabelle Connan, Côtes d’Armor ; Jean-Pierre Morvan, Finistère ; Denis Jehannin, Ile et Vilaine.

 

A noter que, suite à l’Assemblée générale de l’APLI au Plessis-Macé (Maine-et-Loire), le 31 janvier 2012, Denis Jehannin et Isabelle Connan ont été élus au Bureau, respectivement vice-président et secrétaire adjointe.

 

 

Voir ANALYSES APLI EMB : Point de vue : Le vin et le lait

 

Le Président de la République continue son tour de France à la rencontre du monde rural, et cette semaine, chez des viticulteurs en Côtes du Rhône, il a pris position contre le projet de Bruxelles qui prévoit la libéralisation des droits de plantation de vignes début 2016.
"Cette libéralisation aboutirait à une explosion de la production, nuirait à la qualité des vins et aboutirait à terme à la disparition de la viticulture", souligne le Président.
Comment le Chef de l'Etat peut il prendre position sur une production agricole et laisser les autres à la merci des spéculateurs et des marchés ? Le poids électoral des viticulteurs est il plus conséquent que celui des producteurs de lait ?

Le point de vue de Mr Sarkozy sur la vigne est transposable à la production laitière.
- La consommation mondiale est stable en vin, par contre, la consommation mondiale en produits laitiers tend à augmenter…. mais libéraliser la production laitière entraînera inévitablement une explosion de celle-ci avec pour conséquence plus qu’évidente un effondrement des prix.
- Une régulation européenne de la production laitière adaptant l'offre et la demande, orientée par une agence de régulation type monitoring comme le propose l'EMB (où tous les partenaires de la filière seront bien représentés) est la seule solution durable et cohérente pour maintenir une dynamique laitière en Europe car rémunératrice et valorisante pour les producteurs de lait en place et à venir.
Nous ne sommes ni naïfs ni rétrogrades au point de vouloir figer notre production au niveau actuel pour demain. Il est certain que nous assistons à une forte croissance de la demande en produits laitiers de la part de certains pays notamment asiatiques. Mais produire pour exporter des denrées alimentaires n’a jamais été et ne sera jamais durable (coûts de production locaux, coût de séchage et de transformation, transports, négociations commerciales pour atteindre ces marchés, différentiel €uro
– dollar, etc.…).
Nous n’avons pas vocation à nourrir le monde, contrairement aux idées simplistes partout développées. Les productions alimentaires, donc vivrières, sont à relocaliser et à développer au plus près des consommateurs, il en va de la survie de la planète à tous points de vue.
Avant de vouloir développer la production laitière, interrogeons nous sérieusement sur l’urgence de créer un plan de développement Européen de protéines végétales. Arrêtons de favoriser les importations massives de soja et autres OGM non désirés de la population.
Relocalisons nos productions, arrêtons de toute urgence la spéculation qui gangrène l’économie, en un mot redécouvrons le sens de l’intérêt général et remettons l’être humain au centre des objectifs de l’économie.
Il faut avoir le courage de l’affirmer : Une économie qui ne sert que des intérêts privés au détriment du reste de l’humanité est nuisible et à repenser d’urgence.
Au niveau européen, la préférence communautaire ayant disparu du vocabulaire n'est il pas temps de la réinventer avant que ses productions ne sombrent, de créer de réels "outils " dans un projet politique sans conflits d’intérêts, mais avec de véritables objectifs positifs pour les citoyens européens ? Créer l’Europe de demain ce n’est pas opposer les uns aux autres mais harmoniser et protéger ses populations.
Tout ceci repose la question des politiques libérales actuellement défendues par nos représentants politiques et professionnels tant au niveau National qu’Européen et notre interrogation en préambule de cet article : Comment Mr Sarkozy (et la FNSEA) peuvent ils être le jeudi pour des politiques protectionnistes (à juste titre, d’ailleurs !) et le reste de la semaine des libéraux pur jus ?

Signé : Pour l’APLI Bretagne, Marie- Hortense Guéhennec,  Morbihan ; Isabelle Connan, Côtes d’Armor ; Jean-Pierre Morvan, Finistère ; Denis Jehannin, Ile et Vilaine.

 

* Vin : la Commission fait un geste sur la libéralisation du secteur (EurActiv.fr, 24 janvier 2012)

Le commissaire Dacian Ciolos veut créer un groupe de réflexion sur le secteur du vin pour relancer le dossier de la libéralisation des droits de plantation. Une opportunité pour la France, farouchement opposée au projet.

Depuis des mois, la libéralisation de la plantation des vignes empoisonne les discussions entre Paris et Bruxelles sur l'agriculture

Aujourd'hui, pour pouvoir mettre en terre de nouveaux pieds, les viticulteurs doivent prouver que leurs plantations rencontrent des débouchés sur le marché du vin et assurent des retombées économiques à la production.  

Lobbying français

Or, en 2008, les Etats de l'UE et la Commission se sont mis d'accord pour libéraliser les droits de plantation des nouvelles vignes. Le règlement adopté prévoit la suppression, à partir de 2015, des restrictions de plantation avec une dérogation possible, sur tout ou partie du territoire, jusqu'en 2018.

Après avoir accepté ce principe, Paris n'a pas lésiné sur le lobbying pour lutter contre une décision considérée comme une menace contre un secteur qui emploie 189 000 personnes et totalise un chiffre d'affaires de 9 milliards d'euros par an. En octobre 2010, le gouvernement français a remis à la Commission un rapport de mission qui pointe les menaces des mesures communautaires pour le secteur du vin. 

Ouverture

Aujourd'hui, treize Etats dont les principaux producteurs de vins (Espagne, Italie, Grèce ou encore Portugal) sont, comme la France, vent debout contre le projet de la Commission. Tous réclament que la législation soit modifiée dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune (PAC), actuellement débattue et censée entrer en application le 1er janvier 2014 (…)

 

Voir aussi Viticulture en crise de surproduction et Europe - le point de vue de Raoul Marc JENNAR - 26 novembre 2006.

 

Cet article est le 300ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 12:00

Une dénonciation des systèmes qui broient les producteurs

 

AG Office du lait Avranches 221111 005 TUne initiative qui décoiffe. Elle émane du président de l’association nationale des producteurs laitiers indépendants (APLI), André Lefranc. Voir le courrier

 

A la veille de l’élection présidentielle, l’Apli adresse un courrier au Président candidat, Nicolas Sarkozy. Elle lui donne rendez-vous sur le terrain pour lui présenter ses propositions.
Dans une lettre ouverte adressée lundi 12 mars 2012 à l’actuel président de la République et candidat à l’élection présidentielle, l’Apli demande à Nicolas Sarkozy « d’abroger le décret sur la contractualisation, afin de permettre aux producteurs laitiers et à leur famille de retrouver une certaine sérénité. »
Dans ce courrier de 7 pages, l’association des producteurs laitiers estime que « le décret sur la contractualisation, par ses clauses et l’absence de réaction du ministère de l’Agriculture sur la dérive de l’éthique des coopératives ont mis le producteur laitier en situation précaire ».
Elle dénonce entre autre que les modalités de mise en place et d’application de la contractualisation risquent de nuire aux exploitations laitières et par conséquent à la filière.

 

Lettre ouverte à Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la république (extraits)

 

LA CONTRACTUALISATION  

Le décret sur la contractualisation du 30 décembre 2010 énonce un principe simple : tout producteur laitier doit avoir un contrat commercial avec son acheteur.

Pouvoir établir un contrat entre un producteur laitier et son client part d’un bon principe mais il se doit de s’inscrire réellement dans le Code du Commerce et le droit des sociétés en permettant au producteur de garder la maîtrise de son entreprise. Les clauses obligatoires du contrat prévues dans le décret mettent le producteur dans un état de subordination et non de partenaire économique (…).

 

COOPERATIVES AGRICOLES et CONTRACTUALISATION  

L’associé-coopérateur a-t-il encore le statut d’associé ? (…)

Sans même aborder l’éthique de la coopérative, peut-on encore parler pour un coopérateur d’un statut d’associé de plein droit?

Admettre qu’il existe deux collèges portant le titre d’associé mais dont un seul répond aux règles de droit revient à créer un statut de sous-associé qui s’applique à ceux qui sont, par essence, les fondateurs et les moteurs de la coopérative agricole à savoir les producteurs. Le silence de ceux qui ont en charge l’éthique de la Coopérative (le Haut Conseil de la Coopération agricole) et du Ministère de l’Agriculture valide cette situation. (…)

 

En conclusion  

(…) En conclusion, pour la présidentielle de 2012, vous vous êtes défini comme le candidat antisystème. Comme vous pouvez le constater, les systèmes sont à l’oeuvre et broient les producteurs, aussi nous nous adressons au Président de la République, garant du respect des institutions et du citoyen (…).

Accepter que des contrats soient signés dans de telles conditions amènerait à cautionner des signatures obtenues par abus de faiblesse, aussi, nous vous demandons, Monsieur le Président de la République, d’abroger le décret sur la contractualisation afin de permettre aux producteurs laitiers et à leur famille de retrouver une certaine sérénité.

Nous nous tenons à votre disposition pour vous rencontrer sur une de nos exploitations comme dans la circonscription de la Baie du Mont Saint Michel où le député de votre majorité Monsieur Guénhaël Huet a toujours fait montre d’un intérêt certain pour les problèmes du monde agricole.

Nous pourrons vous faire part de nos propositions mais aussi vous présenter les documents (constats d’huissier, films, photos, témoignages, pièces administratives…) qui nous ont permis d’évoquer ces faits et d’autres que 20 pages n’auraient pas suffi à décrire.

Dans l’attente de l’intérêt que vous voudrez porter aux problèmes engendrés par le décret et la réalité vécue par les producteurs laitiers nous vous prions d’accepter, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

 

Cet article est le 299ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC. 

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 22:46

Lancement en France du projet de coopérative Faircoop

 

La Mayenne va accueillir, jeudi 22 mars, à 20h30, à Martigné-sur-Mayenne (à une quinzaine de km au nord de Laval) les dirigeants belges et français des coopératives Fairbel et Faircoop, une innovation commerciale à l’initiative de l’organisation européenne EMB (European Milk Board) des producteurs de lait. Voir L'Apli (EMB) est engagée dans un projet de coopérative lait équitable (11 février 2012).

Le choix du département de la Mayenne comme lieu de la première réunion Faircoop en France est à mettre en relation avec la volonté des dirigeants nationaux de mettre en place une équipe départementale après les démissions enregistrées lors de l’assemblée générale du 28 février (voir L'Apli 53, en AG, a adopté les statuts nationaux mais perdu son bureau - 3 mars 2012). 

 

AGE Apli Plessis-Macé 310112 002 TVoici le courriel d’invitation signé par Richard Blanc et Isabelle Connan, respectivement président et administrateur de Faircoop :

 

Comme vous le savez, notre secteur d’activité traverse une crise sans précédent qui met en péril l’ensemble de notre filière.
Le monde agricole évolue actuellement dans un environnement connaissant des bouleversements importants tant à la ferme qu’au niveau des valorisations de nos produits. Après le temps de la révolte et de ses actions symboliques vient celui de la réflexion, de l’action et de la solidarité.
Plus question d’attendre un hypothétique sursaut de l’Europe, de mendier quelques euros ou de se  demander combien de temps on va encore tenir le coup…
Ce n’est donc pas sans une certaine satisfaction et avec une immense joie que nous avons le plaisir de vous inviter par la présente à participer à la réunion d’information concernant «le lancement du projet du lait équitable Français ».
03/20Ce projet, sous la houlette de notre organisation Européenne EMB et fort du succès rencontré dans nos pays voisins, pourrait représenter une piste intéressante dans le cadre de notre combat pour restaurer une juste place à notre labeur.
En effet, nous sommes convaincus qu’un tel projet pourrait non seulement apporter une bouffée d’oxygène financière mais pourrait également représenter une réelle opportunité pour assurer l’avenir de notre agriculture rurale.
Pour en savoir plus sur ce projet audacieux mais réaliste, rendez vous pour une réunion d’information le :

 

Jeudi 22 Mars 2012 à 20 h 30
à la Salle de l’Espérance de Martigné sur Mayenne (53440)

 

Avec la participation de

Richard BLANC (président Faircoop France, vice-président Apli),

Erwin SCHOPGES (président Faircoop Belge et représentant de l'EMB),

Philippe MASSOZ (leader du projet Faircoop) et André Lefranc (président Apli)

 

Rappel :

Salon de l'agriculture : les producteurs de lait alertent les consommateurs - 25 février 2012

Fédération nationale Apli : André Lefranc (50) succède à Richard Blanc - 21 février 2012 

 Producteurs de lait : André Lefranc (Sud Manche) élu président de l'Apli - 18 février 2012 

 

Cet article est le 298ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 16:00

Un Centre d’études et de prospective qui veille pour nous

 

Lettres de veille, notes d’analyse et de veille, documents de travail... Voir tous les sujets. Outre les manifestations qu’il organise, le Centre d'études et de prospective publie régulièrement des documents éclairants sur l’actualité comme le devenir de l’alimentation, de l’agriculture et des territoires ruraux. Voir Notes d’analyse ; Notes de veille ; Notes et études socio-économiques

 

Dans une lettre "Veille Prospective & Evaluation" du 18 mars 2011, le Centre d’études et de prospective du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire, s’était fait l’écho, entre autres choses, du rapport publié par l’Académie des Sciences Démographie, climat et alimentation mondiale

 

« Dans un monde complexe et globalisé, il est plus que jamais nécessaire de connaître et d’anticiper pour piloter les affaires publiques autrement qu’en réaction à des crises. C’est la raison pour laquelle les fonctions d’étude et de prospective du MAAPRAT ont été renforcées avec la création en novembre 2009 d’un Centre d’études et de prospective (CEP) ».

 

Anniversaire Maria 90 ans 1 08 10 071 TLe 28 février 2012, le Centre d’études et de prospective a publié :

Le monde agricole en tendances. Un portrait social prospectif des agriculteurs

 

Le Monde agricole en tendances présente les transformations du métier d’agriculteur en partant des évolutions passées et de la situation présente pour en esquisser le prolongement tendanciel. Il décrit ainsi, entre autres tendances, le recours croissant à une main-d’œuvre salariée et extérieure, la féminisation de l’activité, la diversification de l’origine sociale des nouveaux installés, l’augmentation du niveau de formation des exploitants, la croissance de la productivité, la baisse de la pénibilité physique du travail mais la montée des charges administratives, la diversification des activités (vente directe, transformation, tourisme, etc.), la multiplication des statuts et l’essor des formes sociétaires, les aspirations à un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, etc.

Basé sur les données statistiques les plus récentes, notamment celles du recensement agricole de 2010, cet ouvrage, au format atlas, est composé de nombreux graphiques, cartes et diagrammes qui illustrent les analyses. Il est édité à 1 000 exemplaires par la Documentation Française.

Le Monde agricole en tendances (PDF - 7.9 Mo) est également consultable (mais non imprimable).

 

Cet article est le 297ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 17:06

Le libéralisme, trait d’union entre la gauche et la droite

 

Je m’associe à l’indignation de mon ami André Pflimlin, à la suite du vote largement favorable des députés au Parlement européen, le 13 février 2012, concernant la reconduction de la politique laitière libérale (fin des quotas laitiers, pas de maîtrise de l’offre, guerre des prix entre laiteries et entre régions, élimination des petits producteurs) initiée par la Commission européenne avec l’assentiment des chefs d’Etat et de gouvernement. Voir L'Europe libérale a voté le paquet lait, confirmant la dérégulation - 7 mars 2012. 

 

André Pflimlin* - auteur du livre « Europe laitière. Valoriser tous les territoires pour construire l’avenir », paru en novembre 2010 aux éditions France Agricole - avait prévenu. Voir Pflimlin aux députés européens : non à la politique laitière libérale - 8 février 2012.

C’était bien la peine de vanter, grâce au traité de Lisbonne, la co-décision du Parlement pour aboutir à soutenir la même politique, tout aussi libérale, imprévoyante de nouvelles crises et favorable à la concentration de la production dans les plus grandes exploitations laitières.

En fait, les deux principaux groupes parlementaires (droite et gauche libérales) sont liés par un accord de gouvernance - ils se succèdent à la présidence - et, au sein du groupe socialiste et démocrate, des compromis sont effectués entre les représentants des pays membres. Cela conduit à des votes qui ne sont pas à l’honneur des parlementaires et qui ne valorisent pas leur institution.

 

AG Office du lait Avranches 221111 032 TVoici le texte qui devrait être diffusé dans le courrier des lecteurs de la revue mensuelle L’ELEVEUR LAITIER d’avril 2012, selon son auteur, André Pflimlin.

 

Indigné par le vote du Paquet Lait au Parlement Européen !

 

Le 15 février, le Parlement Européen a adopté le mini paquet lait, à une très large majorité  (taux de participation de 91,5% dont 83% pour), légitimant ainsi par la voix de nos élus, l’abandon de la politique laitière européenne mise en place il y a plus de 40 ans !

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, très chers députés ! Depuis le traité de Lisbonne de 2009, vous avez le pouvoir de dire non à la Commission quant à sa stratégie d’abandon de l’agriculture et de l’alimentation européenne aux seules lois du marché ! Or vous venez d’adopter un texte qui mène à la guerre laitière interne, contribuant ainsi à la désagrégation de l’Union.

En ces temps d’explosion du chômage, vous avez  voté un paquet lait - rustine qui pousse sur la même autoroute deux millions de familles dont plus de la moitié a moins de 5 vaches alors que d’autres en ont plus de 500 ! En validant la stratégie libérale de la Commission et du Conseil des ministres, vous cautionnez cette compétition inhumaine, pour une ouverture à un marché mondial de beurre-poudre, marginal en volume et en valeur, sans règles sociales et environnementales, marché contrôlé par quelques multinationales (coopératives ou privées) et par la finance. Face à la suppression des quotas laissant chaque pays et chaque laiterie libre de fixer ses volumes de production, le «renforcement du pouvoir de négociation des producteurs » est un leurre. Ce mini-paquet lait ouvre en grand la porte à une élimination rapide et massive des producteurs et à l’abandon de  nombreuses régions à vocation laitière !  Alors qu’il aurait pu marquer un réel progrès si le Parlement avait exigé le retour à une maîtrise de l’offre et des garanties concrètes pour le maintien du lait dans les territoires fragiles.

Par ce vote précipité - qui donne le feu vert à la Commission - chers Eurodéputés, vous avez trahi notre espoir, celui d’un rééquilibrage démocratique que devait apporter ce nouveau Parlement. Incompréhension totale du vote favorable unanime des Polonais alors que leur gouvernement est opposé à la fin des quotas. Espoir déçu par rapport aux députés de droite alors que certains avaient fait de bonnes contributions.

Mais double déception, pour ne pas dire pire, envers les députés socialistes, français en tête, qui ont massivement voté pour, tout en déclamant leurs critiques (hypocrites) sur l’inefficacité de ce paquet lait  face à de nouvelles crises !

Seuls les Verts, le Front de gauche et leurs alliés européens ont voté contre ou se sont abstenus à plus de 90%!

Ce n’est qu’une petite voix d’un indigné mais qui peut faire écho, en ces temps électoraux !

 

* Voir Dans son livre, Europe laitière, André Pflimlin condamne le libéralisme - 6 mars 2012

 

Cet article est le 296ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 16:40

Le Parlement européen loin des producteurs de lait

Comment faire confiance aux socialistes européens pour réorienter la politique agricole européenne quand on voit qu’ils ont voté « le paquet lait » qui entérine la dérégulation du secteur laitier ? Ils avaient pourtant été mis en garde (voir  Pflimlin aux députés européens : non à la politique laitière libérale - 8 février 2012).

José Bové, d’abord, et la Coordination européenne Via Campesina (Gérard Choplin) ensuite, ont critiqué ce vote du 13 février 2012 : 308/02/Fév/201210:06Accords laitiers : En votant en faveur de cet accord, le Parlement européen prépare une nouvelle crise

Le Parlement Européen adopte une réforme laitière qui sert les intérêts de l’industrie

Communiqué de presse - European Coordination Via Campesina (20 février)

Il n’y a pas de mécanismes pour que les prix du lait rémunèrent les coûts de production et le travail, ni pour éviter la volatilité des prix.

(Bruxelles, le 17 février 2012) La réforme, adoptée par 574 voix pour, 97 contre et 18 abstentions, renonce à créer une législation qui empêche des prix du lait ruinant les exploitations laitières européennes ou qui garantit aux productrices et producteurs un cadre de stabilité pour le développement de l’activité laitière dans les différentes régions.

Il n’est pas vrai que la réglementation va renforcer le pouvoir de négociation des éleveurs, comme l’a assuré le rapporteur du Parlement, le britannique James Nicholson, puisqu’elle n’inclut aucune formule pour fixer des prix qui permettent d’intégrer les coûts de production et la rémunération du travail, ni non plus de mécanismes pouvant éviter l’imposition par l’industrie de conditions défavorables ou ruineuses pour les producteurs.

Des multinationales comme Lactalis ou des grands groupes coopératifs pourront imposer leurs intérêts, grâce à un modèle de contractualisation fait à sa mesure, et non en fonction de l’intérêt général des citoyens et des producteurs. Le Parlement Européen se fait ainsi le complice de la mise en danger d’un secteur fondamental pour l’alimentation en Europe.

L’unique moyen d’éviter des crises à l’avenir est de réguler publiquement la production et le marché ; c’est indispensable pour équilibrer la chaîne alimentaire et éviter la volatilité des prix. Cette réforme ne propose pas de solution aux problèmes à l’origine de la crise de 2009. Le Parlement Européen a choisi un chemin qui abandonne des milliers de producteurs de régions où la production laitière est stratégique pour le maintien de son tissu économique et social.

La production va continuer de se concentrer Dans des exploitations de plus en plus grandes, de plus en plus industrialisées, au détriment d’une production familiale durable et du maintien de la production dans toutes les régions laitières d’Europe. De plus, avec cette réforme, le dumping de nos excédents laitiers vers les pays tiers va continuer, avec un impact important tant pour les producteurs européens que ceux des pays tiers.

Quatre ministres de l’agriculture ont eu le courage au dernier Conseil Agricole européen d’exprimer leurs réticences face à la suppression des quotas laitiers en 2015... C’est l’heure de la régulation, pas d’une contractualisation au service de l’industrie dans un marché dérégulé.

Une autre politique laitière est indispensable, une politique qui donne la priorité à la régulation de la production – condition nécessaire pour un prix du lait juste et stable – et à une production laitière durable basée sur la production de fourrages des différentes régions et liée à la terre.

Cet article est le 295ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 10:59

La réforme 2003 de la PAC, une calamité !

Avant d’engager une discussion approfondie, dans quelques heures, avec l’auteur du Livre : Europe laitière, Valoriser tous les territoires, André Pflimlin, que je remercie, voici des éléments introductifs significatifs. D’abord, les derniers paragraphes, page 291, puis la page de garde et le sommaire du livre, paru en 2010, Editions France Agricole.

La fin de l’épilogue

(…) Parler des éleveurs, de leurs vaches et des prairies, c’était mon domaine de compétence officiel. Mais les herbagers et les éleveurs laitiers pourront-ils résister au grand vent du libéralisme de l’après-quotas ? La réforme de la PAC de 2003 m’a conduit à regarder de plus près l’évolution de la politique agricole. Je dois l’avouer : bercé par la douce musique de la désintensification et de la multifonctionnalité du modèle agricole européen de la fin des années 1990, je n’ai pas vu venir la réforme de 2003, rupture totale pour le secteur laitier, qui allait relancer la course à l’agrandissement déjà bien engagée par le Danemark. Mais c’est bien l’attitude de la Commission et plus particulièrement l’intransigeance de la Commissaire pendant la crise laitière de 2008-2009, qui m’a amené à rechercher les motifs de cette stratégie de dérégulation, envers et contre tout, alors qu’elle est particulièrement inadaptée et injustifiée pour le secteur laitier.

Est-ce bien raisonnable de vouloir rebâtir l’Europe laitière et redéfinir sa politique en repartant de la prairie à trèfle blanc comme symbole de résistance et d’espoir ? Le message que m’ont transmis les anciens et les nouveaux herbagers me semble plus que jamais d’actualité : l’association de cette prairie économe et écologique avec une vache plus rustique peut servir de point d’appui au levier pour faire bouger le monde ! Cette association retrouvée de l’herbe et de la vache peut aider les éleveurs, et nous aider, à mieux vivre tout en contribuant à préserver la planète et l’humanité d’un désastre annoncé mais non inéluctable.

Certes, la Commission n’est pas directement responsable des choix technico-économiques des éleveurs. Mais sa stratégie d’alignement sur l’OMC pour l’ensemble des secteurs agricoles me paraît injustifiable et suicidaire tant pour la construction européenne que pour la majorité des producteurs laitiers et en particulier pour les plus petits.

Voilà un aboutissement imprévu de mes réflexions initiales de zootechnicien après ce long voyage ! Mais on le sait bien, « on voyage pour changer non de lieu mais d’idées ».

Comme citoyen européen, à présent sans appartenance institutionnelle, je me devais de porter ce message à son terme en associant tous ceux que j’ai rencontrés, qu’ils soient éleveurs, techniciens, chercheurs, élus ou fonctionnaires, locaux ou européens. Au nom du principe d’espérance.

Le 20 juin 2010, André Pflimlin, Ingénieur à l’Institut de l’élevage de 1970 à 2009, chargé de mission Europe de 2001 à 2009

Présentation du livre par l’éditeur

L'élevage laitier reste une activité économique majeure pour le maintien de l'emploi et du tissu rural dans près de la moitié des régions européennes.
Il valorise un tiers des surfaces agricoles, notamment en zones défavorisées, contribuant aussi à la production de biens publics essentiels : l'eau, l'air, le sol, la biodiversité et le paysage. Et pourtant, l'Europe laitière s'enferme dans une double impasse. Impasse socio-économique d'abord. Alors que la plupart des grands pays confortent leur marché interne, l'Europe a décidé d'abandonner la préférence communautaire et les quotas laitiers.
Elle s'aligne sur les règles de l'OMC, espérant renforcer sa place sur un marché mondial de beurre et de poudre, marginal en volume et en valeur. Ce faisant, elle accentue la volatilité du prix du lait et impose une compétition mortelle pour la majorité des producteurs. Impasse environnementale et territoriale ensuite. Avec le modèle Holstein-maïs-soja la PAC a favorisé la spécialisation et l'agrandissement des troupeaux, ainsi que leur concentration dans les plaines labourables aux dépens des zones herbagères et des races plus rustiques produisant du lait et de la viande.
La fin des quotas va amplifier l'industrialisation et la concentration, accélérant l'exode rural et le changement climatique, mais aussi la perte de biodiversité et de patrimoine culturel, notamment dans les nouveaux pays membres. Pour sortir de cette double impasse et pour préserver une Europe et une planète vivables pour nos enfants, il faut opter clairement pour la souveraineté alimentaire, celle des 500 millions d'Européens et celle des pays en développement.
Il faut aussi encourager un élevage valorisant davantage les prairies et les ressources locales. Il n'est pas trop tard pour décider d'une autre politique laitière et rurale, plus conforme au traité de Lisbonne, avec le soutien du Parlement européen et la mobilisation de tous.

Sommaire

  • DIVERSITE DE LA PRODUCTION LAITIERE EN EUROPE ET DANS LE MONDE
  • Place de l'Europe laitière dans la production mondiale
  • En Europe : diversité et complémentarité plutôt que concurrence entre régions et pays
  • Dans le monde : des systèmes visant l'autosuffisance et quelques exceptions
  • DANS UN MONDE A REINVENTER, QUELS SYSTEMES LAITIERS POUR DEMAIN
  • Un monde à réinventer
  • Un autre regard sur le monde et sur l'élevage
  • Quels modèles laitiers pour demain en France et en Europe
  • POUR UNE AUTRE POLITIQUE LAITIERE ET TERRITORIALE EUROPEENNE
  • L'heure des choix après 40 ans de politique laitière européenne
  • Le point de vue des instances européennes de conseil et de contrôle
  • Revisiter les principes fondateurs

L'auteur en quelques mots...De formation agronomique, André Pflimlin a travaillé à l'Institut de l'élevage de 1970 à 2009. Depuis 2001, il était coordinateur des projets de recherche-développement en Europe. Promoteur de la prairie et du trèfle, il a été président de l'AFPF en 2008-2009.

Rappel : André Pflimlin examine les systèmes et les régions laitièresen Europe

André Pflimlin, expert pour l'EMB, en Bretagne sur la politique laitière

Cet article est le 294ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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