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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 23:53

Rupture des élites avec le système financier

 

La rupture entre Obama et le système financier, symbolisé par la puissance de Wall Street, avance à grands pas. Le président américain ne peut pas l’éviter. Notre président français le sait. C’est pourquoi il est intervenu sur le même registre à Davos.

 

Il pourrait en résulter assez vite, comme le pense Jean-Pierre Chevènement, un appel d’air en France en faveur d’une politique de salut public, afin de sortir par le haut de la domination du capitalisme financier (Voir Le capitalisme financier, un objectif de combat pour rassembler le pays - 6 janvier 2010).

 

Obama face au système financier américain

 

Philippe Béchade, analyste financier, dans sa chronique du 25 janvier, intitulée Si Ben Bernanke dirigeait la Banque centrale chinoise, souligne l’imposture d’une hausse de la Bourse justifiée par la reprise économique. La réalité est bien différente. Il s’étonne que Barack Obama ait attendu si longtemps avant de passer à l’offensive (extrait de son texte publié par La Chronique Agora).

(…) Le président américain a réagi à ce qu'il a probablement interprété comme une trahison de certains milieux d'affaires. Personne ne doute que Scott Brown, le playboy républicain qui s'est emparé du fief démocrate du Massachusetts, a été activement soutenu par de gros intérêts financiers faisant la pluie et le beau temps à Wall Street. Brown a fait campagne contre le projet de réforme du système de santé -- c'est de notoriété publique. Mais il aussi joué sur la corde sensible des promesses de changement non tenues par le président depuis son investiture, il y a très exactement un an.

Sauf que... qui a systématiquement torpillé toutes les discussions visant à mieux réglementer le système financier américain et international (tant au niveau du Congrès américain que du G20) suite au krach de l'automne 2008 ?

Comment toutes les bonnes résolutions des sommets de Londres et de Washington concernant la transparence, les bonnes pratiques et la maîtrise du risque ont-elles pu rester lettre morte ? Nous n'avons relevé concrètement que quelques vagues menaces de sanctions symboliques frappant les évadés fiscaux -- des particuliers, jamais les "gros poissons" -- dont les noms pourraient être transmis par UBS. Cependant, un tribunal helvète vient de bloquer soudainement cette procédure suite au chantage exercé par le fisc américain.

Barack Obama n'a pas mâché pas ses mots jeudi soir. Il a dénoncé les groupes de pression qui oeuvrent presque au grand jour depuis des décennies -- aussi bien auprès des membres du Congrès US que des conseillers du président.

Les lobbys de l'armement et du pétrole avaient leur rond de serviette sur la colline du Capitole et à la Maison Blanche ; nul ne l'ignore plus depuis septembre 2001 (ou même avant). Ce sont les groupes bancaires qui ont pris le relais après l'enlisement militaire en Irak. Ils se sont ainsi offert une puissance économique équivalente à celle de la Fed avec l'explosion de l'activité de titrisation.

Ils avaient mis la main sur la plupart des manettes du pouvoir : Paulson était l'un des leurs, Timothy Geithner un de leurs obligés en tant que patron de la Fed de New York. Tout cela au moment où il a fallu traiter leur propre déconfiture... à leur profit exclusif et au détriment des contribuables" (…).
Pour lire la suite...

 

Le président français n’était pas en reste à Davos, le 27 janvier, comme Pierre Haski le note sur le site Rue89, ce même jour Sarkozy à Davos : beau discours, un peu « schizophrène »(extrait) :

(…) C'est, comme toujours, la limite du verbe présidentiel. Nicolas Sarkozy a entonné tous les registres, défendu toutes les positions depuis sa campagne électorale de 2007 et ses deux ans et demi d'exercice du pouvoir, qu'on ne sait plus quand il est lui-même, quand il est en posture électorale, quand il roule son auditoire dans la farine avec les mots de son speechwriter ? Pourtant, on aimerait croire qu'il y croit, tant son discours de Davos contient certaines remarques bienvenues :

·         Quand il appelle à sortir de la « civilisation des experts » ;

·         Quand il propose de « remettre l'économie au service de l'homme » ;

·         Quand il met en garde contre la reprise des comportements financiers d'avant la crise ;

·         Quand il dénonce les Etat membres de l'Organisation internationale du Travail qui n'en ont pas ratifié les règles sociales de base ;

·         Quand il demande que le droit du travail, de l'environnement, de la santé, soit mis à égalité avec le droit du commerce ;

·         Quand il dénonce la « spéculation financière » et les « manipulations monétaires » qui empêchent un commerce équitable.

Et surtout, quand il met en garde son auditoire qu'« il faudra compter avec les citoyens de nos pays », et que c'est « sain ». Ce n'est évidemment qu'un discours. Mais un discours prononcé à une tribune de choix, celle d'un Forum qui, par le passé, a incarné l'intégrisme libéral, et qui a sacrément perdu de son poids et de son influence à la faveur de la crise.

Intervenant quelques jours après le discours d'Obama sur les banques, qui a fait plonger les bourses mondiales et quelques heures avant le discours sur l'état de l'Union du même Obama, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas être en reste, et sembler complaisant vis-à-vis des tenants du capitalisme mondial (…).

Après les classes populaires et moyennes, les classes supérieures s’en prennent aux banques.

Selon La Tribune, 28 janvier, Les élites n'ont pas pardonné aux banques  

Effet insoupçonné de la crise, au sein des "leaders d'opinion" (décideurs, hauts revenus), la confiance accordée aux institutions financières continue de plonger... et celle accordée aux gouvernements remonte, selon le baromètre Trust Edelman (…). Inversement, la politique redore son blason, devenant une "valeur refuge".

 

Cet article est le 85ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.

 
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 12:59

L’immoralité du système capitaliste est intolérable

 

L’objet de cet article est de mettre en évidence le caractère insupportable du système idéologico-politico-économico-financier dans lequel le monde vit en ce début 2010.

 

Cette préoccupation n’est pas nouvelle, le MRC 53 ayant, depuis longtemps le souci de mieux cerner les facettes du capitalisme (voir Réunion MRC 53 du 15 09 2004 - Formation citoyenne - Connaître le capitalisme - 25 juillet 2006).

 

Ce 6 janvier, le site Internet de Marianne présente un texte de Paul Jorion (voir Blog de Paul Jorion) qui démonte les lieux communs et explique pourquoi il faut distinguer économie de marché, capitalisme et libéralisme. Trois termes pourtant synonymes aux yeux du grand public : Economie de marché, capitalisme, libéralisme: les faux amis.

 

Le site Contre Info, les 28 et 29 décembre, a présenté deux articles intéressants :

 

Fiscalité des entreprises : plus on est gros moins on paie... par Guillaume Duval

 

Un nouveau rapport du Conseil des prélèvements obligatoires constate que ce sont les plus grandes entreprises qui paient le moins d’impôts. Les raisons en sont faciles à voir : les multinationales maîtrisent parfaitement le recours aux paradis fiscaux et aux multiples « niches fiscales ». Elles ont aussi des filiales à l’étranger et peuvent, via les prix de ventes internes à l’entreprise, s’arranger pour déclarer leurs bénéfices là où les impôts sont les plus faibles.   Lire.... »

 

Les banques ont parié contre nous tous, éditorial du New York Times

 

Comment une banque d’affaire peut-elle s’enrichir facilement ? Voici la recette : créer un produit financier aussi risqué que fragile, mais suffisamment sophistiqué pour qu’il en devienne incompréhensible. Le vendre à des clients en affirmant que la note AAA (achetée auprès des agences de notation) est solide comme un roc. Prendre une assurance contre la faillite des clients et/ou de ces titres. (La magie financière de Wall Street permet d’assurer la valeur d’un bien que l’on ne possède pas). Attendre quelques mois, le temps que la déconfiture des titres entraîne celle des acheteurs crédules. Encaisser les bénéfices. Est-ce le scénario qu’aurait mis en œuvre Goldman Sachs et quelques autres ? C’est la question que se pose un nombre croissant d’observateurs avertis, dont le New York Times.   Lire.... »

 

Sur le site du Monde, le 4 janvier, Jean-Paul Fitoussi cible les agences de notation et propose de retenir trois leçons de la crise.

 

Après la crise, un conte parfaitement immoral, par Jean-Paul Fitoussi

 

L'année 2009, où les plus grands dangers furent conjurés grâce à l'action des Etats, se termine sur un goût amer. Les gouvernements sont accusés d'avoir été dispendieux, d'avoir accumulé des dettes insoutenables et de préparer ainsi la crise à venir. La Commission européenne, aphone au plus fort de la tempête, retrouve sa voix pour soumettre 20 sur 27 pays de l'Union à la procédure pour déficits excessifs ! Il conviendrait qu'ils reviennent aux limites "raisonnables" du pacte de stabilité. Mais il n'y a rien de raisonnable dans l'époque que nous vivons, rien de rationnel dans les enchaînements qui nous ont conduits à pareil résultat.

 

Le comble du cynisme est atteint lorsque les agences de notation se mettent à redoubler leur surveillance sur la dette des Etats, et que les marchés, qui en furent les victimes, leur accordent la plus grande attention. Combien d'épargnants, combien d'institutions financières, ont-ils acheté, confiants dans leur notation, des titres donnés pour sûrs, alors qu'ils incorporaient des risques considérables ?

 

Cette incompétence des agences de notation est aujourd'hui mise au service des marchés de titres publics. Elle fut coresponsable de la crise en sous-évaluant les risques inhérents à la détention de titres privés ! Les mêmes causes ayant les mêmes effets, elle pourrait être à l'origine d'un approfondissement de la crise si elle s'exprime par une surévaluation des risques attachés à la détention des titres publics. Alors les gouvernements dont la note est dégradée et ceux qui craignent le même sort, contraints de conduire des politiques d'austérité, déferaient en même temps les mesures qui ont permis de contenir la crise.

 

Le conte est parfaitement immoral. L'effondrement du PIB qui fut la conséquence des errements des marchés financiers et des agences de notation (- 4 % en zone euro, plus 6 millions de chômeurs depuis le début 2008) est pénalisé du fait de ses effets mécaniques sur les déficits. Et les efforts des gouvernements pour éviter que l'imaginaire avide des marchés n'emporte l'économie apparaissent, par un curieux retour des choses, comme autant de faiblesses par rapport aux "lois" de la comptabilité. Notons que ceux qui, critiquant les Etats, légitiment les primes de risques exigées par les marchés, semblent manquer d'informations comptables !

 

Selon le Fonds monétaire international (FMI), les pays du G20 ont consacré en moyenne 17,6 % de leur PIB au soutien direct du système bancaire et seulement, toujours en moyenne, 0,5 % du PIB en 2008, 1,5 % en 2009, et 1 % en 2010 en mesures budgétaires discrétionnaires. Et il convient de noter, puisque c'est la zone euro qui parmi les grands pays développés se trouve (et se pense) la plus vulnérable à la surveillance des marchés, que sur les trois années considérées, la somme des plans de relance de ses pays membres fut seulement de 1,6 % de son PIB, comparée à 5,6 % pour les Etats-Unis.

 

C'est là où l'effort méritoire des gouvernements fut de courte vue. Consacrer de telles sommes au sauvetage du système financier, sans exiger en retour de véritables garanties, peut être justifié par l'urgence, mais manque de prescience. Constater que les agences de notation furent incompétentes, mais ne rien faire pour en réglementer le fonctionnement, semble aussi injurier le bon sens. Le contribuable va-t-il payer deux fois, une fois pour le sauvetage, et une autre parce que la dette contractée pour le faire est considérée de mauvaise qualité ?

 

On fait silence sur le coût considérable du sauvetage planétaire du système bancaire, et sur le coût historique en perte de PIB provoqué par ses dysfonctionnements, pour mettre en exergue le caractère dispendieux des sommes, mineures on l'a vu, consacrées par les Etats à l'atténuation des souffrances sociales.

 

Aussi, la pression sur les gouvernements monte-t-elle pour qu'ils réduisent les dépenses publiques et sociales ou qu'ils s'abstiennent de préparer l'avenir par des programmes d'investissement. En bref au lieu de s'interroger sur la responsabilité des politiques antérieures dans l'émergence de la crise, on s'emploie à hâter le retour à ces politiques !

 

Or la crise nous a enseigné trois leçons (au moins).

 

La première est qu'il convient de mettre le système financier sous surveillance, en le mieux régulant, pour qu'il ne puisse plus prendre de risques inconsidérés avec l'argent des autres, de ceux qui lui ont fait confiance, comme de ceux qui s'en sont tenus à l'écart (les contribuables).

 

La deuxième est que la croissance ne fut soutenable (relativement) que dans les pays où le système de protection sociale est le plus développé, comme en France. La thèse selon laquelle si ces pays ont mieux résisté à la baisse, leur reprise sera plus lente, montre que ses tenants n'ont pas vraiment compris le concept de soutenabilité.

 

La troisième est que la crise fut globale et que la recherche à tout prix de la compétitivité ne ferait que l'aggraver. Les politiques de salut par les exportations n'ont de chances de réussir que si d'autres pays acceptent d'être en déficit. Une victoire à la Pyrrhus en somme, tant on connaît la responsabilité des déficits globaux dans la genèse de la crise. Il est encore temps de mettre en oeuvre ces enseignements.

 

Cet article est le 84ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 23:50

Baverez, le penseur de la droite libérale, plante le décor

 

Sortir de la récession n’est pas sortir de la crise. Qu’on se le dise dans nos vœux 2010 en France et en Europe ! Nicolas Baverez alerte le bon peuple qu’il va devoir souffrir parce que le capitalisme est en péril, étant atteint de six fractures. Le diagnostic, lui, ne souffre pas la discussion. Il vaut mieux en prendre connaissance si l’on veut tirer notre épingle du jeu.

 

Philippe Béchade, analyste financier qui officie pour La Chronique Agora, écrivait, hier, que la conjoncture industrielle continue de se dégrader.


Le climat conjoncturel s
'est de nouveau dégradé en France dans l'industrie en décembre. L'indicateur synthétique du climat des affaires est ressorti à 89, après un score de 90 au mois de novembre et 89 en octobre. Beaucoup de chefs d'entreprises hexagonaux se montrent plus que prudents au sujet de l'année 2010. Les grands groupes multinationaux ont pratiquement gelé tous leurs investissements dans des pays développés d'Europe de l'Ouest et mettent le paquet sur les émergents.

Les PME/PMI constatent que si la mode dans les très grandes entreprises est à l'externalisation (ce qui serait du pain béni en période de croissance), celle-ci se solde surtout par une délocalisation au-delà de nos frontières, vers des pays où le salaire moyen à poste équivalent ne dépasse pas les 400 $ par mois (environ 250 euros). (…)

La chute du Mur de Berlin s'est accompagnée de l'ouverture de la Muraille de Chine. Ce fut l'avènement du règne du "toujours moins" (en termes de coût et de normes sociales), symbolisé par le concept de "walmartisation" du monde. Il s'agit d'une spirale sans fin de salariés très pauvres produisant pour d'autres salariés qui ignorent qu'à force d'acheter moins cher aujourd'hui, ils deviendront eux-mêmes beaucoup plus pauvres demain... et exigeront des prix encore plus bas (…).


Lire l’article
en entier : L'immobilier, faux symbole de la croissance chinoise


Venons-en à Nicolas Baverez, la tête pensante du libéralisme économique, grand défenseur du capitalisme. Il décrit très bien la réalité, vue de son bord politique. Il faut le lire (Le Monde, 21 décembre).


Les fractures du capitalisme, par Nicolas Baverez

 

La sortie de la récession au printemps 2009 n'implique pas la sortie de la crise. Le désendettement du monde développé et la conversion du modèle économique de la mondialisation s'étendront sur dix à quinze ans.
Durant cette transition, l'économie mondiale restera à la merci de chocs majeurs - contre lesquels il n'existe plus d'antidotes compte tenu de la dégradation des finances publiques et des bilans des banques centrales -, mais aussi de poussées protectionnistes ou populistes, comme la récente votation suisse contre les minarets.


La faillite de Dubaï, pivot entre la bulle passée de la dette privée et la bulle future de la dette publique, souligne que la normalisation des politiques économiques devra s'engager dès 2010. A défaut, les séquelles des interventions publiques s'ajouteront aux déséquilibres structurels de la mondialisation pour menacer d'implosion l'économie sous l'effet de
six grandes fractures.


Entre secteurs privé et public
.
Sous l'effet de l'effondrement du crédit, les entreprises ont dû ajuster leurs capacités de production tandis que le recul de la demande restait limité du fait des politiques de relance. D'où une progression des gains de productivité et de la rentabilité du secteur privé, quand les Etats développés se trouvent confrontés à une explosion sans précédent de la dette publique qui dépassera 100 % du produit intérieur brut (PIB) à partir de 2012. Ce sont désormais les Etats qui portent les risques systémiques, non les banques ou les marchés.


Entre le monde développé et les pays émergents
. En raison des impératifs du désendettement, la croissance sera limitée à 1,5 % dans le monde développé au cours de la prochaine décennie, contre 6 % dans les pays émergents et plus de 8 % en Chine. Croissance molle et chômage permanent alimenteront les pressions protectionnistes, surtout si perdurent les dysfonctionnements du marché des changes, et ouvriront de vastes espaces au populisme démagogue.


Au sein du monde développé
. Les Etats-Unis ont effectué un choix clair en faveur de l'inflation pour favoriser une croissance supérieure à 2 %, la décrue du chômage et le désendettement. Le Japon se trouve plus que jamais enfermé dans la déflation. Cumulant vieillissement, surendettement, sous-compétitivité et refus de l'inflation, l'Europe, à l'exception de l'Allemagne, aura du mal à créer de la croissance. D'autant qu'elle s'est dotée de règles monétaires, budgétaires, concurrentielles et environnementales qui en font un espace hostile à la production et à l'innovation.

Les tensions iront croissantes au sein de la zone euro en raison des écarts de productivité et de la crise financière des pays les plus fragiles, le risque souverain grec en est le premier exemple.


Entre les Etats et les marchés
. Le risque de déflation a légitimé l'intervention des Etats et l'idée de leur revanche sur les marchés. Mais ils n'ont remporté qu'une victoire à la Pyrrhus. Ils seront confrontés aux coûts des politiques de relance, d'un nouveau capitalisme d'Etat, du vieillissement démographique, de la réorientation des modèles économiques vers les consommateurs du Sud, la croissance verte et l'économie de la connaissance. Ils seront dépendants comme jamais des banques et des marchés qui les financent.


Entre les Etats et la gouvernance naissante de la mondialisation
. La crise est née du divorce entre la mondialisation accélérée de l'économie et l'absence de mondialisation politique. Sa gestion s'est traduite par une renationalisation des politiques économiques alors que s'esquissait une gouvernance mondiale à travers le G20, la conférence de Copenhague ou les négociations du cycle de Doha. La stabilisation du capitalisme suppose la reconnaissance de principes, d'institutions et de règles planétaires dans un monde composé d'Etats rivaux et hétérogènes.


Entre liberté économique et liberté politique
. Si le capitalisme est indispensable à la liberté politique, il peut prospérer sans elle, comme en Chine ou en Russie. Le XXe siècle fut structuré par la lutte entre démocratie et totalitarisme. Le destin du XXIe siècle pourrait se nouer autour de la compétition entre nations libres et régimes autoritaires pour la direction et la régulation du capitalisme.

   

  Cet article est le 83ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.

 

 

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 19:05

Pas de remise en cause du libre-échange doctrinaire

 

Les journaux ont peu relaté les travaux de la conférence de l’OMC. Et pour cause ! Les efforts du directeur général, Pascal Lamy, pour libéraliser les échanges commerciaux n’ont pas été couronnés de succès. Le point sera fait en mars 2010 pour vérifier la crédibilité d’une relance des négociations.

 

Voici le court article publié, le 3 décembre, sur le site du quotidien Le Monde :

 

L'OMC échoue à relancer la négociation de Doha

La 7e Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) réunie du 30 novembre au 2 décembre à Genève (Suisse) n'est pas parvenue à relancer la négociation sur la libéralisation des échanges internationaux dans le cadre du "Cycle de Doha". A l'issue de ses travaux, son directeur général, le Français Pascal Lamy, a reconnu que des "divergences subsistent sur le fond" et qu'il manquait "d'engagement" sur les questions qui sont en suspens.

L'impasse est imputable aux Etats-Unis qui sont revenus sur leurs positions de juillet 2008 en demandant, notamment, aux pays émergents de nouvelles concessions. Ils l'ont fait par la voix de Ron Kirk, le représentant américain au commerce. Les ministres réunis lors de la conférence de l'OMC ont toutefois décidé qu'ils vérifieraient, avant la fin mars 2010, si les progrès des discussions entre les hauts fonctionnaires peuvent permettre de convoquer une négociation en bonne et due forme au cours de l'année prochaine.

 

Le 30 novembre, le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP) avait fait sensation en annonçant une déclaration du dirigeant de l’OMC, sans préciser, à ce moment, que c’était de la fiction : Révolution au sommet de Genève, Pascal Lamy change de cap et propose que l’OMC se transforme en OIC !

Le sous-titre était : Le secrétaire général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, dénonce le libre-échange et se prononce pour des mesures protectionnistes.

(…) Pascal Lamy a distribué aux délégués présents à cette réunion confidentielle un texte présentant la Charte de La Havane en insistant sur le fait que l’OIC devrait être placée dans le cadre de l’Organisation des nations unies, contrairement au statut actuel de l’OMC. Pascal Lamy a rappelé que La Charte avait été signée en 1948 par 53 pays, mais qu’elle n’avait pu entrer en vigueur du fait du sénat américain dont la majorité venait de changer. La particularité de cette charte est qu’elle rejette le libre-échange et la guerre commerciale qu’il entraîne, et préconise la coopération commerciale à partir d’un principe fondateur qui est celui de l’ « équilibre de la balance des paiements ». Selon ce principe, les échanges commerciaux entre pays doivent tendre vers l’équilibre, aucun pays n’ayant de raisons particulières d’être structurellement en excédent commercial ou, inversement, en déficit commercial.
 
C’est le « bilan catastrophique » des politiques de libre-échange menées par l’OMC, tant pour les pays du Nord dont les emplois industriels sont délocalisés, que pour les pays du Sud qui ne parviennent pas à développer leur agriculture et leur économie, ainsi que son effet sur le climat qui auraient convaincu le secrétaire général de faire cette proposition radicale.
 
Le M’PEP se félicite évidemment de cette conversion soudaine, même s’il s’interroge sur les raisons d’un tel revirement venant d’un homme qui avait jusqu’à présent symbolisé la caricature du libre-échange.

Voir le texte Le bilan catastrophique du libre-échange.

De son côté, ATTAC a publié, ce 4 décembre, un communiqué de presse :

Décidément, l’OMC ne comprend rien

 

La crise de légitimité de l'OMC est évidente : alors que s'approfondit la crise globale à laquelle l'OMC a significativement contribué, celle-ci a décidé de ne rien changer, et de poursuivre la réalisation de son programme de dérégulation et de libéralisation, qui reste identique à celui de 2001 (date à laquelle a commencé le cycle de Doha).

Un décalage patent existe entre ce que les gouvernements disent dans leurs pays, entre ce que les populations demandent et les déclarations de ces mêmes gouvernements durant la 7ème conférence ministérielle qui vient de s'achever à Genève. Alors que de nombreux pays en développement ont demandé que le développement soit au centre des négociations, celles-ci visent à plus de destructions d'emplois, d'insécurité alimentaire, d'insécurité financière, et de dérégulation du secteur des services. De plus, la libre circulation des connaissances et des techniques est entravée par l’accord ADPIC sur le droit de propriété intellectuelle, au moment même où les pays les plus pauvres et les pays émergents auraient besoin d’accéder à ces ressources pour atténuer les méfaits du changement climatique et y faire face.

De plus en plus de pays du Sud rejettent le modèle désastreux porté par l'OMC : ils refusent de répondre aux exigences croissantes des pays du Nord visant à libéraliser leurs marchés. Malgré le discours prononcé à l'issue de cette conférence ministérielle, affirmant que "les Ministres font preuve de l’énergie politique nécessaire pour mener à bien le Cycle de Doha", il ressort clairement de cette conférence une absence profonde de légitimité de l'OMC. D'ailleurs, les pays en développement se sont mis d'accord en marge de la conférence pour négocier leur propre accord commercial à l'horizon de 2010.  Dans cette situation, il est d'autant plus urgent d'appeler à un nouveau cadre de régulation multilatéral, fondé sur la coopération et la solidarité. Il est nécessaire également de remettre en cause les accords de libre-échange bilatéraux ou régionaux qui se multiplient dans le monde et qui vont souvent encore plus loin que l'OMC en termes de libéralisation.

Enfin, l’OMC, en mettant en concurrence l’ensemble des régions du monde, a engendré un dumping environnemental sans précédent. À Genève, juste avant le sommet de Copenhague, elle a tenté d'imposer sa propre vision du changement climatique, qui passe par les solutions de marché et la libéralisation. À Copenhague, dix ans après Seattle, de multiples organisations et réseaux internationaux préparent des mobilisations citoyennes d'ampleur pour porter ensemble l’urgence climatique et la justice sociale.

 

La Fondation Res Publica (reconnue d’utilité publique), avait organisé sous la présidence de Jean-Pierre Chevènement un colloque, le 27 avril 2009, sur le thème « Crise du libre-échange mondial : comment en sortir ? » avec la participation de Jean-Luc Gréau, économiste ; Hakim el Karoui, banquier d’affaires ; Jacques Sapir, directeur d'études à l'EHESS ; Jean-Marc Daniel, professeur d'économie à l'ESCP-EAP. Voici un extrait (mot de conclusion de Jean-Pierre Chevènement) :

 

 (…) Je ne pense pas qu’on puisse convertir les Chinois à la thèse d’un protectionnisme modéré (concurrence équitable, raisonnable). Il faudra leur imposer ou on n’y arrivera pas. Mais ce n’est pas l’Europe qui l’imposera, ça ne peut venir que des Etats-Unis ; nous suivrons ensuite. Il faudrait aussi convaincre les Allemands de la nécessité de cette protection au niveau de l’Europe. Les Allemands étaient encore l’an dernier les premiers exportateurs mondiaux, suivis de très près par la Chine. Aujourd’hui, ils ont été dépassés par la Chine. Mais ils restent convaincus que l’hypercompétitivité sur les marchés extérieurs et européens est la « clé » de leur réussite (…).

 

Le MRC est favorable à des protections contre le dumping monétaire, social et environnemental. La nécessaire protection du progrès social et de l’équilibre de l’environnement devrait conduire à organiser les échanges entre des zones géographiques relativement homogènes, avec des mesures raisonnables de protection à l’intérieur de ces zones. C’est la mise en place pragmatique d’une telle concurrence raisonnable qu’il faut rechercher.

Cet article est le 82ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme .

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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 17:37

Le capitalisme est en train de perdre toute légitimité

 

Faire grimper les cours de Bourse pour augmenter les bonus, voilà ce que fait la finance, si j’en crois Philippe Béchade, analyste financier, qui fut en France l’un des premiers « traders », formateur de spécialistes des marchés à terme.

 

Philippe Béchade rédige depuis dix ans des chroniques macroéconomiques quotidiennes ainsi que de nombreux essais financiers. Intervenant quotidien sur BFM depuis mai 1995, il est aussi la 'voix' de l'actualité boursière internationale sur RFI depuis juin 2002.

 

Voici la conclusion de son article, ce 20 octobre, publié par La Chronique Agora.


(…) Tout ce qui précède pourrait prêter à sourire -- après tout, une hausse des marchés, cela arrange tout le monde. Sauf que la manipulation des cours apparaît si évidente, les ficelles sont si grosses... et la "main invisible" porte des gants de gardien de but avec le logo de la marque du fabriquant imprimé en caractères super gras !


La fonction du marché qui consiste à fixer une valeur -- même subjective -- a rarement été aussi ouvertement dévoyée
. Le but consiste désormais à faire grimper les cours de façon astronomique pour générer le versement de bonus dont le montant constitue une insulte aux 7,5 millions de contribuables américains qui perdront leurs logements d'ici fin 2010 et aux 30 millions de chômeurs que comptent désormais les Etats-Unis.


Les 140 milliards de dollars de profits que vont se partager quelques milliers de brasseurs d'argent à la City et à Wall Street représentent rien moins que le déficit budgétaire de la France pour l'exercice fiscal en cours... et le 10ème du déficit budgétaire américain en 2009 !


C'est le plus gigantesque -- et le plus rapide -- transfert de richesse collective au profit d'une micro-minorité de privilégiés dans l'histoire du capitalisme
. Et leur l'optimisme inoxydable peut se comprendre : ce serait la preuve ultime de son efficacité ! Nous assistons à la genèse du meilleur des mondes : le leur !


Vous avez dit "économie de marché" ?


A lire sur ce blog :

 

L'aveuglement des élites de la finance, comparé à la situation en 1789 - 9 juillet 2009

 

Les bonus bancaires, conformes à la logique du système capitaliste - 6 août 2009

 

Cet article est le 81ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme .

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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 22:46

Les Etats doivent prendre le contrôle du système bancaire

 

La dérive du capitalisme financier est à porter au passif des grands groupes bancaires. Il ne sera pas possible de reconstruire une économie saine sans maîtrise du financement par les pouvoirs publics. Nous n’en sommes pas là. Dans l’immédiat, tout semble continuer comme si de rien n’était (voir Les Etats ont financé la relance ... des profits et bonus des banquiers - 23 juillet 2009).

 

Philippe Cohen, hier, sur le site de Marianne, résumait bien la situation.

 

Les bonus des banques annoncent un rebond de la crise

Le silence du gouvernement français face aux bonus de la BNP-Paribas, venant après celui d'Obama devant les bonus de Goldman Sachs, montre le renoncement du pouvoir politique à se donner les moyens d'empêcher un nouveau rebond de la crise.

Circulez, il n'y a rien à voir ! Ainsi, aux Etats-Unis comme en France et en Europe, les citoyens médusés assistent au retour à la bonne fortune de toutes ces grandes banques, que voici quelques mois à peine, ils ont été appelés à refinancer via les prêts et les garanties offerts par les Etats !

D'où vient le retour de bénéfices dans les établissements bancaires ? Certainement pas d'une reprise qui n'existe pour le moment que dans la tête des plus optimistes des thuriféraires du néolibéralisme. Les profits viennent du redémarrage de l'activité spéculative,
comme le montre bien l'exemple de la BNP.

D'où, évidemment, les annonces ou les provisions pour bonus constatés à New York comme à Paris. Il faut bien récompenser ceux qui sont capables de reconstituer en un temps record les profits des banques ! Certes, le ratio de bonus par salarié est près de dix fois plus élevé chez Goldman Sachs (700 000 $ qu'à la BNP (60 000 €). Mais la logique est exactement la même : payer à prix d'or les petits génies de la finance capables de réaliser de grosses plus-values sur les marchés et d'inventer de nouveaux produits spéculatifs.

Le retour aux bénéfices des banques est totalement déconnecté de l'économie réelle. Les chiffres faramineux des bonus (20 milliards chez Goldman Sachs, un milliard d'€ à la BNP, et combien à la Générale ?) jetés en pâture au public constituent une matière hautement inflammable. D'autant que, à New York comme à Paris, les chefs d'Etat se taisent, comme s'ils avaient oublié leurs coups de gueule du début de la crise, lorsqu'ils proclamaient,
Nicolas Sarkozy comme Barack Obama, leur volonté de contrôler les rémunérations des dirigeants et leur promesse que rien ne serait plus comme avant (…).

 

Quelques titres de presse pour en savoir plus :
 

Le patron de Goldman Sachs appelle ses employés à dépenser discrètement (Nouvel Observateur, 4 août)

Selon le New York Post, le PDG de la banque d'affaires américaine craint que ses employés soient vus "en train de mener la grande vie", alors que la banque, qui a été renflouée par l'Etat, a annoncé un bond de ses bénéfices et prévu des primes pour ses dirigeants. Mot d'ordre, dépenser avec discrétion. Ce serait le message transmis par le patron de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs à ses employés (…).

 

Les prouesses des traders de Goldman Sachs irritent Washington (Le Monde, 6 août)

 

Pour les banques, Vive la crise ! (L’Humanité, 6 août)

 

«La BNP doit rembourser à l'Etat le milliard des traders» (Libération, 6 août).

 

Cet article est le 80ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme .

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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 21:54

La grande finance américaine creuse sa propre tombe

Le capitalisme financier montre son vrai visage. Il se moque du monde, jouant la comédie, mais la fin sera tragique (voir, sur ce blog, L'aveuglement des élites de la finance, comparé à la situation en 1789 - 9 juillet 2009).

Tout est faux dans ce système financier
que les Etats ont protégé (jusqu’à quand ?), se précipitant pour lui donner des centaines de milliards, dont les banques font une utilisation malsaine (le mot est faible). Au point que le quotidien Le Monde, pourtant bien intentionné à son égard, en vient à parler de Banques avides.

 

Anne Michel titrait, le 22 juillet, dans ce journal :

 

Les banques américaines renouent avec la folie des bonus.

 

Mais à quoi jouent les grandes banques de Wall Street ? A peine se sont-elles défaites de la tutelle de l'Etat - qui a consacré 700 milliards de dollars d'argent public à leur sauvetage à l'automne 2008 - qu'elles promettent des bonus colossaux à leurs salariés pour 2009.

 

Les compteurs s'affolent, comme au temps de la bulle financière d'avant la crise. Exemple : cette enveloppe record de 20 milliards de dollars provisionnée chez Goldman Sachs pour payer les bonus à venir. C'est l'équivalent de la somme allouée par le G8 à la lutte contre la faim dans le monde (…) ...

 

Pour l'économiste Paul Jorion, les salaires et les bonus offerts par les banques américaines sont "de l'inconscience. Ils ne tiennent pas compte du poids que représente la garantie du gouvernement américain. C'est de la provocation pure et simple. Cela va mal finir."

 

Le site de Marianne a multiplié les articles à ce sujet, à commencer par celui de Sylvain Lapoix, le 22 juillet :

 

Les plans de relance boostent la spéculation boursière


Bloqué à cause du gel des crédits, l'argent des plans de relance servirait aux banques à spéculer en Bourse et acheter du pétrole ! Une analyse troublante de Patrick Artus que les Etats ont surtout relancé... le cours des actions !
(…)

Plans de relance : du pétrole et des actions !

Tout cela serait une bonne nouvelle si cette valorisation boursière n'était pas purement spéculative. Selon les calculs de Patrick Artus, l'injection massive de liquidités dans l'économie autour de novembre 2008 précède de quelques mois une reprise très nette des indicateurs boursiers : le S&P (regroupant 500 grandes entreprises américaines côtées), descendu sous la barre infernale des 70 points fin 2008, remontait brutalement au delà des 80 en quelques semaines. Même chose pour l'Eurostox 50 et, surtout, pour l'indice asiatique, Shanghai Composite. Or, comme le démontre les graphiques, chaque rebond suit de quelques mois l'intervention des Etats et l'augmentation des réserves des banques centrales, notamment en Chine.

Renflouées pour redistribuer sous forme de prêts les milliards d'aide, les banques hésitent à prêter à des entreprises branlantes et pas forcément très solvables... Alors que la grande loterie de la Bourse est ouverte ! Laissant filer une pénurie de crédit dénoncée par les PME, les banques courent remonter les actions des grandes sociétés cotées.

Autre bénéficiaire de ces Bacchanales spéculatives : le prix du pétrole qui, alors que la production mondiale augmente et que la consommation baisse, voit son cours progresser sur les marchés spot à la faveur de réserve «d'essence spéculative» achetée avec l'argent des plans de relance. Un effet démultiplié par l'achat massif de matières premières par la Chine, utilisant ainsi les dollars qu'elle ne dépense plus en achat de dette américaine. Merci l'Etat providence !


Sans les plans, point de ruée sur la Bourse !


Comme le montraient Emmanuel Lévy, Hervé Nathan et Marc Perelman dans le Marianne du 18 juillet, «pour les banquiers, la fête continue». Au regard de l'analyse de Patrick Artus, les formidables résultats des banques américaines, convalescentes il y a encore quelques semaines, paraissent suspects : comment croire que JP Morgan a réalisé 2,1 milliards de dollars de résultats net au premier trimestre en utilisant les 25 milliards d'aide du trésor américain pour de simples prêts commerciaux ? Pendant ce temps, le new-yorkais CIT Group, spécialisé dans le prêt aux PME, se prépare à déposer le bilan faute d'aide financière de Washington.

Pour l'économiste de Natixis,
«sans la liquidité excessive, les cours n'auraient peut-être pas remonté depuis le début 2009 Autrement dit, plutôt que de «faire leur travail» en mettant de l'huile dans les rouages de l'économie, comme leur demandait poliment Nicolas Sarkozy avant de leur signer un chèque à 10 zéros, les banques auraient cédé à leur goût des profits à deux chiffres pour aller jouer l'argent des ménages au casino. Si certains doutaient que le monde de la finance ait retenu la leçon de la crise, la réponse semble très claire.

 

A lire aussi sur Marianne2.fr :

L'or de Goldman Sachs ne sauvera pas l'Amérique (22 juillet, Philippe Reclus, Slate.fr)
Pourquoi les grandes banques sortiront plus puissantes de la crise (21 juillet, François Leclerc)
Banques : pourquoi on ne régule rien du tout (21 juillet, Laurent Pinsolle)
Le CAC 40 va mieux! Mais, pourquoi? (23 juillet, Philippe Béchade)

 

A noter que Philippe Béchade écrivait dans son billet de La Chronique Agora, le 10 juillet :

Mais ce n'est pas le phénomène le plus inquiétant : d'un point de vue mécanique, de nouvelles menaces pèsent sur la survie d'AIG. Elles pourraient faire voler en éclats l'illusion d'une stabilisation du système financier depuis le rachat de Washington Mutual, Wachovia et Merrill Lynch d'octobre à décembre 2008.


Sur ce blog, un rappel : La crise a été analysée depuis deux ans par la Fondation Res Publica - 17 juillet 2009

 

Cet article est le 79ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme .

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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 22:05

La crise est inhérente au capitalisme financier

 

 

Dans le mot crise, il y a décision (krisis). A l’évidence, nous vivons une crise du système capitaliste, qui appelle des décisions politiques à la hauteur de l’évènement.

 

A l’origine, le mot crise caractérisait « un brusque changement dans le cours d’une maladie, dû à la lutte entre l’agent d’agression et les forces de défense de l’organisme » (Petit Larousse).

 

Nous pouvons admettre que la société est malade du capitalisme, ce système, destructeur par nature, ne permettant pas un épanouissement de tous, mais la satisfaction de quelques-uns.

 

Depuis deux ans, le « brusque changement » qui est à l’origine de la crise est venu des USA et des prêts immobiliers. On peut le caractériser comme étant le résultat de la prise de pouvoir du capitalisme financier, celui-ci étant « l’agent d’agression » contre lequel la société doit se défendre (c’est le rôle des Etats).

 

Dans sa réponse à Martine Aubry (voir Jean-Pierre Chevènement a répondu à Martine Aubry, au nom du MRC - 16 juillet 2009), Jean-Pierre Chevènement a commencé par affirmer :

 

« Nous partageons l’idée que « la gauche doit changer », mais elle ne saurait, selon nous, surmonter ses divisions que si, tous ensemble, nous sommes capables de procéder à une analyse sérieuse et approfondie de la « globalisation financière » ou si vous préférez, du capitalisme financier de notre temps. Ce système qui a creusé les inégalités et entraîné un profond recul de la démocratie ne s’est pas installé d’hier. Sa crise implique que nous définissions des ripostes qui soient « à la hauteur ». Nous devons offrir un projet dans lequel le peuple français puisse se reconnaître ».

 

Avec la Fondation de recherche Res Publica, reconnue d'utilité publique (voir les publications sur le site de la Fondation), qu’il a créée et qu’il préside, l’ancien ministre et actuel sénateur du Territoire de Belfort s’efforce de promouvoir les réflexions de fond sur la crise.

 

La crise analysée par la Fondation Res Publica

Retrouvez ici les principales publications de la Fondation Res Publica, présidée par Jean-Pierre Chevènement sur la crise et sur ses prémices, depuis 2007.

·                                 L'impact de la crise sur la stabilité de l'Euro, séminaire du 4 mai 2009

·                                 Crise du libre-échange mondial : comment en sortir ?, colloque du 27 avril 2009

·                                 L'Europe au défi de la crise, colloque du 14 février 2009

·                                 L'Allemagne, la crise, l'Europe, colloque du 12 janvier 2009

·                                 L'Etat face à la crise, colloque du 9 décembre 2008

·                                 Quelle politique agricole, au défi de la crise alimentaire mondiale ?, séminaire du 9 juin 2008*

·                                 Commerce extérieur allemand : l'Allemagne au sommet de l'Europe ?, colloque du 17 mars 2008

·                                 Quel gouvernement économique de la zone euro ?, colloque du 18 février 2008

·                                 Crises financières à répétition: quelles explications? quelles réponses?, colloque du 17 10 2007

Voir sur le blog de Chevènement ses interventions, rassemblées dans le dossier "crise" de ce blog.
 

* J’ai participé à cette table ronde.


Cet article est le 78ème paru sur ce blog dans la catégorie
Capitalisme .

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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 22:53

En 2009, en France, les élites financières n’ont pas compris

 

Je prends connaissance en même temps du rapport Houillon, portant sur les rémunérations excessives des grands patrons, et du livre de Jean Nicolas, concernant la rébellion française (avant 1789).

 

L’auteur fait le lien entre ce qu’il a étudié (1661-1789) et le comportement des élites financières actuelles. Cela ne me surprend pas. Plusieurs fois, sur ce blog, j’ai fait allusion à 1789 à propos du sentiment des Français à l’égard des privilèges. L’oppression du peuple par les pouvoirs politiques soutenant le capitalisme financier est comparable à celle qu’exerçait la monarchie sur le peuple avant la Révolution.

 

Connaissant le tempérament français, j’en déduis qu’en temps de crise, il y aura un clash (Sarkozy commence à le pressentir, si l’on en juge à son nouveau comportement…).

 

D’abord, je renvoie à l’article paru sur ce blog le 28 mai dernier : De crise en crise, le capitalisme vit pour le profit maximum immédiat.

 

Puis, j’introduis une pincée de stress ressenti par les économistes, lors des 9e Rencontres d'Aix-en-Provence, du 4 au 6 juillet : Et si la crise économique ne faisait que commencer ?, par Frédéric Lemaître (Le Monde, 6 juillet).

 

Certes, Les grosses fortunes françaises pâtissent de la crise (Le Monde, 9 juillet)

 

« La crise a fait fondre de 27 % la valeur totale des 500 plus grandes fortunes professionnelles de France en un an, la faisant passer à 194 milliards d'euros, selon le classement 2009 publié dans le magazine Challenges jeudi 9 juillet ».

 

Et Bill Bonner, co-fondateur de La Chronique Agora, qui n’est pas le dernier à (bien) vivre du capitalisme, observait, dans sa chronique du 7 juillet, avec une pointe d’ironie Le capitalisme et la Suisse, victimes de la crise boursière.

 

« La valeur des actifs financiers (aux USA) a chuté en 2007-2009. La somme perdue, selon les derniers chiffres que nous ayons vu, se monte à 13 000 milliards de dollars environ. En gros, les maisons et les actions ont chuté d'un tiers environ (…). Les riches ont beaucoup perdu. Ils ont dû subir environ 85% des pertes, soit un total de 10 000 milliards environ ».

 

Le rapport Houillon

En France
, quoi qu’en pense la présidente du MEDEF, les grands patrons ne semblent pas avoir tiré les conséquences de la crise du capitalisme : Rémunérations excessives des grands patrons: le rapport Houillon ... (site de l’ancien premier ministre, de Villepin, 8 juillet)


Le député-maire UMP de Pontoise, Philippe Houillon, a présenté ce mardi le rapport de sa mission d'information sur les rémunérations des dirigeants. Contre l’avis de la présidente du Médef, Laurence Parisot, ce rapport préconise l’élaboration d’une loi cadre sur les salaires des grands patrons.


Le rapport juge que l'autorégulation prônée par le patronat français avec son "code de bonne conduite" de 2008 n'a pas fonctionné. "Compte tenu de l'ampleur de la crise actuelle et de ses conséquences parfois dramatiques pour des centaines de milliers de salariés, le maintien du statu quo est devenu impossible", lit-on dans les conclusions de ce document.


Les 16 propositions faites par la mission Houillon
au terme d'un travail de sept mois vont beaucoup plus loin que les mesures prises par le gouvernement face aux nombreux abus révélés ces derniers mois par la presse, qui ont fait scandale en cette période de crise.


Un fossé financier qui ne cesse de s'accroître


Le rapport remarque que le revenu annuel moyen des dirigeants des plus importantes sociétés françaises était en 2007 d'environ cinq millions d'euros, soit 312 fois plus que le revenu médian des Français pour une personne seule (15.780 euros). Neuf des 17 premiers revenus des patrons du CAC 40 ont augmenté en 2008, est-il relevé.

"Si l'on rapporte l'utilité sociale d'un dirigeant mandataire social à celle d'un chirurgien, d'un gardien de la paix ou d'un pompier, on peut légitimement s'interroger sur le fossé financier qui les sépare", lit-on dans le document.

"Entre 1997 et 2007, la rémunération moyenne des dirigeants de grandes sociétés cotées a progressé de 15 % chaque année quand, dans le même temps, celle des salariés évoluait de 3 % par an", constate Philippe Houillon dans un entretien au Parisien.

Les actions gratuites, stock-options (droit d'acheter des actions à un cours déterminé avec revente profitable à la clef), "parachutes dorés" (indemnités de départ), "retraites-chapeau" (venant s'ajouter aux sommes versées par la Sécurité sociale) persistent, souligne-t-il. Il précise à titre d'exemple qu'Antoine Zacharias, ancien P-DG de Vinci perçoit 2,2 millions d'euros de retraite-chapeau chaque année, Jean-René Fourtou (Vivendi) et Alain Joly (Air Liquide) 1,2 million d'euros chacun, Bertrand Collomb (Saint-Gobain) un million d'euros.

Ces éléments de rémunération sont souvent versés à des dirigeants en situation d'échec, explique le document, qui juge vain d'espérer une autorégulation du monde patronal.


La mission Houillon émet 16 propositions


Les députés recommandent donc le vote d'une loi-cadre avec 16 propositions.

Les députés préconisent la transformation du comité des sages constitué par le patronat en un observatoire des rémunérations, dont la composition et les possibilités de saisine seraient élargies.

Le rapport suggère de réduire de cinq à trois le nombre de mandats sociaux détenus par un même dirigeant, de limiter les jetons de présence, d'interdire le cumul d'un contrat de travail et d'un mandat social, d'encadrer les stock-options et de remplacer les "retraites-chapeaux" par un système par capitalisation sur la base de cotisations personnelles du chef d'entreprise.

Les députés proposent aussi de plafonner à un million d'euros les rémunérations et avantages consentis aux mandataires sociaux restant déductibles de l'impôt sur les sociétés.

Un aménagement des procédures d'attribution des rémunérations dans les sociétés et un droit de regard des syndicats sur les rémunérations sont également proposés.


Harmoniser les règles au niveau européen


Au total, les députés souhaitent mieux encadrer la rémunération des dirigeants en inscrivant dans le marbre, donc dans la loi, le principe d’un salaire correspondant "à l'intérêt général de l'entreprise". Question de définition, ledit intérêt général devrait tenir compte de la moyenne des rémunérations des dirigeants d'entreprise du même secteur, des performances économiques réalisées ainsi que du traitement social des salariés.

Selon les députés, il est en effet "permis de douter que les niveaux atteints par les rémunérations de la majorité des mandataires sociaux des sociétés du CAC 40, présente aujourd'hui une corrélation étroite avec les résultats de leur gestion, alors qu'il en va tout autrement du commun des chefs d'entreprise français, notamment ceux à la tête des TPE et des PME".


Un tel tableau des élites financières françaises renvoie au livre de Jean Nicolas
, présenté sur le site de Marianne, ce 9 juillet « Les élites de 2009 sont aussi aveugles que celles de 1789 »

L'historien Jean Nicolas a étudié plus de 1800 émeutes populaires survenues en France entre 1661 et 1789. Arrivé à la conclusion que la rébellion est une exception française, il explique que l'aveuglement des élites françaises en 2009 est le même que celles de 1789. De là à affirmer que la rentrée sera chaude...

            La rébellion française (1661-1789), de Jean Nicolas, Folio histoire, 1064 pages, 12,10 €.


Cet article est le 77ème paru sur ce blog dans la catégorie
Capitalisme .

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 22:54

Plaider coupable pour éviter de dire la vérité

 

Comment ne pas être impressionné par le verdict : 150 ans de prison ! Pour donner bonne conscience à l’Amérique ? Pour ne pas aller enquêter sur les organismes de contrôle ?

 

Après l’article paru le 28 mai sur ce blog (voir De crise en crise, le capitalisme vit pour le profit maximum immédiat), le procès Madoff est l’occasion de revenir sur les pratiques du capitalisme financier.

 

Sur le site du quotidien Le Monde, ce 30 juin, Sylvain Cypel rapporte les faits concernant le jugement et constate que tout n’est pas dit : Malgré la sentence, le mystère "Madoff" persiste.

 

Dans La Chronique Agora, ce jour, Philippe Béchade, analyste financier, évoque le sujet avec humour et précision.

La fin du procès Madoff et le silence de la SEC

Justice est faite ! Bernard Madoff a écopé de 150 ans de prison. Le citoyen américain le plus haï du 21ème siècle finira donc son existence derrière les barreaux. Il disposera de tout le temps nécessaire pour tenter de convaincre l'administration pénitentiaire de lui délivrer le champagne millésimé et les douceurs de la mer Caspienne nécessaires à son équilibre métabolique quotidien.

Tout le monde a son avis sur l'affaire Madoff
... nous ne serons pas le dernier à vous infliger le nôtre. Nous avions jusqu'à présent traité l'escroc par le mépris, en lui reconnaissant comme seul titre de gloire d'avoir repoussé toutes les limites connues en termes d'arnaque et de trahison de la confiance d'épargnants dont le profil allait du simple restaurateur au prix Nobel de la paix, en passant par son avocat personnel.

Bernard Madoff a procuré à l'humanité une nouvelle unité de mesure (50 milliards d'euros) en matière de désastre financier. Elle est bien plus commode que le Kerviel (cinq milliards d'euros), un peu trop étriqué pour rendre compte de l'ampleur des pertes spéculatives des banques sur les dérivés de crédit (3 000 milliards de dollars selon des estimations concordantes de Paul Krugman et de Nouriel Roubini).

Et que dire des déficits budgétaires accumulés par les Etats-Unis ? Le Trésor US reconnaît que le total se rapproche des 13 000 milliards de dollars, soit 200 Madoff : Bill Bonner n'exagère en aucun cas lorsqu'il évoque -- pour vous alerter -- un facteur multiplicateur de 200 au sujet du schéma de Ponzi
de la dette fédérale américaine.

Mais revenons-en au procès de l'escroc du millénaire. Notre grand étonnement (le terme est faible) est que les médias et même ses victimes, interrogés quelques minutes après le prononcé de la sentence, ne mettent pas l'accent sur
un fait troublant
 : le système de défense adopté dès son inculpation pour fraude par le sieur Madoff (le "plaider coupable") a justement empêché que soient menées des investigations permettant de faire toute la lumière sur le montage de l'escroquerie.

Les plaignants ne savent pas grand-chose
 ; ils n'en sauront donc probablement pas davantage sur les possibles complicités familiales -- celles de son épouse, de ses fils, de ses frères qui géraient de nombreuses sociétés du groupe et feignent de tout ignorer... mais qui ne seront pas inquiétés. Idem sur la troublante complaisance de la SEC, qui a délibérément omis d'enquêter malgré l'envoi de renseignements très documentés mettant en évidence une arnaque pyramidale.

Et LA question qui va continuer de tarauder les victimes reste la suivante : où est passé l'argent ?
En limitant les procédures d'investigation à l'identification des biens de Bernard Madoff -- et à leur confiscation -- la justice américaine s'épargne (ou même s'interdit) le devoir de traiter l'affaire en profondeur et de mettre en évidence les responsabilités extérieures au clan Madoff.

A en croire la justice américaine, les 150 ans de prison sont censés dissuader les futurs escrocs... Cependant, leurs potentiels complices ont appris du cas Madoff qu'ils ne craignent pas grand-chose tant qu'il subsiste de bonnes raisons de ne pas faire éclater toute la vérité.

La lourdeur symbolique de la sentence pourra peut-être donner bonne conscience à l'Amérique
... mais Wall Street n'est pas dupe. Les milieux d'affaires savent qu'il faudrait en passer par une profonde réforme des organes de contrôle pour que cela ne se reproduise plus, sous une forme ou sous une autre.

Nous formulons l'espoir que le grand public gardera quelque temps en mémoire que
des rendements miraculeusement élevés, réguliers et sans risque, cela n'existe pas
. Il est toujours possible de gagner beaucoup d'argent très vite -- en minimisant les pertes potentielles lors des moments critiques. Malgré tout, la règle intangible pour qui opère sur les marchés est de renoncer à l'illusion du jackpot permanent... même si c'est l'ex-directeur du Nasdaq qui vous affirme le contraire, les yeux dans les yeux, au beau milieu du carré VIP du club le plus huppé de Miami Beach.

Il faut savoir se reposer, prendre du recul, attendre son heure, ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, ne pas user en permanence du même levier... et surtout ne jamais céder à la facilité
.

(…) Il n'y avait donc rien à jeter, sinon le sieur Madoff en prison... en espérant qu'il ne cherchera pas à meubler les 149 ans, 11 mois et 29 jours qui lui restent à purger en écrivant
un livre-confession
.

Un livre dans lequel il révèlerait comment il a obtenu que la SEC ne déclenche jamais d'enquête sur sa (non) activité sur les marchés... comment il a pu négocier avec la justice son maintien dans son penthouse
à 18 millions de dollars durant toute la durée de l'instruction alors que certains de ses clients ruinés se suicidaient... comment aucun nom -- autre que le sien -- n'est jamais mentionné dans le montage de la fraude... comment l'absence d'audit de ses sociétés par un expert comptable digne de ce nom (sinon une officine fantôme basée à Londres) n'a jamais éveillé le moindre soupçon.

Mais arrêtons-nous là pour l'instant. Il peut vous apparaître vain de poser trop de questions auxquelles nous n'aurons probablement jamais de réponse. Mais
ne jamais s'en poser, c'est faire le jeu des Madoff et des médias qui vous abreuvent de ravissantes légendes économiques modernes pour contribuables naïfs -- et qui n'ont pour principale fonction que de vous détourner des vrais sujets du moment.


Cet article est le 76ème paru sur ce blog dans la catégorie
Capitalisme .

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