Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 11:32

Montrer que l’écologie est l’affaire de tous

 

Après avoir évoqué, hier et avant-hier, à partir d’articles de presse, les points essentiels du Grenelle de l’environnement, je propose aujourd’hui de prendre connaissance de l’analyse qu’en fait le collectif « Sauvons le climat » (http://www.sauvonsleclimat.org ).

Le président, Hervé Nifenecker, compare les résultats du Grenelle avec ses propres propositions, transmises à Jean Jouzel, président du groupe 1 (voir sur ce blog l’article paru le 7 septembre 2007, ainsi que d’autres articles, catégorie « Environnement climatique et énergies » - 38 articles sur ce blog).

 

Voici le commentaire de « Sauvons le climat » sur le Grenelle de l’environnement.

Bilan globalement positif du "Grenelle de 'Environnement" 

Le "Grenelle de l'Environnement" a popularisé avec une ampleur sans précédent les thèmes environnementaux parmi nos compatriotes. Il a abouti à des propositions pratiques intéressantes ayant réuni un consensus. Il a démontré que l'écologie était l'affaire de tous et non le  domaine réservé de militants plus ou moins endoctrinés. C'est un résultat marquant et, pour tout dire, inespéré. Il a été conclu par un remarquable discours du Président de la République (voir le texte de l'allocution sur notre site http://sauvonsleclimat.org/colloque.php )

"Sauvons le Climat" n'a pas les compétences pour juger de tous les sujets abordés par le "Grenelle". Pour préciser notre appréciation des propositions faites dans les domaines climatiques et énergétiques, nous reprenons les propositions que nous avions faites au Groupe 1 présidé par le Pr. Jean Jouzel.

- Favoriser la diminution de l’intensité Carbone plutôt que de la simple intensité énergétique 
Des signaux dans ce sens se trouvent dans le discours du Président de la République. Citons : toutes les décisions publiques seront arbitrées en intégrant leur coût pour le climat, leur « coût en carbone ».

La perspective de l'établissement d'une taxe carbone avec le souci de ne pas pénaliser les ménages les plus modestes va clairement dans le bon sens. Il en est de même de l'affirmation faite par le Président que le prix des hydrocarbures continuera à augmenter. Il faudra, bien sûr, être vigilant sur les modalités pratiques de mise en oeuvre.

- Evaluer les choix de politique de l’énergie en fonction du coût de la tonne de carbone évité, en favorisant les actions qui minimisent ce coût 

Voir plus haut.

- Renoncer progressivement à l’usage du fioul, du gaz et du charbon pour la production de chaleur

L'accélération du programme d'isolation et de rénovation des bâtiments va clairement dans ce sens. Nous regrettons qu'on ne soit pas allé jusqu'à l'éventualité de mettre hors norme les chaudières à fioul et  à gaz, de peur de déplaire aux associations antinucléaires qui n'acceptent pas l'augmentation éventuelle du recours à l'électricité pour le chauffage (l'électricité c'est le nucléaire honni).

- Augmenter la part de l’électricité dans la consommation finale et engager la construction d’un deuxième EPR. Soumettre toute nouvelle centrale utilisant des combustibles fossiles à l’obligation du captage-stockage. Développer l’usage du combustible bio-masse dans des réseaux de chaleur avec co-génération.
 

Le pouvoir a tenu bon sur l'EPR. Il ne ferme pas la porte à la construction de nouvelles centrales sur des sites existants. Par contre, rien n'est dit sur la construction des centrales à charbon ou à gaz, prévue pour une puissance égale à 4 EPR. Ces centrales produiraient, à elles seules, 50 millions de tonnes de CO2, soit le quart de émissions du secteur des transports. Ce silence est, nous le pensons, la conséquence de l'attitude des associations anti-nucléaires qui préfèrent les centrales fossiles aux centrales nucléaires, et aussi de la pression des électriciens nouveaux venus sur le marché qui n'ont pas la maîtrise du nucléaire. 

Par contre nous apprécions la déclaration du Président que nous citons : Cela ne signifie évidemment pas que le nucléaire soit la solution unique au défi climatique. Notre première priorité est de réduire notre besoin d’énergie. L’objectif est d’améliorer de 20 % notre efficacité énergétique en 2020. Notre deuxième priorité de viser un objectif de plus de 95 % d’énergie électrique sans effet sur le climat, c'est-à-dire sans carbone. C’est à mes yeux, le seul objectif pertinent pour lutter contre les défis climatiques.

Notons que le maintien à 95% d'énergie électrique sans effet sur le climat est incompatible avec la mise en oeuvre des nouvelles centrales à charbon et à gaz si elles ne sont pas équipées de captage-stockage.

 

- Encourager le développement des véhicules électriques

Rien de précis ni de dynamique sur cet important sujet. Le tabou "électrique" a encore sévi. Bien sûr nous nous félicitons du transfert de priorité de la route vers le rail, avec l'augmentation des voies TGV et du ferroutage. Une réduction de trafic de camions de 3 millions de trajets longue distance permettrait d'économiser environ 10 millions de tonnes de CO2. Ce n'est pas négligeable, mais faible devant les rejets prévus par les centrales à charbon en projet.

- Supprimer l’obligation d’achat de l’électricité éolienne et photovoltaïque

Une remarque intéressante du Président de la République : Nous ferons les éoliennes prioritairement sur les friches industrielles, et loin des sites emblématiques. Va-t-on devenir plus raisonnable dans ce domaine ? Le futur nous le dira. 

Favoriser la mise au point et la diffusion des biocarburants de deuxième génération.

Le Président a confirmé cette approche prudente.

La réflexion va continuer après l'étape du Grenelle. Nous espérons que  nous pourrons, cette fois, nous exprimer normalement afin que la "biodiversité" des opinions des ONG soit assurée. Le Monopole que se sont accordé l'Alliance et la FNE n'est pas acceptable.

Rappelons que les associations qui ont organisé le colloque "pré-Grenelle" du 10 octobre regroupent plusieurs dizaines de milliers de membres.  Elles revendiquent une présence au sein des comités, commissions et autres instances qui poursuivront le "Grenelle". Elles estiment aussi devoir être présentes au sein du Conseil Economique et Social s'il s'ouvre au secteur associatif.


Le collectif "Sauvons le climat " fondé en mai 2004, association loi 1901 depuis Décembre 2005, a pour ambition d’informer nos concitoyens, de manière indépendante de tout groupe de pression ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir. Il est doté d’un comité scientifique, présidé par Michel Petit, ancien responsable du groupe français d’experts au GIEC. Son manifeste a  été signé par plusieurs milliers de personnes.
La signature du manifeste et les adhésions sont possibles sur le site http://www.sauvonsleclimat.org .

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 17:00

Vers un mode de développement plus écologique

 

Sans la menace du changement climatique, le Grenelle de l’environnement n’aurait pas eu lieu. Sans l’impérieuse nécessité d’une nouvelle croissance, le président de la République n’aurait pas accepté de déplaire aux forces économiques qui ont soutenu son accession au pouvoir. Sans la proximité des élections municipales et cantonales, celui qui reste le chef de l’UMP n’aurait pas osé violer sa majorité parlementaire.

 

Ces trois conditions, réunies, ont été à l’origine de l’événement qui s’est produit hier. Maintenant, il n’est plus possible de revenir en arrière. Même si le pouvoir en avait la tentation. Car, pour le moment, il ne s’agit que des annonces de décisions. Il y aura des obstacles nombreux, notamment lors de la mise en œuvre de ce qui dépendra de la bonne volonté du Parlement ou de l’Union européenne.

 

La réussite de ce Grenelle de l’énergie et de l’environnement a tenu, pour une bonne part, à la perspicacité et à la compétence des ministres en responsabilité, Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet, qui ont su gagner la confiance des partenaires associatifs, avec l’appui efficace de Nicolas Hulot. La mise à l’écart des contestataires, ou de ceux qui semblaient avoir des liens avec des partis politiques de l’opposition, a facilité les choses.

 

Il importe que les citoyens s’emparent de ce Grenelle et en contrôlent la réalisation. Avec l’article paru ce matin sur www.liberation.fr sous la signature de Guillaume Launay, Laure Noualhat et Tonino Serafini, et le titre « Les principales mesures, entre desiderata et objectifs chiffrés », nous avons connaissance des points essentiels du dossier. Voici ce texte.

 

Fiscalité écologique - Vers une taxe climat

Les groupes de travail s’en étaient remis à la sagesse du chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy a donc rendu son verdict hier, en tentant le grand écart entre les ONG, les syndicats et le patronat. Le président a d’abord demandé la mise en place d’une TVA à taux réduit sur les produits écologiques, qu’il avait déjà évoquée en juillet. Il a surtout annoncé que dans le cadre de la révision générale des prélèvements obligatoires, le gouvernement se penchera sur la mesure phare du pacte écologique de Nicolas Hulot : la création d’une taxe climat énergie. Il a précisé que cet impôt écolo pourrait être compensé par un allégement de la taxation du travail. Vaste chantier en perspective.

Agriculture - Moins de pesticides, plus de bio

A 10 heures, surprise, un représentant associatif annonce que, pressé par Jean-Louis Borloo, le groupe s’est mis d’accord sur l’interdiction d’une cinquantaine de pesticides les plus dangereux d’ici à quatre ans et sur la réduction de 50 % de la fréquence de traitement en pesticides en dix ans. Une décision inespérée, étant donné l’opposition de la FNSEA à tout objectif chiffré. Mais deux heures après, Jean-Michel Lemétayer, patron du syndicat agricole, revient à la charge. L’échéance de dix ans disparaît, la réduction se fera «sous réserve de la mise au point de méthodes alternatives». L’ambition a baissé d’un cran, mais le maintien de l’objectif de 50 % reste une bonne nouvelle pour les associations. Et le calendrier ? «Le plus vite possible», a précisé Jean-Louis Borloo. Nicolas Sarkozy concluant : «si possible dans les dix ans qui viennent». Concernant le bio, l’objectif est de tripler la surface agricole d’ici à 2010, en passant de 2 à 6 %. Pour développer la filière, 3 millions d’euros seront alloués à l’agence bio. La restauration collective, notamment publique, prendra sa part de l’effort : objectif 20 % de produits bio en 2012.

Biodiversité - L’espoir d’un droit contraignant

Dans les deux ans qui viennent, une trame verte nationale (faire en sorte que tous les espaces naturels puissent être reliés) doit être établie. Le texte est fondamental car il est censé être opposable en cas de construction de nouvelles infrastructures. L’association Alsace Nature s’est vue confier la mission de reconstituer de la biodiversité là où il n’y en a plus. Tandis que les députés vont créer une commission sur la disparition des abeilles, mais d’ici à 2009.

OGM - Une loi avant le printemps

C’est acté : le gouvernement entérine la clause de sauvegarde concernant le maïs Monsanto 810, le seul actuellement commercialisé en France. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout dépend de l’application de la clause : soit les agriculteurs ne peuvent plus acheter de semences, comme en Allemagne et en Autriche, soit ils ne peuvent plus les planter, soit ils n’ont plus le droit d’en importer. Le superministre Borloo s’est engagé à discuter de la future loi sur les OGM dès le mois de janvier, histoire d’avoir un texte pour les prochains semis qui démarrent… en avril. Jean-Jack Queyranne de l’Association des régions de France, a juste précisé qu’il était quasiment impossible de faire passer un tel texte de loi en si peu de temps. Borloo s’y est engagé. Mais qu’il y ait une loi ou pas, les agriculteurs sont bien décidés à planter du maïs transgénique à la prochaine saison. «Si l’arsenal juridique français n’est pas prêt, nous nous référerons à la directive européenne», clame la FNSEA. La loi devra formaliser la création d’une haute autorité sur les biotechnologies. Elle devra par ailleurs définir les principes de responsabilité, de non-brevetabilité et de coexistence des filières. Le droit de produire et de consommer sans OGM y sera consigné.

Transports - Une écopastille qui reste à définir

Dans l’ensemble, les ONG sont mi-figue mi-raisin. Pourtant, 2 000 km de lignes à grande vitesse seront lancées d’ici à 2020, deux grandes autoroutes ferroviaires. On a parlé d’un gel de la construction des autoroutes. En réalité, la mesure est la suivante : «Les nouvelles infrastructures routières et autoroutières seront limitées à la résolution des cas de sécurité et de congestion, ou d’intérêt local». «Une fois que l’on a dit ça, on déshabille complètement l’essence de la limitation», s’inquiète Olivier Louchard, du Réseau Action Climat. L’écopastille est validée mais on ne connaît ni les montants, ni les seuils de CO2 à partir desquels elle s’appliquera. Les poids lourds seront exemptés de taxation quand ils empruntent une autoroute. Quant aux vols domestiques, l’idée de la taxation du kérosène a fait bondir le Medef. Elle reste «à l’étude».

Bâtiment - Basse consommation pour tous

Dès 2012, toutes les constructions neuves devront respecter les normes de «basse consommation», soit 50 kWh d’énergie par mètre carré. Ce qui se traduira par une hausse de l’ordre de 1 % du prix des logements. Puis à l’horizon de 2020 les bâtiments neufs devront être à «énergie positive» et produire plus qu’ils ne consomment. Reste le parc ancien, notamment les 20 millions de logements construits avant le choc pétrolier de 1974 qui sont les plus énergivores (250 kWh/m2). Sarkozy veut en rénover 400 000 par an, ce qui représente 12 milliards d’euros de travaux. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a chiffré à 800 milliards d’euros la mise à la norme de 50 kWh de tout le parc immobilier existant. A étaler jusqu’en 2050. Pour les HLM, il est question de rénover les 800 000 plus anciens. Là encore, il faudra trouver les crédits.

Selon les informations captées sur France-Inter ce matin et reproduites sur www.lemonde.fr ce jour,  voici la suite du programme.

Un calendrier pour l’après-Grenelle

Une loi de programmation pour mettre en œuvre les conclusions du Grenelle de l'environnement "sera proposée au parlement dès cet hiver, en janvier-février", a indiqué sur France Inter, vendredi, la secrétaire d'Etat à l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.
Interrogée sur la taxe carbone chère à Nicolas Hulot et que le président Nicolas Sarkozy s'est engagé à étudier dans le cadre d'une remise à plat globale de la fiscalité, Mme Kosciuko-Morizet a précisé que "la revue générale des prélèvements obligatoires (RGPO) sera mise en place par la ministre Christine Lagarde dans les semaines qui viennent".
En revanche, la baisse de la TVA sur les produits propres, qui doit se faire dans le cadre européen, devra "attendre la présidence française de l'UE en juillet 2008". - (avec AFP)

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 18:39

Vers la transparence de l’information environnementale

 

Je viens de prendre connaissance des principales décisions annoncées par le président de la République en conclusion des travaux du Grenelle de l’environnement. Elles me semblent aller dans le bon sens mais tout dépendra de leur application.

 

J’approuve l’affirmation concernant le droit à la transparence en matière d’information environnementale, la réduction des pesticides et la suspension des commercialisations de semences de plantes génétiquement modifiées. J’attends avec impatience de voir comment l’Union européenne va se saisir de la proposition de taxe carbone sur les produits importés…

 

Je reviendrai sur ces mesures, notamment en ce qui concerne l’agriculture (l’encouragement à l’agriculture biologique est significatif mais c’est l’ensemble de l’agriculture qu’il faut réorienter en fonction des contraintes environnementales et climatiques).

 

Le site du Nouvel Observateur a publié ce jour les points essentiels des déclarations du président Sarkozy (voir sur http://tempsreel.nouvelobs.com). Voici ce texte.

Les principaux points de la déclaration du président de la République

Le chef de l'Etat s'engage notamment à "étudier" la création d'une taxe-carbone et à instaurer un "droit à la transparence totale" de l'information environnementale, "y compris sur le nucléaire". Il propose une réduction de 50% des pesticides "si possible dans les 10 ans". Sur les OGM, le président suspend leur culture commerciale jusqu'à une nouvelle expertise.

Le président Nicolas Sarkozy présentait, jeudi 25 octobre, ses arbitrages sur différentes mesures du Grenelle de l'environnement.

LE GRENELLE

Nicolas Sarkozy a affirmé que le Grenelle de l'environnement était "une révolution dans nos comportements, dans nos politiques, dans nos objectifs et dans nos critères", qu'il ne s'agissait pas "d'une fin mais d'un commencement" qui nécessitait "un suivi". Le président s'est engagé à "porter et à mettre en oeuvre" les propositions issues du Grenelle, qu'il a déclaré "faire siennes".

FINANCEMENT


Nicolas Sarkozy a annoncé un programme doté d'un milliard d'euros sur quatre ans "pour les énergies et les moteurs du futur". "Les prélèvements du Grenelle iront au Grenelle".
La "taxe écologique annuelle sur les véhicules neufs les plus polluants" - l'éco-pastille - doit "permettre de financer le retrait des vieilles voitures polluantes grâce à une prime à la casse progressive et durable pour aider au rachat d'un véhicule propre".

PRINCIPE DE PRECAUTION

Le chef de l'Etat a défendu le "principe de précaution (...) qui doit être interprété comme un principe de responsabilité", notamment pour les auteurs de pollutions.
"Le principe de précaution n'est pas un interdit mais un principe de vigilance et de transparence (...) qui doit être interprété comme un comme principe de responsabilité", a-t-il déclaré.
Ce principe, a-t-il poursuivi, doit s'appliquer à "celui qui pollue (et) doit être comptable de ses actes, même des années plus tard".
Il a promis de "faire sauter les barrières juridiques" afin de poursuivre les maisons-mères quand leur filiale est responsable d'une pollution.
"Le principe de responsabilité limitée ne doit pas devenir prétexte à un principe d'irresponsabilité".

OGM

Nicolas Sarkozy a suspendu la culture commerciale des OGM "en attendant les conclusions d'une expertise à conduire par une nouvelle instance, qui sera créée" d'ici la fin de l'année.

PESTICIDES

Nicolas Sarkozy a "demandé" au ministre de l'Agriculture "Michel Barnier de proposer avant un an, un plan pour réduire de 50% l'usage des pesticides, dont la dangerosité est connue, si possible dans les dix ans qui viennent".
Il a promis, pour atteindre cet objectif, "d'accélérer la mise au point de substances de substitution" et a jugé "urgent de renforcer la recherche publique".
"Il est temps de reconsidérer le système", a estimé Nicolas Sarkozy, pour qui cependant "ce n'est pas aux agriculteurs d'être seuls responsables".
"Ceux qui recommandent et vendent ces produits doivent aussi rendre des comptes", a-t-il prévenu.

TAXE CARBONE

Le président s'est engagé à étudier "la création d'une taxe 'climat-énergie', en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail", dans le cadre d'une remise à plat de la fiscalité en France.
"La fiscalité écologique ne doit pas se résumer à une compilation de petites taxes", a estimé Nicolas Sarkozy. "Il faut une profonde révision de tous nos impôts et taxes".
"L'objectif est de taxer plus les pollutions, notamment les énergies fossiles, et de taxer moins le travail", a-t-il poursuivi.
"Je m'engage à ce que la révision générale des prélèvements obligatoires se penche sur la création d'une taxe 'climat-énergie' en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail pour préserver le pouvoir d'achat et la compétitivité", a-t-il affirmé.
Le chef de l'Etat a en outre appelé à "étudier" au niveau européen, "dans les six mois", "la possibilité de taxer les produits importés de pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto", interpellant le président de la Commission européenne présent dans la salle, José Manuel Barroso.

INFORMATION

Nicolas Sarkozy a promis un "droit à la transparence totale" de l'information environnementale, "y compris sur le nucléaire". Les Français "ont le droit de connaître la vérité sur les menaces d'aujourd'hui et de demain", "ont le droit de se faire leur propre opinion", a déclaré Nicolas Sarkozy.
"Nous allons donc créer un droit à la transparence totale des informations environnementales et de l'expertise", a-t-il ajouté. "Toutes les données sans exception seront désormais communicables, y compris sur le nucléaire et les OGM", a-t-il expliqué.
"Les seules limites seront le secret de la vie privée (...), la sécurité nationale et les secrets industriels", a-t-il indiqué.

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 22:34

Peu d’impact positif de l’éolien sur l’effet de serre

 

L’énergie éolienne a pris son essor tardivement en France. La part des énergies renouvelables dans notre électricité étant trop faible (15%), l’Europe a exigé qu’elle soit portée à 23% d’ici 2010. Le gouvernement français, constatant les limites actuelles de l’apport de la biomasse, de l’énergie solaire et de la géothermie, a décidé de soutenir (15 milliards d’euros) les investissements dans l’énergie éolienne, fixant à 6% la part de l’éolien dans notre consommation électrique dans dix ans. Les 5 000 à 6 000 éoliennes qui vont se mettre en place sont, donc, largement subventionnées. Et la loi oblige EDF à racheter cette électricité jusqu’en 2023 à un prix exorbitant !

 

Des manifestations anti-éoliennes (pour des raisons liées à l’environnement, essentiellement) avaient lieu aujourd’hui à Paris.

Le collectif « Sauvons le climat » (www.sauvonsleclimat.org) n’y participait pas, mais il a répondu aux organisateurs en présentant sa position concernant cette énergie. La voici.

 

« Dans le système électrique français l'éolien ne contribuera que marginalement  à la diminution des émissions de CO2. Nous n'avons donc pas de raison d'en défendre la mise en oeuvre. Il est souvent avancé qu'un développement important de l'éolien ne pourrait se faire sans mettre en oeuvre d'importants moyens "thermiques à flamme" de substitution, et, que, de ce fait, il s'accompagnera d'un accroissement des émissions de CO2. Nous pensons, pour notre part, que, jusqu'à un niveau de production élevé, c'est le nucléaire et l'hydraulique qui se substitueront à l'éolien en absence de vent. Il est probable que le taux d'utilisation des centrales nucléaires diminuera puisque la production des éoliennes remplacera partiellement la production nucléaire. Il est aussi possible que les exportations de courant augmentent, particulièrement lorsque la production éolienne se produira en période de  faible demande.

 

"Sauvons le Climat" s'oppose au développement de nouvelles centrales à gaz ou au charbon aussi longtemps qu'elles ne seront pas équipées de dispositifs de captage-sockage de gaz carbonique. En particulier, nous dénonçons la programmation des 6100 MWe de la PPI 2006-2015. Notre opposition à ces équipements "thermiques à flamme" est indépendante de leur rôle vis-à-vis de l'éolien.

 

"Sauvons le Climat" considère que le programme éolien est beaucoup trop onéreux et s'oppose, en particulier, à la pratique d'achat obligatoire du courant fourni par les éoliennes. Ceci ne signifie pas que nous rejetons systématiquement l'éolien industriel. En particulier, nous pensons qu'il a une place à prendre sur les îles, à condition qu'il soit accepté par les populations.

 

Nous comprenons que certains de nos concitoyens, soucieux de notre patrimoine paysager s'opposent  à ce qu'ils considèrent comme un attentat contre lui. Mais une conservation systématique et généralisée des paysages empêcherait également toute construction de TGV; de lignes à haute tension, de nouvelles implantations urbaines etc. et cette "glaciation" absolue et généralisée ne nous paraît pas souhaitable.

 

Enfin il nous semble capital que nos prises de position se conforment strictement à la "constitution" qu'est notre Manifeste. Celui ci ne nous permet pas de nous opposer par principe à une  forme ou une autre d'énergie renouvelable non émettrice de gaz carbonique ».

 

Le collectif "Sauvons le climat " fondé en mai 2004, association loi 1901 depuis Décembre 2005, a pour ambition d’informer nos concitoyens, de manière indépendante de tout groupe de pression ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir. Il est doté d’un comité scientifique, présidé par Michel Petit, ancien responsable du groupe français d’experts au GIEC. Son manifeste a  été signé par plusieurs milliers de personnes.
La signature du manifeste et les adhésions sont possibles sur le site "http://www.sauvonsleclimat.org ".

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 16:17

Le mode de développement en arrière-plan

 

La démarche du « Grenelle de l’environnement » (allusion à la rue de Grenelle, où se situe le ministère de l’emploi et des affaires sociales, lieu historique des négociations qui ont conclu le mouvement de mai-juin 1968) a été proposée par les associations écologistes.

 

Le quotidien Le Monde (26 septembre) a réalisé une présentation des participants. Les trois familles écologistes représentées sont :

- L’alliance pour la planète, à laquelle appartiennent les grandes organisations non gouvernementales (ONG : Greenpeace, Amis de la terre),

- Le réseau France Nature Environnement, qui fédère plus de 3000 associations locales et régionales,

- La Fondation Nicolas Hulot.

 

L’objectif fixé par le gouvernent, le 6 juillet dernier, est de définir une politique écologique qui permette de relever le défi du réchauffement climatique et d’engager la France dans le développement durable.

 

Cinq collèges siègent à la table des négociations. Six groupes de travail (lutte contre le réchauffement climatique, biodiversité, santé et environnement, agriculture, démocratie écologique, économie) ont été constitués pour élaborer les propositions devant servir de base à la négociation finale fin octobre.

 

Voici le résumé des principales propositions, établi par le Courrier des maires et des élus locaux (selon la lettre électronique de L’hebdo, 28 septembre). Dans un autre article, je ferai état d’informations concernant les positions de différents acteurs de ces négociations, lesquelles n’incluent pas l’énergie nucléaire.

 

 

« Les principales propositions du Grenelle »

« Les principales propositions des six groupes de travail et des deux ateliers (OGM et déchets) du Grenelle de l'environnement, ont été remises au gouvernement, le 27 septembre. Sur cette base va s'engager un débat en région et sur Internet pendant le mois d'octobre. Au terme de ces échanges, l'Etat et les principaux acteurs du grenelle s'accorderont sur une vingtaine de propositions. Les principales propositions sont les suivantes :

TRANSPORTS
Il s'agit de ramener les émissions du secteur transport (25% des émissions françaises de gaz à effet de serre, +22% depuis 1990) à leur niveau de 1990 d'ici 15 ans :
- réduction de vitesse immédiate de 10 km/h sur routes et autoroutes,
- écopastille annuelle avec un système de bonus et malus, accompagnement des ménages et des salariés contraints d'utiliser leurs véhicules,
- doubler les km de tramways et couloirs de bus, développer le vélo, la marche, instaurer un code de la rue,
- rétablir le vrai coût du transport aérien, notamment avec une taxe sur le kérosène des vols domestiques concurrents du train,
- porter le fret non routier de 14% aujourd'hui à 25% du fret total en 15 ans,
- pas d'accord sur une taxe kilométrique pour les poids lourds.

BATIMENT
Le bâtiment, premier consommateur d'énergie, doit opérer une "rupture technologique" dès 2008 :
- étendre l'étiquetage énergétique à tous les appareils de grande consommation (téléviseurs, ordinateurs...),
- interdiction des lampes à incandescence à l'horizon 2010,
- imposer des régimes de "veille" peu consommateurs pour les appareils,
- plan de rénovation de l'ancien pour réduire de 20% la consommation d'énergie du tertiaire et de 12% dans le secteur résidentiel en 5 ans, grâce à des prêts bonifiés et fonds de garantie,
- rendre obligatoire en 2010 le bâtiment à très haute performance énergétique (20% de mieux que les normes thermiques actuelles), en 2015 le bâtiment à basse consommation et en 2020 le bâtiment "passif" (autosuffisant en énergie).

ENERGIE
- une contribution climat énergie taxerait les produits dont le contenu en carbone ou en énergie est élevé (carburants...) mais l'assiette de cette "taxe carbone" ne fait pas consensus,
- passer la part des énergies renouvelables de 9% à 20% dans la consommation finale d'énergie en 2020,
- désaccord sur l'avenir du parc nucléaire.

NATURE ET BIODIVERSITE
- une "trame verte" (un réseau écologique national) relierait les parcs naturels et autres espaces protégés,
- réduire de façon "drastique" toutes les pollutions diffuses (produits phytosanitaires, nitrates, métaux lourds ...),
- mettre aux normes toutes les stations d'épuration d'ici 2012.

SANTE
- intégrer au prochain plan santé-environnement (2008) des objectifs pour les substances nocives: benzène, mercure, trichloréthylène...
- pollution de l'air: objectif pour les particules fines de 10 microgrammes/m3 (sans précision de date),
- renforcer la surveillance de l'air à l'intérieur des lieux de vie,
- résorber en 5 ans les "points noirs" du bruit liés aux infrastructures de transports terrestres et aériennes,
- pas d'accord sur la réduction d'utilisation des pesticides, soupçonnés d'avoir des effets cancérigènes et sur la reproduction: "certains membres du groupe demandent un objectif de 50% à moyen terme".

AGRICULTURE
- multiplier par 3 les surfaces en agriculture biologique (6% de la surface en 2010), et par dix en 2020,
- 20% de produits bio en restauration collective d'ici 2012.

OGM
- pas d'accord sur un éventuel moratoire en attendant l'adoption d'une loi - renforcer la recherche publique, créer une Haute autorité, adopter avant la fin du printemps 2008 une loi traitant des OGM et permettant le libre choix du consommateur et du producteur.

DEMOCRATIE ECOLOGIQUE
- reconnaître les partenaires environnementaux au même titre que les partenaires sociaux,
- réformer le Conseil économique et social pour intégrer un collège environnement,
- introduire l'environnement dans les missions des comités d'entreprise et des comités hygiène et sécurité (CHSCT).

DECHETS
- réduire les quantités de déchets produites de 5 kg par habitant et par an (sur 500 kg/habitant/an) sur 5 ans,
- instaurer une taxe plus équitable et incitative que l'actuelle taxe sur les ordures ménagères, qui ne tient pas compte des volumes,
- pas de consensus sur la place de l'incinération ».

Partager cet article
Repost0
7 septembre 2007 5 07 /09 /septembre /2007 18:10

 

Réflexions concrètes pour le groupe climat et énergie

 Le « Grenelle de l’environnement » est une consultation organisée par le gouvernement en vue de sélectionner une quinzaine de projets qui ancreront la France dans le développement durable. Six thèmes ont été retenus (chacun étant traité par un groupe) : changement climatique et énergie ; biodiversité et ressources naturelles ; environnement et santé ; production et consommation durables (qui comprend l'agriculture) ; démocratie écologique ; emploi et compétitivité. Chaque groupe est structuré en cinq collèges paritaires (Etat, ONG, collectivités locales, syndicats, patronat).

 L’association « Sauvons le climat » a souhaité y participer (2ème collège) mais sa candidature n’a pas été retenue. Par un communiqué, le 5 juillet dernier, elle s’exprimait ainsi.

 « Un Grenelle de l'environnement cadenassé »

« L'initiative prise par le Président de la République de convoquer un " Grenelle de l'Environnement " est judicieuse. Dans son principe elle devait permettre de prendre des décisions nécessaires et urgentes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre après un large débat où tous les points de vue pourraient s'exprimer. Malheureusement on doit bien constater qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. En effet, si on peut espérer que le monde syndical et celui des politiques sera représenté de façon suffisamment exhaustive, on doit constater que le monde associatif ne le sera pas, loin de là.

 Rappelons que, indépendamment de la fondation Nicolas Hulot, les seules ONG parties prenantes des groupes de travail sont membres de l'Alliance pour la Planète (WWF, Greenpeace, Amis de la Terre, Ecologie sans Frontière, France Nature Environnement, Réseau Action Climat, Ligue de Protection des Oiseaux, Ligue ROC) . Toutes ont signé la demande d'un quadruple moratoire sur l'EPR, sur les OGM, sur les constructions d'autoroutes et sur les incinérateurs.

 Pour ce qui concerne le réchauffement climatique, l'Alliance considère que les économies d'énergie et les énergies renouvelables " nouvelles " (éolien et solaire) suffiront à ramener les émissions de CO2 à un niveau suffisamment bas pour que sa concentration dans l'atmosphère se stabilise. La plupart des membres de l'Alliance souhaitent également une sortie plus ou moins rapide du nucléaire.

 Le monopole de fait qui a été attribué à l'Alliance pour représenter le secteur associatif au Grenelle de l'Environnement pourrait se justifier si cette approche était indiscutable. Il se trouve qu'elle a été très précisément celle suivie depuis une vingtaine d'années par le Danemark. Ainsi, le Danemark est le meilleur élève européen en ce qui concerne l'intensité énergétique alors que la Suède voisine fait, apparemment, beaucoup moins bien. De même le Danemark produit 17% de son électricité grâce aux éoliennes, un record mondial, alors que la production éolienne de la Suède est négligeable.

 Et pourtant, malgré une politique conforme aux souhaits de l'Alliance, chaque danois émet 10,5 tonnes de CO2 alors que les " mauvais élèves " suédois n'en émettent que 6 par tête. On voit sur cet exemple concret, que les recettes proposées par l'Alliance sont, pour le moins, discutables, et qu'il serait extrêmement regrettable que des associations les mettant en cause ne puissent se faire entendre.

 Cependant, dans un esprit constructif, Sauvons le climat a voulu faire connaître son point de vue aux participants du groupe 1, présidé par Jean Jouzel. Voici les propositions concrètes adressées au président Jouzel début septembre.

Propositions adressées au Groupe 1 du Grenelle de l'Environnement 

Atelier n°1 : Transports et déplacements 

Déplacements urbains - Transports collectifs  
Développer l'usage des transports doux (vélo, zones piétonnes). Développer l'offre de transport ferroviaire interurbaine et périphérique (TER) grâce à des cadencements suffisants, des tarifs attractifs et une régularité assurée.

Infrastructures
Améliorer le ferroutage et généraliser les terminaux rail-route. Rendre compétitif l'usage du ferroutage par rapport aux transports routiers lourds. Développer le trafic fluvial à grand débit. Reprendre et réaliser le projet de liaison Rhin-Rhône.

 Report modal - Fret
Rendre obligatoire la compatibilité rail route pour les nouveaux véhicules routiers lourds, de façon à ce que tous les poids lourds puissent être, à terme, chargés sur les navettes ferroviaires.

 Véhicules individuels  
Encourager fortement la diffusion de petites voitures électriques (ou hybrides électriques) ayant une autonomie d'au moins 100 km et une vitesse inférieure à 90 km/h. Généraliser l'échange standard des batteries par les stations services (pleines contre vides). En ville, réserver des places de stationnement équipées de prises de courant aux véhicules électriques. Malus bonus sur les véhicules automobiles avec un fort bonus pour les voitures électriques.

Atelier n°2 : Bâtiment et Urbanisme  

Etalement urbain  
Prise en charge des trajets domicile-travail par les entreprises.

 Rénovation
Augmenter et réserver les crédits d'impôts aux opérations d'isolation et de mise en œuvre de moyens de chauffage et de climatisation non émetteurs de gaz à effet de serre.

 Ceci entraîne l'arrêt des subventions au solaire PV (actuellement le crédit d'impôt utilisé pour le solaire PV, sans effet sur les émissions de CO2, n'est plus disponible pour les investissements qui réduisent effectivement les émissions), sauf pour des installations de climatisation d'été.

 Les moyens de chauffage à encourager sont : le chauffage solaire, les pompes à chaleur, le chauffage biomasse (particulièrement en réseau de chaleur), la géothermie.

 Atelier n°3 : Energie et stockage du carbone 

Maîtrise de la demande
Il est nécessaire de bien préciser de quoi on parle. S'il s'agit de maîtriser et diminuer la consommation d'énergie finale, par exemple en instaurant des normes exigeantes sur les performances des équipements un consensus est relativement facile à établir.

 Il n'en n'est pas de même pour ce qui concerne l'énergie primaire : par exemple, passer d'un chauffage gaz à un chauffage électrique tout en maintenant la consommation finale se traduit par une importante augmentation de la consommation primaire (rendement des centrales électriques) mais peut se traduire par une diminution drastique des émissions de CO2, si l'électricité est produite sans émission de CO2.

Nous demandons que la quantité de GES émise sur le cycle de vie soit prise comme facteur de mérite principal dans les choix de politiques de lutte contre les émissions de GES. Pour l'utilisation de la biomasse ceci doit être modulé par la contrainte sur les ressources (terre arable et eau, par exemple).

 Les filières nucléaire, thermique et renouvelable.
La France possède une maîtrise pratiquement unique dans le monde dans le domaine de la production électrique nucléaire. Or l'énergie nucléaire est, avec l'hydroélectricité, et pour longtemps, la seule méthode massive de production électrique à la fois fiable, disponible, et non émettrice de CO2.

 Avec quelques autres rares pays (Suède, Suisse), notre pays pourrait diviser, sans sacrifices exagérés, les émissions de CO2 par 2 ou 3 d'ici 2030. En effet, dans la perspective de diminuer nos rejets de CO2 nous pouvons recourir à l'électricité pour les transports et la production de chaleur, ce que ne pourront pas faire l'Allemagne ou le Danemark, par exemple.

 Il faudra, pour cela, augmenter le nombre de centrales nucléaires, en spécialisant éventuellement les plus anciennes dans un fonctionnement en semi-base.

 Il ne faut évidemment pas accepter que le pourcentage de production par thermique à flamme augmente, sauf si les nouvelles centrales sont équipées du captage stockage. Enfin un programme important de construction d'éoliennes largement subventionné ne présente pas d'intérêt sur le plan des émissions de CO2.

Nous proposons la mise en construction dès maintenant d'un deuxième EPR et la fin de l'obligation d'achat pour les éoliennes.
Des centrales électriques, fonctionnant si possible en co-génération, réparties à proximité des zones de production agricoles importantes seraient un moyen très utile pour faire face à la demande électrique de pointe, pour fournir de la chaleur et pour contribuer à résorber les déchets agricoles. Nous proposons de construire plusieurs centrales utilisant la biomasse comme combustible.

 Stockage du carbone.
Le captage et stockage du carbone doivent être opérationnels avant toute mise en service industriel de nouvelles centrales à charbon, à gaz et au fioul.

 Biocarburants.
Le bilan énergétique et CO2 du bio éthanol est mauvais dans les pays européens. Nous ne pensons pas que cette production soit à encourager actuellement. Le bilan du bio-diesel est meilleur mais la productivité surfacique est faible. Nous proposons de réserver le bio-diesel à l'usage des agriculteurs et des marins de manière à protéger ces professions des fluctuations des cours du pétrole.

Nous pensons que le développement des biocarburants de deuxième génération doit être soutenu en priorité.

Récapitulation de nos propositions 

- Favoriser la diminution de l'intensité Carbone plutôt que de la simple intensité énergétique 

- Evaluer les choix de politique de l'énergie en fonction du coût de la tonne de carbone évité, en favorisant les actions qui minimisent ce coût 

- Renoncer progressivement à l'usage du fioul, du gaz et du charbon pour la production de chaleur 

- Augmenter la part de l'électricité dans la consommation finale et engager la construction d'un deuxième EPR. Soumettre toute nouvelle centrale utilisant des combustibles fossiles à l'obligation du captage-stockage. Développer l'usage du combustible bio-masse dans des réseaux de chaleur avec co-génération

- Encourager le développement des véhicules électriques

- Supprimer l'obligation d'achat de l'électricité éolienne et photovoltaïque

- Favoriser la mise au point et la diffusion des bio-carburants de deuxième génération.

 Règles d'urbanisme
Rapprocher zones d'activités et d'habitation. Mettre en œuvre une politique dynamique de soutien aux commerces de proximité par une taxe sur les grandes surfaces.

Nature des constructions et isolation
Interdire la construction de nouveaux logements ou bureaux utilisant le gaz, le fioul ou le charbon pour le chauffage et l'Eau Chaude Sanitaire. Instaurer une taxe progressive sur les chaudières à gaz, fioul et charbon de façon à décourager le remplacement des installations existantes vieillissantes par de telles installations (taxe sur le carbone actualisé)".  

  Le collectif "Sauvons le climat " fondé en mai 2004, association loi 1901 depuis Décembre 2005, a pour ambition d’informer nos concitoyens, de manière indépendante de tout groupe de pression ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir. Il est doté d’un comité scientifique, présidé par Michel Petit, ancien responsable du groupe français d’experts au GIEC. Son manifeste a  été signé par plusieurs milliers de personnes.
La signature du manifeste et les adhésions sont possibles sur le site http://www.sauvonsleclimat.org .

Partager cet article
Repost0
5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 20:03

 

Un sous-produit de la libéralisation de l’énergie

 Ce projet de fusion GDF-Suez laisse apparemment à l’Etat suffisamment de marge de manœuvre pour mettre en œuvre une politique énergétique (si les pouvoirs publics en ont la volonté). C’est plutôt une bonne nouvelle, car cela peut apparaître comme un moindre mal dans le cadre de la libéralisation de l’énergie décidée par les dirigeants de l’Union européenne (Chirac-Jospin représentant la France) en mars 2002. 

 Voici, d’abord, le communiqué de Jean-Pierre Chevènement, paru sur son blog www.chevenement.fr le 3 septembre.

 « A propos de la fusion GDF-Suez »

« La création, avec GDF-Suez, d'un deuxième grand énergéticien français à l'exemple de ce qui existe en Allemagne avec E.O.N. et R.W.E., est dans la logique de la libéralisation du marché de l'énergie décidée au niveau européen à la fin des années quatre-vingt-dix et concrétisée au sommet de Barcelone en 2002.

La fusion EDF-GDF eût obligé à sacrifier des pans entiers de notre industrie pour faire droit aux exigences de la Commission européenne en matière de concurrence.

De nombreux points doivent être encore garantis : une participation de l'Etat telle qu'il soit clair que les orientations stratégiques du nouvel ensemble ne lui échapperont pas, y compris en matière de tarification et le maintien du statut des employés de GDF.

Mais l'existence de deux grands énergéticiens français de taille mondiale -EDF et GDF Suez – constitue un élément essentiel de sécurisation de nos approvisionnements en énergie dans les décennies à venir. C'est un choix stratégique qui ne doit pas être laissé à l'appréciation des marchés financiers ».

Parmi les nombreux articles de presse lus à ce sujet, j’ai retenu ceux parus hier sur www.liberation.fr sous les signatures de Nicolas Cori et de Grégoire Biseau.

 Le premier remarque avec humour « En privatisant GDF, l’Etat se creuse un canal dans Suez » avant d’affirmer :

 « Avec 35 % du nouveau groupe, les pouvoirs publics nationalisent en partie Suez ».

 « (…) Car, et c’est là toute l’originalité de cette opération détaillée hier, il s’agit à la fois d’une privatisation de GDF, puisque la part de l’Etat dans le capital passera de 80 % aujourd’hui à 35 % dans le nouvel ensemble ; mais aussi d’une nationalisation partielle de Suez… privatisé en 1986. Comme l’a d’ailleurs précisé Mestrallet, le conseil d’administration de GDF-Suez ­sera composé d’un tiers de représentants de l’Etat.

 Quant à la mise en Bourse partielle de Suez Environnement, elle laissera peu d’autonomie à cette filiale. GDF-Suez en détiendra directement 35 %, et signera un pacte avec les principaux actionnaires actuels de Suez (Albert Frère, mais aussi des entreprises ­publiques comme la Caisse des dépôts, Areva, CNP), ce qui permettra de contrôler au total 47 % du capital.

Au final, l’Etat - et son Président hyperactif - sera ainsi en mesure de peser sur les ­activités actuelles de Suez : la production et la distribution d’électricité en Belgique, mais aussi la fourniture d’eau et le traitement des déchets de milliers de municipalités dans le monde.

 Promesse. Enfin, pas tout de suite. De nouvelles étapes doivent être franchies avant de mettre un point final au feuilleton de ce rapprochement : consultation des salariés, avis de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et vote des assemblées générales d’actionnaires. Mais les dirigeants sont confiants et parient pour le premier semestre 2008.

 Les syndicats sont contre l’opération, mais leur avis est purement consultatif. L’Autorité des marchés financiers n’est jamais très embêtante. Quant aux actionnaires, ils se voient offrir 0,9545 action GDF-Suez et 0,65 action Suez Environnement, avec la promesse, faite hier, de mener une «politique dynamique de distribution de dividende». En français : beaucoup d’argent. Un argument qui convainc toujours ». 

 Pour sa part, Grégoire Biseau évoque les éventuelles conséquences négatives pour les consommateurs. Il voit dans cet accord « un pas vers la libéralisation des prix » et le risque d’augmentations futures.

 « Déjà fragilisés, les tarifs réglementés risquent d’être, tôt ou tard, revus à la hausse ».

 « Faut-il s’inquiéter de la privatisation de GDF ou au contraire se réjouir de la prise de contrôle par l’Etat de Suez ? La gauche, et notamment la CGT, n’en démord pas : cette privatisation va demain fragiliser les missions de service public de l’ex-monopole gazier. Comme si «service public» et «entreprise publique» étaient nécessairement deux notions consubstantielles.

 Un récent exemple, promu par la gauche, suffit à prouver que c’est parfois un peu plus compliqué. Le fait de confier la gestion des vélos en libre-service de la capitale à une entreprise privée (Decaux en l’occurrence) n’a pas empêché Bertrand Delanoë de revendiquer la naissance d’un «nouveau service public», comme le titrait son journal municipal. Même chose pour les métiers de l’eau et de la propreté, très souvent assurés par des groupes privés (dont Suez) mais dans le cadre de délégations de service public.

 Hier, Jean-François Cirelli, patron de GDF, avait donc beau rôle de répéter que cette fusion ne changerait rien pour les consommateurs, puisque les tarifs réglementés restent sous la coupe de l’Etat. A en croire les avocats de cette privatisation, une entreprise privée peut donc commercialiser un produit (du gaz et de l’électricité) dont le prix est fixé par la puissance publique. Et faire du profit. Peut-être, mais une fois cette privatisation effective, il ne fait guère de doute que le nouveau groupe GDF-Suez deviendra le premier lobbyiste (notamment auprès de Bruxelles) pour faire en sorte que ces tarifs publics puissent être enterrés. Avec un argument imparable : «Je suis un acteur privé car 65 % du capital du groupe est détenu par des actionnaires privés qui n’aspirent qu’à la hausse du profit et donc du cours de Bourse.»

 Or, le gouvernement sait très bien que ces tarifs réglementés sont déjà doublement fragilisés : par une récente décision du Conseil constitutionnel et par Bruxelles, qui y voit un obstacle à la libre concurrence. Au final, les syndicats n’ont donc pas tort de redouter à terme les effets possibles de cette privatisation sur une libéralisation totale des prix et donc sur leur possible hausse ».

Lire sur ce blog dans la catégorie "Environnement climatique et énergies" les nombreux articles concernant les questions énergétiques.

Partager cet article
Repost0
12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 21:16

 

L’avis d’un expert qui préconise la sortie du nucléaire

 Le 6 août, sur ce blog, j’insistais sur l’importance de mettre sur la table les éléments du débat concernant les choix énergétiques. Apparemment, le quotidien Libération a le même souci d’organiser le débat citoyen dans la clarté des arguments des uns et des autres. Après avoir évoqué, le 6 août, le renversement de tendance en faveur de l’énergie nucléaire, la journaliste Alexandra Schwartzbrod est revenue hier sur le sujet en interrogeant un représentant des opposants au nucléaire, consultant en politiques de l’énergie, qu’elle présente comme « un des rares experts indépendants du nucléaire en France ». En fait, Bernard Laponche n’est indépendant que du nucléaire, pas des anti-nucléaires, et se situe clairement dans la mouvance de « Sortir du nucléaire ».

 Il est bien difficile de se faire une opinion objective dans cette guerre de tranchées. Et, pourtant, des choix politiques doivent être faits, arbitrés par les citoyens.

 Voici l’entretien réalisé par Alexandra Schwartzbrod avec Bernard Laponche (www.liberation.fr le 11 août 2007).

 « Les centrales nucléaires sont des sites à haut risque »

 Bernard Laponche, expert en énergie, analyse l’utilisation mondiale de l’atome.

 Le nucléaire est-il vraiment une énergie «verte» ? 

 C’est une excellente publicité faite au nucléaire, mais elle ne résiste pas à l’examen. Il est vrai que, par kWh (kilowattheure) produit, le nucléaire émet très peu de gaz à effet de serre. Pas zéro, car les usines et le transport du combustible, ainsi que la construction et le démantèlement des centrales produisent du CO2. Cela représenterait 6 à 30 grammes de CO2 équivalent par kWh, ce qui est faible, mais supérieur aux émissions de l’éolien.

 Une centrale à charbon classique émet, elle, 400 grammes de CO2 équivalent par kWh, contre 200 pour une centrale à gaz à cycle combiné. Il suffirait donc de remplacer des centrales à charbon par des centrales à gaz pour diviser par deux les émissions de CO2.

 En France, si on fournissait aux consommateurs la même quantité d’électricité que celle provenant des centrales nucléaires avec des centrales à gaz à cycle combiné, on n’augmenterait que de 18 % les émissions de CO2, et de 12 % les gaz à effet de serre : ce n’est pas rien, mais cela montre que la solution du problème global est ailleurs.

 Par ailleurs, le nucléaire n’est utilisé que pour produire de l’électricité. Le secteur le plus vulnérable en termes de sécurité d’approvisionnement, et le plus inquiétant pour l’environnement, est celui des transports, qui dépend à 90 % des produits pétroliers. De toute façon, si on prend le critère de l’effet de serre, la première parade, ce sont les économies d’énergie. Un pays comme l’Allemagne ne s’y trompe pas : la décision de «sortie du nucléaire» y est un aiguillon puissant pour les pouvoirs publics, les collectivités locales et les industriels.

 L’aveuglement français sur la monoculture nucléaire risque en revanche de pénaliser le développement de nouvelles sources et techniques favorables à l’environnement, à la sécurité énergétique et au développement régional et local.

 Enfin, même si le nucléaire est bien placé côté CO2, il l’est très mal côté accidents, déchets, et prolifération. Il se compare très défavorablement aux renouvelables avec lesquelles il y a peu de risque d’accident !

 L’énergie fournie par les renouvelables est marginale par rapport à celle du nucléaire…

 Détrompez-vous ! Les renouvelables représentent en 2004, d’après les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 12,8 % de la consommation mondiale d’énergie primaire, contre 6,5 % pour le nucléaire.

 En ce qui concerne la production d’électricité, la proportion est de 18,2 % pour les renouvelables et 15,7 % pour le nucléaire.

 Raisonnons en énergie finale, celle livrée aux consommateurs : en France - qui a de loin la plus forte proportion de nucléaire (78 % de la production d’électricité) - la part de l’électricité est de 22 % de la consommation finale, et la contribution du nucléaire est de 17 % de la consommation finale d’énergie. Quant aux nouvelles centrales électriques installées, en moyenne annuelle sur 2000-2004, le nucléaire représente 3 %, l’éolien 5 %, l’hydraulique 10 %, le pétrole 5 %, le charbon 25 %, et le gaz naturel 50 %.

 Il y a malgré tout une tentation, dans le monde, de retour au nucléaire… 

 Tant que les techniques proposées ne répondront pas à ces trois dangers que sont les accidents, les déchets et la prolifération - dangers soulignés par l’AIE -, les commandes ne décolleront pas. La Chine dit qu’elle veut construire 40 centrales nucléaires sur vingt ans, mais elle veut aussi construire 700 centrales à charbon !

 Si relance du nucléaire il y a, ce ne sera sûrement pas avec la même famille de réacteurs que celle d’aujourd’hui. En France, l’EPR, ce n’est pas la troisième génération mais le dernier «modèle» de la génération actuelle, la deuxième, dont la technologie date des années 60, avec les trois dangers déjà cités.

 Quant à la «quatrième génération», il semble que ce qu’on nous prépare en France, c’est un surgénérateur au plutonium et au sodium - l’un et l’autre dangereux - de type Superphénix… arrêté par la France en 1998. Pas une solution viable.

 Où en sommes-nous du problème des déchets ? 

 Pour résumer, les puissances nucléaires se retrouvent avec, sur les bras, des combustibles irradiés non retraités stockés (dans des piscines ou stockages à sec), et/ou des déchets «vitrifiés», sans parler des nombreux déchets de plus faible activité mais de plus gros volume, dont les moins dangereux sont stockés en surface. Qu’est-ce qu’on en fait ?

 Le plus raisonnable serait de les stocker de façon réversible en subsurface (hangars accessibles à profondeur moyenne, sous une colline par exemple).

 La solution préconisée en France, c’est le stockage géologique profond étudié au laboratoire de Bure [dans la Meuse, ndlr]. Mais les opposants disent qu’on ne peut pas mettre ça dans la croûte terrestre, car on ne sait pas comment ça va évoluer dans trois cents ou mille ans ! Une question éthique majeure.

 Et la prolifération ? 

 Il y a deux risques : étatique, et terroriste. Tout pays qui possède la technologie nucléaire dite civile peut fabriquer une bombe. Si vous pouvez faire de l’enrichissement d’uranium ou extraire le plutonium de combustibles irradiés, c’est bon. Quant aux risques terroristes, si vous vous procurez des combustibles irradiés ou des matières radioactives, il suffit de les mélanger avec des explosifs classiques pour faire une bombe sale.

 Le nucléaire n’est donc pas une énergie d’avenir… 

 Personne ne se rend compte de l’espèce de bazar que cela représente, alors que cette énergie est marginale dans le monde. Et, quand vous arrêtez une installation nucléaire, c’est là que les ennuis commencent ! Toutes ces centrales sont des sites à haut risque qu’il faut démanteler. Superphénix, dix ans après, ça continue encore, et probablement pour longtemps ! Et on aura en France 58 centrales à démanteler ! La production d’électricité doit être quelque chose de simple, robuste, et surtout pas hyperdangereux.

 Par ailleurs, on trouve sur www.liberation.fr la référence aux documents réalisés par le Parlement en ce qui concerne les déchets nucléaires (Sylvestre Huet, 11 août) sous le titre

 « Les déchets français au rapport »

 En France, un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques a été consacré au plan national de gestion des matières et déchets nucléaires. L’internaute (1) trouvera dans ce document des informations précises sur la gestion des déchets par leurs producteurs (EDF, CEA, AREVA) et par l’agence publique chargée de leur gestion (Andra), auditionnés par des députés et sénateurs ; ainsi que sur l’état d’avancement de la recherche sur leur enfouissement en couche géologique profonde. Le rapport permet d’entrevoir la stratégie nucléaire de long terme envisagée par les scientifiques, les ingénieurs, les industriels et les responsables politiques.

 (1) www.assemblee-nationale.fr/12/rap-off/i3793.asp

 Je rappelle, en outre, que des informations sur les choix énergétiques existent sur ce blog à deux niveaux : Catégorie « Environnement climatique et énergies » et catégorie « Rencontres CIVIQ » (articles parus le 21 avril 2007, rendant compte des interventions très documentées des intervenants lors de la rencontre du 26 octobre 2006 à St-Berthevin).

Partager cet article
Repost0
7 août 2007 2 07 /08 /août /2007 10:10

 

Une seule approche énergétique viable en France

 Ces derniers jours, j’ai mis en ligne sur ce blog plusieurs articles traitant des choix énergétiques. Lors de la rencontre des partis de gauche en Mayenne, le 12 octobre 2006, nous avions décidé de faire de cette question essentielle, l’énergie, l’un des trois thèmes abordés (les deux autres étant l’économie et l’Europe).

 Je renvoie à l’article paru le 17 octobre 2006 sur ce blog (catégorie « rencontres 53 avec partis de gauche »), qui évoque cette rencontre importante. Toutefois, il avait été convenu que le compte rendu ne serait pas publié. Il a été transmis aux participants.

 Je vais me permettre d’extraire de ce document la présentation effectuée par Evelyne Blossier-Ralu, le 12 octobre 2006, de la position du MRC 53 concernant les choix énergétiques.

 A/ Au niveau mondial

 1) Deux éléments à prendre en compte

- Pic de production mondiale vers 2010, avec diminution régulière par la suite.

La capacité de production du pétrole raffiné augmente moins vite que la consommation, ce qui provoque la hausse des prix du pétrole et du gaz.

Nous vivons une crise durable : une crise de transition vers une énergie plus chère et mieux utilisée.

- Augmentation de température liée à l’effet de serre.

 Elle est maintenant mesurable : entre 2 et 6°C au 21ème siècle. La cause est le rejet de gaz carbonique dans l’atmosphère, lui-même causé par la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).

 On prévoit la multiplication par deux en 30 ans de l’énergie consommée (développement de l’activité économique mondiale).

 Nota : Stabiliser l’augmentation de température à son niveau actuel implique de réduire les émanations de gaz carbonique de moitié en 30 ans.

 Energie consommée                                                  Origine des énergies

 Aujourd’hui : 100                                                          80 : énergies fossiles

                                                                                   20 : autres énergies

Dans 30 ans : 200                                                        40 : énergies fossiles

                                                                                  160 : autres énergies

 2) Comment faire ?

 Développer au maximum les énergies non fossiles, mais il y a des limites et des inconvénients :

 - Energie hydraulique et biomasse : limites physiques (barrages, terres agricoles disponibles) ;

 - Energie nucléaire : risques liés au passage du nucléaire civil au nucléaire militaire, déchets ;

 - Energie éolienne et solaire : le vent et le soleil ne fonctionnant pas à plein temps, il y a besoin d’une source de production électrique complémentaire (centrales hydrauliques ou thermiques).

 B/ Au niveau national

 La France est pauvre en énergies fossiles, mais performante dans la lutte contre l’effet de serre, grâce à la production d’électricité à partir du nucléaire civil (la France est la première au monde dans la maîtrise de la technologie nucléaire). L’électricité consommée en France provient pour moitié d’importations, pour moitié de production intérieure (à 78% : énergie nucléaire).

 Deux problèmes :

 - les déchets radioactifs, leur stockage et leur traitement,

- notre chauffage domestique est trop lié aux énergies fossiles.

 Propositions :

 Deux approches sont à éviter :

 -   Continuer sur les énergies fossiles (effet de serre et pénuries à terme),

 - Miser uniquement sur les énergies renouvelables (incapacité à maintenir croissance et développement économique).

 La seule approche viable :

 1) Avoir une politique énergétique cohérente : efficacité énergétique, complémentarité entre les énergies utilisées, économies d’énergie (mode de développement plus économe),

 2) Développer les énergies renouvelables : à voir au cas par cas selon l’efficacité globale, la complémentarité, le coût…

 3) Continuer la recherche et la maîtrise de l’énergie nucléaire.

 Quelques pistes pour limiter l’utilisation des énergies fossiles

 Réserver les énergies fossiles pour le transport et développer l’énergie nucléaire pour l’électricité :

 - Chauffage domestique : mesures d’économie d’énergie et d’isolation des maisons neuves, utiliser l’électricité avec le système de pompes à chaleur.

 - Déplacements : difficile de réduire l’utilisation de produits pétroliers, les piles à combustible ou à hydrogène n’étant pas au point. Deux possibilités, toutefois : la voiture électrique dans les déplacements urbains et les biocarburants.

 Meilleur aménagement du territoire, développement des transports collectifs, re-localisation des activités de production, afin de mieux maîtriser la consommation de produits pétroliers.

Partager cet article
Repost0
6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 18:01

 

Réchauffement climatique et coût du pétrole

 L’intérêt de développer l’énergie nucléaire n’est pas une évidence qui s’impose spontanément. Il y a des arguments pour et des arguments contre (voir, à ce sujet, sur ce blog, le compte rendu de la rencontre CIVIQ du 26 octobre 2006 à Saint-Berthevin, mis en ligne le 21 avril 2007). Ce n’est pas un débat de nature religieuse (ce n’est pas une question de foi).

 C’est un débat éminemment politique, dans lequel les partis et les citoyens doivent s’exprimer clairement, et l’Etat prendre ses responsabilités.

 Le quotidien Libération se fait l’écho, ce 6 août, de la tendance des Etats à opter pour l’énergie nucléaire, en raison de la lutte contre les gaz à effet de serre d’une part et de la hausse des prix du pétrole d’autre part.

 Les deux précédents articles sur ce blog reprenaient le résumé du rapport de l’Académie des sciences sur les choix énergétiques, dans lequel la question de l’électricité d’origine nucléaire est primordiale.

Je propose aujourd’hui l’article paru sur www.liberation.fr sous la signature de Alexandra Schwartzbrod, complété par des réactions d’internautes et des chiffres concernant le nucléaire en France et dans le monde, publiés ce matin sur le site du journal.

 « Le nucléaire se fait courant alternatif »

 La lutte contre le réchauffement climatique et le prix du pétrole incitent un nombre croissant d’Etats à se tourner vers l’atome.

 « C’est incroyable, mais c’est ainsi : le nucléaire est redevenu tendance. Mieux (ou pire) même, certains n’hésitent plus à ranger l’atome parmi les énergies «vertes», voire «renouvelables», ce qui fait rire jaune les Verts de tous horizons, notamment en Allemagne où les Grünen avaient, à la fin des années 90, réussi le tour de force, accident de Tchernobyl aidant, de pousser le pays à se désengager du nucléaire.

 Deux raisons à ce renversement de tendance : la guerre planétaire lancée contre le réchauffement climatique, qui donne soudain au nucléaire cette vertu incontestable de ne pas produire de gaz à effet de serre, et la hausse des cours du pétrole, qui pousse les Occidentaux à chercher une alternative aux énergies fossiles.

 Boum

 C’est ainsi que la Grande-Bretagne, qui s’est faite le héraut de la lutte contre le réchauffement et voit avec angoisse s’amenuiser les réserves de pétrole et de gaz de la mer du Nord, envisage d’investir dans de nouvelles centrales nucléaires.

 Tout comme les Etats-Unis, qui n’en ont pas construit depuis trente ans et comptent bien rattraper leur retard.

 Le Brésil a décidé, lui, de relancer son programme nucléaire, gelé depuis plus de vingt ans («C’est une énergie propre, qui n’émet pas de CO2», s’est emballé le président Lula). Israël a déclaré, la semaine dernière, examiner la construction d’une centrale pour réduire sa dépendance au pétrole et au charbon.

 Quant aux nouveaux pays de l’Union européenne (Lituanie, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie.), ils plébiscitent carrément l’atome afin d’éviter toute dépendance énergétique envers la Russie. Jusqu’aux Allemands, dont la coalition est en train de se lézarder sur la question. A l’heure de la lutte contre le CO2, un récent rapport gouvernemental rappelait que le maintien du nucléaire serait le moyen le plus économique d’atteindre les objectifs fixés dans ce domaine par Angela Merkel.

 La France n’est pas en reste, qui vient d’autoriser la construction d’un réacteur de troisième génération, l’EPR, déjà vendu en Finlande et bientôt en Chine où le recours à l’atome est considéré comme vital pour soutenir le boum économique.

 Bref, plus encore qu’une tendance, c’est une vraie lame de fond. Qui inquiète bon nombre d’experts. Car, à être obsédé par le réchauffement et la pénurie de pétrole, on en oublie un peu vite les risques inhérents à l’utilisation de l’atome : les accidents (Tchernobyl est un cas extrême, mais, depuis quelques mois, le Japon et la Suède sont empêtrés dans des incidents en cascade dans leurs centrales) ; la prolifération (faut-il laisser l’Algérie, la Libye, le Pakistan. se doter de centrales ?) ; et surtout l’avenir des déchets. Autant de questions qui, pour l’heure, n’ont pas ou peu de réponses.

 Réserves 

 Autre incertitude, l’ampleur des réserves d’uranium, ce métal nécessaire à l’alimentation des centrales. Selon qu’ils sont plutôt pro ou antinucléaires, les spécialistes varient, les plus pessimistes évoquant 70 à 80 ans de réserves, les autres pariant sur deux siècles.

 D’ailleurs, depuis la fin de l’année dernière, le prix de l’uranium s’est envolé (il est passé de moins de 10 dollars la livre en 2002 pour atteindre jusqu’à 135 dollars cette année), et une guerre s’est déclenchée entre puissances nucléaires pour mettre la main sur les réserves de la planète.

 Depuis des années, les mines ne fournissent que quelque 40 000 des 60 000 tonnes de combustible annuelles nécessaires pour les centrales. Un déficit compensé par les réserves, principalement issues des stocks militaires russes et américains. Or, ceux-ci sont en cours d’épuisement. D’où la bataille d’Areva au Niger pour tenter de préserver ses gisements ou l’acharnement que le groupe a mis à conclure, la semaine dernière, l’achat du producteur canadien d’uranium UraMin ».

 Voici deux réactions à cet article, parmi les commentaires des internautes

 « jamais de progrès dans le domaine nucléaire? » par « regal »

Ce qui me fait marrer avec le discours anti-nucléaire, dont cet article est plus ou moins implicitement empreint, c'est qu'on dénie au nucléaire toute marge d'évolution permettant de pallier à ses réels défauts. Eolien et solaire ne peuvent développer qu'une puissance encore marginale mais on leur prédit des bonds technologiques mirifiques; on imagine du charbon propre etc... Par contre le nucléaire serait définitivement sale et dangereux. On ne pourra pas continuer à brûler de l'uranium avec la technologie actuelle longtemps c'est sûr, mais il y a chez beaucoup d'anti-nucléaires une trop forte dose d'irrationalité à mon goût; c'est la peur du diable contemporaine. Il faudrait rappeler que ces 40 dernières années le charbon a tué beaucoup plus que le nucléaire, et que la question des déchets est grave mais gérable par une société démocratique et avancée; c'est un défi à notre sens de la responsabilité, mais elle n'implique aucune catastrophe inéluctable (contrairement à la surconsommation d'énergie fossiles)... Des déchets toxiques la civilisation industrielle en a produit d'autres en quantité et en produira de nouveaux...

 « Le nucléaire n'est PAS en expansion » par « Sortir du nucléaire »

Les rédacteurs de cet article se sont de toute évidence laissés abuser par les multiples publicités de l'industrie nucléaire. La réalité est inverse : sur les 431 réacteurs actuellement en fonction sur Terre, la majorité vont fermer dans les 20 ans. Les nouveaux réacteurs annoncés (avec fracas, mais attention au bluff) ne feront que freiner le déclin de l'atome. D'ailleurs, le 10 novembre dernier, Claude Mandil, directeur exécutif de la très pronucléaire Agence internationale de l'énergie (AIE) a déclaré : "la tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera de remplacer les centrales existantes qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu'on aura besoin de nombreuses centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d'électricité." CQFD Quelques exemples : en Grande-Bretagne, tous les réacteurs sauf 1 auront fermé en 2020 (déjà, le 1er janvier dernier, 4 ont fermé). S'il y a (hélas) des nouveaux réacteurs, ils ne feront que freiner le déclin de l'atome. L'exemple du Brésil est purement ridicule : ce pays va déjà essayer de finir la construction d'un réacteur commencée… il y a 20 ans ! Quant à la Chine, si elle fait vraiment les 40 réacteurs annoncés, ils couvriront à peine… 0,7% de la consommation chinoise d'énergie. Globalement, le nucléaire couvre 2,5% de la consommation mondiale d'énergie, une part infime et, nous l'avons vu, qui ne va pas augmenter. Quant au prix de l'énergie, le nucléaire est très mal placé : même en décomptant les investissements publics (déjà payé) et la facture léguée aux générations futures (démantèlement, déchets), le prix de l'électricité nucléaire monte en flèche et va exploser avec la pénurie d'uranium. Et dire qu'il y a encore des gens pour croire que le nucléaire va remplacer le pétrole et, tant qu'à faire, empêcher le réchauffement climatique…  

 Quelques chiffres en France et dans le monde

 On les trouve sur www.liberation.fr ce jour.

 Le nucléaire fournit 78,1 % de l’électricité française (en 2005, selon les chiffres du ministère de l’Economie), contre 11,1 % pour l’hydraulique, 10,4 % pour le thermique et 0,4 % pour l’éolien et le photovoltaïque. La part du nucléaire dans la consommation totale d’énergie n’est que de 17 %.

 Le nucléaire assurait 16 % de la production d’électricité mondiale en 2003, selon les derniers chiffres de l’AEN (l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire). 435 réacteurs étaient en service dans le monde, dont 104 aux Etats-Unis, 58 en France, 52 au Japon, 19 en Allemagne et 30 en Russie.

Partager cet article
Repost0